L'auteur : astra wally
La course : Les Foulées des Quatre Portes - 21 km
Date : 23/9/2007
Lieu : Rosheim (Bas-Rhin)
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Distance : 21km
Objectif : Pas d'objectif
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En fait j’avais d’abord envie, avant de vous parler de mon semi, de vous raconter ma semaine précédant cette course et ainsi savoir ce qui se passe dans ma tête de tordu ! Déjà qu’il nous tartinais ses CR comme un dingue, voilà qu’il nous met une couche supplémentaire l’Ecureuil !!!
LUNDI : je me lève douloureusement au réveil. Samedi j’ai fait les 10 km de Saverne et le dimanche j’ai fait une marche de 3h dans les vignobles. Depuis vendredi j’ai également repris mes séances d’abdos. Malheur ! j’ai des douleurs aux cotes maintenant ! Le fait de ne plus en avoir fait pendant 2 mois y est pour quelque chose. Mes cotes me font souffrir dès que j’inspire trop fort. QUI A DIT CHOCHOTTE ? Grrr ! J’ai également des douleurs musculaires au niveau des cuisses. Pfff ! mais bon rien de grave cependant. Ma journée au boulot ? euh bof ! Bah la fin de journée arrive vite
MARDI : Rien de spécial, mon boulot étant d’une morne platitude ces derniers temps. Enfin d’après-midi je passe à la boutique Espace Marathon au centre-ville de Strasbourg. JLW m’a conseillé un anti-crampe. A titre préventif je me décide pour 2 gels Overstim anti-oxydant que je prendrai au départ et à mi-parcours. Le mardi est le jour où je cours avec mon association de coureurs qui est justement basé à Rosheim. D’ailleurs ce sont eux qui organisent la course des Foulées des 4 Portes. Je me suis inscrit chez eux car je ne voulais pas entrer en club (trop sérieux pour moi). On est une trentaine, hommes et femmes d’un nombre équivalent à être réparti en 3 groupes selon les niveaux. Je me suis dans le 1er pour progresser sachant que l’on court plus vite et plus longtemps que les autres (entre 1h et 1h30). De plus certaines séeances comportent du fractionné ce qui m’est bien utile. C’est ma 4ème séance et je m’intègre doucement dans ce groupe où la majorité se connaissent déjà. Quand vous êtes nouveau il faut savoir des fois venir vers les autres pour se faire intégrer. Par chance j’ai rencontré 3 gars de mon groupe sur Saverne et ils m’ont donné leur impression sur cette course (à savoir difficile). Ce soir on en a rediscuté d’ailleur. Je pars donc avec mon groupe mais en me disant que j’aurais peut-être mieux fait de rester avec le groupe intermédiaire. La suite me donnera raison. On est parti sur un rythme très rapide et déjà des écarts se font. 2 gars sont toujours devant et imposent un rythme de folie. Je les rejoins et discute avec l’un deux. Il m’apprend qu’il a fait l’UTMB ( !!!) et qu’il est en rodage actuellement ! ben là avec un rodage pareil son moteur va exploser ! Bref je m’accroche, mes jambes et mon état de santé étant bon mine de rien. Au final on aura couru 15 km en 01h de temps ! J’espère que je vais pas le payer dimanche. Je ferai un dernier footing jeudi et après repos.
MERCREDI : je ne vais pas travailler. Mes baby-sitter de parents n’étant pas là je suis de garde pour mon parasite de 6 ans. Comme elle est trrrrrès gentille, elle va laisser son papa pioncer jusqu’à 09h30. C’est pas beau la vie non ? (des millions de parents doivent me détester à cet instant !). La matinée sera consacrée aux courses (non pas à pied !) et au retour d’une bonne heure de vélo. Le parasite rechigne à en faire mais comme elle n’a pas le choix, elle s’exécute. De plus je lui rappelle que elle aussi aura sa course dimanche, un 800 m. où elle se voit déjà brandissant la coupe du vainqueur (ah cette gosse, une vraie mégalo j’vous jure !). après le vélo, retour à la maison pour manger. L’après-midi une petite sieste pour tous les deux (surtout moi !) suivi d’un film : « les zombies mangent les enfants à la sauce tex-mex »… en fait c’était « Taxi 4 » et on a rigolé comme des andouilles. Le soir récupération du parasite par sa môman et je peux me consacrer à la lecture des posts et autres récits sur le site. Il est maintenant 22h et je vais pas tarder à me coucher (oui je sais c’est carrément irréel pour ceux qui me connaissent !). En fait demain matin je fais un footing avec Max67 à 05h30 du matin en forêt avec la lampe frontale (une idée lumineuse de ma part !). Le dernier entrainement avant dimanche.
