Récit de la course : Ultra Trail du Vercors 2011, par DROP

L'auteur : DROP

La course : Ultra Trail du Vercors

Date : 10/9/2011

Lieu : Lans En Vercors (Isère)

Affichage : 1717 vues

Distance : 80km

Objectif : Pas d'objectif

15 commentaires

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1er ultra : 1er échec

 1er ultra : 1er échec

 

 

J’attendais cette course depuis le début de l’année. Mon 1er ultra ne pouvait se faire qu’ici. Lans en Vercors : mon terrain de jeu où j’ai passé toutes mes vacances depuis que je suis tout petit (et je mesure 1m89 maintenant… ).

 

Ma préparation n’a, à l’évidence pas été optimale mais les nombreuses randos familiales avec ma fille sur le dos, m’ont, je pense, été profitables. Pas de rythme mais de bonnes jambes. Hormis une course horaire de 3H fin juin, j’ai peu fait de sorties longues en courant. En plus j’ai l’impression d’avoir enfin réglé mes problèmes digestifs avec ma boisson. Désormais on arrête les solutions énergétiques et on se limite à de l’eau + bicar avec un peu de coca sans bulle de tps en tps.

 

Vendredi soir : je récupère mon dossard à l’arrache en sortant du boulot. Je fais un peu figure d’imposteur avec mon pull/chemise au milieu de tous ces sportifs . Superbe tee shirt et un gobelet en plastique pour ma pitchoune .

 

Samedi matin : Réveil délicat, pas très bien dormi . Je ne sais pas comment j’ai fait pour me préparer mais je suis obligé de sprinter pour ne pas rater le départ qui sera donné 2 minutes après mon entrée dans le sas .

 

Lans en Vercors – St Nizier : départ tranquille en fin de peloton. Je passe devant chez moi. Tout le monde dort encore. 1ere victoire, je n’ai pas réveillé toute la maison… Au bout d’1Km, je retire mon coupe vent, il fait trop chaud . Les montées raides et droites se font tranquillement. Passage aux Jeux. La vue sur le plateau est magnifique avec ce nuage qui semble accroché aux toits des maisons et qui s’engouffre dans les gorges du Furon . Toujours en montant, je discute avec Julien, un réunionnais venu préparer le semi raid de la Réunion Arrivée au sommet du Moucherotte, on croise Samontetro et surtout on admire le levée de soleil sur la chaine des Alpes. Désolé, mais les photos prises ne rendent pas aussi bien que la réalité… Il faudra le faire de vous-mêmeJ.

J’enlève la frontale et descend prudemment. Ca ne m’empechera pas de me faire piquer simultanément à 3 endroits différents… .Moi qui suis allergique aux piqures de guêpe, je croise les doigts pour cela ne soit pas çà. Arrivée à St Nizier en 2H10, je ne m’attarde pas trop aux ravitos

 

St Nizier-Engins : Chemins larges et roulants. Je me fais doubler par Dawa Sherpa (parti 1H apres moi je le rappelle…) qui aura un mot pour chaque concurrent qu’il doublera. Respect . Ses 2 poursuivants seront moins loquaces mais on les sent surtout bcp moins faciles. On échange qq mots avec obob. Passage sur le barrage et j’arrive rapidement au 1er gros ravito en 3H15. Tucs, fromage et mélange coca/eau.

 

Engins-La Moliere : rapidement ça remonte. Toujours tranquillement et hormis la douleur aux niveaux de mes piqures, je suis assez bien. Je croise Torchure qui se plaint de son genou. Je discute également avec un sympathique parisien (si si ça existe ) qui m’avoue au bout d’un moment qu’il courre avec 2 prothèses de hanches… Ah ouais, respect monsieur . On arrive au plateau de Sornin, je suis bien, continue de doubler pas mal de monde alors que je marche quasiment tt le temps. Une fois sur le plateau, je mange bien et arrivée comme programmé à la Moliere en 5H. Vue encore une fois magnifique .

