Depuis le mois de juillet la montagne c’est uniquement en mode randonnée. Qu’il est bon de marcher aussi sur les sentiers et ne pas y courir tout le temps. Je ne sais pas combien de kilomètres de randonnée j’ai pu faire cet été mais j’ai mis à nouveau beaucoup d’images dans ma mémoire.

Pour l’entrainement c’est uniquement sur terrain stable alors retour sur la route et les séances qui vont bien depuis trois semaines. Je retrouve petit à petit de bonnes sensations. Tout le travail fait à l’entraînement au printemps dernier plus le repos portent ses fruits : "je suis bien..."

Avec Bertrand nous avons fixé un petit programme de reprise et quelques objectifs sans ambition de chrono juste pour se diriger tranquillement vers mon premier vrai objectif de cette reprise "Le Puy-Firminy". Une belle course nocturne qui me tente depuis mes participations à quelques courses de nuit mais surtout à mes souvenirs de "Paris-Mantes" en 2007.

Le semi marathon de Livron en est la première étape. Ce semi tout plat sur un beau parcours le long de la Drôme est une belle épreuve de rentrée.

Décision est prise de le faire à deux, Bertrand dans son allure spécifique ce qui correspond à mon allure à fond du moment !!!

Il s’accorde juste trois kilomètres au départ avec la tête de course avant de mettre le clignotant et attendre sa tortue qui ne devrait pas tarder à arriver.

Je manque encore d’entraînement je le sais mais ces trois premiers kilomètres me laissent penser que je ne suis pas si mal. Lorsque je retrouve mon accompagnateur je suis sur les bases de 5’ au kilo sans être à l’agonie. Mais là, finalement c’est le bazar dans ma tête. Je n’y crois pas c’est pas possible. Combien de temps cela va t’il durer ??? Je ne m’étais pas préparer à tourner sur les bases de mon meilleur chrono je m’étais juste imaginée faire moins de deux heures alors j’avance mais je suis comme sur la défensive "mais quand vais-je craquer ???"

Je passe le douzième kilomètre en 1 heure pile. Je n’arrive toujours pas à y croire. J’essaie de courir "relâché" mais je sens que les jambes commencent à me tirailler sérieusement et le souffle devient plus saccadé. J’avance pourtant encore au même rythme jusqu’à ce que le petit diablotin qui est en moi s’immisce petit à petit dans mes meilleures volontés. Pas question de se faire mal aujourd’hui, t’es là uniquement pour une reprise, rappelle toi la dernière fois que tu as voulu jouer à Wonder Woman tu t’es mangée une belle gamelle avec une belle entorse. Et puis c’est qu’il a en plus un allier de poids pour l’occasion. Depuis le départ de la course c’est la tornade intestinale des lendemains de fête (qui a dit qu’il fallait éviter de manger épicé la veille d’une course ???).

Bref, au 13ème kilomètre je marche quelques secondes pour avaler un peu d’eau. Je ne peux pas faire mieux, impossible de manger et pas facile de garder la gorgée d’eau. Au 15ème, je commence à manquer sérieusement de carburant mais impossible d’y remédier. Faudra faire avec les réserves. Je passe en 1h15 mais je sens que les prochains kilomètres vont être beaucoup plus difficiles. Ma tête me lâche, j’ai plus envie de me battre juste envie de finir. Comme d’habitude dans ces moments là je ne suis pas très aimable et là c’est le chéri qui subit, milles excuses mais c’est que lui il est tranquille à côté en pleine balade pendant que toi t’en peux plus t’es cramoisie (et puis, il faut qu’il s’habitue à mon petit caractère, 160kms c’est long ...).

Les spectateurs nous annoncent troisième féminine (moi pas le chéri bien sûr, vous suivez). Alors, même si je dois me faire vraiment violence pour avancer, je compte bien la garder ma place de malentendu. Je m’accroche à cette idée après tout, une course reste une course et j’ai l’occasion de prendre ma revanche sur les Balcons de la Roanne.

Nous ne sommes plus très loin de l’arrivée maintenant. Je remonte encore sur quelques coureurs, un miracle moi qui est l’impression de ne plus avancer. Le stade est en vue, encore un tour pour en finir et le chrono s’arrête après 1h48’54’’ d’effort.

Bilan

Je suis très contente de cette course de reprise pleine de promesses pour l’avenir. Un peu court au niveau de l’entraînement dixit le coach alors pas d’inquiétude sur cette méforme après 1h d’effort. Encore du travail à l’entraînement, mais cela ne me fait pas peur, pour aborder sereinement la prochaine étape le 18 octobre à Aix en Provence. Une petite troisième place, c’est que nous n’étions pas très nombreuses au départ, mais une troisième place tout de même qui m’offre le plaisir de partager le podium avec ma copine Maria.

Merci à toi ... pour toutes ces émotions que nous vivons intensément ensemble, l’un pour l’autre, l’un avec l’autre ....