L'auteur : richard192
La course : Ultra Trail du Vercors
Date : 10/9/2016
Lieu : Lans En Vercors (Isère)
Affichage : 1608 vues
Distance : 83km
Objectif : Faire un temps
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Retour sur l’UTV 2016 après 2 ans d’absence. 2 ans sans ultra équivalent, donc sans repère.
Une année 2016 sans trop de dossards, j’ai souvent trouvé de +/- bons prétextes pour éviter les grandes classiques du printemps ou faire des formats plus légers (Moyen Grand Duc par exemple), avec il est vrai un temps pourri. Après tant d’abstinence, un retour sur les fondamentaux est nécessaire. Inscription en juin pour s’obliger à y aller.
Un été à parcourir l’île de Ré en long, en large et en travers, parsemé d’une grosse hydratation à base de rhum.
Retour en Isère pour achever cette préparation avec 4 kg en excès, finalement disparus au fil des montées vers la Grande Sure et des semaines à 5 séances.
Arrivé à Autrans 1H avant le départ, j’ai largement le temps de vérifier à plusieurs reprises le matériel. Tout est OK mais un soupçon de stress quand même. Je claque une bise au Bouk plutôt fringant à 5H du matin, je l'imagine de juste sortir de boite de nuit.
Etape 1 : La classique de nuit (Autrans – Lans)
Une bonne partie est identique à celle de 2012, la montée est agréable avec la fraîcheur et on entend pas trop loin du sommet une cornemuse bienvenue pour nous couper ce silence anxieux. Si nous montons les uns derrière les autres, je ferais la descente jusqu’à Engins seul! Pas assez rapide pour rester avec mes prédécesseurs. Arrivé sur Engins, je vois les frontales des 1ers déjà au sommet (+300m), bref j’ai déjà pris 15min ! La seconde montée est sévère mais sous la fraîcheur, elle passe plutôt bien.
Une fois le ravito de St Nizier passé, c’est 10 km de roulant qui s’annonce et qui ont du en piéger plus d’un. 6 km de piste (je me suis d’ailleurs questionné si je ne m'étais pas trompé de route, ne trouvant les fameuses gorges du Bruyant), mais une fois dedans, c’est l’endroit qui m’a le plus enthousiasmé.
Etape 2 : Le pic (Lans – Méaudre)
Pas grand-chose à dire ici, l’ayant déjà parcouru. Grosse montée directe comme annoncée par Patrick.
Il fait toujours frais, ça passe bien. Du monde bienveillant au sommet ça soulage, une descente terrible mais c’est la 1ère alors ça passe. Une fois arrivé à Villars, les 1ers dégâts sont notables. Je vois certains de mes prédécesseurs avec des visages et des expressions qui me font dire que la fin va être difficile alors que nous n’avons fait que 35 km. Une dernière remontée de 350 m de D+ et nous redesçandons sur Méaudre après avoir franchi la mi-course.
Etape 3 : Les derniers seront les 1ers (Méaudre – Rencurel)
Curieusement c’est ici que certains favoris s’éclipsent. J’en retrouve à Méaudre mais aussi un peu plus haut sur les pistes à l’arrêt à méditer face au plateau. Finalement, c’est comme ça que des gars comme moi (les tracteurs) arrivent à gagner des places. Il faut dire que la montée vers le sommet du bois des Enversins est interminable puis la côte du Bouk (gros Martel) un vrai casse mental avant de redescendre vers basse valette où la température est montée d’un cran. La remontée vers Rencurel n’est pas facile en raison de la chaleur. Je goutte de sueur, m’inquiète un peu de cette fin de montée où je suis en gestion pure toujours avancer sans piocher car il y a encore de la distance dans des conditions qui ont désormais bien changées.
Etape 4 : Ne rien lâcher pour espérer (Rencurel – Autrans)
A Rencurel, c’est la fête. Je retrouve bien l’ambiance des Coulmes. Les BBQ sont allumés, les enfants jouent et la sono donne bien en musique. Autour de la table du ravito, c’est moins la fête et pour moi aussi. Recharge complète, je vide 1 bouteille d’eau gazeuse bien fraîche, enchaîne avec une bonne douche au point d’eau. Après 10 min de pause, rarement aussi longue d’habitude, je repars avec plusieurs coureurs en point de mire pour me motiver. C’est une partie piégeuse : pas de grosse pente, mais si tu passes en mode marche tu perds un temps de folie. C’est dur, mais il faut se forcer à courir. A ce rythme, je reprendrais encore du monde jusqu’au dernier ravitaillement du Rivet peut être le plus bruyant malgré le peu de moyen mobilisé et mobilisable. Bravo à eux, car c’est surement celui là que la plupart d’entre nous garderons en mémoire. Je suis comme aux stands de F1, un bénévole me recharge la poche pendant que l’autre m’alimente. La tête dans la fontaine et je reprends mon chemin en direction du Pas de Montrand dernière difficulté. Le début est assez confortable, j’arrive même à courir, mais la suite s’annonce plus compliquée : Un vrai Pas comme celui de l’Aronde chez moi avec des passages à plus de 30%. Mais je ne lâche pas et continue à progresser. Voilà le sommet avec Cyss au pointage. On se présente et je repars pour la dernière descente.
Pas de difficulté, excepté que j’ai maintenant presque 80 km dans les jambes donc c’est plus douloureux dès que la pente devient plus forte. Néanmoins, je finis plutôt bien avec un final bien motivé par la foule et le village d’arrivée.
Arrivée
Content de constater que j’en termine en moins de 12H et plutôt pas trop mal : j’ai vraiment profité de chaque instant même si la fin a été plus dure. Je vois arrivé Samsam 5 min derrière en mode « je m’entraîne pour la diagonale sans bâtons ». Désormais, il va falloir s’habituer à le voir devant et non plus derrière : place aux plus jeunes.
