L'auteur : Fibre
La course : Trail des Citadelles - 71 km
Date : 12/4/2009
Lieu : Lavelanet (Ariège)
Affichage : 3319 vues
Distance : 73km
Objectif : Terminer
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Avant moi le déluge !!!!!!!
Voilà ci-dessous le CR de ce qui a été ma 1ère expérience de trail. A la recherche de nouvelles aventures, je décide de passer de la route au trail avec un objectif majeur l’UTMB 2010 (ou 2011). Afin de recueillir mes points, j’ai donc choisi Les Citadelles au feeling mais aussi car quelques Kikous en ont fait des récits très sympas.
1/ La Prépa
Pas facile en Charente de trouver du dénivelé, alors je fais avec les moyens du bord : un circuit de 10 kms 400m de dénivelé soit 1 dizaine de cotes de chacune 40m de dénivelé. Un peu de muscu, d’abdos (cela m’avait bien servi aux Gendarmes et Voleurs 2008). Des sorties de 15 a 20 kms et 15 jours avant l’épreuve, 1 sortie de 35kms en 3 heures. Comme c’est une première pour moi, j’achète le matos et le teste à de trop rares occasions:
- Sac XA PRO SALOMON,
- Chaussures XT WINGS,
- Guêtres QUESCHUA,
- Bâtons réglables TREK.
Je me sens assez bien, je ralentie l’entrainement à J-10 et ne fais qu’une petite sortie la semaine précédent le trail.
J-4Je me décide d’acheter une paire de Trabuco au cas où : j’ai entendu tellement de coureurs se plaindre des Wings. On les commande donc par internet car personne ne chausse du 48 en Charente !
J-3Ma chérie s’est occupée de toute la logistique, rien ne manquera à notre voyage.
J-2Je reçois les Trabuco à midi (je peux partir tranquille). Le camping-car décolle à 18h00.
J-1Arrivée à Lavelanet, il ne pleut pas mais on aperçoit de la neige sur les hauteurs. Retrait du dossard, repas et au lit.
2/ La course
Réveil à 4h10, on se lève à 5h00.
Je suis à la bourre.
Je me prépare et saute du camping-car qui n’est heureusement qu’à 100m de la ligne. Le briefing, la musique et ca y est on est parti. Coucou à ma chérie et à mes parents, me voila parti dans une aventure dont je n’imagine pas l’ampleur de la difficulté. D’entrée, le bitume et je remonte quelques concurrents jusqu’à attaquer la première ascension aux côtés de Karine Herry. La boue dont tout le monde parle est belle et bien là et la 1ère impression est que mes Wings ont du mal à me maintenir debout. La montée est longue, je décroche petit à petit. Même les passages sur le plat sont délicats à maitriser. La descente sur Belesta est assez roulante et me permets de reprendre quelques concurrents. J’ai les pieds trempés et les semelles de confort des Wings glissent jusqu’à faire des plis sous mes orteils.
Belesta : Ma ptite famille est là et vient me soutenir. Je prends le temps de manger, remettre mes semelles et repartir. Mes guêtres sont hors d’usage, la boue rend le velcro inefficace, alors je les retire. J’ai prévenu Pitchoune qu’il faudra surement envisager les Trabuco à Fougax. Je la sens très émue (et c’est rien de le dire)Dès lors je prends un train de sénateur et continu à découvrir les éprouvantes montées ariégeoises. Les semelles recommencent a être récalcitrantes alors je décide d’enlever celle du pied gauche.
Fougax : Je prends toujours le temps de me ravitailler, je suis bien dans ma tête. Je me dis qu’il y aura toujours des descentes qui succèderont aux montées et que je pourrais ainsi toujours regagner une partie du temps perdu en montée (Erreur). Ma chérie me donne mes gants car je commence à avoir assez froid aux mains. Je mets les Trabuco (Neuves !!!!!) et je repars pour la longue ascension vers
Monségur. Je me sens bien dans mes pompes toutes neuves (et sèches). Aussitôt sorti de Fougax, on tourne a droite empruntant un sentier qui longe un cours d’eau : ca y est les Trabuco sont baptisées de la plus belle des manières. L’ascension est longue et pénible, de la boue, de la boue et encore de la boue !!! On monte dès lors dans un torrent de boue, il est très difficile de trouver des appuis, mes bâtons me sont d’un grand secours. Petit à petit, j’accuse le cou, je ralentie, je m’arrête de temps à autre, je suis à la rue, je n’avance plus. Me souvenant de certains de vos récits et en particulier celui de Mic31 au GRP ou quelques autres à l’UTMB, je ne m’inquiète pas du tout et m’alimente en continuant ma route certes péniblement. Dans la montée de Monségur, je croise certains de mes anciens compagnons de route. J’arrive au sommet, la neige et le vent me poussent à redescendre sans trop regarder le magnifique point de vue. Les forces me reviennent tout doucement (cf Bibi). La descente vers Montferrier est très glissante pour que je puisse espérer reprendre un peu de temps.
Montferrier : Dernier ravito où ma tribu est présente, alors j’en profite un peu et le prochain ravito sera donc plus court. Sous la tente (de plus en plus petite à chaque ravitaillement) Tomlacaze arbore sa belle casquette rouge siglée Kikourou (oups j’ai oublié la mienne à Cognac). Il me faut repartir pour les 25 derniers kilos. La montée vers Roquefixade est longue et presque monotone alors j’en profite pour passer un ptit coup de téléphone à Ma Chérie (histoire de l’inquiéter un peu lol) et à mon père rester sur Cognac et qui ne comprend pas de je puisse l’appeler alors que l’épreuve n’est pas terminer. Je me sens très bien et ce bout de route me fait du bien, si bien que je lâche mes compagnons et aux pieds de Rofixade hésite un peu et prends à gauche. Les cris de ces derniers me feront revenir sur le bon chemin. L’ascension se termine enfin et l’on bénéficie d’un panorama exceptionnel. On attaque la descente en restant prudent, pour l’heure je ne suis toujours pas tombé.
