L'auteur : Génep
La course : Raid O'Bivwak - Ultra
Date : 26/5/2007
Lieu : Chalmazel (Loire)
Affichage : 2629 vues
Distance : 0km
Objectif : Pas d'objectif
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Un superlatif pour cette 26ième édition de ce raid international d'orientation.
Retour donc sur un week end pas comme les autres.
Vendredi, aperçu de la météo pour ce week end de la Pentecôte: orages violents annoncés, grèle, vent, bref la totale.
Départ Vendredi soir pour Saint Etienne après avoir contrôlé une dernière fois nos sacs (tout le matos obligatoire + des chaussettes en triple ): 7 kg à la pesée pour Sandra, 8,5 kg pour moi (oui nos sacs, vous avez bien compris ). Poids conséquent par rapport aux pros de la spécialité (4 kg à tout cassé, les sacs oui ). La tente pèse lourd mais elle aura son importance pour la suite ...
Samedi matin, on se rend à Chalmazel dans les Monts du Forez (prononcé Forèè). Je connais un peu le coin pour avoir carotté quelques tourbières avec la fac près du col de la Loge. Tourbières que l'on retrouvera un peu plus tard ...
Samedi 12h. Les dossards sont retirés et les sacs contrôlés, nous sommes prêt à l'élancer avec Sandra sur le circuit F (techniquement facile, 32 km à vol d'oiseau sur les 2 jours). Un circuit intéressant pour découvrir la CO pour Sandra et pour approfondir pour ma part (ma deuxième édition de ce raid après l'édition des Rousses l'an dernier).
On s'élance donc en mixte et en couple pour se faire plaisir !
Entre 12 h et 13 h (heure du départ groupé des 2 000 participants), séquence bronzette sous ce chaud et lourd soleil de Mai. Ca bourgeonne gentiment dans le ciel, le speaker a beau nous expliquer que ça devrait être moins pire que prévu, je reste sur mes réserves.
12 h 45, l'aire de départ s'est remplie. On prend des photos, on prend des photos pour des participants, on se fait prendre en photo, etc... c'est bon enfant.
Le compte à rebours est lancé, on décompte en coeur: 5,4,3,2,1 .. c'est parti pour ce qui deviendra une belle épopée au pays des Verts.
On commence par une grimpette sur une piste de ski, ça met en jambe, et ça fait le tri !
Au bout de cette montée, on arrive sur notre secteur pour récupérer nos points à reporter soit 14 pour aujourd'hui qui nous amènerons quelque part au bivouac dans les hautes Chaumes du Forez.
Quelques hésitations au début mais notre course se lance. On y a piano piano, Sandra reprenant le sport et découvrant ces distances.
La météo est au rendez-vous et les balises se trouvent relativement facilement sur ce parcours.
On se tire gentiment la bourre avec une équipe mixte, on les passe, il nous passe. Et il nous lache à mi parcours au 7ième poste lorsque nous devons terminé de poser nos 7 derniers postes.
On repart. Sandra va bien, on randonne, on court sur le plat quand c'est possible.
16h, ça s'est couvert et la pluie fait son apparition ! Pluie pas désagréable pour l'instant, il fait encore doux. On sort les poncho et on enchaine.
Nous sommes désormais sur les Hautes Chaumes du Forez, ces hauts plateaux entre 1 300 et 1 500 m d'altitude, véritable nid de zones humides (notamment de tourbières, richesse écologique: ça c'était ma note environnementale pour montrer que j'ai 2,3 souvenirs de fac ).
Et donc les zones humides, on .. s'enfonce. Hmm, les joies des pieds dans l'eau à 1 400 m d'altitude en Mai
Il nous reste quelques postes, ça devient plus difficile pour Sandra, sa chevillère la blesse au tendon.
On termine cette première journée en 4 h 45 pour 750 de D+ en 30 ième position mixte sur 89.
Bonne journée, on s'est fait plaisir, pas d'erreurs d'orientation. On a la banane.
Place désormais au bivouac et à la quête d'un emplacement pour la tente. Hop, on se pose, on plante. Il pleut légèrement, la température baisse, on met les pieds dans les sacs plastiques.
Place au ravitaillement en eau, fil d'attente toujours dans la bonne humeur.
19h. Il est l'heure de manger, la fatigue tombe. Au menu, pâtes bolos et riz au curly lyophilisés, pas dégeu.
