Récit de la course : Marathon de Clermont-Ferrand 2008, par Baobab

L'auteur : Baobab

La course : Marathon de Clermont-Ferrand

Date : 30/3/2008

Lieu : Clermont Ferrand (Puy-de-Dôme)

Affichage : 2139 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

10 commentaires

Partager :

Marathon de Clermont Ferrand, pour les Oubliés des vacances. Organisé par la FSGT663 et le Secours P

 Un but humanitaire clairement affiché donc…  

 

 

 

Ma prépa a été correcte, sans plus.

 

Mon volume kilométrique entre janvier et fin mars n’est pas terrible (entre 30 et 52 km hebdomadaires, plus de nombreux trajets à vélo) Au départ je pensais m’occuper avec du 10km, jusqu’à mai, avant une coupure relative pour cause de naissance à la maison. Et puis quand j’ai appris par le biais de www.courseapied.net l’existence de ce marathon, j’ai changé mes plans et je me suis mis sur une prépa classique, avec 6 sorties longues entre février et fin mars ( de 1h30à 3h05)  La veille, départ de Lyon par le train.

 

 Le soir, je mange chez mes parents qui ont préparé une délicieuse omelette aux pommes de terres (un de mes plats préférés).  

 

Dodo vers 22h, mais il faut anticiper le changement d’heures. Demain à 8h il sera  ne fait 9h !!!Le réveil sonne à 6h30 ( = 5h30 officiellement). J’ai pas très bien dormi, me réveillant fréquemment. Au petit déj’, menu de combat (spaghettis+fromage).

Un café tout de même, une douche chaude pour réveiller les muscles, en tenue (cuissard court, débardeur respirant+veste de cycliste avec ses 3 poches bien pratiques pour les Gels, le téléphone, le carton d’allures, et la sporténine.  En voiture vers le stade Gabriel Montpied à 7h45.  Hier il faisait grand beau, as un pet de vent, et une température idéale pour courir (autour de 15 degrés vers 16h). Aujourd’hui c’est presque pareil, sauf que de grosses bourrasques de vent se sont invitées.  Retrait des dossards, puis direction les vestiaires pour les ultimes réglages. Ce qui m’occupe le plus c’est mes talonnettes d’amorti prescrites par mon ostéo. Je ne m’y fais pas, j’aimais mieux les autres (celles que j’ai défoncées littéralement sur la Saintélyon) 5 mn avant le départ je me dirige vers l’arche.Mon pote décide de retourner aux toilettes et me demande de l’attendre. . . .

 

Pas de bol, on nous invite à nous téléporter 100m plus loin. Nous sommes actuellement sur l’arrivée. Le départ est un peu plus loin.  

 

Je retrouve Mon poto malgré tout, et on se marre bien. Nous sommes à quelques mètres seulement de la ligne de départ.

 

 

 

 

 

  9h05, le coup de pistolet tant attendu détonne. 

 

 

C’est parti pour 42,195km. Je vise 3h30. 1 km 5’30 2 km 11’30 

 

                  Le départ se fait à allure réservée, mais j’ai du mal à ne pas suivre les meneurs de la meute. On fait un tour du site, puis on part direction Montferrand, à travers un espace boisé, assez agréable.

 

 

 

 

                 Passé le 2ème kilomètre,

 

je souhaite me mettre un peu plus en condition, et accélère gentiment. Je commence à doubler quelques coureurs plus prudents que moi. J’ai un peu hâte, bêtement, de rattraper ce que je considère être un retard. A mon avis c’est à mettre à la rubrique du stress relatif à l’objectif. 3 h30 c’est quand même un peu l’inconnu, d’autant que je n’ai presque pas fait de vitesse spécifique (en dehors de la VMA que j‘ai continuée à travailler et les sorties longues à 9km/h, j’ai été bien peu inspiré), et qu’un méchant vent du sud-est à peu près, à moins que ce soit le contraire mais on s’en fout parque qu’on court sur une boucle alors pas la peine de s’arrêter pour déterminer d’où vient cette saleté de zeph’ qui n’était pas là hier, pas plus qu’avant-hier, et que il n’ y  a plus de saison sauf une fois  mais ça ne comptait pas vraiment parce que c’était  pas fait exprès.         

