Récit de la course : Raid 28 2016, par sabzaina

L'auteur : sabzaina

La course : Raid 28

Date : 23/1/2016

Lieu : Bures Sur Yvette (Essonne)

Affichage : 2536 vues

Distance : 95km

Matos : Les objectifs étaient: RIRE !

Objectif : Terminer

23 commentaires

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Le Raid 28 de Ma Mordor Rire(s) Team

Il y a tant à dire. Je ne voulais pas faire de CR au début mais de lire celui de Chris m’a donné envie d’en écrire un aussi.

Peut être Chris a-t-il tout dit, et Bert complètera. Peut-être ce que je vais écrire va être redondant. Peut-être ne va-t-il servir qu’à moi…

Je balance mes idées, et on verra bien.

Laissez-moi vous présenter un peu les membres de la Mordor Rire(s) Team. Déjà, ça fait tellement longtemps qu’on en parle qu’on ne se souvient plus qui a trouvé le nom, et peu importe.

La MRT réunie à la Virée des 2 Bois

Bert
Le réconfortant

Celui à qui il arrive tant de choses improbables mais néanmoins réelles. Bert qui est le seul (de toutes les  équipes ?) à avoir utilisé la navette de l’orga pour se rendre à Epernon depuis Bures et qui a dû insister auprès du chauffeur pour lui signaler qu’il faisait fausse route (ils n’étaient plus très loin de Chartres, véridique).
Bert qui, 30 secondes après que l’équipe soit partie, tâte ses poches et dit « mon tél, mon tél ? » et repart dans la salle des pressoirs pour chercher un Iphone qui était…dans sa poche.
Un Bert (on parle de quelqu’un qui a fini l’UTMB, le MDS, pas du premier venu sur un trail de bobos…) qui change 3 fois de frontale pour des soucis de piles (nous apprendrons après qu’il n’avait pas les Duracell, ceci explique cela) et doit même emprunter la frontale de secours de Raya.
Un Bert qui, fatigué, lâche nonchalamment le roadbook par terre, histoire de pimenter un peu la nuit.
Bert, tellement drôle, tellement constant dans son humeur.   
Merci Capichef pour tout cela, tous ces petits détails qui resteront, bien plus que le nombre de balises ou le nom des bleds par lesquels on est passé.
Durant la course, son genou l’a fait souffrir mais comme tous, il s’est dit que la douleur n’était qu’une information et qu’il fallait avancer. Il a pris de belles photos qu’on regarde avec plaisir, il m’a rassurée sur mon éternelle angoisse des barrières horaires. Il a été POSITIF sans arrêt.

Merci aussi pour ces polaires, pour nous avoir invités à la pizzeria d’avant course.
T’as un cœur gros comme ça. MERCI

Bert, l'irremplaçable


Raya 
Le guerrier.

Il a les tendons en feu mais il la ferme et avance, coûte que coûte, parce qu’on est en équipe et que personne ne veut décevoir personne (quoique, déjà à l’UTMB, une course qu’il  a faite en solo, il nous avait déjà prouvé qu’il avait un mental d’acier).
Je savais qu’il souffrait énormément. Si bien qu’il est devenu mon moteur : chaque fois que je le voyais se remettre à courir, je m’y remettais aussi. Si Raya, avec ses souffrances, court, TOI AUSSI TU COURS, feignasse !!!

Il nous a fabriqué un magnifique logo, pas assez mis en valeur selon moi. Et une vidéo à hurler de peur/rire ; tout ça pour nous, tout ça pour nous amuser, rien d’essentiel mais encore une fois des détails qui me font dire : quelle équipe de rêve !!

Le logo concocté par notre Raya 



La terrible vidéo de Raya

Bubulle
L’inusable

J’ai envie de dire : quel talent !
Les 2 sorties de préparation ont confirmé ce que je savais déjà : la partie orientation ne sera pas un problème (une raison de plus pour laquelle je n’ai pas besoin de m’en préoccuper). Il a ça dans le sang, Bubulle, la lecture de cartes, le report de balises, les azimuts et tout et tout.