22h. La nuit est tombée. Encore quelques fourmillements dans le bivouac et toujours une bonne ambiance: C'est dans quelle tente le film ? .
Le bivouac s'endort, réveil annoncé à 5h en musique.La suite demain avec des photos et plein de péripéties
Voila la suite !
21h,les derniers concurrents arrivent sous une pluie fine,une température toujours en chute et surtout sous les applaudissements du bivouac, esprit de solidarité toujours là.
22h, le silence devient donc de mise sur ce plateau. Les quelques gouttes tombées plus tôt n'ont pas perturbé la vie du bivouac.
La nuit, tac,tac,tac,... le rythme s'accélère, les gouttes tombent de plus en plus fort et vite sur la toile.
Cette fois, c'est parti pour de la pluie toute la nuit,sous forme d'averses fortes et rythmées !
Difficile de dormir, par intermittence pour ma part et vraiment (trop) peu !
En pleine nuit, on entend le bivouac bouger, remuer, rythmer par la pluie.
Une nuit difficile pour tout le monde et surtout pour ceux qui ont des modèle ultra light de tente, léger donc mais moins imperméable.
Nos voisins de palier (heu de campement) peuvent en témoigner.
Notre tente aura bien résisté même si je découvre que l'eau commençait à s'accumuler et que mon sac de couchage prenait gentiment l'eau aux pieds...
5h, c'est l'heure du réveil, en musique:
On écoute la fanfare, on se réveille comme on peut. Sandra a de son côté "assez" bien dormi.
Tac,tac,tac... la pluie a repris après une accalmie en fin de nuit, mais elle est plus fine.
5h30, va falloir se décider à sortir des duvets pour être prêt à 6h30 ! 10°c dans la tente, il doit faire dans les 4/5°c dehors. Mais plus que la température, c'est l'humidité qui est l'ennemie.
6h: on déjeune, on a ouvert la tente: brouillard, froid, pluie fine: joli programme !
Pas top pour le moral mais c'est la dernière étape.
On plie la tente, range les sacs, on est prêt pour repartir.
6h30, c'est l'heure du départ (entre 6h et 6h30, les concurrents se tenant dans les 30 min dans leur classement par catégories sont déjà partis: par exemple Cyril et son oncle premier de sa catégorie et du général du circuit C sont partis à 6h, les seconds à 6h06 en chasse derrière car ils avaient 6 min de retard la veille).
Beaucoup ne sont pas prêts à 6h30, des tentes sont encore nombreuses dans le bivouac (abandon ? en retard à cause de la pluie ?).
Au bout de 2 min, nous arrivons au secteur pour récupérer nos postes. Constat, c'est déjà difficile avec la pluie fine: le stylo ne marche plus, vite le crayon à papier qui a l'avantage de marcher sous la pluie. Mais la carte s'humidifie, les postes sont difficiles à reporter. On avait initialement prévu de reporter nos 14 points suite à la perte de temps de la veille mais j'en reporterai que 12, la pluie commençant à rendre impossible nos reports.
Au bout de 30 min, nous arrivons à la balise 1. Il faut couper depuis ce matin , le parcours semble plus technique que la veille. Les pieds dans l'eau à chaque pas ou presque dans les hautes chaumes, ça vous réveille.
Pour l'instant, les conditions ne sont pas évidentes mais on garde la pèche.
Entre les postes 2 et 7, ça devient franchement difficile, vent glacial et pluie fine de face à travers les hauts plateaux. A mon avis, il doit faire 3/4°c et on perd vite l'habitude du froid.
Les mains s'engourdissent pour nous deux, pour les pieds, on est constamment dans l'eau, finalement à force, ce n'est plus un problème.
La lecture de carte est difficile avec ce vent.
Nos poncho utiles pour la pluie nous prennent franchement la tête avec le vent.
Il faut garder son sang froid. On tient toujours le choc malgré le moral en baisse pour Sandra.
On arrive à proximité du 7ième poste. Je regarde la carte, un chemin permet de s'y rendre mais il rallonge. Même constant pour une autre équipe mixte de notre circuit.
On décide ensemble de couper à travers des blocs rocheux.
Et c'est le plan galère, le vent n'a jamais aussi fort, il faut faire attention à l'on pose ses pieds, le poncho nous vole dessus. La traversée est vraiment pénible.
Au moment où l'on pense retomber près de la balise, on se retrouve finalement à notre point de départ (d'où l'on a commencé à couper) !!
