L'auteur : astra wally
La course : Mini Crêtes
Date : 26/8/2007
Lieu : COL DE LA SCHLUCHT (Haut-Rhin)
Affichage : 963 vues
Distance : 12km
Objectif : Pas d'objectif
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Après mes péripéties bretonnes me voilà de retour à nouveau dans mes terres alsaciennes ! On est rentré de vacances le samedi soir vers 22 h. Le temps de poser mon sac chez moi et je fait quoi ? déballer mes bagages, me coucher, regarder la téloche ? Non je vais sur l’ordi et me connecte sur la communauté. En plus en plein UTMB. Je rattrape le temps perdu comme je peux en lisant les dizaines de news qui s’affichent. Je consulte ensuite le post sur les crètes et là misère ! Mon cher bzh67 annonce forfait ! Arrgh ! Finalement son 1% d’incertitude a pris le dessus. Je vais me retrouver seul sur le 12 km donc. Je devais également rencontrer Kikidrome qui courait dans le 33 km mais elle a du renoncer suite à une vilaine blessure. Moi qui m‘était réjoui de les voir je me retrouve un peu seul sur la course. Je me couche en pleurant (non je déconne !) à 01h30 du mat’. Le lever est dur à 06h. Avec plus de 900 km de voiture dans les jambes je suis crevé (t’avais qu’à te coucher !). Une migraine me lance en plus (ah ces mecs, de vrais bébés !). Je me prends une bonne douche suivi d’un p’tit dej’ consistant (thé, tartine au miel, choco BN) le tout arrosé de 2 barres de snickers (aux noisettes !). Revigoré je prépare mon sac de sport rose fétiche pour finalement opter pour un noir tout vilain (pas d’humeur pour m’afficher avec le rose !) Le temps de me vider 2 fois au toilettes (rituel immuable dû au stress certainement) et me voila parti à 08h00 pour environ 90 km de voiture. Pour vous situer rapidement : Strasbourg-Colmar-Munster-Col de la Schlucht. Le trajet en voiture est agréable, le temps magnifique. Par précaution j’ai pris de la crème solaire parce que sur les crètes ça va cogner dur niveau sun ! Après avoir passé Munster j’entame la montée vers le col de la Schlucht. Je dépasse le flot ininterrompu de cyclistes grimpant ce grand col (au moins ils ne polluent pas eux). Avant l’arrivée à la Schlucht, arrêt-pipi d’urgence (avec les 2 litres de flotte ingurgité faut pas s’étonner !). Ca y est j’y suis ! La Schlucht.
Arrivé à 09h30 je suis dans les temps, le départ étant programmé à 10h. Déjà beaucoup de monde et je peine à trouver une place. Par chance un allemand s’en va et je peux me garer. Je prend mon sac noir tout vilain, met ma casquette kikourou et je part à la recherche du stand de retrait des dossards. Le fait de me retrouver seul me désole un peu. Finalement je rencontre une de mes tantes et son mari venu faire le 12 km rando. Ils en profitent également pour encourager le beauf de mon oncle qui fait la course. Je discute un moment puis part récupérer mon dossard. Tiens le mien a été écrit au feutre ! Visiblement l’imprimante a eu des lacunes sur les derniers dossard !Avant de continuer j’ouvre une parenthèse sur la course. 2 épreuves + 1 non sportives. Un 33 km dont le départ s’effectue au Markstein et passant par de redoutables sommets aux noms guerriers : le Rothenbachkopf, Batteriekopf, Rainkopf et le grandiose Hohneck. Après ils rejoignent le col de la Schlucht pour faire les 12 derniers km sur le parcours que j’ai effectué ; à savoir la montée sur le Gazon du Faing et la grosse descente vers le Lac Blanc, lieu de l’arrivée. Donc le circuit n’est pas une boucle mais une longue ligne droite (enfin c’est pas vraiment droit mais bon) Voilà pour situer un peu.Donc je reprends le fil de mon histoire (comment ça assez ?). Je donne mon sac à la consigne située dans un van qui nous rapatriera nos affaires au Lac Blanc. Il est 09h45 et j’ai des crampes. Bon je vais pas faire un dessin mais là ça presse. Je me dirige vers le resto du col. Les WC sont payant et bondés. Misère ! bon ben je vais aller en forêt (comment ça pollueur !). Pas facile de trouver un endroit discret (nous les écureuils sommes de grands timides !) avec tout ce monde qui est là plus ceux qui s’échauffe dans la forêt. Je trouve un sentier et m’y dirige….. pour tomber sur pas moins de 5 paires de fesses ! Mince c’est bondé par là aussi ! Bon je m’enfonce dans les bois hors des sentiers