Je suis gênée que Chris fasse « tout », je sens bien que ce n’est pas raisonnable. Je me dis qu’en cas de défaillance, Bert et Fab pourront peut-être le suppléer, ils ont l’air de maîtriser quand même aussi pas mal l’orientation.
Mais Chris, durant la course, sera d’une constance impressionnante, nous guidant sans faillir même si 2 ou 3 balises lui poseront quelques  soucis (cf son récit).

Il nous fallait quelqu’un d’un peu plus sérieux dans cette équipe, Chris est celui-là. Il a su, durant la course, cacher son énervement face aux couacs, il a su nous motiver, il a su marcher quand il a senti qu’on en avait besoin. Il a su nous cacher qu’il n’avait pas trouvé une des balises pour ne pas nous démoraliser (ceci dit, il aurait pu nous le dire, je ne pense pas que ça aurait miné quiconque de la MRT).

Il a un niveau qui lui permettrait d’être aisément sur le podium du Raid 28. Mais, égoïstement, j’aimerais bien qu’il reste avec nous.

 

Raya et Chris, sur la rigole de Châteaufort

Fa²/Fafa/Fafou
L’impressionnant

Epoustouflant : alors que Raya, Bert et moi étions bien entamés, c’est Fab qui a pris le relais pour aller pointer. (cf le CR de Bubulle)
Et il a l’audace de me dire qu’il a du mal à nous suivre…. Va falloir qu’un jour il se rende compte de son véritable niveau.
Je ne vais pas m’étendre davantage, vous ne me trouveriez pas objective.
N’empêche que son gel au café m’a bien requinquée (à moins que ce soit l’arrêt au pseudo coude, je vais y revenir).

Fafou et moi en fin de parcours

 

Mais au Raid 28, il faut être 5 et l’équipe doit être mixte donc :

Sabzaïna
La fille

Première course en équipe pour moi

Certes j’ai déjà couru en binôme , avec Chris (Marathon du Mont Blanc, Saintélyon, Cerfs, et j’en passe), avec Jean-Phi (Ecotrail), avec Bert (TDS), avec Raya (Maxicross de Bouffémont), avec Fab (Templiers, Imperial, Citadelles, Cenis, Josas, Ecotrail,  ma vie …) mais jamais participé à une course d’équipes où la moindre faiblesse peut pénaliser 4 autres personnes, où l’idée même de l’abandon est intolérable, où les doléances restent mentales car le verbal risque de plomber et d’inquiéter les autres.

Une nouveauté donc ; pas déçue je suis. J’ai grandi encore un peu plus dans ma tête grâce à cette course : non je n’ai pas été le boulet à traîner, personne ne l’a été, nous avons tous eu nos coups de moins bien, même Chris (je ne l’ai su qu’après, tant je l’ai trouvé invincible, increvable, régulier durant tout le raid). J’ai grandi car j’ai été capable de tenir sans (trop) me plaindre. Il faudra que je m’en souvienne lors des courses solos.

Je vous ferai pas la liste des balises, juste vous expliquer pour ceux qui découvrent ce qu’est le raid 28 :

28 parce que ça part de l’Eure et Loir, raid parce que ce n’est pas qu’un simple trail, il y a des balises à trouver, 117 précisément. Certaines sont bleues, d’autres vertes. Les vertes sont obligatoires, si vous ne les pointez pas, on vous inflige des pénalités de retard, les bleues sont optionnelles, si vous les pointez, vous gagnez des bonus de temps

Moi, en orientation, j’y capte que dalle, principalement parce que je n’ai pas trop envie de m’y intéresser (et pas parce que je suis une femme!).  Je fais confiance totale à Chris et aux autres de l’équipe.

J’ai l’impression d’avoir zappé des moments de cette nuit si spéciale. Quand je lis le CR de Bubulle, il y a des choses dont je ne me souviens plus du tout. J’étais dans ma bulle.
Mais je vais revenir sur quelques moments tout de même.

