Récit de la course : La Course du Sanglier 2007, par gdraid
L'auteur : gdraid
La course : La Course du Sanglier
Date : 8/5/2007
Lieu : Cerny (Essonne)
Affichage : 2598 vues
Distance : 21.5km
Matos : Kamel bak 1,5L
1 bâton de marche
1 paire de bas de contention
1 paire de socquette Diosaz 500
1 paire de chaussures MERREL
1 short
1 maillot
1 buff ( pas encore kikourou)
Objectif : Pas d'objectif
11 commentaires
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Le récit
A une heure de la Tour Eiffel, le 8 mai, chaque année, dans la gadoue, depuis 1995, Altis IBM 91-Corbeil organise à Cerny dans l'Essonne, le trail du Sanglier de Cerny.
Epreuve inscrite au challenge des courses vertes de l'Essonne, dont la première course fut crée à 91-Mondeville, par Jean-Pierre DELHOTAL dans les années 1990.
En 2007, cette course limitée à 1000 inscrits, a été choisie comme support au Championnat de France de Courses Natures du Sport en Entreprise.
La 13ème édition 2007 a nécessité la participation de plus de 70 bénévoles, tous dévoués, tel notre ami kikoureur JLW.
La plupart des éditions se sont déroulées, sous la pluie, et au moins dans la gadoue sur 80% du parcours, sauf l'édition 2000, annulée à cause d'une tempête !
Le départ au canon est réalisé, traditionnellement par les arquebusiers de Cerny.
Impressionnant ! On s'attend toujours après le tir, à voir s'écrouler une bonne dizaine de coureurs. Pas grave d'ailleurs, car ils seront plus de 500 au départ, et 2 % de perte, ne seraient rien, par rapport au nombre d'abandons...
Je suis tout à l'arrière de cette mini marée humaine, avec mon ami GG, Gérard GODIN en provenance de la forêt d'Orléans à 2 heures d'ici. GG rend visite et participe comme moi, chaque fois que possible, à toutes les courses vertes de l'Essonne. Nous nous promettons de na pas gêner, tous ces vaillants coureurs, agglutinés devant nous, durant les 22km de pénitence.
Nous envisageons de boucler ce circuit embourbé en 3 heures.
GG mettra 3h12, je mettrai 2h50 en me baladant, évitant les glissades à l'aide de mon bâton de marche.
Il y a seulement 4 ans, nous terminions cette épreuve pénible, en à peine plus de 2h00!
GG et moi avons dégusté, la chirurgie a laissé des traces douloureuses, avant notre passage en V3...
L'essentiel aujourd'hui, est que nous participons.
Nous aurions plu, GG et moi à M. de COUBERTIN !
La pluie fine nous accompagnera, le vent dans le dos, à travers la plaine, durant quelques km avant les bois.
Le chemin sableux ne pose aucun problème.
La première côte arrive sur plus de 500m, douce d'abord, je coure encore. Puis de plus en plus raide, alors j'utilise mon bâton, pour marcher, jusqu'au prochain plat.
Je pompe par l'embout du tuyau de mon Kamel Bak, deux fois tous les quarts d'heure, mon mélange de thé vert au lait, sucré, salé.
J'ai sucé par deux fois un peu de miel, dans mon bidon souple de 250g à 2 Euros, avant les côtes les plus assassines.
Je ne vous raconte pas, les flaques d'eau, les bourbiers qui arrachent certaines chaussures chaque année, ( pas les miennes...), ni les descentes vertigineuses que certains terminent sur le Q . Mes bâtons me protègent à merveille !
De retour , en lisière de bois, nous apercevons dans la plaine, un dolmen de 20m de haut, dressé vers le ciel, depuis 2000ans, pour l'érection éternelle d'un viril Gaulois du coin, plutôt gaulois, le bougre !
Nous replongeons dans la forêt, par des chemins épouvantables, tantôt rocheux, tantôt boueux, tantôt inondés, toujours glissants. Je rejoins facilement vers le 14 ème km, grâce à mon bâton, un trio de coureurs à la progression, tant difficile qu'acrobatique, dans ce dédale de gadoue.