Roquefort : Comme prévu, le ravito sera écourté car il me tarde maintenant de rentrer. Il faut dès lors en découdre avec les 10 derniers kilos. Au surprise on commence par du plat, très humide mais surtout très plat enfin pendant 1,5 kms. Une montée ou je me sens bien et dans les bois alors que l’on redescend, le dernier pointage : nous sommes à 5 kms de l’arrivée, on nous annonce une grosse difficulté à venir puis la descente vers la ligne. Effectivement la grosse difficulté est un mur de près de 300m de dénivelé dans la boue qui me paraitra interminable. Le sommet et un bénévole en poste nous indique 2,8 kms et l’arrivée. On jette nos dernières forces sur les crêtes, le coureur que j’avais rejoint dans la descente précédente me décroche car les crêtes sont très très techniques et je n’y suis pas à l’aise du tout bien que je reprenne 2 coureurs qui marchent lol. Après ce moment qui me semble très long j’aperçois enfin Jésus : c’est une révélation lol. En fait, c’est le signe que j’attendais : après le crucifix c’est la descente finale où j’entends encore les cris de ma ptite maman et de ma chérie. Je ne peux les voir mais me jette dans cette ultime scabreuse chevauchée ou je trébuche et m’incline pour la 1ère fois de la journée à 200m de la ligne. Je termine la descente sous les applaudissements des quelques personnes agglutinées ici à attendre fébrilement leurs êtres chers. Puis je franchis les dernières marches, un bisous à Flo et l’entrée sous la tente d’arrivée : 12h08m09s soit plus de 3h40 après le vainqueur (qui a tout de même mis 1 heure au 3è). Je décroche ainsi mes 2 premiers points pour l’UTMB en terminant mon 1er trail qui restera dans ma mémoire.
Remerciements :
- Aux Kikous, qui, grâces à leurs conseils avisés, m’ont permis de me préparer au mieux.
- A Michel Arnaud et tous les bénévoles de cette épreuve, qui nous font sortir de ce bourbier avec le sourire.
- A ma ptite Maman et Jean-Pierre qui m’ont beaucoup aidé psychologiquement. C’est un plaisir de vous avoir avec nous. S’il vous plait, rendez-vous à Nant fin Octobre,
- A Maxime et Maëna, à qui j’ai pensé chaque minute de cette si redoutable aventure,
- Et à toi, mon amour, ma chérie, toi qui embellie chaque jour de ma vie. Tu as ensoleillé les Citadelles de ton sourire : Je t’aime
Dédicace : A toi papa, qui t’es élancé sur les sentiers de Saint Jacques de Compostelle. Bonne route !
8 commentaires
Commentaire de Francis31 posté le 15-04-2009 à 20:35:00
Bravo pour la gestion de ta course.
Bravo d'avoir dompté les éléments et surtout
Bravo pour ton finish
Commentaire de Yvan11 posté le 16-04-2009 à 00:27:00
Pour un début dans le monde du trail,c'est une belle réussite.
Seul inconvénient,les trails qui vont suivre risquent te paraitre faciles voire insipides apres une telle expérience !!
Commentaire de laulau posté le 16-04-2009 à 00:31:00
Je vais te dire la même chose qu'Yvan11.
Tu peux partir sans crainte pour les Templiers !
Emouvants, ces petits mots tendres à la fin du récit.
Commentaire de canard49 posté le 16-04-2009 à 19:29:00
Chapeau !! Des fibres tu as du en casser pas mal mais tu as réalisé l'exploit d'aller au bout. On a fait la Rochelle ensemble mais là, c'est autre chose, tu as du aller chercher loin pour la terminer. Respect!
Alexandre
Commentaire de pitchoune posté le 16-04-2009 à 20:41:00
bravo a mon chéri, je suis fiere de toi tu as etais jusqu au bout surtout ds les conditions que ta eu (pluie, boue ect...) 73 km c pas rien (je crois en toi, je serai tjrs là pour t'encourager et aider) je t'aime
Commentaire de moumie posté le 17-04-2009 à 02:12:00
Pour une première bravo, tu n'as pas commencé par la plus simple au niveau condition climatique, mais au moins tu auras eu de l'expérience boueuse.
Bon continuation
Commentaire de Eric Kikour Roux posté le 17-04-2009 à 15:23:00
Félicitations Finisher!
Pour une première grande course, tu as été gâté et il est certain que tu peux allègrement terminer les Templiers dans ces conditions, en t'y préparant évidemment. A titre de comparaison, j'ai mis presque 1/2 heure de moins pour finir l'Aubrac l'an passé, malgré ses 12 kms de plus et dans des conditions de terrains là aussi plus qu'humides.
Bonne continuation,
Eric
Commentaire de mic31 posté le 28-04-2009 à 16:14:00
Salut,
Content que la course se soit bien passée, pour un premier trail tu avais choisi du costaud...
Content aussi que mon récit du grp ait pu t aider un peu.
On se verra aux Templiers, en course pas sur, mais je serai sur le stand des Citadelles 2010.
@ +
Michel
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