Récit de la course : Le Cul d'Enfer - 21 km 2011, par Le Loup

L'auteur : Le Loup

La course : Le Cul d'Enfer - 21 km

Date : 28/8/2011

Lieu : Mondeville (Essonne)

Affichage : 1817 vues

Distance : 21km

Objectif : Pas d'objectif

10 commentaires

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Et mon cul c'est du poulet ?

Tiens ? Je n’ai jamais fait de CR du cul de l’enfer et c’est déjà ma 3ème participation… 

Bon, je vais être honnête, je voulais faire un hold-up cette année… (à mon humble niveau)

L’air de rien j’ai décidé depuis quelques semaines (2...) de "réduire" un peu pour mieux décoller dans les bosses ! Perdre de la masse est toujours un exercice compliqué : chaque fois j’ai du mal à trouver le bon équilibre entre vitesse et force. Je perds en puissance ce que je gagne en vitesse, et suivant le type de course c’est un atout ou un handicap. En montagne pour un effort de longue durée je ne suis jamais gêné par quelques kilos. Sur semi ou 10km c’est l’inverse, ma puissance ne me sert pas tant…

Les courses de Mondeville sont difficiles à négocier en ceci qu’elles sont très roulantes (ce qui nécessite des qualités de coureur) et que les bosses sont un véritable arrêtoir pour qui manque de puissance. On y perd vite de précieuses secondes. N’ayons pas peur de le dire : je n’ai pas encore trouvé l’équilibre parfait et ce qui est amusant c’est que, pour moi, cette situation est liée aux courses de Mondeville ! Je ne rencontre pas autant de problèmes de réglage ailleurs, sûrement un tropisme lié à la connaissance du terrain et au désir de réussir la course parfaite… 

Cette fois sera la bonne. Je me place derrière Americo Machado car je sais qu’il part toujours calmement avant de trouver son rythme (ensuite je le perds de vue assez rapidement, trop fort...) : c’est très bon pour moi, ça me permet de partir vite mais de ne pas m’emballer. Un mec est parti devant comme un fou… Je regarde bien et je reconnais ce fada de jsp75 ! Je sais déjà ce qui va se passer, je commence à connaître le phénomène. Je suis juste chaque fois surpris qu’il faille autant de temps à quelqu’un pour s’adapter et comprendre qu’il part au carton… Ce qui peut marcher (encore que…) sur un cross de 5km est suicidaire ici… le photographe est trop loin !  

Je suis bien jusqu’à la première difficulté (au km 3) au pied de laquelle je passe Aubin, notre jsp75 national. Cette première côte peut facilement se faire en courant, mais pas n’importe comment car il faut pouvoir relancer immédiatement derrière. Les jambes sont bien mais j’ai un peu avoiné depuis le départ et je suis limite en souffle. Je ne me dégonfle pas et je poursuis. Hassan me passe dans la descente qui suit, je suis en train de choper un petit point de côté des familles… Je ris un peu jaune en lui glissant que je travaille l’allure pour mon prochain 50km… Orgueil quand tu nous tiens ! 

La côte du cul d’enfer passe bien mais je la marche. A la relance les jambes sont là et je commence à positiver en me disant que je trouverai sûrement un petit mieux sur le chrono d’arrivée si ça veut continuer comme ça…

Le chemin qui relie le cul d’enfer aux Italiens est tout simplement l’un des plus beaux passages des courses du coin : longue descente qui se fait le pied sur l’accélérateur. C’est l’endroit où il faut avoir le plus de gouache car c’est là que se fait le chrono ; indéniablement c’est la partie la plus roulante et aussi la plus grisante. Je vais aussi vite que je peux mais je manque manifestement de foncier ; j’ai à nouveau des alertes au point de côté. Un peu en survitesse ? 

On est plus très loin des Italiens et il faut négocier quelques passages serrés. Un gars se freine à mort devant un tronc incliné et je n’ai d’autre choix que de tenter le coup sur sa droite tandis qu’un autre coureur est déjà en train de le passer à gauche. Trois de front c’est beaucoup à cet endroit juste au pied de la côte, et j’ai beau avoir plié les genoux je me relève trop tôt, boum ! Un éclair bleu… Je n’entends plus rien pendant un minuscule laps de temps mais je suis toujours sur mes jambes et instinctivement j’ai continué d’avancer. Les gars autour s’inquiètent un instant pour savoir si je vais bien (le choc a dû faire un drôle de bruit). Je passe la main dans les cheveux et je la ramène pleine de sang, bon c’est gagné. J’ai voulu mettre une visière aujourd’hui… 

Au sommet de la côte je suis occis : plus de souffle et plus de jambes, la coupure sur la tête pique un peu mais c’est la nuque et les cervicales qui sont très contractées et qui focalisent mon attention ! J’ai du mal à relancer et la vision est un peu floue. Pourtant je suis lucide, l'impression est curieuse… Un œil au poignet pour voir qu’on est au km 14. Je suis plus ou moins groggy sur pattes alors que mes pensées sont très nettes, c’est un peu rageant. 