 

 

                 Vous suivez toujours ??? 

 

 

3ème kilomètre, je regarde nerveusement ma montre, comme un président consulte sa voyante. L’écart par rapport au temps théorique tend à se stabiliser.Fin de la chauffe, on va maintenant avancer à vitesse spécifique (12km/h)           

 

 

 

     Ça me fait du bien d’allonger un peu la foulée. Je revis, et je rentre dans ma course. Enfin !!! C’était le moment. Je ne sais pas si c’est à cause de l’heure de sommeil en moins, mais j’ai failli m’endormir sur ce prologue.         

 

              Pas d’inspiration, pas mal d’expiration. Ce début de marathon ne ressemble à rien de ce que j’ai connu jusqu’alors. Je ne doute pas vraiment de finir, mais je me cherche…  

 

Je passe le 5ème kilomètre à Montferrand, longtemps séparée et rivale de sa voisine Clermont. Aujourd’hui encore on perçoit très nettement les deux entités, même si de gros efforts d’urbanisme ont tenté de combler le fossé matérialisé par l’avenue de la  République (tout un symbole)                

 

 

      Du 5 au 9 environ, ça monte gentiment. Je stabilise ma vitesse, tout en conservant le retard relatif à mon départ largement en dedans.  On fait le tour du centre ville de Clermont par les boulevards. Rien d’exceptionnel comme paysage, pourtant j’apprécie la chaussée rendue un temps aux piétons. De Montferrand aux abords de Chamalières, la route monte sans trop casser les jambes. J’apprécie de plus de ne plus être exposé au vent.            

 

 

          Ça et là, des grappes de spectateurs semblent nous attendre.   Certains sont là à dessein, d’autres vont acheter leur pain. Certains ouvrent leurs volets et s’attardent un instant à la fenêtre, humant le vent de liberté et d’aventure, pas encore d’aisselles, qui suit les 298 engagés sur l’épreuve mythique du 42,195 (c’est son petit nom, pour le long z’avez qu’à enlever la virgule)         

 

 

            J’ai envie de modérer ces marques de bienveillance puisque nous sommes au tout début de la course, que l’échauffement vient juste de se terminer, et que dans une dizaine de kilomètres nous retrouverons et le vent, et la solitude, et la souffrance. C’est donc avec concentration que je les remercie, discrètement mais sincèrement.         

 

           Parmi ces supporters matinaux j’en reconnais un, malgré ma vue basse et mes lunettes oubliées. C’est un ancien maire de Beaumont. J’arrive à sa hauteur et je l’entend me dire : « il y en a un juste derrière toi, fais la course avec lui ». Ah, un seul ???

 

 A moins qu’il parle du vélo à 2m derrière, auquel cas M L’ex-maire a fait de l’humour.

 

 

 Bon… je suis bien embêté moi avec cette blague de dignitaire. C’est  digne des Grosses Têtes ou  alors c’est un message sibyllin destiné à nourrir mon esprit inculte pendant le reste de la course, et peut être aussi à me faire oublier crampes, ampoules et courbatures ???  Je poursuis tranquillement, la légère ascension ne me pose pas de problème, d’autant plus que le vent est coupé par les bâtiments. Je reprends la main sur le chrono, peu à peu. Pas de raison de paniquer. Il faut surtout que je veille aux sensations, histoire d’^ter en mesure de remédier rapidement en cas d’alerte.   

 

 

10km  49’00

 

 

               Bon, j’ai raccroché avec mes prévisions. Je suis dans le train, et il va falloir y rester. Tout va bien, la foulée et bonne, on est en légère descente, et je tape la causette avec des coureurs. On se rassure en se disant pour certains qu’on n’est pas nés de la dernière pluie, ou qu’on ne cherche pas la perf à tout prix pour d’autres.    