Grosse erreur de vouloir couper avec ce brouillard et surtout en regardant très furtivement la boussole.
Surement un maque de sang froid.
La décision est prise, on ne coupera plus avec ce brouillard.
La suite du parcours se fait en direction de la station et sous Pierre sur Haute (sommet du Forez à 16 34 m). On traverse les pistes de ski, la pluie s'est arrêtée et le brouillard reste accroché au plateau.
Cette fois, ce sont des chemins devenus rivières qu'il faut emprunter !
Au début, on essaie tous les deux de les contourner légèrement, nos pieds étant redevenus plus "secs".
Après, on ne se pose plus de questions, on y va franchement, la boue et l'eau à hauteur de tibia parfois. Miam !
Nos deux derniers postes n'étant pas reportés, je les fait en marchant et ça fonctionne très bien.
10 h 36, nous sommes au 10 ième poste et ça commence à sentir l'arrivée, on entend la sono de l'arrivée et ça, ça fait du bien au moral.
Les 4 derniers postes sont rythmés, peu éloignés, d'environ 20 min.
Ils ont l'avantage d'éviter la monotonie qui pourrait peser à ce moment là de course.
11h30, l'arrivée est en vue.
11h40, c'est l'arrivée, le visage de Sandra se relâche, on sourit et nous terminons la course avec une équipe mixte.
Au final, un superbe expérience à deux, deux jours très contrastés (voir les photos plus bas du premier jour), des conditions difficiles, une ambiance au top, de l'entraide le plus souvent, de la bonne fourme de Montbrison et du pur chèvre dans le sac pour le retour
A refaire !
Quelques chiffres:
1250 D+, 32 à vol d'oiseau , on peut penser plus de 50 km, 2 000 concurrents, on termine 24 ième sur 51 (93 partants).
Du son et de la vidéo sur mon blog ;) www.coteadret/CoteBlog
Ps: chapeau à Cyril,j'en dis pas plus ...
6 commentaires
Commentaire de L'Castor Junior posté le 28-05-2007 à 08:25:00
Merci pour ce CR très sympa, de cette journée finalement des plus agréables.
Viiite !!!
La suite !!!!
Non, je suis mal placé pour parler...
En revanche, quel dommage que nous ne nous soyons pas croisés ! Je courais avec Mathias sur le A, La Souris avec un coéquipier rencontré sur la bourse aux équipiers sur le C, et IRON KLOUG avec sa Damodile sur le B.
Mais nous n'avons pas vu non plus ALBANAIS, présent sur le D.
La prochaine fois sera la bonne ;-))
à+
L'Castor Junior
Commentaire de béné38 posté le 28-05-2007 à 15:06:00
Et ben bravo les gars ! avec cette pluie ça devait pas être marrant tout le temps !
Merci pour les photos et le récit.
A+
Béné38
Commentaire de Coach Cyril posté le 28-05-2007 à 15:08:00
Super ton CR !!!! Bon ben je n'ai aps besoin d'en faie un !!! lol
félicitations a tous les 2 d'en avoir terminé.
Qui me croyez pas que la CO C super?????
a dimanche
ciao
Commentaire de L'Castor Junior posté le 28-05-2007 à 15:16:00
Merci pour cette deuxième partie du CR, réellement dantesque en effet (c'est l'expression qui m'est immédiatement venue à l'esprit hier matin !).
Merci aussi pour les vidéos : j'ai regretté de ne pas avoir enregistré cette douce fanfare ;-))
A bientôt !
L'Castor Junior
Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 28-05-2007 à 18:15:00
Ouh ! Quel temps de m...ouillés ! Bravo d'avoir tenu le coup dans des conditions
aussi peu favorables. La pluie, le vent, le froid, tous 3 ennemis des coureurs.
Merci Genep pour ce beau récit d'une aventure à 2.
NoNo_pô_près_de_faire_ça_en_couple !
Commentaire de IRON KLOUG posté le 29-05-2007 à 16:30:00
Hello genep !
Bien sympa le récit
Ca donne assez bien le ton de ce que nous avons vécu ! Il paraît d'après nos chers organisateurs que cette éditions restera dans les mémoires avec trois ou quatre autres.
Fallait déjà la terminer et j'avoue que nous ne sommes pas passé pas loin de l'abandon sur le circuit B faute de motivation dans un très long interposte qui passait (c'était notre choix) au point culminant.
Remettez-vous bien et à une prochaine...
Sur le raid 28 qui sait ????
KLOUG
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