 

La moliere-Autrans : Longue descente en single track, bcp plus ludique en VTT qu’à pied…Je préserve mes cuisses et ça descend tranquillement. La partie sur route goudronnée est un peu longuette pour moi, heureusement il y a bcp de spectateurs/supporters. D’ailleurs, je ne reconnaitrai qu’après MAI 74, que j’avais déjà vu en fait 2 fois et à chaque fois sur le podium… (une championne quoi !!!) . Je ne m’attarde pas trop à Autrans malgré la musique. Je commence avoir un doute sur la barrière horaire de Méaudre (8H de course initialement)

 

Autrans-Méaudre : Je suis vraiment bien quand ça monte, je redouble encore pas mal de monde sur le tremplin. Mais je commence me poser des questions sur cette fameuse BH . J’avais prévu 6Km/H de moyenne, ce qui devait m’amener à Méaudre en 7H10. Ca c’était si Méaudre se situé à 43Km du départ (comme sur le programme). Finalement, je terminerai cette portion avec Byzance de manière assez rapide, ce qui me sera probablement fatal pour la suite .

Arrivée en 7H45. J’apprends alors que le BH est repoussée à 8H30. Pour une premiere fois sur une course, j’ai toute ma famille présente . Je me pose une vingtaine de minutes avec eux, mais ce petit « sprint » m’empêche un peu de manger comme je l’aurai voulu. Surtout je bois 2 verres d’eau gazeuse… Fatal error !

 

Méaudre- presque Corrençon : 200 mètres après être reparti, je rends tout ce que je viens de manger . Paradoxalement, je me sens mieux mais je sais comment sera la suite de cette aventure…

- 1ere solution : la + facile, rendre la puce, ma famille étant présente avec la voiture

- 2eme solution : continuer et voir comment ça se passe, meme si mes précédentes expériences me font craindre le pire.

Sur la grosse montée qui suit, droit sur une piste de ski en plein cagnard… Je suis bien, j’arrive quasiment à montée au rythme des relayeurs qui viennent de partir de Méaudre. Mais ça ne durera pas longtemps, dès le sommet mon estomac ne me pardonnera rien… Je ferai 10Km en 1H30. Impossible de boire une gorgée. Je commence à avoir des hallucinations visuelles et auditives (sauf si effectivement un cheval me suit au trot…).

Arrivée au pont des gorges de la Bourne. Ma femme est là. Je ne dois pas être beau à voir car la première réaction des bénévoles est de me faire asseoir. Au bout de 20 minutes, ce n’est pas mieux. Je rends ma puce après 9H45 (8H de bonheur et 1H45 de souffrance). Direction le poste de secours de Corrençon. Je resterai encore 1 heure dans leur camion. J’ai même était obligé de négocier avec le médecin régulateur du SMUR pour ne pas être emmené aux urgences du CHU de Grenoble… Un grand merci en tout cas aux secours et encore plus au directeur de course qui viendra prendre de mes nouvelles dans le camion, alors qu’au même moment les 1ers solos arrivaient à Lans. Je n’arriverai réellement à boire que vers 2H30 du matin.

  Fin de l’aventure : Grosse déception pour ma part. Un immense merci à toute l’équipe de l’organisation, à tous les bénévoles qui ont été extras, à tous les kikous croisés (il y en avait de partout…). Je pense que je l’avais dans les jambes mais clairement l’ultra ne pardonne aucune erreur, ni aucune faiblesse. Hormis m’acheter un nouveau tube digestif, je ne sais pas si j’en terminerai un, un jour… Mais il y a plus grave que cela ailleurs  

@+ DROP

15 commentaires

Commentaire de Jean-Phi posté le 12-09-2011 à 15:53:25

Ah c'est dommage ! En lisant ton début de CR, je me suis dis que tout avait dû rouler et je ne comprenais pas ton titre. Et puis, maintenant que je viens de terminer ma lecture,je comprends... Pour avoir vécu cela sur l'UTBA en début d'année, je compatis. C'est vraiment pas cool... Il y aura une prochaine fois et celle-ce sera la bonne. Courage et bravo pour tes 8h00 de plaisir ! ;)

Commentaire de Yvan11 posté le 12-09-2011 à 16:28:01

Un CR à faire lire à tous ceux qui veulent se lancer dans l'Ultra.
Un Ultra c'est beaucoup de préparation, beaucoup de tests pour voir ce que l'on peut supporter au niveau de l'alimentation.Et si le jour J on improvise malgré tout , on prend le risque de le payer cash !
Cette expérience te servira à coup sûr pour terminer ton prochain !