JEUDI : Lever à 04h45. Je m’extirpe péniblement . Je mange quand même un p’tit biscuit et boit beaucoup d’eau (super-prostaaaaaate man !). Je prends la voiture et va récupérer Martial alias Max67, direction la forêt du Neuhof. Il fait bien nuit et les lampes frontales sont d’une utilité…euh comment dire..vitale. J’ai du en racheter une, la précédente ayant définitivement rendu l’âme. Martial actionne la sienne : c’est un vrai phare ! La mienne ressemble à une allumette. Bon allez c’est parti pour le footing. Pas trop le temps de faire les étirements, il fait 5° et mieux vaut commencer à trotter pour se chauffer. Je reconnais que je suis bien content d’être accompagné (comment ça trouillard !). Courir dans la forêt c’est pas le meilleur endroit à une heure aussi matinale mais le sol sableux est moins traumatisant pour les pieds et c’est tout ce dont j’ai besoin après mon 15 bornes de mardi. A part quelques bruits suspects (des « hou hou » et des « nniiia nniiiaa » purée c’est quoi ces bestioles ?) provenant des profondeurs de la forêt, cette course s’avère agréable. Max et moi discutons beaucoup (pire que des filles ces hommes) course à pied et gosses (on a 1 parasite chacun). En tout nous effectuerons un peu plus de 8 km en 46 min. Le but n’étant pas l’amélioration d’un chrono, je suis satisfait et je vais pouvoir maintenant me mettre au repos. Je raccompagne Martial, rentre prendre ma douche, prend mon p’tit dej’ et part en vélo rejoindre mon « cher » travail. Je ferais court sur ma journée professionnelle étant donné que ça a à nouveau pêté entre moi et mes collègues. Bref je rentre chez moi énervé et enragé.
VENDREDI : vais faire encore plus court. Matinée merdique et l’après-midi je suis seul au boulot ! Quelle joie ! Je rentre chez moi heureux à l’idée de retrouver mon parasite samedi matin à la sortie de l’école. Mais un appel téléphonique et une fâcherie au bout me fout le moral à zéro. J’en ai tellement marre que je me pieute à 22h, pressé d’effacer ces 2 jours.
SAMEDI : réveil vers 08h30. Le moral est toujours pas là. Suis crevé. J’ai les jambes lourdes et j’ai envie de rien. Je prends ma douche histoire de me réveiller. Je fait quelques tâches ménagères et m ‘installe sur l’ordi direction kikourou. Je lis quelques messages mais je ferme l’ordi rapidement. M’installe devant la téloche et regarde des niaiseries sans regarder. Vers 11h je part récupérer ma fille à l’école. Le moral remonte. Un parasite c’est un vrai anti-dépresseur. Je suis un peu en avance et attend de la voir sortir. D’habitude elle se jette à mon cou avec un grand sourire mais là je la retrouve en pleurs. Bizarre. Je la console et la maitresse m’explique qu’elle a mordu une camarade. Ma fille est devenue Hannibal Lecter ! Elle pleurait à la pensée de mon engueulade ! Bref après 3 tonnes de sermon (dont notamment celui de : « je t’ai déjà dit de ne pas manger entre les repas ! », je plaisante) nous rentrons manger (oui elle avait encore faim). L’après-midi, après une sieste bien méritée pour ma fille, nous partons à Rosheim récupérer nos dossards. N’habitant qu’à 20 min. de là je me suis dit que j’éviterai la foule de demain et la queue pour le dossards. Nous recevons donc tout les 2 nos enveloppes. Ma fille lorgne déjà sur les coupes. J’en profite pour faire les repérages de sa course, un 800 m. Nous les parcourons tous les 2 et mon parasite me fait part de sa décision de remporter sa course. Je lui explique que parmi elle se trouvera des filles nées en 99 et donc plus agées (la mienne n’a que 6 ans). Ce sera dur pour elle de gagner. Qu’importe ! Elle me dit qu’elle se lèvera à 04h du matin pour être la 1ère sur la ligne et comme ça elle sera sûr d’arriver la 1ère. Je lui explique en rigolant que c’est pas une course pour se lever mais pour courir. Le départ sera donné pour tous à 11h45 et elle ne recevra pas de coupe si elle est la 1ère sur le départ ! Ah la la cete gosse j’vous jure ! Un vrai phénomène. En tout cas