Récit de la course : Marathon du Luberon 2009, par Bruno CATANIA

L'auteur : Bruno CATANIA

La course : Marathon du Luberon

Date : 4/10/2009

Lieu : Pertuis (Vaucluse)

Affichage : 2200 vues

Distance : 42.195km

Matos : Polar F11
Asics Nimbus
Textile et porte-bidon Kalendji


Objectif : Terminer

6 commentaires

Partager :

Le Luberon première fois

Dimanche Matin : 6h15

La maisonnée est encore endormie lorsque le réveil me tire de ma torpeur. Le Grand Jour est arrivée, celui vers lequel nous tendons tous depuis notre première course : LA distance mythique celle de tous les fantasmes et parfois aussi de toutes les souffrances.

 

Je vérifie une nieme fois mon équipement, surtout ne rien oublier, ne rien oublier ( le scotch sur les tétons, la crème sur les pieds) . Me voila parti direction PERTUIS, encore tout environné de brouillard lorsque j’arrive. Mais déjà le doux soleil provençal pointe  ses rayons pour une journée qui s’annonce radieuse.

 

Le temps de gagner La Tour d’Aigues lieu de l’arrivée pour y laisser le véhicule du retour. Je m’avance sur la ligne de départ, un orchestre amateur égaille l’air d’un paso-doble. Ca et la, quelques concurrents déguisés qui en gros bébé qui en schtroumpfs voire en curé revêtu de sa soutane. Pas de doute l’ambiance s’annonce festive.

 

Je remarque rapidement le tee-shit Kikou du Solitaire (certes facilement repérable) et nous faisons connaissance Alex1970 est présent aussi, même si lui-même avoue qu’il vise plus les 5 heures. Quelques conseils bienvenus pour le débutant marathonien que je suis.

-         Surtout ne sauter aucun ravitos

-         Le plus important c’est la régularité.

Ca fait du bien de se sentir soutenu.

 

9h00 les chevaux sont lâchés, nous partons pour un tour de piste d’athlétisme, tiens 300 mètres tout plat me dis-je (je m’apercevrais plus tard que ce sera bien exceptionnel). Le Solitaire a déjà calé le tempo 5:45/5:50 au kilo ça nous mets le marathon en 4h00. Pile mon objectif, reste que le principal pour moi est de terminer, le reste c’est que du bonus.

 

Et les kilomètres défilent rapidement, le parcours est superbe, succession de routes bitumés, de chemin en terre battu, voire de chemins serpentant entre les vignes. Le paysage est magnifique au soleil levant avec quelques bribes de brume qui s’accroche ça et là.

 

« Bois, prend ton temps à chaque ravitaillement » encore un précieux conseil du solitaire. Moi en bon habitué des semis, j’aurais eu tendance à prendre un ou deux gobelets et les boire en vitesse. Mais « le marathon c’est un autre monde » alors je m’exécute sans état d’âme.

 

10 Km un peu moins d’une heure, tout va bien les sensations sont ok, nous en profitons pour deviser avec d’autres participants. Une chouette balade entre passionnés … pour l’instant.

 

15 Km tiens plus personne ne parle, on n’attends plus que les respirations. Et quelque chose commence à m’interpeller nous n’avons fait quasiment que descendre, et tout ce qui se descend…finit par se remonter.

 

Passage au semi comme un symbole, le tracé fait une boucle pour faire demi-tour. 2h00 le Solitaire est un vrai métronome, tous les temps de passage ont été scrupuleusement respectés. Ca commence un peu à tirer mais tout va bien à bord. Le tracé commence à se raidir, ou alors c’est la fatigue. Pourtant de mémoire, le profil dans cette partie était annoncé  en légère descente.

 

Cucuron 23° Km, un ravitos sur la place avec un grand lavoir à l’abri des platanes dans un village provençal dont les habitants ne sont pas avare d’encouragement. Les enfants se déchaînent, pour un concurrent qui passe habillé de rouge  c’est « Allez les rouges » et pour celui qui est en blanc « Allez les blancs ».

 

Nous quittons le village pour reprendre un chemin herbeux un peu irrégulier. Surtout bien resté concentré pour ne pas se tordre une cheville. A ce petit jeu la, je perds ma régularité et le Solitaire commence à prendre de l’avance. Pas bien grave, après tout j’ai ma cadence en tête, je ne tarderais pas à le revoir.

 

24-25-26° Km, les concurrents sont en point de mire, personne à mes cotés, mais j’ai accéléré le rythme un rapide calcul je suis en un peu moins de 3h55. Houlà, ça commence à sentir bon me dis-je. Le Solitaire que j’ai rattrapé me glisse «  te pas fait pas de soucis, tu ne taperas pas le mur t’es bien alimenté ». J’espère de tout cœur qu’il a raison.

