L'auteur : Sylvain01
La course : Marathon des Alpes Maritimes Nice - Cannes
Date : 14/11/2010
Lieu : Nice (Alpes-Maritimes)
Affichage : 1864 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Mon premier marathon
Je cours régulièrement depuis 5 ans maintenant. Je me souviens de l’exploit que constituait pour moi le fait de faire 10km à mon début. Et puis je me suis pris au jeu. Les entrainements du dimanche matin se sont allongés. Puis ce fut deux entrainements par semaine. Le premier semi-marathon et des trails de plus en plus long. En début d’année je cours le semi de Bourg en Bresse en 1h33 et là je me dis que je peux envisager de passer dans la cours des grands. C’est donc décidé, je vais faire un marathon. Mais pas trop dur pour commencer ! Je consulte donc le calendrier des marathons de 2010. Et je tombe rapidement sur le marathon Nice Cannes en novembre. Cela me laisse le temps de me préparer… Et puis je suis né à Nice ! Pour ne pas revenir sur ma décision je m’inscris dès le mois de Mars. Cette fois ci plus d’excuses, il va falloir s’entrainer pour finir.
Je commence donc ma préparation en septembre en essayant de me tenir à trois séances par semaine. 1 séance rapide de 40 min, 1 séance avec au moins 500 m de dénivelé en 1h15 et une sortie longue le dimanche. Mais entre une grosse charge de travail et une famille devenue nombreuse depuis février il est parfois compliqué de conjugué entrainement, vie de famille et vie professionnelle. J’en profite pour remercier ma petite femme chérie qui en plus de supporter mes sorties de plus en plus longue, s’occupe de toute l’intendance de la maison et des enfants.
Nous voilâmes donc en novembre. Je prends le parti de ne pas faire d’entrainement la dernière semaine. J’arrive donc frais mais sans réel repère. 42 km c’est long. Je n’ai jamais couru plus de 28km de rang. Comment va réagir mon corps après 30km ? Vais-je pouvoir éviter les crampes qui me tétanisent lors de mes trails de plus de 20 km ? Vais-je éviter les ampoules et les pépins physiques ? Un premier marathon c’est d’abord pleins de questions et beaucoup de conseils des marathoniens aguerris que je côtoie.
Départ pour Nice en ce Jeudi 11 novembre avec toute ma tribu : eux aussi on bien le droit de profiter des vacances au soleil ! Nous avons la chance de pouvoir dormir dans le vieux Nice dans l’appartement de ma grand-mère à quelques mètres du départ de la course. Un vrai luxe. Je récupère mon dossard vendredi vers midi. Il n’y a pas trop de monde. Nous profitons du beau temps, du paysage ces deux jours. Le vendredi soir c’est Socca « chez Pipo » pour voir une bonne partie de la famille venue nous faire coucou après une journée à ramasser les olives.
Samedi c’est spaghetti chez mémé Jeanine. Plein de sucre lent pour demain. Pas d’alcool et pas de matière grasse depuis 1 semaine.
Et c’est déjà le grand jour. Réveil à 5 h le dimanche 14 novembre. Un petit déjeuné musclé, une balade en bord de mer et je me prépare pour la course. Le temps est gris, il fait 12° et il n’y a pas de vent. Un temps parfait pour courir. Je mets mon T-SHIRT KIKOUROU et ma casquette assortie.
Je suis sur la ligne de départ à 7h30. Il y a foule sur la promenade des Anglais ce matin ! On annonce plus de 11 000 participants. Ca grouille de coureurs. Cette année la course organise les championnats de France de marathon. Certains courent aussi le marathon en relais. Il y a des pointures nationales sur la ligne de départ : ça va partir très vite. Il y a aussi 25% de coureurs étrangers et plus de 50 nations représentées. Je me mets dans mon sas. Objectif : suivre le groupe des 3h30 le plus longtemps possible sans se griller. Je sais que je ne tiendrais probablement pas cette allure sur 42km. Mais je vais m’accrocher. Je repère le meneur d’allure et je me mets 50 m en retrait.
Le départ est repoussé de 15 minutes pour permettre à tout le monde d’être au départ. Je patiente en cherchant vainement un visage familier dans la foule. Mais pas de coureur connu en vue. Et puis il y tellement de monde…
Le départ est finalement donné dans l’euphorie générale. On piétine, on se bouscule, on s’arrête… Je dois mettre 1 min pour passer sous la ligne de départ ! Ne pas partir trop vite, ne pas partir trop vite. Mais le meneur d’allure part comme une fusée. 13km/h, puis 14… C’est trop vite. Mais je suis sans problème. Je me retrouve rapidement sur la piste cyclable de la promenade : il y a moins de monde et je zigzag moins entre les coureurs. Les premiers km passent très très vite. Le meneur d’allure prend sa vitesse de croisière au 4° km. Du coup il y a un petit bouchon derrière lui. Mais je reste prudent et je reste 20m derrière sur un bord de la route.