je lui ai simplement dit de faire attentions aux bousculades du départ, de pas courir les bras ballants et de bien respirer. Quand à sa tactique de course elle simple : elle court au rythme qu’elle veut et dans les 200 derniers mètres son pôpa, qui sera placé à cet endroit, lui dira de foncer pour finir en sprint. Voilà. Qu’elle se fasse surtout plaisir avant tout. Nous rentrons à la maison. Après avoir joué, pris sa douche et manger (au menu : LE plat du coureur, des pâtes bien entendu), je raccompagne mon parasite chez sa maman qui sera chargée de son transport dimanche matin. Je cours à 09h et je serais largement dand les temps pour assister au départ de ma fille et l’encourager. Je lui ai déjà accroché son dossard au t-shirt, préparé ses basket et son short. Elle est prête. Je rentre chez moi, mange 2 Extrème noix de coco Gervais (ben quoi ?) et prépare mon sac. Mes affaires de courses sont prêtes également et le dossard également accroché. Pour la tête mon choix se portera sur un buff (asics pas kikourou j'ai honte) plutôt que la casquette (pour une fois). Je m’installe à mon ordi et commence à taper le résumé de ma journée. Demain je me lève à 06h pour prendre le temps de bien déjeuner. Je pense me coucher vers les 23h30 et essayer de dormir. Avec ma fin de semaine pourrie, je suis pressé de courir. J’angoisse quand même beaucoup. Demain je m’apprête à faire une nouvelle distance. Ca fait 3 mois que j’attends et 1 mois que je me prépare. J’attends pas de réaliser un fabuleux chrono mais surtout d’apprécier la distance. Mon objectif de 2008 (ou peut-être avant) sera le marathon. Je veux pas m’écoeurer sur ce semi donc. Alors à demain pour le grand jour !
DIMANCHE : D-DAY
Lever à…04h30 ???? Ouh là ! Pas bon ça. Je me force à me rendormir jusqu’à 06h. Enfin ! ça y est dans 3heures je vais faire mon 1er semi ! Je prépar me mon p’tit dej composé de 2 tranches de pain complet avec beurre et confiture, un thé, un jus multivitaminé et un riz au lait pour finir et j’oubliais presque mes 2 litres de flotte. Je prends une douche et revêt ma tenue de coureurs (supercourmaaaan !). Il est 7h et je m’installe sur l’ordi. Bigout et JLW m’ont envoyé une bonne dose d’encouragements. Ca fait toujours plaisir ! Le temps passe ainsi jusqu’à 08h (entrecoupée de 7 pipis), heure à laquelle je part direction Rosheim. J’arrive au bout de 20 min. après m’être passé « In my time of dying » de Led Zeppelin, morceau titanesque de 11 min. se concluant par un festival du batteur John « Bonzo » Bonham. A fond dans la bagnole pour bien me booster. Du monde commence à affluer sur le parking de la ville mais je ne trouve aucun mal pour me garer. J’embarque avec moi mes 2 gels antioxydants et me dirige vers le stand de retrait des dossards. En y allant je croise le père d’un camarade de classe de ma fille. Il fait aussi le semi mais en vue d’une prépa pour le marathon d’Amsterdam. Je continue mon chemin après nous être mutuellement étreint…. mais non !…souhaité bonne chance. J’ai rendez-vous avec Vincent (Sam67), qui 1 semaine après son marathon de Karlsruhe, va faire le semi. En fait j’aurais l’agréable surprise de croiser Carole (Lopinette) venue faire le 10km après moultes hésitations. Elle venue plus tôt pour nous applaudir au départ du semi. Comme quoi un p’tit « Team Kikourou Alsace » se met doucement en place (cf l’association kikourou). Suis content de la voir après son échec de Hoenheim (en plus c’est moi qui l’ai entrainé là-bas). Elle va courir avec Virginie (Tabuki). J’aperçois enfin mon Vincent tout sourire. La pêche comme d’hab. Il a bien récupéré cette semaine et table sur 01h45 aujourd’hui. Je croise aussi Sébastien, Vai-lay, présent également sur le semi. Je part avec Carole récupérer son dossard et je me dirige après….aux toilettes (arghh) pour le dix millèmes pipi de ma matinée. Pendant qu’hommes et femmes faisont la queue devant la porte des WC, je croise la maitresse d’école de ma fille. Le monde est