 

 

               Depuis quelques kilomètres mes talonnettes d’amorti (des Viscoheel en silicone) me posent un sérieux problème de confort. J’en viens à  craindre des mauvais placements de foulée générateurs de blessures tendineuses ou musculaires. Le souci principal vient de la voûte plantaire du pied droit. J’ai coupé les parties arrières de mes semelles de propreté pour éviter les surépaisseurs qui m’avaient gênées lors de sorties longues. J’en avais encore coupé dix jours avant le marathon (après une sortie de 3h), puis j’en avais recollé un morceau quelques jours avant le départ. Aujourd’hui je suis gêné par la surépaisseur non plus sur les côtés, mais sous la voûte. Je bouge un peu mon pied dans la chaussure dès que je peux, histoire de tenter de replacer la semelle de propreté ou la talonnettes. Peut être l’une d’elle s’est déplacée ?    

 

Vers le kilo 13 j’aperçois parmi les spectateurs ma maman, ma sœur G. et ma fille N.. Je me détourne de ma trajectoire, fais un gros bisou à mon bisounours étonnée de me voir là. Hop hop, je reprends du service. 

 

 

               Jusqu’à présent le parcours a emprunté les boulevards ceinturant le centre ville, puis a longé la gare SNCF.

 

 

 

                Maintenant  nous quittons le bord du centre pour aller vers le centre de la périphérie (manière de parler). Plus on s’éloigne plus c’est moche. Mais comme Clermont Ferrand est ma ville natale de père en fils depuis belle lurette, que j’y ai passé 20 ans (ciel, est ce possible !!!) et que même si je suis à Lyon, je reste un Clermontois farouche et indécrottable (surtout depuis que j’ai marié une alsacienne muahahahahahah). Donc les faubourgs parcourus ne sont pas moches, ils sont en voie de devenir pittoresque.  

 

 

15km avance de 2’ sur chrono 3h30

 

 

 

 

 

                Avec la sortie de Clermont le vent se fait de plu sen plus sensible. Vent de face, difficile de l’oublier celui là. On lutte en se disant que plus tard on l’aura dans le dos.         

 

 

           Après le passage dans le tunnel d’accès au parking du Géant Cas’, après un groupe de supporters, je m’arrête sur le côté pour enlever ma pompe. Tout va bine, tout le monde est à son poste de travail. Je réfléchis rapidement, enlève carrément la semelle de propreté, renfile l’Asics, lace le soulier et repart en course. Mais ça ne va pas du tout la réparation nom d’une pipe ! Non seulement j’ai l’avant du pied qui flotte, je en plus il tape sur la semelle brute comme sur une planche à laver tap tap tap, mais je sens le vent frais entre mes orteils ! Quelle déveine ! Et encore je ne vous ai pas dit que je m’inquiète de la différence de longueur relative de jambe !! !

 

 

Pas moyen, il faut que je m’arrête noch einmallllll !!!!!

 

 

 

 

                         Ni une ni deux, j’arrache le bricolage de mercredi : 2 cm de semelle de propreté aux deux pieds. Comme ça, plus de surépaisseur. Juste un risque de déplacement des morceaux rescapés (en plus je ne vois pas trop quelle propreté sera à mettre au crédit ce ces loques), mais enfin, un marathonien n’a pas peur de si peu (quand on perd ses ongles comme on perd sa monnaie du café…)  En vrai je crois qu’il devait manquer 200m pour faire la distance réglementaire. Je cours tranquillement, enfin stabilisé à 12km/h après une partie un peu trop déliée. J’ai 2 mn d’avance sur mon tableau d’allure que je ressors de ma poche assez souvent.

 

 

 20km,              

 

 

Je prends le ravito, comme j’ai fait et ferai à tous les autres. Je prends invariablement une bouteille de flotte dont une petite partie servira à me rafraîchir la tête et les jambes, quelques quartiers d’orange et un ou deux morceaux de banane. A cela je rajoute de ma besace un gel énergétique toutes le heures ainsi qu’un cacheton de sporténine tous les ¾ d’heure.  

 

 

Semi marathon, en 1h43, soit 2 mn d’avance       

 

 

              Un point sur l’état de la machine : j’ai les quadri qui commencent à faire mal. Rien de bien méchant, pourtant il reste encore une moitié de la course à faire. Je ne sais pas ce que ça va donner pour la suite. Je me fais du soucis pour les 12 derniers kilo. La suite  donnera raison à ces pressentiments.          