La fin de la course est pénible. La sensation ressentie est celle d’une hypoglycémie. J’ai supposé avec un humour acide que c’était à cause du sirop de glucose qui coulait de mon bobo… Je suis dépassé par plusieurs paquets de coureurs mais dans l’incapacité de rassembler l’énergie nécessaire pour résister, je suis spectateur de cette fin de course. Les minutes sont devenues des heures ; je suis bloqué en pilote automatique, à une allure d’entraînement… Un kikou passe, Jofro, à qui je signale le lieu de rassemblement pour le pique-nique.

La bestiole rentre au paddock comme ça ; insensible aux encouragements, insensible à la douleur, sortie de sa course depuis le pied d’une certaine côte des Italiens et son foutu tronc d’arbre en biais… Le chrono n’est pas si mal pour n’avoir livré bataille que sur deux tiers du parcours mais je n’y vois aucun réconfort car je signe là mon plus mauvais temps sur le cul d’enfer… Dommage pour les conditions météo qui étaient parfaites ! Sur le classement je constate que le temps de l’an dernier m’aurait mis dans les 50 ; j’étais dessous cette année… rhâaaa. Orgueil quand tu nous tiens !!!

Je me console en constatant le parfait étalonnage de mon Timex -pub- : depuis sa dernière mise à jour de firmware il est devenu compatible avec un footpod, ce qui en fait maintenant un véritable outil de précision. A signaler également l’arrêt des petits décrochages en forêt donc la promesse d’avoir de belles traces GPX sur les cartes de mes sorties. 

Jorge arrive et il est temps de passer à la partie la plus intéressante de la journée : le pique-nique. Je ne le raconte pas car je trouve que mon CR est déjà bien assez long mais c’est encore un bon moment à mettre au crédit de kikouroù et de cette bonne habitude de se rassembler prise depuis le 1er Off2Ouf avec une bande de potes. Tant pis pour ceux qui ne savent pas que la vie est belle… même quand on rate ses courses les unes après les autres ! Grr… 

10 commentaires

Commentaire de BENIBENI posté le 29-08-2011 à 14:30:17

L'arbre va mieux ?

Commentaire de nenoeil91 posté le 29-08-2011 à 14:46:19

pas trop la gueule de bois?
content de t'avoir revu, je comprends ton air un peu éteint à l'after

Commentaire de mussara posté le 29-08-2011 à 14:59:48

et dire qu'au départ je t'ai fait une remarque sur ta visière sans "haut", ou ta casquette "tronquée" qui te faisait relever les cheveux sur les côtés...
j'aurais mieux fait de te filer la mienne... vu que je ne courrai pas...
allez c'est bien quand même, et ça ne pourra qu'être mieux la prochaine fois...

Commentaire de jsp75 posté le 29-08-2011 à 15:17:41

bah vu ma méforme, je pouvais pas maintenir la vitesse... Je voulais faire un cross mais j'ai pas les jambes... on verra plus clair après trois semaines de repos. Bon j'étais venu en touriste de mon côté. Je vais voir le toubib ce soir, j'ai tous les symptôme de la bielle coulée -2km/h sur la vitesse de croisière, plus de sommeil, fatigue permanente, je tape sur ma femme... j'étais mieux la semaine d'avant. http://www.jorganize.fr/jorga/?p=1725

Commentaire de Mustang posté le 29-08-2011 à 17:50:39

Ce n'était pas le cul qui était d'enfer mais la bosse sur le front!!
Bravo pour ce récit sympa

Commentaire de jofro posté le 29-08-2011 à 18:39:49

Sympa le recit, désolé de n'avoir pas pu rester au rassemblement Kikourest d'après course.
Au plaisir sur la prochaine à mONDEVILLE OU DANS LE COIN.
Joel

Commentaire de JLW posté le 29-08-2011 à 23:23:26

Très bonne analyse de cette course qui allie vitesse et quelques bosses (aïe, sans jeu de mot ...) très dures (re aïe) mais en moyenne un circuit rapide et plaisant. Elle a rassemblé près de 700 inscrits ce qui en fait la première course du Challenge Vert 2011, juste devant le Sanglier !
A bientôt sur une autre course du coin.

Commentaire de Land Kikour posté le 30-08-2011 à 08:56:34

Parfois, je suis content de faire 15 cm de moins que toi !!!
Bonne récup' et au final tu gères pas mal ton affaire.
@+

Commentaire de MiniFranck posté le 04-09-2011 à 10:44:24

Y a pas d'âge pour faire des conneries !!! Remet toi bien et merci pour ce CR
A+

Commentaire de trinouill posté le 01-11-2011 à 13:26:31

putain qu'il était bon le sauciflar de l'after ;-)

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