Récit de la course : La Serre Che Luc Alphand 2008, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : La Serre Che Luc Alphand

Date : 6/7/2008

Lieu : Saint Chaffrey (Hautes-Alpes)

Affichage : 2032 vues

Distance : 172km

Objectif : Pas d'objectif

7 commentaires

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orage ! oh des...espoirs !!!

Salut les copains !

 

La cyclosportive « la serre-che, Luc Alphand » était mon avant-dernière course programmée en préparation avant Embrun (la dernière sera le 20/07 au duathlon du Val d’Aran).

Au programme : 168 km et 3200 D+ avec l’Izoard et le Galibier via le Lautaret.

 

La course intervient après une semaine de préparation en altitude, où je me suis tapé environ 20.000 m de D+ avec notamment les ascensions des Arcs 2000, de Val Thorens, du Cormet de Roselend et de la montée de la Plagne (4x !). Et je vous passe toutes les petites bossinettes de moins de 10 bornes avalées par ci par là au cours de cers parcours.

 

Au sommet du cormet de Roselend avec mon vieux copain Claude (créateur et organisateur de la 6000 D)

 

 

 

Après une journée de repos, je me retrouve au départ de Serre-Chevalier, tout au fond d’un paquet de 1200 coureurs ! c’est tout juste si j’aperçois l’arche de départ d’où je suis placé !

 

Le départ est en descente jusqu’à Briançon puis hormis la cote des Vrigneaux, c’est globalement en faux-plat descendant jusqu’à Guillestre. Résultat, on déboule à plus de 40 km/h de moyenne dans Guillestre.

 

Ensuite, le rythme va très nettement ralentir. D’abord parce que la route s’élève doucement mais surement, mais surtout parce qu’un orage terrible nous surprend dans les gorges de Gil. « braoooooouuuum … » ça fait ! Assez impressionnant ;-)

 

Je suis donc trempé quand commence vraiment l’ascension de l’Izoard. Je remets les manchettes sous un petit arrêt de bus et j’attaque tout doucement le col (qui me fait un poil peur quand même, car on m’en a tellement dit dessus…..)

 

Je suis très prudent et même si le début est assez irrégulier avec des moments de répit, je ne suis pas très bien jusqu’à Arvieux, où je m’arrête quelques instants pour profiter du ravito (décevant !) et pour faire le plein d’eau de ma gourde. Et je repars tranquille et un peu mieux jusqu’à la Chalp.

 

Peux de temps après arrive le fameux hameau de « brunissard » dont tout le monde m’a parlé de la difficulté. Vu d’en bas, je m’attendais à pire à l’œil nu, mais c’est vrai qu’une fois dedans on sent bien la pente dans les mollets ;-) mais je ne me crame pas, je mouline sur le 32/25 du mieux que je peux, je fais le gros dos et curieusement…ça passe pas si mal grâce aux encouragements des quelques spectateurs.

 

Ensuite, la route est très sinueuse avec des épingles qui permettent de souffler, et de jolie vues dans la forêt et surtou la pente est un peu moins forte. J’alterne les relances courtes sur le 32/19 et le moulinage sur le 32/21 ou 32/23, me réservant le 32/25 pour les moments où j’ai besoin de souffler un peu. Et je remonte, je remonte des concurrents éparpillés partout sur la route. Je ne sais pas si c’est l’effet psychologique d’avoir passé brunnissard mais je me sens beaucoup mieux qu’au pied du col que j’appréhendais vachement.

 

Arrive ensuite « casse déserte », dont on m’a aussi parlé comme d’un épouvantail. J’ai du mal comprendre, en fait, c’est une…descente ! Chic alors, mois qui pensait que c’était difficile. Mais ce qui prend le plus aux tripes à ce moment là, c’est la beauté sauvage du paysage avec un immense pierrier qui semble descendre du ciel. En bas de la descente, se trouve la stèle à la mémoire de Bobet et Coppi. Pas trop le temps d’admirer car dès la fin de la descente, la pente est très raide et il faut passer un petit « défilé » dans lequel le vent de face s’engouffre violement. Je me mets debout sur les pédales et là : aie ! ouille ! j’ai l’impression de ne plus pouvoir pédaler, c’est trop dur ! Mais que se passe-t-il ??? j’étais pourtant pas mal du tout et ce ne sont quand même pas les 600 ou 700 m de descente qui ont pu me dérégler à ce point. En fait, l’explication est toute simple, j’ai remis le 51 dans la descente et j’ai oublié de remettre le 32 en admirant le paysage ! c’est sur que l’Izoard sur le 51, même Riss, à 60 % d’hématocrite, je suis pas sur qu’il le monte ;-)))

 

Une fois le 32 remis devant, je peux reprendre tranquillement ma montée, non sans avoir fait un beau sourire au photographe de l’épreuve. Comme toujours dans les ascensions, maintenant que je sais la fin proche, je vais de plus en plus « vite » (effet psychologique très probablement !)