 

 

 

              J’ai pourtant de bonnes raisons de croire que les 3h30 passeront : j’ai eu l’impression d’être en dedans sur la première partie, et surtout je n’ai jamais eu de problème de quadri ou même d’adducteurs ou autres muscles, que ce soit sur des distances courtes ou sur mon précédent marathon, sans parler de mes 3 Saintélyon. Donc couchés les quadri ! Vous ferez mal demain, mais pas tout de suite !!! Je vais arrêter de me balancer de la flotte sur les cuisses, je vais un peu forcer sur la sporténine, et puis je vais essayer de penser à autre chose.        

 

 

         Je décide donc de rentrer dans ma bulle, aussi après avoir baissé un peu plus la visière de ma kikoucasquette, j’écoute le rythme de mes pas et me concentre sur l’instant présent.    

 

 

               Le vent est parfois gênant, surtout aux abords des ponts qui traversent les autoroutes. Comme mes comparses, je suis souvent déstabilisé dans mes appuis par une bourrasque un peu plus forte que les autres, et surtout je lutte pour maintenir l’allure et pour garder une trajectoire droite.J’ai l’impression que ce vent n’a pas un effet bénéfique sur mes muscles. En les refroidissant, il semble réveiller les douleurs et surtout révéler la fatigue qui d’ordinaire ne se manifeste qu’après le retour au calme.                  

 

 

     Voici un passage fort sympathique. Figurez vous une longue ligne droite, fouettée par le vent de face, puis le retour de l’autre côté de la barrière et le rubalise, après avoir pointé auprès du pointeur qui guette les tricheurs, le retour en sens inverse avec le vent, pas de dos comme vous vous y attendiez, mais de biais, juste pour énerver.Et bien, au bout, ils ont mis un stand de vente de tulipes dis donc !!!! Arf arf arf, j’imagine le coureur qui s’arrête pour acheter un bouquet, vu qu’il est invité chez sa mamie à midi !!!  Le parcours longe par le sud la piste de l’aéroport, puis en fait le tour pour le suivre par le nord. C’est probablement cette partie précise du parcours que j’ai le plus appréciée. Pas tellement que les abords soient jolis, mais surtout que le panorama est saisissant : la chaîne des Puys, avec le Puy de Dôme au centre, sous un soleil à peine voilé, imperturbable devant les turpitudes des hommes.  En même temps, cette ligne droite semble interminable. En réalité elle doit faire ses 3km (à peine), mais elle semble une bonne illustration pour l’expression « No finish line ». « Toute droite sortie d’un livre sur l’ultra », c’est ce que je me dis alors que je passe devant la manche à air qui indique un bon gros vent  du sud est.      

 

 

                   "On l’a de côté le bougre…"    Pas fâché, parce que je me suis rendu compte les rares fois où j’avais conscience  d’être poussé dans le dos, que c’était fatigant d’être forcé dans son allure, et que les chocs des appuis étaient accentués, en même temps que les efforts des cuisses pour se retenir. Ah la la, rien n’est parfait pour le marathonien qui cherche les conditions idéales. La Nature n’a que faire de nos exigences et de nos objectifs chronométrique. C’est le coureur qui plie, pas le terrain, et ce, malgré Google Earth, malgré les GPS embarqués sur les chaussures, malgré les cardios, les cartes Top 25 longuement étudiées les  semaines avant le départ !         

 

 

          Je râle quand même un peu, mais je crois que c’est surtout à cause des bagnoles qui continuent à rouler. On a été à l’écart des véhicules pendant les 15 premiers kilos, mais après la proximité a été sinon gênante, au moins stressante, surtout avec ce vent. Je suis presque rassuré par les vélos qui nous accompagnent.                

 

 

         Voila enfin l’entrée dans Aulnat, le village avant le village avant le dernier village précédent Clermont et son arrivée. 