petit ! Elle va courir son 1er 5 km. Je lui dit que mon parasite va aussi courir et on blablate jusqu’à ce que je puisse enfin soulager ma vessie. Vincent étant retenu plus longtemps que moi, je part m’échauffer. Il est 08h40 et je trottine tranquillement autour du stade de football. Après mes étirements, j’ingurgite mon 1er gel. Beurk ! c’est super sucré ! J’espère que je devrais pas m’arrêter de toute urgence sur le bas-coté pendant la course. Je me dirige vers la ligne de départ situé à coté du terrain de foot et de l’école. Je retrouve Carole et Vincent et on en profite pour faire une p’tite photo. On va vite se placer sur la ligne de départ déjà bien remplie. Sébastien nous rejoint et nous nous frayons tous trois un chemin. Les organisateurs ont placé une barrière de séparation pour les départ par vagues du 10km mais vu le nombre conséquent de semi-marathonien (554 exactement) ils ont dû la retirer. Je dit en rigolant à Vince et Seb « on a du bol. Tous les kadors seront sur le 10km. On a une chance d’être sur le podium alors ! ». Tu parle ! En fait à l’arrivée je découvrirai qu’ils ont délaissé le 10 pour le semi ! Merde ! Bon allez zou le départ va être donné !
LA COURSE :
« Pouiiiiiin !!!! »……euh pas « PAN » ? Bon pour une fois c’est pas un pistolet ! Et c’est parti pour 21,110 km. On est tous les 3 ensemble sur les 100er mètres. On s’est placé en milieu de peloton. Petit à petit on prend chacun notre rythme. Je continue un peu en compagnie de Seb, Vincent ayant disparu de mon champ de vision. On passe devant Carole qui nous prend en photo mais je crois qu’on allait un peu trop vite ! On se fraye tant bien que mal un chemin entre les coureurs et je m’éloigne de Sébastien. Nous passons par la porte médiévale donnant sur l’entrée du centre-ville et continuons tout droit sur la rue principale. Pour l’instant le parcours est bien plat. Nous bifurquons sur la gauche et continuons dans une petite rue descendante. Toujours sympa. De plus il fait un temps magnique et la température est agréable. Nous sortons progressivement de Rosheim et partons sur une petite route de campagne avec un petit faux-plat montant. On est au 1er km. Un peu plus loin j’entends un « allez Laurent ». Je me retourne et apercoit Vincent. Ah ben il était pas si loin de moi finalement ! Les choses sérieuses commencent et l’écureuil il aime bien les courses vallonées ! On arrive sur Bischoffsheim que nous traverserons assez rapidement. Nous effectuons une boucle dans le village et prenons cette fois une route départementale qui nous conduira sur Boersch. Un peu avant on arrive sur le 1er ravitos (il y en aura 4 en tout). Je prends rien ayant raté le gobelet que me tendait le gars ! Depuis le 1er km nous n’avons plus d’indications kilométrique et je suis bien content de trouver l’indication 5 km sur la route. Je regarde le chrono : 22 mi environ. C’est bien. Suis dans un bon rythme. Mais depuis le départ j’ai un sérieux problème : un pipi qui me lance (prostatemaaaaaan !). Je serre les dents (ou la vessie) et continue. La départementale est vallonée mais les montées n’ont rien d’exceptionnel. Je rejoins une féminine accompagné d’un type à vélo. En les dépassant je m’apercoit que le cycliste a un papier accroché marqué dessus « 1ère féminine ». Ah ben je viens de la dépasser. On continue sur une longue descente et l’on quitte la départementale en bifurquant sur une route de campagne, bordée de noyers et de pommiers (faudra que je revienne avec un panier moi !). A partir de ce moment je suis entre 2 pelotons, comme à mon habitude (j’aime courir seul en compet’). La route nous conduit jusqu’à Boersch. Cependant nous ne ferons que contourner le village. Nous ne pénètrerons pas dans le centre-ville. Je profite d’un moment où nous passons près d’un champs de maïs pour vider ma vessie. C’est super rageant de voir les gars que vous avez dépassé auparavant vous repasser. On devrait stopper la course pour les pause-pipis ! Lol. Une fois