Mon coeur se rempli d'émotion !
L'un des coureurs est non-voyant, c'est écrit sur son maillot.
Les deux autres le guident.
Il ne manquerait plus que je pleure !
J'encourage le plus virilement possible, ce garçon si téméraire.
Il me le rend par un sourire ravi, ouvert d'une oreille à l'autre.
Je double un coureur, filiforme et grand, beaucoup d'allure, mais qui craint les descentes glissantes, avant le 16 ème km. Il me redouble sur le plat, en me saluant gentiment par un "bonjour gamin". Je lui annonce mes 62 ans d'âge. Il rit et m'en annonce 10 de plus. Félicitations Monsieur !
Puis il disparait au fil des 6 derniers km, pour terminer, je crois, en 2h40.
La CAP conserve !
Quel bonheur quand je serai V4 !
Le trio du non-voyant me redoublera vers le 20ème km, je ne les lâcherai plus jusqu'à l'arrivée, toujours avec la même émotion.
L'extraordinaire Jean-Pierre DELHOTAL m'accueille sur la ligne. Il est heureux pour moi, et me le fait comprendre. Cela fait du bien de se sentir estimé, quel que soit le chrono, par un aussi grand champion. Il attendra notre ami GG, sur la fin du parcours, à l'aide d'une petite farce. Jean-Pierre barrera le chemin d'arrivée avec de la rubalise. GG en arrivant dernier, n'y comprend plus rien ! Ou doit il passer ??? Jean-Pierre alors, surgit hilare d'un buisson voisin, et ensemble ils terminent ce bout de chemin.
Le soleil est revenu, pour la remise des récompenses.
Pendant ce temps j'ai pris une bonne douche chaude. Puis en revenant bien propre mais toujours mal rasé, comme un sanglier de Cerny, je fais le tour de mes amis et amies des courses vertes.
Je rencontre et embrasse, mon amie Helen DHALE, avec la coupe de sa 3 ème place féminine.
Elle terminait 1ère en 1998, en 1h41 ! Et chaque année en favorite, comme ma meilleure amie de course, Nathalie TISSARD .
Puis je rencontre, et embrasse Evelyne POUPET catégorie V2F, que j'emmenai sur sa première course à pieds, à Auffargis en avril 2005.
Depuis elle cumule les podiums, et m'annonce qu'elle participera comme moi, à la prochaine Mauritanienne Race200.
Elle m'apprend aussi une inscription sur une course de 81 km et 6000m de dénivelé en Croatie, avec un billet d'avion à 300 euros...
Elle est heureuse !
Je suis heureux pour elle !
C'est le tour de ma Gazelle d'Azougui, Samia TIFEST, la reine des participations à la Mauritanienne depuis 2003.
Elle aussi me confirme sa participation à l'édition 2008 de sa course préférée. Une fois de plus je la félicite et en profite pour l'embrasser...
Je rencontre Martine, la compagne de Jean-Pierre DELHOTAL. Je l'embrasse et nous parlons longuement d'un peu de tout, et en particulier de l'excellent souvenir ému, qu'elle garde de notre amie Agnès, grande absente kikoureuse du jour !
Plus de Dames à embrasser, il est déjà 15 heures, alors tant pis pour vous Messieurs, mais il faut que je m'en aille.
Mon adorable épouse m'attend, seule à la maison .
Je suis content de moi, cette course sans peine, présage une bonne forme le 10 juin prochain, pour les 6 jours d'Antibes, qui dès aujourd'hui seront le centre de mes préoccupations d'entrainement.
Je remercie ceux qui auront eu le courage de me lire jusqu'au bout !
Pour cela aussi il faut de l'endurance...