5° km et premier ravito pour moi : un morceau de banane et un quart de verre d’eau. Le meneur d’allure ne s’arrête pas lui. Je perds donc 50m. Mais je reste aux aguets. Tonton Alain m’a donné rendez-vous vers le 7° pour une photo. On court toujours à 8 de rangs !
7° km, 34’29 on passe sur le var. Tout va bien. J’aperçois bientôt Alain qui est de l’autre côté de la route. Je le salut rapidement. Je suis revenu dans le sillage du meneur. C’est toujours très plat.
10° km, 49’50. RAS. Je bois encore un demi vers d’eau.
12° km, 59’28. On est passé devant l’hippodrome de Cagne sur mer. Le parcours se rétréci. On rentre dans Villeneuve Loubet et on quitte le bord de mer pour faire une boucle dans la ville. Je cours souvent sur la piste cyclable ou sur le trottoir.
15° km, 1h14’. On arrive dans une partie du parcours où l’on croise le groupe des 3h15. Je m’arrête, je mange et je bois. Le meneur d’allure est maintenant à 100m. La tortue me salue et m’encourage. Je le suis. On fait des boucles sous les immeubles. Par moment des coureurs du relais nous doublent à grande vitesse car ils sprintent pour finir leur relais. Cela est un brin déstabilisant par moment…
18° km, 1h29’. On est maintenant au bord de mer dans une très longue ligne droite qui nous emmène vers Antibes Juan les Pins. Je fais une pose pipi… Et perd encore quelques mètres sur le groupe bleu.
21° km, 1h44’46. C’est le semi. Petit bilan : Je me sens bien. J’ai une légère douleur à un orteil. Je suis dans les temps mais je sais que le plus dur va commencer pour moi. C’est décidé je laisse filer le groupe des 3h30. Je profite du ravitaillement pour boire 2 verres de boissons énergétiques.
25°km, 2h05’05. On est passé dans Antibes. Le petit raidillon est passé sans problème. Je suis même content d’avoir changé de rythme. Je me ravitaille en gel antioxydant et en eau. J’aperçois le drapeau du meneur d’allure au loin. On attaque la monté vers le cap d’Antibes : 34m de haut ! Je suis vraiment bien. Je double, je double, je double. J’aime bien cette petite côte. Le paysage est magnifique. Je me sens toujours bien, trop bien ? La cote est avalée sans difficultés. Par contre je sens mes muscles des cuisses se contracter dans la descente. Les jambes sont lourdes et la foulée moins aérienne.
30° km, 2h31. C’est toujours un bon temps si on prend en compte la difficulté majeure du circuit que je viens d’effacer sans encombre... Mais j’ai mal aux jambes. Je me ravitaille en boissons énergétiques. Je prends un gel antioxydant. Mais cela devient dur de garder le rythme de 12km/h. Doucement ma vitesse baisse sans que je trouve la force d’accélérer.
33° km, 2h47’21. Je commence à craquer physiquement. Je n’arrive plus à avancer. Les derniers km s’annoncent long…
36°km, 3h04’. Dernier ravitaillement. Je suis cuit. Je marche tout le long du ravitaillement pour pouvoir manger et boire : il faut éviter la crampe. De plus en plus de coureurs sont victimes de crampes. Tout le monde est dans le rouge apparemment. Foxdiver me double et m’encourage. Je ne peux pas le suivre. Et puis ça remonte un petit peu... Il va falloir finir au courage. Je sers les dents. Je grimace. Je ferme un œil. Je suis dans ma bulle, je me concentre sur ma foulé pour faire abstraction sur le fait que mes jambes brulent … Mon GPS m’annonce 10.5 km/h. J’ai l’impression d’être arrêté !
40°km, 3h27’. On est dans Cannes. Je suis exténué. Il me semble que les km sont de plus en plus longs. Je me fais doubler de toute part. Je n’avance plus. Plus de jus, plus rien dans les jambes. J’ai trop mal aux cuisses. Je lutte pour ne pas m’arrêter. Mais il ne reste que (non il reste encore) 2 km.