 

Ansouis, les organisateurs ont vraiment bien fait les choses les villages traversés sont de véritables petits bijoux et les bénévoles dévoués et prévenant.

 

30° Km, il me semble que je vole, une douce euphorie s’empare de moi, effectivement pas de mur et je vais tout droit pour finir mon premier marathon en largement moins de 4h00.

En même temps je revois par la pensée tous ces récits de dérives et catastrophes au fameux « mur du 30ème km ». Il paraît qu'il y a aussi le mur du 35ème... on verra plus tard.

 

Le parcours se fait de plus cassant, successions de petites montés bien casse-pattes et de petites descentes qui ne le sont pas moins. Eprouvant, éprouvant, du coup ma foulée semble perdre de son efficacité et de son amplitude.

 

Ca y est! Je vois la pancarte « 35 KM ». Elle est à 50 mètres devant. Le mur, je le laisserai donc aux autres, pff le mur c’est pour les gars sous entraînés, moi avec mes 60 Km/Semaine, je vais finir mon marathon les doigts dans le nez.

 

« Une dernière montée difficile et après c’est tout plat » me glisse un spectateur. Effectivement la montée s’annonce bien raide, je l’apporte doucement. Et la c’est comme si un petit malin m’avait jeté une ceinture de 10 kilos de plomb sur les épaules et une autre de 10 kilo sur chaque jambe. Je viens de prendre le mur en pleine face,  genre Mur de Berlin avec les miradors et les barbelés en prime, histoire de me ramener à un peu plus d’humilité. C’est la que je vais voir si la volonté prime sur le physique.

 

36-37-38° Km. Dieu que c’est dur, je ne regarde même plus devant moi, tenir, tenir, ne pas marcher si tu t’arrêtes tu ne repars plus. J’essaye de me dire que je peux encore préserver les 4h00, mais franchement à part courir 4 Km en moins de 20 minutes, je vois pas comment faire.

Encore un raidard, et encore un autre, purée mais c’est plus un marathon c’est un cross. Quelques concurrents pestent un peu d’ailleurs.

 

Allez courage plus que 3 Km, c’est quoi 3 Km à peine plus que ma distance de fractionné à allure marathon, mes genoux me font mal, j’ai les oreilles qui bourdonnent, au moindre changement de rythme, c’est la crampe qui s’annonce. Là gari, t’est dans l’hypoglycémie dans toute sa splendeur.

 

40° Km, maintenant faut s’arracher et tant pis si tu dois finir en rampant. Une longue descente bien rectiligne me permet de repartir, mais que c’est dur.J'ai l'impression d'avoir un parachute accroché aux fesses, je commence à hair la route

 

41-42° Km, je suis au coude à coude avec une concurrente qui ne semble pas être dans un meilleur état que moi. Nous nous payons même le luxe de terminer au sprint, à l'allure échevelante de 10 Km/h !!!.

 

42.195 Km Je lève les bras comme si j’étais Champion Olympique, l’arrivée est là.  Faire relever la puce et le dossard, prendre la médaille, ah oui le temps 04h11, des détails tout ça. Le reste c’est que du bonheur

 

J E   S U I S   M A R A T H O N I E N ! ! !

 

Le solitaire est là encore une fois, je le remercie tout sa cadence régulière et ses précieux conseils m’ont permis de repousser le mur et de terminer.

 

 

6 commentaires

Commentaire de CROCS-MAN posté le 04-10-2009 à 22:29:00

BRAVO FOX, tu l'as mérité ta médaille, les photos à ta disposition sur mon CR pour compléter le tien.Merci pour ton CR et tes compliments.

Commentaire de mysterjoe posté le 04-10-2009 à 22:47:00

bravo pour ce premier marathon qui n'avait pas l'air trés facile, merci pour ton récit, bonne récupération

Commentaire de kkris posté le 04-10-2009 à 23:05:00

bravo à toi,pour un premier marathon, tu n'as pas choisi le + facile!merci pour ton cr.

Commentaire de francois 91410 posté le 05-10-2009 à 08:53:00

bravo pour cette première dont on se souvient toujours. Le temps réalisé importe peu, tu as raison ; le principal, c'est d'être allé au bout. En attendant le suivant !

Commentaire de chanthy posté le 05-10-2009 à 08:58:00

merci pour le récit et bravo pour ton 1er marathon.le parcours n'est pas le plus facile( quoique un marathon n'est jamais facile :) ).
la prochaine fois "tu casseras le mur de berlin".
bonne récu ,au plaisir de te croiser.

Commentaire de RogerRunner13 posté le 05-10-2009 à 15:15:00

Un premier marathon c'est toujours "Enorme" comme sensations et merci donc d'avoir partagé avec nous ces moments forts en plus tu n'as pas choisi le plus facile pour un premier.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran