Papy, je n'ai pas reussi a faire un Top 100 comme toi mais c'est en projet pour 2013 avec, en outre, un projet de top 10 V2
![Very Happy :D](./images/smilies/icon_biggrin.gif)
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Participer pour la première fois à un trail a toujours un vrai parfum d'aventure.
Mais une seconde participation est tout aussi intéressante : Cela permet de mieux s'y préparer, de gérer sa course au lieu de la subir et enfin, de savourer davantage le tracé et les paysages.
Cette année, les organisateurs ont redessiné le parcours et 5 km sont partis en fumée. Pour être honnête, la déception que j'éprouvais en apprenant cela se transforma en soulagement en arrivant au 78eme kilomètre de ce trail....!!!
Jamais je ne me suis autant entrainé pour une course. Trail, piste, fractionné en cote, rando ...mais aussi vélo, natation et Pilates. Tout y est passé.
Pas de blessure cette année, à peine un gros rhume 10 jours avant la course qui aura eu le mérite de me forcer à faire un break.
...Et pour être certain d'être au top le jour de la course j'ai déjeuné avec ma fille aînée la veille et nous avons fait honneur au vin et au champagne de la maison.
Le soir, impossible bien sur de ne boire que de l'eau..... Au Paradis Latin.
Bref, avec la même conviction que pour les entrainements je me suis assuré de bénéficier d'une hydratation alcoolique optimale.
Stress maxi pendant la nuit comme d'habitude : Endormi 2h30..Réveillé à 6h00...j'étais aussi frais que possible. Mais c'est devenu une habitude.
Arrivé sur l'aire de départ a St Quentin en Yvelines, je compris que la chaleur qui s'était invitée ce jour la aurait rôle d'arbitre et de juge de paix. Les organisateurs, inquiets, se firent insistants :
- Partez doucement...Buvez, buvez, buvez...Sinon ce sera l'hécatombe.
L'expérience de 2011 m'avait appris que les 19 premiers km, très roulants, donnent envie de lâcher les chevaux. Mais le tribut se paye cash sur les 45km de montagnes russes qui font suite et cumulent la quasi totalité des 1500m de D+. Le final, en descente et sur le plat se fait entièrement au mental ce qui suppose d'avoir survécu a l'étape précédente.
Cette année, 225 coureurs sur 2047 ont abandonné au premier ravitaillement après seulement 22km et 335 au total ne finiront pas la course. Bref, un taux d'abandon supérieur a 17pct. Enorme quand on sait que la grande majorité de ces gens sont super entraines... !!!
Comme en 2011, j'avais décidé de me fier au cardio pour éviter de me mettre dans le rouge. Tout coureur expérimenté connait le rythme cardiaque qu'il ne doit pas dépasser sur longue distance afin de ne pas se griller. Pour moi c'est un peu au dessus de 150 bpm.
A l'entrainement je tourne autour de 135 bpm x 12kmh mais l'expérience aidant, je savais que la chaleur, le sac a dos de 3.5kg et l'adrénaline de la course me feraient flirter avec les 150-155 bpm a cette même vitesse. Quelques minutes avant le départ, ma fréquence cardiaque avait ainsi grimpée de 30 bpm au dessus de la normale.
Top Départ : Je décidais de prendre le large afin de ne pas me faire coincer dans le peloton et filais à près de 13kmh sur les 2 premiers km. Puis je réduisis la cadence afin de conserver un maximum de fraicheur. Boire, boire, boire. Je n'avais pas soif mais la course allait se jouer sur la gestion de l'hydratation. Un œil sur le cardio et la main prête à dégainer la gourde, j'ajustais ma vitesse afin de rester sous les 150bpm et arrivait a Buc frais comme un gardon en 1h54' a 11.9 km/h de moyenne. Pile poil dans le temps que je m'étais fixe.
Bien conscient que la chaleur est mon point faible, je m'arrosais copieusement la tête et la nuque avant de faire le plein et de repartir après un arrêt minute. Je stoppais peu après pour un "arrêt technique" qui me confirma que la déshydratation me guettait. Je jetais un œil a mon cardio et lu avec surprise ''190 bpm". Il ne me fallu pas longtemps pour comprendre qu'en m'aspergeant d'eau j'avais perturbe les relevés du cardio. Pendant plusieurs km celui ci s'avéra inutilisable avec même un pic à 200 ! Tant pis, je ferais ca au feeling.
Arrive au 25ème km je doublai un concurrent en train de marcher, première victime d'un départ trop rapide. Très rapidement le nombre de marcheurs augmenta et je me mis à compter les places gagnées. C'est bête et méchant mais ca occupe l'esprit. Les 10 km suivants passèrent à toute allure. Je rencontrais une jeune femme, Géraldine Heuze qui m'expliqua que c'était sa première course de plus de 30km. Je ne donnais pas cher de sa peau mais nous ne cessâmes de nous doubler l'un l'autre et elle termina 6ème féminine, une petite minute après moi. Vraiment impressionnant !
Au 35ème km, mauvaise surprise. Je sentis une douleur monter dans mes mollets. Signe de crampe malheureusement. Prudemment, je décidais d'éviter toute relance brutale et de boire davantage. Seul problème : avec seulement 1.5 litres d'eau pour 23 km il allait falloir gérer très serre. Je réservais cependant un peu d'eau pour me mouiller la tête et la nuque car le bien être qui en résultait était vraiment merveilleux.
Je passais le marathon dans le temps prévu (42.2km en exactement 4h) sans constater de réelle aggravation. Mais peu de temps après une crampe vrilla mon mollet gauche et je fus contraint a une interminable séance de stretching...Etrangement, je commençais aussi a avoir des crampes aux avant-bras. Très inquiet, je me mis à douter de l'issue de la course. Le ravitaillement en eau du 45ème km arriva à point nomme. Plus une goutte d'eau. Je pris tout mon temps pour me réhydrater et me doucher et en reparti requinqué.
Mais les crampes étaient toujours présentes. Obligé de modifier ma foulée pour soulager les mollets, mes cuisses devenaient de plus en plus douloureuses et il fallut à nouveau que je m'arrête afin d'étirer ces fichus muscles. Arrive à Chaville (5h35 pour 55km), je me douchais une nouvelle fois la tête avant de grignoter quelques quartiers d’orange. Puis je découvris qu'il y avait aussi de l'eau minérale pétillante et m'en servis un verre. Génialissime..... C’était la potion magique contre les crampes. J'en remplis un de mes deux bidons et repris la course. Quelques km plus tard, les crampes commencèrent à s'espacer et combien même mes mollets restaient douloureux, je devinais que le plus dur était passé.
L'entrée dans le parc de St Cloud (km 63) restera un super souvenir. Non seulement je connais l'endroit comme ma poche pour y avoir gambadé pendant des années mais l'odeur de l'écurie, la fin des crampes et un échange vraiment sympa avec un autre coureur me firent oublier toute fatigue. Apres un bref passage au ravitaillement de St Cloud (67km / 7h04 de course) j'entamais la descente vers le pont de Sèvre et les berges de la Seine.
En 2011, les 9 km qui séparent le pont de Sèvres de la tour Eiffel m'avaient paru interminables. Cette année j'ai eu le sentiment que la distance avait diminué de moitié.
A 20h00 la tour se met à scintiller.
Arrive sur le parvis a 20h11 j'étais donc aux premières loges pour assister au spectacle. Sous la tour, un tapis rouge accueillait les coureurs pour les mener au pied de l'escalier. J’attaquais les premières marches en courant mais aussitôt, les crampes se rappelèrent à mes bons souvenirs. Je terminais donc en les grimpant 2 par 2, mais non sans me faire doubler par 2 garçons que j'avais réussi à distancer (a grand peine) quelques minutes plus tôt....Too bad !
Au bilan, je termine 121ème sur 2047 (11ème V2) en 8h14 contre 323ème en 2011. J
J'avoue être vraiment content de ma progression...et curieux de savoir si un top 100 est dans les cartes pour la prochaine édition.
Souvent gêné par des problèmes gastriques lors de mes précédents Ultras, j'avais décidé de ne boire que de l'eau et de manger un minimum : Une compote ou une pate d'amande toutes les heures. La recette a parfaitement fonctionne car je n'ai eu aucun souci gastrique et pas le moindre coup de barre.
Le plus dur à gérer aura finalement été la douleur aux cuisses. Les crampes aux mollets m'ont oblige à modifier ma foulée et a faire travailler beaucoup plus les quadriceps. Quatre jours après j'ai encore mal.
Promis, la prochaine fois je ne picolerai pas (trop..) la veille
A+
Olivier