L’avant course

Pas un jour ne se passe sans qu’on discute sur notre petite fenêtre Messenger en bas à droite de l’écran.
Une discussion à 5 donc. De bonnes tranches de rire, toujours. Un peu de sérieux, parfois.
Bien entendu, plus le Raid 28 approchait, plus les thèmes récurrents portaient sur l’équipement, la stratégie. Bubulle, fidèle à lui-même, et toujours dans son rôle d’organisateur modèle, nous a fait un roadbook pour nous rendre à Epernon. Tout simplement, je vous le copie colle :

Infos voyage pour la team:
1) Bert : navette orga, départ 17h Bures
2) bubulle : train ROPO à La Verrière 16h53 -> Rambouillet 17h12. Rambouillet 17h42-->Epernon 17h49
3) Fab et Sab : ROPO 16h42 SQY-17h12 Rambouillet (monter dans la voiture de tête pour retrouver un bubulle) puis pareil bubulle
4) Raya : 17h06 Montparnasse - 17h49 Epernon, train à destination de Chartres (monter dans la voiture de tête pour retrouver les 3 autres à Rambouillet)

Impeccable non ?

Fab et moi partons en bus depuis Guyancourt, direction la gare de SQY.


Nous retrouvons donc Bubulle, comme prévu, à la Verrière.

Nous sommes désormais 3 sur 5


Puis Raya, comme prévu, à Rambouillet.

Et de 4!


Vous voyez, tout roule comme sur des roulettes. On maîtrise à donf.

A la gare d’Epernon, nous rencontrons l’équipe CAP Bollène dont Françoise et Xavier, kikoureurs émérites (désolée, je ne connais pas les 3 autres).

Toujours dans la bonne humeur, nous embarquons dans la « navette » qui nous emmène sur le lieu de départ (salle des Pressoirs à Epernon). Pendant ce temps-là, nous apprenons les galères subies par Bert avec le chauffeur  qui est parti de Bures et qui visiblement ne sait pas utiliser un GPS.

Quelle joie alors de retrouver d’autres visages connus : Jay, Audrey, Le Bagnard, Le P’tit Michel (j’en oublie)… C’était l’fun de vous voir et d’échanger quelques mots avec vous, un petit plus qui s’ajoute aux bons moments.

Le départ


Dans quel esprit ai-je pris le départ de cette course ?
Comme à mon habitude : je veux juste finir dans les temps. Aucun esprit de compétition. J’espère surtout que l’équipe restera complète jusqu’au bout, ce qui n’est pas forcément évident en raison des blessures/douleurs évoquées les semaines précédentes par Raya/Bert/Fab.

J’ai tout de même 3 peurs:
1) Ne pas avoir assez d’eau
2) Ne pas être du niveau et ralentir l’équipe
3) Avoir froid

Pour le point 1, j’ai prévu 2 litres d’eau  dans la poche + 2 petites bouteilles de 33 cl et je sais que je vais pouvoir recharger au PC4 (soi-disant 28km en fait ce sera 40). Je ne vais pas boire toutes les 8 minutes comme je le fais habituellement sur les trails car on va alterner marche et course pour chercher les balises.

Pour le point 2 et bien…advienne que pourra.

Pour le point 3, j’ai prévu : 3 paires de gants dont des gants de ski (on les voit sur la plupart des photos), 4 paires de chaufferettes. En effet, c’est souvent les mains qui trinquent dans ce cas-là et hors de question que je me fasse avoir  comme aux Citadelles ou au Vulcain où je ne pouvais plus utiliser mes doigts.

La MRT juste avant le départ

 

 

Report des balises sur la carte


Après 18 minutes de reports d’une partie des balises sur la carte, la MRT se met en route.  S‘ensuit l’épisode du faux oubli de l’Iphone de Bert.
Pour une liste détaillée des balises je vous renvoie, encore une fois, au CR de Bubulle, il le fait très bien ;)

La course

Le début est grisant, vraiment. On suit les instructions de Bubulle : hop tu prends là, 100m, tu tombes pile sur la balise, je pointe en prenant bien garde de ne pas me tromper de case (j’imagine déjà les railleries sinon). Cela me fait penser à une chasse au trésor, le côté ludique ressort vraiment et je me souviens avoir dit au bout de 2h : « Pour l’instant, je kiffe ! »