 

 

30km  , en  2h30 

 

 

Au ravito du 30ème je vois pour la première fois des gens s’arrêter pour manger.   Je commence à accuser les kilomètres. Pour ce qui est de mon état général, ça ne va pas moins bien qu’au semi, pourtant je me suis fait doubler par une dizaine de coureurs entre le 25ème et le 30ème . J’y ai laissé mes 2 minutes d’avance, et surtout je ne suis plus à 12km/h. Pas facile de se remettre en selle  L’allure perdue ne me paraît pas inaccessible, mais j’ai les pattes bien cuites (toujours les quadri !!!).              

 

 

                 Entre le 30ème et le village suivant (qui doit correspondre au 35ème),

 

je prends le vent par la droite. De loin je crois voir un immense banc de brouillard. Etrange, la plaine de la Limagne n’est pas particulièrement connue pour ses marécages. Mais qu’est ce donc ? Je comprends très vite en arrivant le long de champs à la terre nue. Le vent soulève des nuages de poussières et de sable, les projetant sur nous, ce qui me fait penser au Marathon des Sables qui a commencé. Je relativise donc le problème, et apprécie l’effet de massage sur mes cuisses. Ça fait du bien, mais j’espère ne pas avoir à vider mes chaussures quelques kilomètres plus loin.        

 

                Je continue vers Gerzat. Je ne sais pas où j’en suis. J’entends un binôme de coureurs, tous deux en bleu, parler du kilométrage. L’un d’eux prétend que le 35ème est passé depuis quelques temps. Pourtant au village, quelques kilo plus loin, dans le village, des bénévoles nous apprennent qu’il ne reste QUE 7 kilomètres. Aie aie aie , le moral est entamé. Moi qui pensait ne plus avoir à faire que 5 km maxi !!! Hum hum (voix embarrassée)…          

 

 

     Je ne traîne pas à ce ravito. L’ambiance ne me plaît pas, ça sent l’abandon. Je traîne la patte, de plus en plus. J’ai mal aux jambes, et j’en ai marre. Je m’en veux de ne pas assez avoir préparé cette allure de 12km/h. J’imagine aussi plein d’autres raisons pour ce crash, mais au fond je sais pertinemment que tout ça est bien futile, que je m’angoisse alors que tout va bien. Je pense à des proches qui souffrent sans l’avoir choisi. Arrête de pleurer, avance, et réduis au minimum les déga^ts. Faut serrer les dents, 7 km c’est quoi ? A peine  deux tours du Parc de la Tête d’Or. Je suis à 8km/h, et alors, même si je finis comme ça, je finirai. En même temps ça me ferait mal de passer au dessus des 4h. Je vais donc essayer de rester sous 3h50…au pire 4h. Arghhhhhhhh !!!!!   

 

                   J’avance comme un escargot dépressif.        

 

 

                  Je me sens bien seul, me faisant doubler ignoblement par des coureurs frais comme des gardons. J’imagine qu’eux ont géré correctement leur course et  je leur souhaite intérieurement une bonne fin de marathon. Combien vais-je en voir passer ?             

 

                Je tire la gueule…là je suis grave dans le rouge, comme ça ne m’est que rarement arrivé. Je me refuse à marcher, uniquement parce que je sais que je signerai à coup sûr pour un abandon  quelques km plus loin.                 

 

   Les spectateurs m’encouragent gentiment. Je crois que ma souffrance transparaît dans ma démarche et mon visage fermé. Une bénévole me dit : « ah, non, ici c’est pas pour les abandons, l’arrivée n’est pas loin, il faut continuer ! ». Je souris, et la remercie. Son humour me fait du bien.  Voila le passage sous la ligne SNCF. D’après mes souvenirs, ça veut dire qu’on approche du 40ème !Voici un photographe. Il va prendre un sale portrait l’artiste. Des spectateurs me’ncouragent et m’exortent à me faire beau pour la photo. Pour le fun, j’enlève ma casquette, et fais un sourire (le moins grimaçant possible) 

 

C’était la fin  de la traversée du désert. Je sens l’arrivée.