 

La fin est toute proche maintenant, et je continue à remonter plein de monde. Et puis tout à coup, après un virage à gauche et une tout petite ligne droite de 100 m : Hop, c’est le sommet ! j’ai presque envie d’écrire (sans fanfaronnade) : « déjà ! ». Je ne dis pas que ça se monte tout seul, loin de là, mais je m’attendais à plus dur (je m’étais même préparer mentalement à devoir mettre pied à terre comme j’en ai vu 2 ou 3). Ce qu’il y a de bien dans ce col c’est que la montée laisse quand même quelques instants de répit, contrairement à la montée de la Plagne où hormis pendant 300 m au pied de la piste de Bob, le pourcentage est quasi-constant, et où il n’y a que les 21 épingles pour relâcher un peu la pression musculaire sur les cuisses.

 

 

 Juste après casse déserte dans l'Isoard. le sourire, c'est pour le photographe ;-)  

 

 

Au col, je m’arrête à nouveau quelques instants pour manger un petit morceau de fromage, et je pars tranquillement dans la descente. Coup de bol, la route est sèche. Les premiers kilomètres sont très tortueux et j’y vais molo car je ne suis pas un grand équilibriste ; mais à ma grande surprise, personne ne me redouble. La deuxième partie est beaucoup plus roulante, avec de grandes lignes droites ou des courbes avec une bonne visibilité. Comme la route est fermée à la circulation, j’ai beaucoup moins d’appréhension que d’habitude et je me surprends à…72 km/h ! waouh ! je n’étais jamais allé aussi vite sur un vélo. Après Cervière, je vais même pédaler dans les lignes droites et oh surprise, je double même du monde. Moi qui pensait me faire repasser par tous ceux que j’avais doublé dans la montée.

 

On déboule dans Briançon à fond et alors que je pensais qu’on retournait au départ, on se fait une petite boucle avec une petite grimpette de 1.5 km que je monte toute en vélocité sur le 42 sans trop de problème. Dans le long faux plat vers serre-chevalier, je tourne bien les jambes et j’emmène un petit groupe d’une 15aine de coureurs.

 

Retour au point de départ, c’est la fin du circuit B. Pour le A, il faut continuer tout droit en direction du Lautaret. Je suis très largement dans les délais pour la barrière horaire ! chic ! Dans le petit groupe où je me situe, personne ne continue sur le A . Je me retrouve donc tout seul à attaquer les longs faux plats du début du col du lautaret. Je remonte bien de temps en temps 1 coureur mais qui ne peut pas prendre la roue. Dommage, ça m’aurait fait de la compagnie.

 

A partir du Pont de l’Alp, la pente augmente doucement, et je vais me faire rattraper par un triathlète de Romans, puis 1 d’Embrun pour me tenir compagnie. Tous deux sont là en préparation de l’Embrunman, et on fait la causette. Ils sont un poil plus rapides que moi et comme je ne sais pas trop ce qui m’attend après dans le galibier, je ne force pas pour rester avec eux. La pente régulière et pas trop forte du Lautaret me convient tout à fait. Je monte en moulinant pas mal sur le 32/15 ou 32/17 à 15 km/h environ. La seule chose ennuyeuse est que la route n’est pas fermée à la circulation et qu’il y a beaucoup de voiture à emprunter cet axe Grenoble/Briançon. Juste avant le sommet, il y a un ravito où je refais le plein et où je tombe sur les pates de fruits car j’ai un coup de faim terrible.

 