Avant la course, en novice, j’avais demandé à Bert et Chris si on ne risquait pas de se retrouver tous en même temps sur les mêmes balises. Ils m’avaient précisé que non, que ça s’étalait bien. En fait, pas tant que ça. Nous jouons en effet au yoyo avec 2 ou 3 équipes (dont CAP BOLLENE !) et il arrive assez souvent au début que l’une ou l’autre des équipes « vende la mèche » en allant pointer. C’est dommage, ça gâche un peu le plaisir (aussi bien quand c’est nous qui trouvons que quand c’est une autre équipe d’ailleurs). Mais bon, c’est ainsi.
Le fait de retrouver aussi souvent l’équipe CAP BOLLENE va devenir un leitmotiv et une guéguerre (bien amicale) va s’installer, on sent tous que ça va être prétexte à des tonnes de vannes ensuite sur la fameuse fenêtre Messenger pour au moins 3 générations. (Françoise, Xavier, vous devez certainement avoir les oreilles qui sifflent 2 ou 3 fois par jour ;) )

Traversées de ruisseaux, eau jusqu’aux genoux, rien ne nous arrête, je prends mon rôle de pointeuse très au sérieux, soucieuse d’apporter ma contribution à l’équipe.

A plusieurs reprises en ce début de course, je pars seule avec Bubulle pour pointer, les 3 autres compères nous rejoignant sur le chemin un peu plus loin, pour éviter à toute l’équipe de faire le détour. Je n’ai pas bien compris si c’était autorisé ou non mais j’ai l’impression que chaque équipe fait de même. Il faut être très précis sur les points où l’on se retrouve au risque de perdre beaucoup de temps et puis utiliser les portables pour se retrouver ne serait pas « esprit raid » apparemment. Je crois que l’important est que nous soyons 5 à chaque PC.

Arrivés au PC 2, nous retrouvons Audrey, Le Bagnard et Jay : ils sont hilares à nous voir nous tremper pour passer sous la départementale. Les pieds mouillés en trail ce n’est pas gênant, on se réchauffe vite en courant. En revanche pour les ampoules c’est pas le top comme nous le verrons par la suite (mais c’est d’un banal…). Nous avons eu de la chance avec les conditions météo : pas froid, très peu de pluie, pas de neige… Vernis nous sommes.

Je veille à m’alimenter à peu près régulièrement ; en revanche, l’hydratation est anarchique tant j’ai peur de manquer.

A aucun moment, il ne me vient à l’idée de discuter de la stratégie de Bubulle : laisser passer certaines bleues qui nous feraient perdre trop de temps, en pointer d’autres plus proches. Confiance totale.

Aux PC, Bert précise que nous sommes pile dans les temps. Rassurant, j’vous dis, toujours. Et heureusement car les douleurs commencent à se pointer pour au moins 3 d’entre nous : tendons, ampoules, genou… Il est encore assez tôt dans la nuit pourtant. Je pense à l’UTMB en secouant la tête. Ma pauvre fille, t’as mal au bout de 50 bornes et tu veux te taper 10 000m de D+ et 167 km… Le Morbihan et ses 177km passent aussi dans mon esprit. Je soupire intérieurement, sachant bien que sitôt l’arrivée franchie, j’aurai envie de recommencer.

Je me demande à quelle frontale en était Bert à ce moment-là

La balise 42 arrive et Bubulle est perdu. WTF ! Bubulle perdu nan mais allô !!!! C’est tellement rare qu’il faut bien en parler. Le problème est que notre Bubulle prend cela trop à cœur et s’en veut visiblement (même après coup) alors que c’est tellement pas grave, que ça peut arriver. Bref, un peu trop de pression, il se met, notre orienteur. Et pour couronner le tout, Bert qui perd le Roadbook. Sincèrement, ça ne m’a pas affolée car ça lui était déjà arrivé lors d’une de nos 2 préparations. Finalement, il le retrouve (mais on a vraiment eu du bol sur ce coup là, c’était vraiment pas évident qu’il retrouve le chemin car on avait fait pas mal de détours comme on était perdus).