fini, je cours comme un dératé pour rattraper mon retard de –1min. Une fois remis sur les rails nous nous dirigeons sur un étroit chemin qui débouche dans une rue. Le moment est banal mais le gars devant prend dans sa ceinture un tube de gel et l’ingurgite. Je me dis que le ravitos du 10 km n’est pas loin et je l’imite. Beuark ! ce gout sucré ! Finalement 500 mètres plus loin le ravitos est là. Je m’arrête (c’est bien la 1ère fois que je stoppe net) et prend le temps de boire 2 verres entiers et le 3ème en commencant à marcher. Mon gobelet fini je lève la tête pour voir…..une belle montée bien raide. Tiens ça faisait longtemps ! Je l’attaque en petits pas la tête bien en avant. On passe le km10, 100 mètre après le ravitos, et je regarde mon chrono : 43’51. C’est bien. Le sommet n’en finit plus et nous passons une courbe qui nous amène sur une montée plus raide, bordée par le vignoble. Enfin ! on court dans la vinasse ! J’apercois une arche annonçant 10,55 km. Ca y est 1ère moitié accomplit. Au sommet de la montée quelques personne nous attendent dont notamment une jeune fille en vélo que j’apercevrai 6/7 fois environ. Elle venait pour applaudir les coureurs en général. Vraiment sympa. Bref le parcours se poursuit à travers les chemins viticoles. Pour l’instant on reste sur les hauteurs. Le soleil commence légèrement à taper mais c’est supportable. Je commence par contre à ressentir les prémisces d ‘un point de coté. Cela va se confirmer et empirer pendant 2 km. J’ai un 2e point qui s’est réveillé entre-temps. La tuile ! J’essaye de pas m’énerver sinon ça va être pire. Je commence par expirer plus profondément et j’essaye de ne plus y penser. C’est dur mais efficace. Avant je paniquais et perdait le contrôle de ma respiration et c’est là où ça devient handicapant. Le mal disparaît progressivement. Nous redescendons du vignoble pour déboucher à l’entrée de Rosheim mais de l’autre coté de la ville. Nous courons le long d’une ancienne voie de chemin de fer. On est sur du plat pendant 500 mètres et nous bifurquons bientôt sur notre gauche pour remonter à nouveau dans le vignoble. Sur ce tracé je suis en terrain connu puisque je m’entraine avec mon assoc’ et dimanche dernier j’étais allé marcher dans les environs. Au niveau des distances je suis un peu paumé. On est à plus de 13 km de parcouru environ. Les panneaux d’indications sont situés tous les 5 km. Le parcours reste assez plat pour l’instant. On est sur un chemin de terre qui longe en parallèle l’arrière des maisons d’un quartier résidentiel. Nous remontons de plus en plus et le chemin prend une courbe sur la gauche et nous nous retrouvons……en plein sur la course du 10 km !!! j’avais complètement oublié que nous faisions les 8 derniers km avec eux ! On débouche en plus sur le ravitos et je me fraye difficilement un chemin pour attraper un gobelet. Oh là là ! que de monde sur le 10 km ! On est complètement mélangé, on court pas à la même allure. C’est le genre de joyeux bordel qui me plait bien ! Les départs du 10 se sont fait par vague et l’on se retrouve avec des gens de tous niveaux. Ils ont pratiquement fait les 3 premiers km à cet instant. Juste après le ravitos il y a une grosse montée. Hé ben ils sont pas gatés non plus les coureurs du 10 ! A ce moment là ça coince un peu vu le nombre. Je me déporte sur la droite et dépasse le flot. Arrivés en haut je reprend mon souffle. On est à nouveau sur les hauteurs du vignoble et l’on redescend doucement. Je croise des gens de mon association et les saluent. Je me surprend même à discuter et à raconter des conneries, preuve de ma forme ! En bas j’apercoit le panneau 15 km. Allez ! encore 6,110 à faire. C’est dans la poche. Je me sens toujours aussi bien et les jambes suivent. Nous retournons sur une départementale et débouchons à nouveau dans Rosheim. On s’approche de la Porte du Lion (l’une des 4 portes médiévales de la ville). Je dépasse un gars qui a le même t-shirt couleur kaki-crotte de