et trouve enfin un coin libre avec cuicuitement d’oiseaux le grand luxe quoi ! (bon après je les ai plus entendu. J’espère ne pas les avoir tué !) Et c’est donc d’un pas léger que je peux enfin m’échauffer….. pas longtemps puisque le départ va être donné dans 5 min. Je trotte un peu, m’étire et me positionne sur la ligne de départ. Je ne suis pas devant pour une fois mais c’est pas grave. Je suis là pour tester le trail avant tout. De toute façon ça ne ressemble pas à une CAP pour moi donc pas de chrono en vue et d’ailleurs sur quelle base ? J’aperçois le beauf de mon oncle et en profite pour le saluer. Il est venu avec son club donc je le laisse à ces discussions avec ses partenaires. Personne de kikourou ? Youhou regardez j’ai une casquette ! pff pas un chat à l’horizon.Je met mes lunettes de soleil et je surveille le gars du starter pour pas me faire avoir par un coup de feu surprise.
Pan ! allez zou en piste ! Départ Col de la Schlucht : 1 135 m d’altitude. Les 594 participants de ce 12 km s’élancent (sur le 33 km ils seront plus de 800 !). On se dirige en forêt (plutôt les toilettes sauvages oui !) et là je regrette de ne pas mettre mis en début de peloton. 50 mètres après le départ un embouteillage s’est crée à l’entrée de la forêt. On piétine et finalement je réussi à me glisser sur les cotés. Pendant près d’1 km j’aurais les pires difficultés à me dépêtrer de la masse. Le sous-bois est très boueux et le monde m’empêche de voir ou je marche. Résultat : je m’enfonce dans un magma noirâtre et mes pauvres chaussures ayant déjà souffert de la pluie bretonne sont dans un sale état. On continue à monter doucement pour finalement déboucher sur un sentier bordé de myrtilles (y en a partout sur les crètes). Aucune indication kilométrique ne sera signalée pendant tout le parcours. J’ai râlé au début mais avec ce qui va suivre je n’ai eu aucun regret par après. Petite parenthèse : Je précise que je connais ce parcours comme ma poche l’ayant fait en randonnées à maintes reprises mais je me suis jamais étonné du nombre de caillasses et rochers bordant les sentiers. En courant c’est une autre paire de manche. Pendant les 12 km j’ai dû me transformer en homme-chamois pour sauter de pierres en pierres. Je referme.La montée se poursuit avec un faux-plat de plus en plus prononcé. Le sentier plat est rare. Je me concentre un maximum pour éviter une chute avec ces roches émergeant du sentier. J’essaie aussi de ne pas être trop près des autres coureurs par peur de chute. J’ai les yeux rivés en permanence sur le sol. Il fait très chaud maintenant. J’enlève mes lunettes pleines de buée et les gardent à la main pendant tout le parcours. Nous abordons la montée vers le Haut-Fourneau (1288 m.) et là ca se complique. La montée est raide à un point que je suis obligé de marcher. J’enrage moi qui déteste ça ! mais ça ne sert à rien d’essayer de courir. C’est impossible. Je prends mon mal en patience et souffle comme un taureau. A ce moment j’entends des gens qui hurlent « vas-y Laurent c’est bien ! » Oh miracle ! des supporters ! J’essaie de voir qui c’est et quand je les vois je ne les reconnais pas. Ils continuent poutant à crier mon prénom. Et j’entends un type derrière moi dire « merci ça me fait plaisir que vous soyez là ! » Mince c’était pas pour moi. Snif !Sur le sommet, nous redescendons et reprenons un sentier toujours aussi bien « dégagé ». J’en profite pour tailler un bout de gras rapide avec un concurrent. On se prépare déjà tout deux pour la dangereuse descente sur le Lac Blanc. Le gars me confirme que c’est le même parcours que le GR donc ça va être chaud. On arrive sur le Tanet (1292 m.) et celui-là c’est le pire ! La montée se fait en marchant, le sentier étant inexistant. Il faut crapahuter les roches pour accéder au sommet. A ce moment j’en ai ras-le-bol. Je suis furax parce que j’avance pas. Sur la descente, composée de roches également, je me laisse entraîner par mon élan en prenant des risques insensés. Je saute de roche en roche et mes chaussures me supplient d’arrêter. Elles ne sont pas du tout prévues pour ce genre d’exercice. Devant moi j’ai type équipé d’un camel bag et de pompes de trail. La prochaine je reviendrai équipé comme lui. La descente se poursuit en