Récit de la course : Trail des Citadelles - 40 km 2012, par Berty09

L'auteur : Berty09

La course : Trail des Citadelles - 40 km

Date : 8/4/2012

Lieu : Lavelanet (Ariège)

Affichage : 2901 vues

Distance : 40km

Objectif : Pas d'objectif

7 commentaires

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Maintenant ou jamais

 

    Le grand rendez-vous arrive enfin. Déjà un an qu'il me trotte dans la tête. Je veux ma revanche! Car l'édition 2011, je l'ai encore en travers de la gorge, arrivée à la ramasse. C'est vrai, 2010 j'en avais aussi bavé mais c'était mon premier 40 des Citadelles. On va dire, une pour apprendre, une autre pour s'endurcir et maintenant enfin, la troisième pour se réaliser. Si ça passe pas c'te fois, c'est promis j'arrête.


     Pour ma prépa, j'ai une obsession, tout faire pour ne pas tomber en panne d'essence avant la ligne d'arrivée. Un entrainement hébdo sérieux et régulier: 2 séances de fractionné, une sortie longue typée trail + une sortie vélo ou piscine selon l'envie. Ajouté à cela une attention particulière à la diététique pour stoker un max de glycogène, une cure de malto-dextrose, le gâteau-sport du matin, la sportéine, les gels, les pâtes d'amande, la boisson énergétique. Le parfait conso-trailer.


     Il est 8 heures, la course vient de partir. Je sais ce que j'ai à faire, je connais très bien le parcours, je me cale naturellement vers la trentième place. Si tout va bien je peux espérer remonter vers la 20ème ou au contraire...Non! en ce début de course pas question d'envisager un mauvais scénario. Au contraire, tout semble possible. J'essaye d'optimiser ma foulée sur ce début de course roulant (ça va pas durer). Relâche toi Berty, pas de faux-pas, de glissades, d'écarts ou d'accélérations inutiles. Pas de relâchements non plus! Car dans la meute, on est tous très sympas mais si ça peut doubler y'a personne pour se gêner.



Lavelanet, au matin


     On attaque enfin la première vraie montée vers le château de Montségur. Tâtons-là ce terrain! Ouais, humide. Mais encore? Bof, légèrement boueux. On a déjà vu pire aux Citadelles. On va pas s'en plaindre, surtout que mes nouvelles chaussures n'ont pas encore été testées en conditions course et j'espère qu'elles ne me décevront pas pour l'accroche. Cette première montée se fait plutôt tranquille et je n'oublie pas de boire et manger. Michel, du club, me rejoins à ce moment. On fait quelques hectomètres ensemble avant d'arriver au pied du château.


     Le coach est là, fidèle au poste. On peut attaquer le Pog les armes à la main. Je reste derrière Michel car je connais ses qualités de grimpeur. Montée en rythme mais sans forcer. Je suis toujours dans une stratégie d'économie maximale. Petit tour du château et on attaque la descente. D'habitude, je me régale mais là, à peine je pose un pied sur un rocher, ça glisssse. Punaise de groles, c'est pas l'pied. Allez, positive attitude: "Au moins, ça me permettra de ne pas me cramer en envoyant dans les descentes!"

un peu tendu quand même

 

     Après avoir soigneusement éviter tous les rochers de Montségur, je me retrouve en bas, direction Montferrier et premier ravito. Avant cela, je teste l'adhérance sur feuilles humides: résultat, le cul par terre. Bon va falloir aussi éviter les feuilles mortes sinon j'vais ramasser à la pelle! L'année dernière, j'avais commencé à sentir les premiers signes de fatigue à ce moment de la course. Non, pour l'instant ça roule.


  légère bouillasse


    J'arrive à Montferrier en 1h30. C'était l'objectif "sage" de ce début de course. En 2011 je ne m'étais même pas arrêté au ravito, alors là je profite. Berty au salon de l'agriculture: une soupe chaude, du bon saucisson, du fromage et même un sourire à la fromagère. Oh, faudrait pas camper non plus! Je repars avec le sourire. Trois longues minutes d'arrêt au stand, record pulvérisé. Je crois en ma stratégie, quelques coureurs m'ont passé mais je vais revenir sur eux, c'est sûr.


 

Berty, prêt à prendre son envol

 

     En haut du joli village de Montferrier c'est la stupeur! Un traileur est stoppé net sur le bord de la route, il vient de tomber le bas et devant une famille venue nous encourager, il pointe la lune vers l'Est et envoie dans les fourrés ce que son bide ne voulait plus. Pas très glamour tout ça, et ces pauv'enfants qui croyaient voir un beau spectacle sur le pas de leur porte! Allez, tout le monde s'excuse, c'est promis ça n'arrivera plus.


     Bon, il en faudrait plus pour me détourner de ma course. Prochain objectif, la bascule vers Roquefixade au lieu dit "Silence". De toutes façons quand t'arrives là-bas c'est pas pour jaqueter. Il te reste la moitié du boulot à faire et t'es déjà plus très frais. Justement, m'y voilà. A partir de là, je connais très bien, on vient de faire une reco avec le club, il n'y a pas si longtemps. Ca m'avais même paru facile sans la première partie dans les jambes.