pigeon, et je me marre (les nerfs lacherait-il ?). C’est vraiment une couleur à chier mais c’est pour ça que je l’aime mon t-shirt ! je dépasse un gars qui me dit « t’es déjà de l’autre vague ? » Je lui dit « ben non moi je suis du semi ». « Hein ? ben mince alors ! tu cours déjà depuis 9h ! bravo mon gars vas-y fonce ! » et je fonce comme il me dit. Je sais qu’il reste moins de 4 km et j’accélère. On remonte une dernière fois dans le vignoble et là j’avoue que j’en pouvais plus. La côte était longue et raide mais la perspective de la fin m’a empêché de marcher. Arrivé sur les hauteurs je reprends bien mon souffle et fonce. Le chemin viticole commence à redescendre et je vois le panneaux du 10 km indiquant qu’il reste 2 km à faire. J’accélère encore. J’apercois enfin le panneau 20 km. Encore 1,110 km à effectuer. Au dernier km je commence à me cramer doucement. Ca y est je vais terminer mon semi ! Nous retournons sur Rosheim à nouveau dans un final tout en descente. J’arrête pas de penser à ma fille qui doit peut-être m’attendre et m’encourager à l’arrivée et je commence à avoir une grosse boule dans la gorge à l’idée de la prendre dans mes bras (en fait elle viendra 10 min après mon arrivée) et ça me presse encore plus de finir. Je finis les 200 derniers mètres en sprintant comme un malade. Mon semi est fini. Suis très heureux de cette course ! Je regarde mon chrono : 01 :29 :18. Sous la barre des 01’30. Au delà de ce que j’espérait. Finalement je serais crédité de 01’28’41 avec l’affichage des résultats mais dans le journal du lendemain on me mettra un temps de 01’29’30, temps officiel. Encore cette histoire de chrono entre le moment du coup de feu et celui où tu franchi la ligne de départ ! Pfff ! Bah ! Pour le classement je finirais en 56e position sur 554 arrivants ce qui est très satisfaisant.
On me tend une bouteille d’eau et je récupère mon t-shirt (qui est pas en coton pour une fois !). Je passe au ravitaillement pour boire encore et me nourrir un peu. Petite déception : pas un Mars ou un Nuts à mettre sous les dents de l’Ecureuil, donc je boycotte la bouffe ! Une fois à l’arrêt je commence à ressentir de douleurs sur mon genou gauche et mon tendon droit et je part au petit trot pour étirer tout ça. Je remonte la ligne d’arrivée pour me placer 300 mètres plus loin. Il est 10h40 et je devrais apercevoir ma Loopinette et Tabuki arriver. Vincent et Sébastien devrait également montrer leur bout du nez. A 10h45 toujours personne quand j’apercois Sébastien arriver. Je l’applaudi en me disant que ce diable de Vincent a dû finir le semi dans les 01h35. Je remonte encore un peu et me met sur le virage juste avant la dernière ligne droite. J’aperçois Virginie (Tabuki) mais pas de Loopinette. Je lui fait « bravo Virginie ! mais elle est où Carole ? ». « Elle est encore derrière ! » « Ok je l’attends » et j’attends. 3 minutes après, je vois arriver ma Carole sur son rythme dit « de croisière ». Elle est surprise de me voir (elle va se méfier maintenant !) et je décide de l’accompagner sur les derniers 500 mètres. Elle a le « happy face » comme dirait Mia Frye ça se voit. Il reste encore 200 mètres et je lui dit « tu te crame ou tu reste sur ce rythme ? » « non,non je reste comme ça ». Sournoisement j’accélère doucement. A cet endroit de la course les gens se sont massés et je sais l’effet que ça procure à Carole. Ca la booste. Finalement elle terminera en sprintant ! (yessss !). On se retrouve devant le ravitos avec Vincent et Tabuki pour donner nos impressions de courses. Tout le monde s’accorde à dire que la course était superbe, que ce soit sur semi comme sur le 10 km. On en profite pour se faire tirer le portrait (cf le CR de Tabuki). On rejoint le hall pour prendre les douches et l’on croise Sébastien, visiblement très content de son semi. Il prépare le marathon de Francfort, donc un bon entrainement pour lui. Je quitte mes camarades kikoureurs car l’heure du départ du 800m de ma fille approche.