forêt où l’ombre est plus que bienvenue. Le parcours redevient plat et à la sortie nous voyons enfin le ravitos tant attendu. Je prends un gobelet d’eau e passant et une éponge d’eau. Je m’en asperge le visage et…. Je hurle de douleur ! les éponges sont salées ! Maintenant complètement aveugle je me dirige au son des râles de coureurs (je plaisante !) . On entame encore une dernière grosse montée où je marche (encore) car trop raide. La descente nous conduit enfin sur le gazon du Faing, vaste plateau dégagé, composé essentiellement de bruyères (très joli pour s’y promener). Beaucoup de gens se sont amassés sur le parcours, familles ou randonneurs et nous encouragent. Je les remercie, ça fait du bien. Sur le plateau le soleil cogne fort. Heureusement que j’ai la casquette et que j’ai mis un écran total sur ma peau de bébé. LolOn entame la fameuse descente vers le Lac Blanc. Mon état de forme est bon. Mon genou m’a fait un peur sur les descentes. Le choc du pied sur la roche n’est pas ce qu’il y a de mieux. A ce moment j’ai rattrapé pas mal de concurrents depuis le Tanet. J’en ai dépassé 3 avant la descente. Que dire sur cette dernière ? c’est raide, caillouteux à mort et glissant. J’essaie d’avoir un bon rythme de descente en faisant attention. Il faut bien calculer les écart entre les roches, les racines qui émergent du sol et les trous. A mi-parcours j’entends les 3 concurrents que j’avais dépassé revenir sur moi. Ils me passent dont le gars équipé de pompes trail. Je prends mon mal en patience d’autant que nous quittons le sentier pour nous retrouver dans un champs. Là j’accélère pour pas lâcher les 3 lascars. Ca descend vraiment ! je suis terrifié et en même temps j’ai l’adrénaline qui monte. Je prends de plus en plus de risque car l’arrivée n’est plus qu’à 1 km. On quitte le champ pour retomber sur un sentier gravillonné. Le virage est sec et glissant, je manque de déraper. Nous retrouvons à nouveau un champ de pâturage pour les 500 derniers mètres. Celui est encore plus raide en descente que le précédent. Je me laisse emporter par mon poids et rattrape un des 3 gars. Ca va très vite. Nous arrivons à la fin de la pente pour aborder une dernière petite montée qui me permet de rattraper et dépasser les 2 dernier gars. Je me crame comme d’hab’ pour terminer à fonds dans les derniers 100 m. Je vois un autre concurrent pas loin et décide de sprinter pour le dépasser. Il se retourne et accélère. J’en fait de même mais il tient bon. Je le rate de peu. On se serre sportivement la main à l’arrivée. Je l’aurai encore fait un peu courir ! Par contre j’ai pas arrêté mon chrono et je ne connais pas mon temps. Un bénévole me tend un papier inscrit « 85e ». Ok j’ai déjà mon classement.Après l’enregistrement de mon ordre d’arrivée on me donne un mug, un buff et un t-shirt « respirant » (pas en coton quoi). C’est la 1ère que je suis autant gâté sur une course. Direction le ravitos composé d’eau plate ou gazeuse, de fruit secs et de bananes. Après avoir bien bu je part récupérer mon sac pour prendre ma douche. Elle se situe dans un grand chapiteau. Par contre pas de douches mais des tuyaux d’arrosage pour se laver. L’eau est glacée mais avec la chaleur et les membres douloureux ça fait du bien. Les douches sont mixtes et j’ai assisté à l’entrée de certaines coureuses venues se laver. Les pauvres se confondaient en excuses en nous voyant tout nu ! Moi perso ça ne me dérange pas mais c’est sur que je ne voudra pas débouler dans une douche où il n’y a que des femmes qui me disent avec un grand sourire « ben viens c’est mixte ! » Par la suite beaucoup de femmes sont venues en groupe et plus de façon isolée, ce qui a équilibré la parité. Ensuite je suis resté pour voir l’arrivée du 33 km. Impressionnant de voir ces types arriver la bave aux lèvres et les yeux exorbités. Certains sur la dernière montée ont carrément marché victimes de crampes. Le passage sur la Schlucht a fait du dégat parmi eux. J’ai également regardé mon classement. Je suis bien 85e sur 594 en 01’04’30. Suis content de ce résultat. Ce fut une bonne expérience pour expérimenter un peu le trail mais pour l’instant je reste sur le bitume. En tout cas l’an prochain je m’inscrirai sur le 33 km. Pour le fun.Voilà j’ai fini !