Plus tard, je me souviens d’un Raya très à la peine sur une longue ligne droite hyper boueuse. Fab et Bubulle partis chercher une balise, Bert et moi qui marchons sur cette route et mon Raya derrière, souffrant. Quel courage il a eu…

Quand je n’allais pas trop bien,  que la lassitude me gagnait, les mots de Bert glissés lorsqu’il a sauvé ma TDS me sont revenus : « Il va faire jour, ça va aller ».  Je m’accroche à ça : il va faire jour, je vais enlever la frontale, il va faire jour, on aura passé la nuit.

Encore plus tard, je me souviens d’un Raya qui était devant tout le monde : « plus tu cours, moins c’est long »

Je retiendrai ce chemin bordé de multiples lumignons menant à l’abbaye des Moulineaux. Avec Bert, on était sous le charme : « Nan mais t’as vu ça : c’est génial ! »

La balise 23 dans l'abbaye

Au PC4, comme prévu, nous rechargeons en eau (clairement, je n’ai pas bu assez). Une fille d’une équipe de 3 abandonne, les 2 gars continueront sans elle, respect.

Une image très nette de Michel le p’tit Michel au PC8 : on se fait gentiment vanner, Bert accepte un verre de « gourdasse bleue » (j’étais saoule rien que de sentir les vapeurs qui s’en dégageaient !), on est assis, on est bien, on se ravitaille, on prend notre temps, on discute, on rit…on… BON, faudrait peut-être songer à repartir, nan ? Ah bon ok on y va alors. N’empêche, ça nous a fait sacrément du bien ce p’tit arrêt au stand.

Et puis arrive l’histoire du coude. Il fait jour. Fab a une pêche d’enfer, c’est la période où c’est lui qui pointe. Bubulle nous dit un truc genre « on va chercher la balise numéro machin, on se retrouve là au coude, vous voyez sur la carte ». Moi je retiens juste « on se retrouve » et « coude ». En me disant « Coooooool on va pouvoir s’asseoir un peu le temps que les 2 cherchent dans les mares, les rochers, à l’arbre… » Donc ils partent. Bye bye.
Bert, Raya et moi marchons en jasant tranquille, comme d’hab, la belle vie quoi. Pis là, le chemin il tourne vers la droite, mais franchement quand même pas le virage minable, un vrai virage. Pas un 90° OK mais quand même je maintiens que ça tournait. L’un de nous pose la question « C’est là le coude ? » Les 2 autres acquiescent immédiatement ! En plus y a des supers troncs pour s’asseoir, le top pour attendre les 2 warriors là. Donc, on se pose, on sort les portables pour geeker un peu, faire des photos. Franchement, on est BIEN ! Enfin ils ne mettent pas seulement 3 secondes et demi pour aller chercher leur balise, enfin un peu de répit !

Qu'est-ce qu'on était bien à ce coude!


Pas mal d’équipes passent dont l’équipe 6 que Bert vanne bien, encore des fous-rires et des souvenirs en perspective.
Mais ce qu’on ne sait pas c’est qu’on n’est pas au bon coude ! Bubulle dira même après coup que là où on est c’est même pas un coude. Nan mais pffffffffff !!!
Sur le coup, je ne me rends pas du tout compte du temps perdu par l’équipe mais en lisant le CR de Bubulle, je comprends que ça n’a pas dû être drôle pour eux de nous attendre au mauvais endroit (enfin disons à un autre endroit quoi). Mais, très sincèrement, je pense que cette pause nous a fait du bien à tous les 3. Donc finalement, un mal pour un bien.
Et cette histoire de coude n’a pas fini de nous faire rire. Je ne me remets pas de cette phrase lancée par Bert le 1er février :

 

 

Nous arrivons à Port Royal, au Manet, à la Mérantaise, des allées que je foule chaque mercredi pendant l’entraînement de foot de Timéo, des sentiers où je fais mes 30’’/30’’, mon seuil, où je crache mes poumons pour avoir de belles courbes (sur Garmin Connect, les courbes hein ;) ). Cela a un côté surréaliste : on cherche des balises à domicile. Je pense à Patoche aussi qui habite juste à côté et je lui envoie un petit sms.