PS : le CR s’arrête à cet endroit pour ceux qui ne se sont pas endormi ! Par contre j’avais encore envie de papoter et donc j’ai, ci-dessous, raconté la course de ma fille. Si vous avez encore du courage……
Ca commence mal. Je n’ai toujours pas vu ma fille et sa maman ! Par contre Sébastien et Vincent l’ont vu. Etant présente au 10 km de Hoenheim, ma fille a reconnu Sébastien et s’est présentée devant lui. Il était un peu surpris d’être reconnu par une p’tiote de 6 ans ! Bref je cherche mon parasite. Il est 11h15 et je suis persuadé que son départ est à 11h45. En désespoir de cause je vais sur la ligne de départ et suis surpris de voir que tous les enfants sont déjà placés dans leur box respectif. Mince me suis gouré dans l’heure(me suis planté dans la saison, dixit Louise Attaque). Je me précipite sur le départ car ce sont les débutants qui ouvrent le bal. Je vois la mère de ma fille toute soulagée de me voir. « Ta fille commencait à désespérer ! » ben je m’en doute. Je franchi la barière et l’apercoit avec son short et son petit t-shirt bleu (elle est toute mimi !). Elle est zen. Marrant ça. La plupart des enfants sont excités et la mienne est d’un calme olympien. D’habitude c’est l’inverse ! Elle me voit et me fait son grand sourire. J’ai juste le temps de lui faire un bisou et de lui dire de faire attention aux bousculades. Mais je sais qu’elle fera attention. Je lui dit que sa maman et moi on l’attendra près de l’arrivée et qu’à mon signal elle fonce (tactique efficace avec Loopinette !). Je sort du box et on se place 100 m après le départ pour bien voir le parasite arriver. Elle aura fort à faire ! sa course est ouverte aux fille de 6 à 8 ans. N’ayant ses 6 ans que dans 2 semaines se sera l’une des plus jeunes pour cette course et le podium tant rêvé sera difficile.
« Pouiiiiiiinnnn ! » le départ est donné. 163 gamines s’élancent comme des furies à l’assaut des 800 m. J’apercois ma fille qui s’est déportée sur le coté pour éviter les chutes. Bien vu car au milieu ca se bouscule et une fillette chute lourdement. La pauvre petite a le genou en sang (la croix-rouge intervient très vite). La maman et moi on court comme des dératés pour se placer 200 mètres avant l’arrivée et on attend que les coureuses arrivent. 1 minute après on voit une grande fille de 8 ans débouler a toute vitesse suivi de 9 autres gamines du même âge et….. ma fille ! wouaaaa on en revient pas ! elle est dans les 10ères ! elle passe devant nous et je suis au bord de l’hystérie paternelle ! je lui dit « allez vas-y à fond ma puce tu est presque arrivé ! ». Elle me jette un regard genre « il est pas bien lui à s’exciter comme ça ! » et continue sa course. Je me fraye un chemin tant bien que mal parmi les autres parents tout aussi timbrés que moi (je piétinerai même une mamie qui voulait pas me laisser passer !) pour voir ma fille franchir la ligne d’arrivée. Youpiiiii ! On est super fier d’elle et j’ai une grosse boule dans la gorge (que j’ai toute les peines du monde à avaler) tellement je suis « émotionné ». On passe au ravitaillement pour la faire boire. En prime elle reçoit le même t-shirt que moi et une médaille que elle porte fièrement. Comme on est pas trop pressé et que je commence à avoir faim je décide de rester sur place avec la petite pour manger et attendre les résultats. J’en profite pour prendre ma douche (« papa tu sens mauvais ! pouah ! » merci ma fille ). Après une bonne tarte flambée servie avec une bière bien fraiche (ouaiiiis !) on va voir les résultats. Ma fille se classe 11e sur 163 avec un temps de 03’18. Par contre elle est 1ère pour les filles de 6 ans (la 2ème arrivant à la 39e place du classement général). Les 10ères avaient toute 8 ans. Ma fille est déçue de ne pas avoir de coupe mais on lui avais dit que ce serait prévisible. Quand elle aura 8 ans elle aura peut-être plus de chance de gagner. Quoique l’âge n’est pas forcément un facteur de réussite, me faisant des fois dépasser par des V3 ou des cadets sur 10 km. Le plus marrant c’est que tous les vainqueurs des courses enfants étaient tous non-licencié au même titre que les biens classés. Alors que les jeunes affiliés club n’ont pas eu cette réussite. Comme quoi la course doit rester un plaisir avant tout. Je n’entraine pas ma fille , à part lui apprendre à bien respirer et ne pas laisser les bras ballants. Quand elle me demande de courir, on court mais je ne l’oblige pas. Elle se fait plaisir quand elle court et c’est là l’essentiel (même si je suis super content quand même !)
VOILA J’AI ENFIN FINI !!!!!!!!
10 commentaires
Commentaire de JLW posté le 25-09-2007 à 23:28:00
Après une semaine pourrie voilà un superbe dimanche. Moins de 1h30 pour un premier semi qui n'est même pas plat et puis surtout surtout la "victoire" de ta fille dans sa catégorie d'âge. C'est quand qu'elle s'inscrit sur Kikourou ??