41°km, 3h33’31. 6’30 min au km… Aie ! Il faut tenir. Je vais tenir. On est sur la croisette. C’est le dernier km. Je donne tout : je plafonne à 12km/h. j’aperçois enfin la ligne d’arrivé. Je passe en 3h42 à mon chrono pour 42,6 km. Je suis 2403° Tiens j’ai du zigzaguer pas mal pour faire 400m de plus que la trajectoire optimale ou alors le dernier km est vraiment très long…
Je l’ai fais. Je suis marathonien ! Un grand plaisir pendant 33 km et une grande souffrance sur la fin.
Je marche comme un canard mais je sais que je peux faire 3h30 et je recommencerais un marathon avec plaisir. Les enfants sont fiers de ma médaille ! Amélie m’a demandé si j’avais gagné
Le massage par une élève osthéo fut un réel plaisir après ces 3h42 de course. Merci.
Le point noir est l'après course, juste après la sortie du grillage :
un monde fou, on est serré comme des sardines, certains entrent ou sortent de partout, bref, un vrai souk. On ne peut plus circuler normalement par endroit.
Merci à tous mes supporters.
Merci à tous les bénévoles très sympas.
Vive la course à pied et vive le marathon.
15 commentaires
Commentaire de Girith posté le 16-11-2010 à 22:11:00
bravo pour ton premier marathon :-) et merci pour ton cr
Commentaire de Skoub posté le 16-11-2010 à 22:18:00
Super CR et encore BRAVO !
J'en prends de la graine pour mon 1er marathon prochainement à La Rochelle...
Commentaire de francois 91410 posté le 16-11-2010 à 22:23:00
Je retrouve bien mes sensations dans ton récit, km après km ; les 12 derniers ont été compliqués, mais je crois que c'est ça qui nous fait grandir et apprécier notre performance personnelle, quelle qu'elle soit, et déjà penser au prochain, non ?! Bonne récup !
Commentaire de Eric Kb posté le 16-11-2010 à 22:26:00
Yes, yes et yes ...enfin triple yesssss !!!
Commentaire de Bruno CATANIA posté le 16-11-2010 à 23:40:00
Les émotions après le 1er marathon sont toujours énormes, profites en bien. En tout cas bravo pour ta course et merci pour le CR.
Commentaire de CROCS-MAN posté le 17-11-2010 à 08:32:00
Bravo marathonien!! Et merci pour ton super récit
Commentaire de jp75018 posté le 17-11-2010 à 09:11:00
Bravo, avec un peu d'expérience, les 3H30 sont largement à ta portée pour un 2ème marathon.
Commentaire de cam posté le 17-11-2010 à 09:24:00
Bravo frangin!
A chaque récit de course, tu sembles repousser un peu plus loin tes limites...
Je suis vraiment épatée et tu peux être fier de toi!
Une nuée de collègues admirent tes exploits par dessus mon épaule et on est en passe de créer ton fan club au lycée de Presles!
Plein de Biz!
Commentaire de totoro posté le 17-11-2010 à 14:33:00
Bravo à toi ! Super temps pour un premier essai, bonne continuation !
Commentaire de cécé posté le 17-11-2010 à 17:10:00
Salut le beauf, si j'ai bien compris t'as battu le record du marathon... de 400m! :)
Félicitation pour ta ténacité, maintenant le dimanche il va falloir redescendre à Bourg en courant pour avoir ton compte de km.
A bientôt
Cécé
Commentaire de franciss posté le 17-11-2010 à 21:29:00
Ben tu sais que tu donnerais presque des idées... ;-))
Récupère bien Sylvain et à bientôt j'espère (t'auras perdu la marche de canard ?)
Commentaire de nico01 posté le 18-11-2010 à 22:57:00
Féloches encore pour cette belle perf et ce beau marathon, Bravo à toi!
Commentaire de steF4 posté le 19-11-2010 à 15:44:00
Sympa le CR. Tu verras, tu va prendre goût à la distance marathon ! Encore bravo
Steph
Commentaire de La Tortue posté le 25-11-2010 à 00:51:00
content de t'avoir rencontré.
pour un premier, c'est très très bien. bravo, au prochain, tu passes sous les 3h30.
moi, il m'aura fallu 10 marathons pour y arriver ;-)))
la cohue à l'arrivée, c'est toujours comme ça, et les pates en bois, c'est normal, ça fait ça quand c'est neuf ;-)))
à + tard au détour d'une route ou d'un chemin
Commentaire de Gibus posté le 25-11-2010 à 10:14:00
Beau récit pour ton premier 42.
Ca y est, tu l'a fait
tu es marathonien
a bientôt.
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