Cédric V a écrit: Le sur-entraînement par exemple peut être source de blessure physique mais aussi psychologique. Pour s'en convaincre, il suffit de prendre du recul sur nos propres pratiques : la séance de trop ? la course de trop ?
Dangereuse parce qu'elle même source de fragilisation, non ?
Attention quand même à ne pas rapprocher trop vite la fatigue passagère qui se corrige avec une semaine de baisse de régime substantielle et ce que l’on appelle le surentrainement qui est cette fatigue chronique, qui elle, ne s’évapore pas aussi facilement suivant la gravité du surentrainement ... hélas
A minima poser un constat de surentrainement ne peut se faire que si on a procédé à une triple évaluation
1.Suspicion d’un défaut de progression Lorsque qu’un sportif est fatigué de manière « anormale » la première chose à faire est de vérifier s’il n’a pas ce que l’on appelle en matière de coaching « un défaut de progression » (c’est à dire en lien à ses propres capacités).
Prenons l'exemple d’une équipe de club de 6 cyclistes, au cours de l’entrainement hivernal les 6 progressent de la même manière puis début mars avec la reprise des compétitions 5 continuent leurs progressions alors que l’un d’entre eux stagne;
Cette différence de progression ne veut pas dire qu'il est surentraîné, il a peut-être simplement moins de "capacité" que les autres.
2.Suspicion d'un dysfonctionnement sur un des paramètres de l' hygiène de vie Lorsque cela a été vérifié il faut alors se pencher sur l’ensemble des composants de l’hygiene de vie quotidienne :
>Alimentation
> stress familiaux, professionnel, examens , etc ….,
> sommeil ,
> activités physiques en parallèles,
> pression du résultat
etc etc ….
Il n’est pas rare de voir un jeune papa basculer en surentrainement après 3 mois de nuits fortement perturbées par "bébé" qui prend son temps pour admettre que la nuit on dort !!!
3. Suspicion d'une mauvaise évaluation de la récupération dans le suivi du plan d’entrainement et son adaptation Lorsque les étapes 1 et 2 ont été vérifiées il est temps de passer alors à la réflexion sur la construction même de son plan d’entrainement (s’il y en a un bien sûr !)
C’est sur ce registre que s’appréciera aussi la qualité d’un suivi d’entrainement (en autonomie ou par un coach) .
Construire un plan d’entrainement ce n’est pas enchainer des cycles (maso ou micro ) comme on enfile des perles sur un collier !
Construire un plan type est en soi on ne peut plus facile , là où les choses se complexifient c'est lorsqu'il faudra l'adapter , l'aménager , cela demande de savoir écouter les ressentis , étape par étape , pour savoir minutieusement doser les temps de récupération (pendant les séances et entre les séances) .
Je lis souvent comme valeur universelle le principe de l’alternance 3 ou 4 semaines d’intensif suivi par une semaine de récup …
Cela est de la pure théorie, pas totalement infondée il est vrai, mais qu’il faut adapter au risque de faciliter l'arrivée du syndrome du surentrainement !
On ne peut pas construire efficacement un plan d'entraînement si on n’évalue pas avec le plus de rigueur possible le temps de récupération propre à chacun, récupération correspondant à la charge imposée.
Plusieurs éléments structurent et/ou complètent cette évaluation :
> L’analyse de l’évolution des valeurs de la variabilité de la FC avec le suivi de marqueur appelé "RMSSD" (d’où l’importance d’une passation du test régulière dès la reprise en début de saison )
> pour ceux et celles qui ne disposent pas de montre pour enregistrer le RMSSD on peut alors passer par un suivi longitudinal régulier des valeurs du test un peu rustique du Ruffier
> L’étude des dérives cardiaques ( vitesse des chute de FC et amplitude de la dérives) sur les séances d’intervalles.
> la FC de récup prise à H +1h après l’entrainement et H+2h
> ceux qui disposent d’un tensiomètre, la prise de tension est aussi un paramètre de récupération ( en lien avec le stress notamment)
> le nombre d’heures cumulées par semaine de sommeil,
> le niveau d’appétit (on constate parfois une aversion soudaine à un aliment pourtant très bien toléré et appréciée )
> perte de la libido .... eh oui ...
Mais la liste n’est pas exhaustive ...
Alain