 

C’est le cas, voici le dernier ravitaillement.J’ai du mal à croire mes yeux en voyant le 40 peint en orange sur le sol.Les bénévoles m’exhortent à manger. C’est bientôt la fin, mais il faut faire honneur à leur stand.Je prends un pruneau, à l’invitation d’une gentille dame, en lui disant : « c’est bien parce que c’est vous » ! Et je file…   

 

  40km 3h30.        

 

 

      J’ai 2,195 km de retard sur mon chrono prévu.            

 

 

     Pas grave… Je m’essaye à un peu de calcul mental, mobilisant quelques neurones encore en service. Je pense pouvoir terminer à 6’ au km, ce qui donne un passage sous 3h45. Ce qui veut dire non pas le temps rêvé, mais une réduction de mon premier chrono sur la distance (Marathon Vignoble d’alsace 2007 en 3h45 et des clopinettes)             

 

 

       2,195 km, il y a moyen de finir dignement. Le plus dur est passé, j’en ai l’intuition. Dans 1 km s’enclencheront les réflexes de fin de course et la magie de l’arrivée. Arrivée euphorique garantie. Il ne reste donc qu’un seul km à gérer. J’accélère doucement. Je retrouve le sourire en voyant au moins le toit du stade Gabriel Montpied. Je double quelques coureurs. Je reprendrai ainsi des places jusqu’à la fin.              

 

       Pas de marque au sol pour le 41, mais à proximité du stade (il doit rester 1km), j’accélère franchement. Je m’étonne de voler ainsi, alors qu’il y a 10mn je me traînais comme une loque. Je double et redouble, et voila, dernier virage avant la dernière ligne droite. J’essaye d’appeler Claire, mais ça sonne occupé (en fait elle essayait de m’appeler en même temps !). J’essaye aussi d’appeler Gagouelle, sur répondeur malheureusement.         

 

 

             Je donne un coup de fouet (à défaut de coup de fil), et là, à 100m avant la ligne, je vois ma délégation familiale au complet. Je me déroute, une fois de plus, prends mon doupidou de deux ans dans les bras, et tape le sprint pour passer la ligne d’arrivée avec elle (le plus beau moment de ma course. Elle rigole tout ce qu’elle peut, d’un gros rire qui me fait du bien. Je ris avec elle, et du coup elle se marre un peu plus. On rigole bien, un peu comme quand on joue à se poursuivre à la maison.                  

 

            Je double mes deux compères en T shirt bleu, ceux avec qui je joue au yoyo depuis le km 25. respect, les gars, on s’est bien soutenus, sans trop bavarder pourtant.     

 

                      Je peux encore gratter une place, le mec devant moi est  à quelques mètres de la ligne et il marche presque. Je double, je ne double pas ??? Bon, une fois n’est pas coutume, je le laisse arriver, et attends sagement mon tour.  

 

Arrivée  3h43’11 (temps réel, prenez vos calculettes et enlevez 2 secondes. Pour le chrono Hors taxe, consultez la douane, et faites établir une facture pro forma)   

 

 

                    Voila, je termine le marathon de Clermont Ferrand, 1ère édition du nom ! Je fais un bisous à ma fille, je laisse un bénévole enlever mon dossard, et je marche un peu. Puis je retrouve ma soeur et ma mère.      

 

 

        Ma conférence de presse    pour résumer la course : Dur, dur, dur, un beau marathon, un bon moment passé à courir, mais je ne m’attendais pas à ça. Pas de mur particulier, mais un grippage musculaire inattendu. Attention  à ne pas prendre de haut une course !  Malgré  tout, en 3h43 je gagne 2 mn sur la distance, ce qui est bien, mais pas top. 

 

 

Après la course je laisse ma fille, pars vers les vestiaires, discute un peu à droite à gauche, notamment avec un des responsables de la course. Qu’il me soit permis ici aussi de les remercier.

 

 

 

 

        Organiser un marathon n’est pas rien, et si la perfection est encore loin, celui qui nous a occupé aujourd’hui a été plus que décent, avec pour points forts des bénévoles très gentils et serviables, un panorama souvent magnifique, une rudesse toute auvergnate avec le vent,  des ravitaillements très corrects et un site de départ très agréable.                  