L’arrivée se rapproche, nous dépassons la centaine de balises, il y en a 117. Purée, on va y arriver. Un élan de confiance nous fait courir de manière encore plus régulière. De moins en moins de Cyrano en fin de parcours, cela ne trompe pas.

Même si j’ai mal partout : derrière les genoux surtout et ça c’est nouveau…

L’arrivée

Cela faisait un petit moment que je n’avais pas pleuré à une arrivée mais l’émotion de passer sous l’arche ensemble, la lutte commune, le lien naissant et désormais solide, tout cela m’a fait déborder. Discrètement.
On s’est serrés très fort tous les 5, on a poussé un cri libérateur. Puis la soupe chaude réconfortante.

Elle fait du bien cette soupe d'arrivée


Raya a vite filé dans les douches et nous nous sommes retrouvés à 4 au repas d’après course
De très bons moments encore : les discussions avec Clem, Audrey et L’Bagnard, l’arrivée de Caro, apprendre que l’équipe de Christian (Bouteille) et d’Alexandre était sur le podium, les pâtes au fromage, toujours l’impression que c’est le meilleur repas de ta vie, la fatigue, les yeux qui papillonnent, le sentiment du devoir accompli, Elisabeth qui vient nous féliciter, apprendre que nous arrivons 5ème. Nous, les novices.
Mais c’est aussi ne pas pouvoir aligner 3 pas sans souffrir (le corps s’est refroidi et dit stop), la peur de retirer ses chaussettes pour ce qu’on va y découvrir dessous (pas pire finalement, seulement 4 ampoules pas trop méchantes), la retombée du « et après ? »

Libérée, fatiguééééééééééée

Décalquée, écrouléééééééée

Oui, et après ? Très difficile le lendemain de se retrouver à l’école et de ne pouvoir échanger des heures et des heures, de ne pouvoir refaire le match avec mes acolytes, un furieux besoin de debriefing, d’y être encore et encore. Nos emplois du temps respectifs nous empêchent de nous revoir rapidement et ça c’est très dur pour moi. Tout s’est passé trop vite après cette arrivée, il me manque quelque chose.

J’envoie un petit cadeau à Raya, Bubulle et Bert. Pour les remercier, les féliciter mais aussi, quelque part, leur dire : c’est quand la prochaine fois ?


Bilan

1) Ne pas avoir assez d’eau   → Largement assez mais je pense que je n’ai pas assez bu.
2) Ne pas être du niveau et ralentir l’équipe   Je pense avoir un peu trop marché mais j’essayais de marcher vite et j’ai réussi à relancer la machine même lorsque cela me semblait impossible.
3) Avoir froid   quand il s’est mis à pleuvoir, j’ai enfilé immédiatement la Gore Tex. Je n’ai que très rarement quitté mes gants de ski. Et je n’ai pas eu besoin de mes chaufferettes.

Nous sommes venus chacun avec nos soucis du quotidien, certains étaient blessés mais sont passés outre, et l’espace d’une course, sur plus de 90 bornes et 18h, le fait d’être ensemble nous a transcendés (je pèse ce mot qui pourrait paraître exagéré), chacun a donné  le meilleur de soi-même. Je pense qu’on a de quoi être fiers de nous.

Bertrand, Christian, Fabrice, Yann, je suis fière de faire partie de vos amis. Je me sens privilégiée de faire partie de cette équipe.

23 janvier, décidément, une date à retenir. 

Bubulle m'a piqué le rose...


Columbia assorties au bracelet, donc

23 commentaires

Commentaire de RayaRun posté le 04-02-2016 à 23:18:16

Premz !

Commentaire de DavidSMFC posté le 04-02-2016 à 23:31:46

Un récit au top en complément du roman de Bubulle que je n'ai pour le moment eu le courage (et le temps quand même surtout !) que de survoler ! Je le lirai un jour, pour être parfaitement aux faits ! :-)

On ressent à quel point votre équipe était bien constituée et les liens forts qui ont pu lier chacun et vous lieront sans doute à jamais maintenant, d'autant que d'autres aventures sont évidemment à prévoir pour vous. Ce n'était qu'une course parmi tant d'autres, qu'un week-end parmi tant d'autres, qu'un peu de sport au milieu de tant d'activités mais qu'est-ce que c'est fort en souvenirs quand même !