Et c’est l’attaque du galibier, sous…l’orage qui revient, et je suis à nouveau trempé comme une soupe ! Pente beaucoup plus raide que le Lautaret, route plus sinueuse, c’est la haute montagne (de 2000 à 2600 m). Je suis très prudent et j’y vais molo sur les premiers kilomètres et j’admire les premiers que je croise dans  la descente à fond sous la flotte. Comme à mi-col environ, je ne me sens pas trop mal, je tente quelques relances et monte entre 10 et 12 km/h. Je remonte mes 2 triathlètes de tout à l’heure et j’arrive au tunnel qui annonce le dernier km. Et alors là, les copains : j’ai souffert !!! Wahouh, ce dernier km, je m’en rappellerai un bon moment ! D’abord, la pente est très raide (>10% AMHA) et un brouillard à couper au couteau enveloppe le sommet. Heureusement, 1 km ça passe vite, et je vois à peine le bénévole qui m’annonce le début de la descente. Je suis surpris de devoir basculer de l’autre côté, car dans mon esprit, il y avait un aller/retour à faire. Je lui demande si c’est bien par là, il me dit que oui. Bon d’accord, « j’y vais, mais j’ai peur » (comme dirait Josiane Balasko dans les Bronzés au ski). Peur! oui, oui, je ne suis pas rassuré du tout. La route est trempée, le brouillard rend difficile la lecture de ces petits lacets très courts et raides. Au bout d’1 km parcouru au ralenti, on se retrouve en fait à l’autre bout du tunnel qui, je le comprends maintenant, a été creusé dans la montagne pour éviter justement ce dernier km infernal. Dans le tunnel, c’est surréaliste. Quelques lueurs orangées blafardes éclairent péniblement la voute. On ne voit absolument pas la route et on ne sait pas trop où on met les roues, et un sentiment de claustrophobie m’oppresse. Heureusement, le tunnel ne fait que quelques 100aines de mètres et je suis derrière un autre coureur avec qui on passe le tunnel, qui est pourtant plat, à 15 km/h, pas plus. De l’autre côté, on peut commencer la descente, que je fais prudemment jusqu’au Lautaret. Mais, même si je ne vais pas bien vite, je suis encore surpris de ne pas me faire redoubler. J’encourage tous les gars que je croise qui continuent à monter et j’arrive au Lautaret. Il reste 25 km environ de descente jusqu’à l’arrivée que je vais faire à bloc sur le 51/12. Je pédale tout le temps, la route étant large et peu sinueuse. Je suis même parfois gêner par les voitures qui essaient de doubler d’autres concurrents. Je double encore pas mal de monde et je finis à 50 km/h dans cette descente géniale.

 

6h52 au compteur, 6h57, temps officiel, pause comprise. 160ème au final. Bof, pour un V2 du plat pays nantais, ce n’est pas trop mal.

 

  Remise des trophés par Luc Alphand et Claudio Chiapucci

 

 

Au repas d’après course, je retrouve mon triathlète d’Embrun (à qui je mets 15’ au final) Il me dit me méfier des 40 premiers km de l’embrunman, mais il a trouvé le parcours d’aujourd’hui plus difficile ! Bon, ça me laisse de l’espoir, même s’il va falloir gérer complètement différemment le 15 aout car il ne faudra pas arriver trop cramé au parc à vélo tout en rentrant dans les délais ! arf ! Difficile équation à résoudre.

 

Fin d’une semaine alpine riche d’enseignements, à J – 40 !!!

 

et pour en finir avec le vélo avant la reprsie du boulot demain, on est allé voir le tour de France qui arrivait à nantes

 

Les 4 échappés

 

 

Valverde, encore en jaune pour quelques km

 

 

 

 

Kenavo les poteaux…

 

Bien amicalement,

La tortue

 

7 commentaires

Commentaire de Benoit_11 posté le 07-07-2008 à 22:45:00

Bravo pour ta course, bien gérée. Dommage de ne t'avoir croisé, on aurait pu s'enfiler une bière en discutant d'Embrun...

Bonne fin de prépa. A ce propos, ne crains tu pas que le val d'Aran soit de trop ? Le duathlon (et celui-ci particulièrement) est une épreuve extremement traumatisante, et sur Ironman, le plus important est d'arriver avec un maximum de fraicheur...

Commentaire de akunamatata posté le 08-07-2008 à 07:36:00

ca va le faire , ca va le faire ;))

Commentaire de jepipote posté le 08-07-2008 à 08:48:00

respect, pour avoir fais quelques cols des alpes (mais toujours un seul par jour), j'arrive pas à imaginer me taper une étape comme ça. félicitations.

Commentaire de Cawito46 posté le 08-07-2008 à 11:14:00

Bravo à toi d'avoir enquillé ces deux cols de légende dans des temps très respectables...pour sûr, c'est un peu plus engagé que les cols nantais. Et bon courage pour Embrun.

Commentaire de robin posté le 08-07-2008 à 13:53:00

En week-end chez les beaux-parents à Rézé, j'ai pensé à toi enlisant sur le ouest qu'il y avait le triathlon de Saint-Nazaire ! C'est vrai que comparé à l'Isoard cela doit être fade !

Tous mes encouragements pour Embrum

Commentaire de laurent05 posté le 08-07-2008 à 14:21:00

bravo pour ta course
vous avez eu de la chance cette année la neige vous a laissée tranquille en haut de l'izoard
bonne fin de prépa pour embrun
a+
laurent

Commentaire de Souris posté le 08-07-2008 à 16:01:00

BRAVO chère Tortue!!
Euh, fait gaffe aux coups de soleil sur les cuissons... pas glop sur la plage...
Tous mes encouragements...

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