    J’attends avec ma famille mon ami qui a fait le trajet avec moi. Il arrivera en 4h50, dans la douleur, mais dignement.          

 

         Nous mangeons à midi chez mes parents un délicieux repas, et puis vers 17h, retour à Lyon !!! 

 

 

 

Pour conclure : Je pense que les organisateurs (la fédération sportive et gymnique du travail 63) sauront améliorer les indications kilométriques du parcours (plus clair, plus régulier), les séparations avec les voitures plus généralisées, et aussi une meilleure indication des espaces coureurs au départ et à l’arrivée (vestiaires, inscriptions, retrait dossards etc…)  

 

 

 

 Pour finir, merci à G. et M. pour leurs encouragements, pour N. qui m’a d’une certaine manière portée jusqu’à l’arrivée. Merci à ma douce, unique et formidable C.   qui m’a laissé mener l’entraînement sans jamais râler, et m’a permis de faire le voyage Lyon Clermont Ferrand, 1 mois seulement avant l’arrivée de notre deuxième enfant. La prochaine course, ce sera à destination de la maternité. 

 

 

 

Et puis avant la Saintélyon 2008, je me remettrai en selle sur les 10km.

 

 

 

 

 

 

  Merci d’avoir lu mon récit jusqu’au bout. J’espère vous avoir donné l’envie de participer à l’édition 2009 de ce marathon Clermontois.     

10 commentaires

Commentaire de Fimbur posté le 07-04-2008 à 12:46:00

Ah ben chapeau Baobab,
même si ce n'est pas 3h30, avec le vent, les conditions, 3h43 belle performance !

A bientôt pour préparer la SaintéLyon :)

Fimbur

Commentaire de Aiaccinu posté le 07-04-2008 à 15:21:00

Chapeau , c'est bien relater !
j'ai cru revivre mon 2ème ou mon 3ème marathon !

Bonne chance pour la barrière des 3h30

Commentaire de calimero posté le 07-04-2008 à 18:19:00

Même sans photos tu as réussi à me mettre dans l'ambiance de ce Marathon qui à l'air bien sympa!
Ce nest que partie remise pour les 3h30, soit en sûr!!

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 07-04-2008 à 20:06:00

Bravo Baobab ! Ton chrono est plus qu'honorable ! Ton CR plein d'humour me redonnerait presque envie de courir un autre marathon. Euh... non, je vais attendre d'avoir digéré le MDP avant de l'envisager.
A plus.

Commentaire de Loopinette posté le 08-04-2008 à 18:34:00

Bravo Vincent ! Si ça c'est pas du courage et de la détermination !
Le mental... il fait toute la différence parfois !
Bravo et rebravo !

Commentaire de astra wally posté le 08-04-2008 à 21:14:00

hé bien Vincent jolie performance que voila ! tu l'a enfin faite ta course chez les clermontois. Je sais que tu y tenais beaucoup et je te félicite pour ton chrono. 2 min. de moins c'est vraiment très bien. Le problème des semelles (enfin, des morceaux découpés, rajoutés et recollés lol) t'a un peu gêné durant ta course et c'est vrai que c'est très agacant grrr ! En espérant te revoir très bientôt en Alsace pour "jogginer" ensemble (si ça existe le mot ! lol)

Commentaire de Velveteethol posté le 10-04-2008 à 08:43:00

Tu as me dédoublé j'étais largement devant au kilomètre 10. Lol. Je poste mon récit!

Commentaire de Velveteethol posté le 10-04-2008 à 09:28:00

J'ai oublié vi, jolie perf pour un marathon avec beaucoup (trop) de vent

Commentaire de bzh67 posté le 13-04-2008 à 17:56:00

Bien joué Vincent, même si l'objectif n'est pas atteint, le record perso a été battu. 3h43 c'est un temps plus qu'honorable. A bientôt

Commentaire de hellaumax posté le 19-04-2008 à 15:54:00

Très sympa ce récit, plein d'humour! Félicitations pour ta course et ton chrono.
Et avec un peu d'avance, félicitations pour l'heureux évènement à venir...
Amicalement

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version grand écran - 0.05 sec