Commentaire de Bert' posté le 04-02-2016 à 23:32:00

Encore Deuz' !!! GRR (pas de la Réunion) ;-)

Enfin, moi j'ai tout lu d'abord :-)
Et quel délice à lire tellement tu retranscris à merveille tes sensations.

Un récit différent car pas trop concentré sur tous les détails et successions d'épisodes
C'est si agréable à découvrir et surtout de partager ces jolies courses avec toi.
Merci !!!

Commentaire de RayaRun posté le 04-02-2016 à 23:41:30

A la précision millimétrique d un Bubulle, s ajoutent les commentaires personnalisés de la princesse des neiges et j adore : "éclatéééééee" !
Je crois que c est ce CR que j aurai écrit en moins bien ! Comme toi, Fa ou Bert', le fait que Bubulle soit en colère contre lui même pour ses très rares défaillances et vu qu il a quand même fait tout le boulot aidé principalement par toi et Fa m étonne. Car c est sur qu on ne lui en aurai pas voulu car on n a pas eu de vraies galères et le plaisir d'être ensemble et de finir nous suffisait, et il a quand même vraiment assuré!
En tout cas, une belle course, une équipe magnifique et un joli CR. Merci encore pour les M&M :)
Merci d avoir rétabli la vérité sur le coude (Bubulle n est même pas vu voir notre coude !)
A très vite, Bises

Commentaire de RayaRun posté le 04-02-2016 à 23:43:42

Moi aussi j ai tout lu Bert' ! Mais j ai premzé tout de suite ! Et fait le commentaire tranquille !

Commentaire de patfinisher posté le 04-02-2016 à 23:45:35

Bravo...bravo...bravo.... une aventure humaine, jusqu au bout de la nuit ! Superbe récit, la touche féminine..... c est réussi ;-)

Commentaire de bubulle posté le 05-02-2016 à 06:52:50

Evidemment, poster ce CR à 23h, c'est carrément le coup bas, là. Je peux même pas prems'er.

Merci pour tout : pour ce récit de contrepoint de mes millimètres, de mes cartes et de mon obsession maladive du détail, pour cette bonne humeur permanente (on ne dira jamais assez le son du rire d'une Sab la nuit au fond des bois glauques), pour avoir été en quelque sorte le noyau de cette équipe qui pouvait être improbable, mais qui fonctionne si bien, pour avoir écrit ce récit, toi qui n'en écris presque plus (et pourtant, ils sont si bien écrits, les récits de notre Maîtresse des Neiges), pour ces gants de ski surréalistes (mais comment peut-on courir avec ÇA !)....et malgré cette illusion du coude imaginaire.

On n'a pas le choix : revenir on est obligés, et à tous les 5, on est obligés aussi.

A l'année prochaiiiiiine pour se décalqueeeeeer encore plus !

Commentaire de trinouill posté le 05-02-2016 à 10:37:32

Merci pour ce joli CR ou tu décrit bien les 3 peurs du Novice en orientation et autonomie totale
A y est tu as couru une légende. ...Une de plus

La boue incessante nous fais découvrir également de nouvelles douleurs jusque là inconnue
Bravo pour cette jolie course et un grand bravo aux killers qui formaient le reste de cette belle équipe

Commentaire de Arclusaz posté le 05-02-2016 à 12:00:36

L!Inspecteur d'Acadamie, il en pense quoi de la photo de la maitresse fracassée devant un monceau de bouteilles de bière..... vides ?
et on confie nos enfants à ça ?

non, vraiment, je suis pas content là.....

mais merci pour ce très très joli CR.