Bravo à tous les deux et au fait, les deux gels ont passé semble-t'il ?
Commentaire de tabuki posté le 26-09-2007 à 08:59:00
ah ton recit est tout emouvant. Vraiment un grand bravo pour ton 1° semi et pour le parasite ! (euh...je comprends mieux pourquoi j'ai pas réussi à la suivre dans les derniers metres de Hoenheim !). Tel père, telle fille... ;-)
Un vrai plaisir de lire ton CR. Merci à toi.
A bientôt avec le parasite
Virginie
Commentaire de espace_marathon88 posté le 26-09-2007 à 17:41:00
Salut Laurent,
Bon premier semi en 1h29, c'est vraiment un trés bon debut. felicitation astra wally!!
tu en avais de choses a raconter mais c'est normal pour un premier on a toujours pleins d'idée et la volonté de transmettre aux autres son ressenti sur la course.
Ensuite bravo à ta fille pour sa course!
bonne recuperation a+
Commentaire de Sam67 posté le 26-09-2007 à 17:51:00
Laurent, me suis encore bien marré en lisant ton CR ...
Ca craint de se marrer autant dés les premiers jours d'un nouveau job !
Mais je ne t'en veux pas ...
Bon, que dire ?
- pour un premier semi, tu mets la barre bien haut !
- ton "parasite" a de qui tenir; il est donc normal qu'elle finisse aussi bien ... ; quant à ton émotion, je m'imagine bien avoir la même le jour où mes enfants termineront leur première course,
- tu parles d'un premier marathon "avant 2008" ou j'ai mal lu ??????????? Qui dit avant 2008 dit 2007, et il reste 3 mois en 2007 ... alors, dis en nous plus stp.
En tout cas, bravo encore pour ta course, ton CR et cette nouvelle rencontre entre kikoureurs ...
Commentaire de moumie posté le 26-09-2007 à 19:19:00
Coucou,
Un grand MERCI. Je me suis régalée à te lire, franchement j'en redemande.
Alors félicitation pour ton premier semi, je suis hyper contente pour toi et bravo au petit parasite qui a su briller comme son papounet :-))
Bravo à tous les deux, ne change pas
Moumie
Commentaire de Loopinette posté le 26-09-2007 à 23:52:00
Ouaouh... ça si c'est pas de la course bien gérée je sais pas ce que c'est !
Impressionnée et admirative je suis, comme d'hab.
C'est chouette ce que tu as fait là et drôlement bien raconté.
Quant à Jade, je sais pas pourquoi mais... je le savais qu'elle gagnerait sa partie (1ère des ptiotes) !
Grand bravo à tous les deux !!
Et à bientôt sur le marathon :)) Je serai là (sauf si tu vas à dache)! (un drapeau kikourou, ça existe ?:))
Loop_nationale
Commentaire de Max67 posté le 27-09-2007 à 08:44:00
Salut Laurent,
Félicitations pour ce premier semi, quel talent !
Une nouvelle fois je me suis amusé en te lisant, merci.
Quand à Jade tu la féliciteras chaleureusement pour nous, si elle persiste dans la course à pied, je pense qu'elle aura l'occasion de décrocher une 1er place ;)
A bientôt !
Commentaire de bigout66 posté le 27-09-2007 à 15:14:00
Slt Laurent,
un grand bravo pour ton superbe 1er demi euh semi pardon lol.
Franchement ton temps est très encourageant surtout vu le parcours vallonné.
Un grand bravo aussi pour ta fille chérie qui réalise un supr temps pour son âge.
Je vois que ce WE t'as remit de ta dure semaine et c'est tant mieux.
A présent il reste plus que le marathon (approcher les 2h doit être jouable avec tes temps, oui je sais je fais monter un peu la pression. lol)
@+ ;-)
PS : inadmissible l'oubli de nuts ou mars à l'arrivée, en tant quécureuil je partage ta frustration mdr.
Commentaire de chtigrincheux posté le 28-09-2007 à 08:06:00
Ta plume est aussi affuttée que tes "guitares" ,que du bonheur y a rien à jetter . Encore et encore fais toi plaisir
Commentaire de Kiki14 posté le 07-03-2008 à 10:15:00
oui moi aussi j'ai apprécié ton récit....ne change rien BRAVO à vous deux....
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