8 commentaires
Commentaire de Sam67 posté le 30-08-2007 à 10:10:00
Arrête un peu avec de tels CRs Laurent ... mes collègues me prennent vraiment pour un extra terrestre à me marrer tout seul devant mon écran ... sans, déc, ton CR est encore une fois GENIAL !
Pfffffffff, c'est dingue le boulot que j'ai à faire pour arriver à ton niveau de CR ... un jour peut-être, tu donnes des cours ? ;-)
J'ai participé deux fois au 33km et tu as très bien décrit les nombreuses difficultés du parcours.
Apparement, plein de nouveautés cette année (à mon époque, il n'y avait que le mug et pas de douche; dis moi, quel plaisir tu as dû prendre avec ces douches ;-))))).
L'année prochaine, on fait le 33km ensemble ?
@+
PS et puis, bravo pour ta perf !
Commentaire de moumie posté le 30-08-2007 à 12:37:00
salut astra,
encore une fois, tu nous as régalé avec ton récit. ne change rien
j'imagine la tête des filles qui se sont rendues comptes que les douches étaient mixtes, et surtout que vous étiez tous en tenue d'Adam :-)))
félicitation pour ta course.
A bientôt
Moumie
Commentaire de bigout66 posté le 30-08-2007 à 18:29:00
>Slt Astra,
félicitation, pour tes premiers pas dans le monde du trail tu réalises une belle perf.
Et oui sur les trails il est très rares que les km soient marqués ou alors les 2-3 derniers km.
En tout cas tu m'as donné envie de faire cette belle course ne serait-ce que pour les douches mixtes lol et les WC natures avec oiseaux siffleurs mdr.
@+ ;-)
Commentaire de Pascal68 posté le 30-08-2007 à 21:15:00
Salut,
Bravo pour le CR,
Tu prend des notes pendant la course!!! ou tu a une bonne mémoire.
Pascal68 sur le 33KM
Commentaire de JLW posté le 30-08-2007 à 22:26:00
Merci Laurent pour ton récit toujours aussi amusant à lire, et même à relire surtout quand on connait ce parcours exigeant.
MAIS MAIS pourquoi donc n'as tu pas suivi mes conseils de prendre des chaussures trails, surtout sur terrain gras ???
Ensuite, partir de Stbg à 8h pour une course qui démmarre à 10h de la Schlucht ... Tu dois rouler en Porsche non ?
Trêve de plaisanterie, je suis content que tu aies apprécié cette 1ère expérience sur les chemins techniques même si je pense que le 10km bitume a également son charme, en tout cas c'est mon avis.
Commentaire de bzh67 posté le 30-08-2007 à 22:45:00
Fidèle à toi même sur ce CR, j'ai encore bien rigolé à sa lecture.
Désolé pour l'abandon de dernière minute mais ce n'est que partie remise. J'espère être de la partie pour le 33 km dans un an.
En tout cas bravo pour ce premier trail, je compte m'essayer bientôt sur ce type de course.
Commentaire de kikidrome posté le 02-09-2007 à 17:02:00
Trop drôle le récit ! je me suis régalée en le lisant... Bon, j'avoue, j'aurais préféré me régaler en courant avec vous !
Rendez-vous en 2008 j'espère !
Kiki
Commentaire de espace_marathon88 posté le 03-09-2007 à 13:31:00
Sympa ton recit avec toujours une dose d'humour sui fait bien rire.
Maintenant que tu as fais la derniere partie des cretes il te reste plus qu'a faire la premiere lol.
En 2008 sur les cretes alors et sans doute avant sur une course en alsace
a+
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