 

 La reco, en pleine insouciance


    Je garde bonne allure et bon espoir. Petite bifurcation vers une portion de bitume pour filer vers Roquefixade. L'aiguilleur me lance un "Allez Berty" qui me réveille de ma torpeur, c'est Grumlie, le kikoureur qui fait courir les autres pour cette fois. L'an dernier j'avais failli marcher sur cette portion, donc cette année je me devais de trottiner à l'aise. Bon, je trottine, c'est déjà ça. Je bascule en haut sur un chemin en terre qui doit nous conduire au pied du château de Roquefixade. Je me maintiens. Personne remonte mais hélas, je ne reviens sur personne non plus. Pas grave, ma stratégie paiera plus tard.


     J'aime ce passage, bien sûr il faut monter mais la-haut peu importe le temps, t'es toujours récompensé. Pluie, vent, neige ou soleil tu n'oublies pas ce chemin, ces couleurs, cette vue! C'est fait, le château est passé. Je descends maintenant vers Roquefort-les-cascades, deuxième ravito, là où commence vraiment la course, enfin, pour ceux qui peuvent encore!...Je viens juste de faire ma BA en offrant à un traileur crampeux une pastille de Sportéine. Je me félicite de ma bonté, j'ai quand même perdu plusieurs secondes dans la manoeuvre!


 

  !


   Après avoir insulté copieusement mes satanés tatanes dans la descente tout en glisse, je me retrouve enfin au ravito des condamnés. Je fais le plein de salé: tuc, saucisson, gruyère. Je remplis le camelbak d'eau liquide et c'est reparti mon Berty! Si t'es costaud, c'est maintenant qu'il faut le montrer. La remontée fantastique, c'est là qu'elle commence! Bon, ça va, encore un petit saucisson pour la route... Je teste ma foulée. Bof, c'est moyen. Un peu fatigué, pas vraiment cuit. Ta bouche Berty! Fais toi mal Berty, Berty, fais toi mal! Mais c'est long encore: Péreille...Raissac...la crête. Je sais tout ça. Alors j'allonge la foulée mais je ne vole pas comme c'était prévu...et pourtant voilà qu'enfin je rattrappe du monde. Enfin, un petit traileur à croquer, ça faisait si longtemps.


Le vainqueur


     Ok, c'était pas le festin attendu. Et d'ailleurs où sont-ils Michel, en lutte pour la suprématie du club et Laulau avec qui je devais croiser le fer??? Loin devant c'est sûr. A moins que...Un sursaut à Raissac. Souvient toi Berty, tu l'as avalé comme rien à l'entrainement ce muret. Tu fais moins l'mariolle maintenant! Ca passe quand même, je me mets en mode "no pensées" et je grimpe. Là aussi je dépose un gars, il a des crampes, c'est pas la joie. Je double, "désolé, on m'attends plus haut". Je me remets à courir avant de basculer sur la crête pour réhabituer mes muscles. C'est bon, ça passe, plus que le final.


     Je cours mais ça doit pas être beau à montrer dans les écoles de trailer. J'ai juste assez d'énergie pour lever les pieds par-dessus ces foutus caillasses. On dirait que Michel Arnaud, le grand ordonateur, les a plantées là exprès pour nous faire suer. Allez, râle pas Berty. T'es mieux que l'an dernier, t'es dans les temps, t'es presque fort. Bon, on arrive ou quoi? C'est par où la sortie? Voilà, enfin...la croix et plus loin...la banière. Ouf!


 

 

     Mission accomplie. Je mets 4h34 alors que je visais 4h30. Près de 30' de gagner par rapport à l'an dernier. Je termine 28/380. Je suis content... Ouais enfin, je trouve quand même que c'était poussif tout ça. Et tous ces gus devant?!!!


     Bon, c'est fini, opération saucisson, bière. Et retrouvons les autres. Y'a pas qu'toi qu'en a bavé. Et les filles du club, parties sur le 40, dans quel état?! 


     En ce qui me concerne, c'est promis, j'arrête le 40 des Citadelles...au moins pour une année!

7 commentaires

Commentaire de grumlie posté le 10-04-2012 à 08:07:29

Vivement la 4ème édition pour ne pas tester des chaussures en conditions "course"...
Sinon belle course et un bien beau chrono qui me laisse réveur!
Bonne récup' et à 1 de ces 4 sur les sentiers!

Commentaire de Yvan11 posté le 10-04-2012 à 13:13:34

Merci pour le récit et bravo pour ton résultat !
Ce 40 donne envie de le faire en mode compet,j'essaierai peut etre l'an prochain après la "ballade" de cette année...

Commentaire de brague spirit posté le 10-04-2012 à 16:47:26

Tu avais tout bon,sauf pour les shoes.C'est sans doute cela qui te fait manquer l'objectif.Chrono,qui peut tout de meme faire envie.
Tu n'as plus qu'à recommencer.

Commentaire de Francis31 posté le 10-04-2012 à 17:43:57

Un beau chrono et un beau classement qui laissent songeur...Bravo à toi Berthy et à très bientôt sur les sentiers d'Ariège...(Tu as un sacré mental pour ne rien lâcher sur la durée !)

Commentaire de Ben64 posté le 10-04-2012 à 19:48:55

Bravo pour ta course, 4h34 sur ce parcours bien boueux, c'est super!
Allez, de nouvelles chaussures et tu passeras sous les 4h30!

Commentaire de laulau posté le 10-04-2012 à 22:35:12

Belle course Berty et grosse progression ! Content de t'avoir vu...rapidement,"pour de vrai" !

Commentaire de bouh17 posté le 17-04-2012 à 19:11:27

Super temps, cette fois ça a vraiment l'air trop facile...
Encore Bravo!
:o)

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