Commentaire de Tonton Traileur posté le 05-02-2016 à 15:21:12

pfiouuuu, je ne sais pas si chaque membre de la M.R.T. a prévu de faire son "petit" récit, mais je sens qu'on est parti pour quelques heures de lecture ...
Après les descriptions millimétriques et IGNèsques de Bubulle, quel plaisir de partager (un peu) la belle complicité et magnifique symbiose de cette M.R.T (Magic Rider Team). Quels talents ! Oui, vous avez mis la barre trés trés haute.
Merci pour ce partage :-)

Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 05-02-2016 à 18:07:27

En voilà une bien belle aventure, et s'il est bien connu qu'à deux c'est mieux, je n'ose imaginer à 5 comment c'était...
Un grand bravo et merci pour ce très chouette récit, ou "comment se faire un pt'it raid sous le coude.."
Mais en attendant quoi au fait? Aloralors, la suite des aventures mordoriennes?? C'est quand c'est où ?

Commentaire de bottle posté le 05-02-2016 à 18:40:39

Excellent ! Bubulle a pondu un énorme CR technique qui montre qu'il a été dedans du début à la fin ce qui est une perf sur une telle durée. Avec ton CR voilà la séquence émotion, votre équipe a vécu le Raid28 comme il doit l'être avec ses joies et ses douleurs, vous sembliez heureux à l'arrivée. J'ai connu ça il y a quelques années j'en ai fait 10 d'affilée. Vous avez une belle équipe homogène et complémentaire, bravo ! A l'an prochain ;-)

Commentaire de Bert' posté le 06-02-2016 à 12:15:05

Parfaitement résumé ! Et venant d'un des maîtres de l'épreuve... :-)

Commentaire de Runphil60 posté le 05-02-2016 à 21:26:36

Total respect à ton récit ! Il nous donne carrément envie de faire cette course qui a la base ne fait pas rêver !
Tu mets tellement en valeur ta dream team de premier choix !
Bravo à toi pour cette production et à vous pour cette belle course d'amitié !
On attend la suite ....

Commentaire de bubulle posté le 06-02-2016 à 08:22:08

Mais oui, il faut le faire, ce Raid, bien sûr. Allez hop, tu montes une équipe ? L'an prochain, je veux au moins 20 équipes sur le Raid 28 format "classique".

Commentaire de Namtar posté le 05-02-2016 à 22:16:19

Merci pour ce récit et félicitations pour cette belle aventure !

Commentaire de Sprolls posté le 07-02-2016 à 14:39:23

Bravo pour cette première, vous faites une sacrée belle équipe ! Et contents de voir de nouveaux mordus du Raid 28 qui font en faire bien d'autres ;)

Commentaire de Françoise 84 posté le 08-02-2016 à 16:19:08

Merci pour ce beau récit, le Raid 28 vu par le côté féminin de la team mordorienne!! Je me suis retrouvée dans beaucoup de tes réflexions, comme quoi le "boulet féminin" n'est pas si inutile qu'on pourrait le penser!! Bises et à bientôt!!

Commentaire de trailaulongcours posté le 11-02-2016 à 12:24:25

Bravo Sab pour ce récit. Je pense que si je devais faire un jour le Raid28, je partirais avec les mêmes idées en tête que toi: pas vraiment passionné à priori par la recherche de petites balises toute la nuit, mais l'aventure humaine vaut amplement d'être vécue! Bravo vous cinq! Maintenant, je vais essayer de me coller le récit de Christian...mais je prends un gel avant de le commencer celui-là ;)

Commentaire de Pere Noel (le vrai) posté le 12-02-2016 à 23:54:05

Vraiment un beau récit - Tous les ingrédients d'une aventure humaine au sein d'une course . Bravo à vous , bravo à toi pour les émotions qu'on ressent en le lisant

Commentaire de Vik posté le 25-02-2016 à 22:39:29

J'aime beaucoup la présentation des membres de l'équipe et la video de Raya :) !
bravo à vous !

Commentaire de Benman posté le 04-03-2016 à 10:02:01

Bravo, un beau récit à garder sous le coude, si un jour l'envie nous prend au tournant de faire un truc pareil...

Commentaire de sabzaina posté le 27-07-2016 à 15:53:59

Je viens de me replonger dans ce récit et surtout dans vos commentaires: merci à tous pour vos mots qui me touchent. Bises et à bientôt j'espère

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