Conclusion
Organisation : Rien a ajouté par rapport aux 2 versions précédentes auxquelles j’ai participé. C’est du sérieux, retrait des dossards (pas sympa de mettre des gamins à 4h du matin pour donner les dossards !!), fléchage OK, bénévoles (j’en aimerais des comme ça ailleurs).
Temps : idéal, je finis cette écriture 1 semaine après sous un week end automnal avec une pluie incessante.
Tracé : C’est toujours ma hantise. Comment se renouveler sur un territoire pas si grand que ça ? Mais Patrick a réussi encore à nous surprendre avec le Bruyant et les Ecouges. Comme dirait la pub, un jour je l’aurais. Mais ce n’est pas pour cette fois encore.
Ambiance : là encore sans surprise. C’est parfait. Faudrait peut être nous faire une année un truc bien nul, pour se rendre compte de la chance que l’on a à venir vous voir.
Un dernier mot pour notre Bouk en mode bénévole (d’un côté, même quand il court on pense que c’est un bénévole vu le temps qu’il passe au ravito), pour sa bienveillance et son point au gros martel. Je pense que personne ne s’est bousculé pour prendre cette place.
17 commentaires
Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 18-09-2016 à 22:03:21
En voilà un bon récit!! Lu de A à Z :-)
C'est bien, ça donne envie de faire l'UTV... avant de réfléchir, aujourd'hui j'ai mis 6h à faire 26 kms, un ultra pour moi! C'est pour ça que j'admire cette performance sportive et encore plus l'humilite qui va avec : vive le Limousin!
Dispo en 2017 pour un poste débile de nouveau!!
Commentaire de richard192 posté le 18-09-2016 à 22:14:53
C'est ça de rester trop longtemps au ravito.
C'était une superbe journée, rien à voir avec ce week end de merde.
En 2017, tu seras avec la poussette au sommet du Moucherotte.
Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 18-09-2016 à 22:15:34
Ah ah ah j'entends ça tous les jours depuis 10 ans :D
Commentaire de Namtar posté le 19-09-2016 à 10:36:53
Non non ce sera poste de relayeur 1ou poste de relayeur 2 en duo, et ceci est non négociable.
Commentaire de Albacor38 posté le 18-09-2016 à 22:37:21
Tracteur tu parles... T'as encore squatté le podium !
(Mais bon c'est vrai que Lamborghini fait aussi des tracteurs...)
Commentaire de richard192 posté le 19-09-2016 à 07:39:10
Par tracteur j'entends objet courant qui avance à allure régulière quels que soient la pente ou le type de sol.
Commentaire de ilcourtlefuret posté le 19-09-2016 à 09:57:15
Belle course encore bravo, c'est clair que la régularité paie plus que la vélocité sur ce format. On sent que l'expérience (et l'entrainement) ont parlé!
Commentaire de samontetro posté le 19-09-2016 à 11:51:55
C'est sûr que vous "surprendre" va devenir de plus en plus difficile à force que vous reveniez nous voir, mais on est tellement heureux de vous accueillir...
Alors on va encore se décarcasser!
Et merci pour tes remarques très sympas sur les bénévoles, je vais retransmettre!
Commentaire de samontetro posté le 19-09-2016 à 17:12:02
Ah oui, j'oubliais, les enfants à la remise des dossards, c'est eux qui insistent pour être là à 4h du mat'!
Je me souviens d'une édition avec mon fiston crapahutant dans la montagne à la frontale, avec son saxophone sous le bras, pour vous accueillir tout en haut du pas de la bergère sur les notes de "wonderfull wolrd". Il l'avait répété toute la semaine juste pour faire partie de la fête!
Commentaire de l-ignoble posté le 19-09-2016 à 14:44:53
en regardant tes photos,je m imaginais en train de baiser une chinoise....., avec le bouk sur la croix mangeant des macarons et le dude se plaignant du mal de pied
Merci richard!
Merci la famille!
Commentaire de richard192 posté le 19-09-2016 à 15:37:35
Je t'aurais bien plus haut que le Bouk au sommet du Gros Martel.
PS: pour le Dude, c'est le genou pas le pied le problème.
Commentaire de the dude posté le 19-09-2016 à 17:59:31
Eh, c'est une otite que je vais avoir si ça continue ;o)
Commentaire de béné38 posté le 19-09-2016 à 19:44:41
Eh oui l'UTV c'est une grande famille de bénévoles passionnés et fiers de vous faire découvrir notre territoire.
Bravo pour ta course et à l'année prochaine donc !
Commentaire de the dude posté le 21-09-2016 à 14:34:24
Bien joué mec, encore une affaire rondement menée, malgré la chaleur.
Et je te connais, tu ne vas pas t'habituer à voir Samsam devant et tu vas faire ce qu'il faut pour que ça n'arrive pas ;o)
Commentaire de richard192 posté le 21-09-2016 à 19:25:47
On va essayer, mais ça passera uniquement sur parcours roulants. Si c'est trop raide, je ne pourrais pas suivre le chamois sauf peut être dans les descentes.
Commentaire de le_kéké posté le 21-09-2016 à 17:16:17
Encore trop fort Richard, sur ces distances tu es le king ... mais à la moindre baisse de niveau tu es un des prochains sur la liste ;-)
Commentaire de richard192 posté le 21-09-2016 à 19:39:57
Merci Kéké mais le jour où s'arrivera, je ne feindrais pas la blessure, la maladie ou l'absence de sommeil comme certains et ça sera un bon motif pour me retirer de la vie sportive.
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