JC
11 commentaires
Commentaire de JLW posté le 08-05-2007 à 21:36:00
Ce fut un grand plaisir gdraid de te rencontrer enfin. Tu mérites assurément le titre d'historien de la course du Sanglier. Merci de ce petit bout d'histoire pour cette course qui existe depuis déjà 14 ans. Cela fait peu et en même temps beaucoup. La plupart des organisateurs et bénévoles sont là depuis presque le début et chaque année se remettent à la tâche grâce à leur enthousiasme pour la CAP mais aussi pour le bonheur de tous les participants.
Tu exagères peut-être un petit peu sur la pluie présente à presque toutes les éditions ... J'en ai connu avec de fortes chaleurs aussi. Mais il est vrai que c'est un parcours exigeant avec des dénivellés particulièrement difficiles en certains endroits en cas de pluie. Prochaine étape pour le Challenge des courses vertes chez notre ami JP Delhotal à Mondeville (27 mai) sur les Carrières avec un parcours tout nouveau.
Commentaire de espace_marathon88 posté le 09-05-2007 à 07:31:00
Sympa le nom de la course est vu l'etat trempé du terrain je pense qu'elle portait bien son nom.
Belle performance encore aujourd'hui aussi bien pour le recit que pour ta course.
C'est bien de rememorer quelques souvenirs de cette course.
Recupere bien et bonne entrainement alors pour les six jours d'antibes
a+
Commentaire de akunamatata posté le 09-05-2007 à 07:41:00
beau récit graid, apparemment il fallait aimer la boue!
Commentaire de eric41 posté le 09-05-2007 à 12:56:00
Sympa ce récit JC,riche en émotion.
Cela doit être une belle course.
Bonne prépa pour Antibes.
Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 09-05-2007 à 13:00:00
Merci Graid pour ce joli récit boueux !
Je constate quand même que tu es surtout venu pour
embrasser bon nombre de coureuses, coquin !
Comme quoi, y'a pas d'âge... pour la course à pied ;-))
NoNo_au_plaisir_de_te_croiser...et_de_t'embrasser !
Commentaire de gdraid posté le 09-05-2007 à 14:18:00
J'adore chaque fois te lire, NoNo l'escargot,
alors je t'embrasse de tout coeur, pour ton commentaire si sympa...
JC
Commentaire de Olivier91 posté le 09-05-2007 à 14:24:00
J'ai croisé GG quand je retournais à la voiture!! Tout sourire, l'air bien sympa. Sympa aussi ton récit.... sauf que le menhir, moi je l'ai vu de 3-4 m de haut pas plus!! Serais-tu un peu marseillais?? ;-))))
Commentaire de gdraid posté le 09-05-2007 à 17:45:00
Je suis beaucoup de Normandie, Olivier91, et un peu de Provence, mais pas de Marseille, encore moins de Bretagne.
Les menhirs m'impressionnent, tellement ils sont grands, et mon estimation de 20m n'était donc qu'une image !
Ce jour là, Olivier, pour moi tout fut géant, la course, l'amitié, l'émotion, pourquoi pas les menhirs .
JC
Commentaire de titifb posté le 10-05-2007 à 07:00:00
Salut GRAID !
Je pense comme NoNo que tu vas sur les courses pour courir...les filles !!! Enfin, pour les embrasser à l'arrivée...elles sont plus faciles à attraper !
Néanmoins, Graid, bravo pour ta course qui avait l'air dure, même si pour toi, c'était une partie de plaisir...et quand on lit tes CR, pour nous aussi, c'est du bonheur.
Commentaire de gdraid posté le 10-05-2007 à 14:30:00
Merci pour le dernier compliment, titifb !
En bon Normand, j'en profite pour te faire la bise...
JC
Commentaire de chtigrincheux posté le 18-05-2007 à 05:14:00
Mr de Coubertin aurais fais un super kikoureur
Egalement tu possède un humour corrosif cachant une grande sensibilité
Il y a dans l’intonation de la voix des vibrations que les déficients visuels perçoivent plus aisément, ce dernier à lis en toi comme dans un livre ouvert.
Tout cela m’attire et je n’ai aucune envie de résister
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