Commentaire de Arclusaz posté le 12-09-2011 à 16:46:49

Bon, ce n'est pas "tout à fait" ce que tu espérais mais en capitalisant tout ça (j'allais écrire "digérant" !), le prochain se passera mieux.
Il faut positiver sur tout ce qui s'est bien passé (8 heures de bonheur, ça compte !) et régler les "détails" qui ont foiré....

Commentaire de langevine posté le 12-09-2011 à 16:48:11

Merci pour ce chouette récit malgré le dénouement pas à la hauteur de tes espérances. Tu remettras ça avec moins d'erreurs et tu verras à quel point il est exigeant mais surtout bon jusqu'au bout! Certaine qu'avec toute cette expérience et du repos, le prochain ultra sera le bon!!

Commentaire de maï74 posté le 12-09-2011 à 18:43:41

"L'ultra ne pardonne aucune erreur, aucune faiblesse", tiens tiens, ça me parle drôlement ça !
Je comprends ta déception, il faut que tu analyses ce qui t'amène à ce type de pb et trouver des solutions, il y en a forcément. Y a pas de raison que tu ne puisses pas aller au bout de ces épreuves !
A+ sur les sentiers !

Commentaire de béné38 posté le 12-09-2011 à 19:12:29

Commes les autres, je suis sure que tu finiras le prochain. D'ici là tu se serviras de cette expérience et tu auras testé d'autres choses en alimentation. Visiblement tu as le physique et le mental, reste 1 ou 2 réglages. A l'année prochaine !
PS : tu habites à Lans ? si oui rejoins CAPVercors au plus vite tu ne le regretteras pas !

Commentaire de béné38 posté le 12-09-2011 à 19:12:37

Commes les autres, je suis sure que tu finiras le prochain. D'ici là tu se serviras de cette expérience et tu auras testé d'autres choses en alimentation. Visiblement tu as le physique et le mental, reste 1 ou 2 réglages. A l'année prochaine !
PS : tu habites à Lans ? si oui rejoins CAPVercors au plus vite tu ne le regretteras pas !

Commentaire de Byzance posté le 12-09-2011 à 19:20:01

Quasi tout pareil jusqu'à Méaudre (vu qu'on a flippé et "attaqué" pour arriver dans les barrières) : impressionnante ton arrivée à Méaudre à 12 ou 13 à l'heure (faux plat montant il me semble !!!) pour arriver dans la barrière d'origine. Je n'ai pas suivi ...

Commentaire de tidgi posté le 12-09-2011 à 19:37:06

Alors là, je ne suis pas d'accord avec "je ne sais pas si j’en terminerai un, un jour".
Ce fut un jour sans, et le tube digestif, ben y t'embêteras moins la prochaine fois...

Tu reviendras plus fort, le temps de ... digérer cette course.

Commentaire de pylou63 posté le 12-09-2011 à 21:31:47

si ca peut t'aider j'ai fait la moitie du gobert et toute la descente sur lans de nuit et je ne ferai plus

Commentaire de samontetro posté le 13-09-2011 à 09:23:44

Sur un ultra l'alimentation et l'hydratation sont souvent la clef de la réussite et c'est très dur de mettre ça en pratique à l'entrainement (sauf a se faire des sortie de 8 à 10h à l'entrainement!).
Comme tout le monde j'ai vécu ces problèmes digestifs qui mênent à l'abandon et j'ai fini par en sentir les prémices pour les gérer en amont (en ralentissant le rythme un moment par exmple). La chaleur amplifie encore le phénomène. Mais par experience je sais que tu trouveras ce déclic et qu'un jour tu deviendras ultraBlob!

Commentaire de samontetro posté le 13-09-2011 à 09:24:55

UltraDrop! Sorry, l'émotion de lire ton récit...

Commentaire de the dude posté le 13-09-2011 à 15:42:20

Dommage, mais quand ça va plus côté alimentation/hydratation c'est quasiment mission impossible pour aller au bout, tu t'es quand même fait bien plaisir pendant 8H ;-)
...et ça te fait un beau challenge pour 2012!

Commentaire de totoro posté le 13-09-2011 à 17:25:49

8 heures de bonheur ça compte ! Capitalise dessus et analyse bien le pourquoi du comment de ton abandon et vivement l'année prochaine ;-)

Commentaire de domi81 posté le 14-09-2011 à 05:07:44

même une course terminée doit être analysée alors retiens les plus et les moins.....la prochaine fois, ça va passer !

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