L'auteur : Delphine
La course : Gap'en Cimes - Trail Edelweiss
Date : 3/10/2010
Lieu : Gap (Hautes-Alpes)
Affichage : 3040 vues
Distance : 45km
Objectif : Pas d'objectif
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Aujourd’hui après 2 semaines et demi sans courir, j’ai repris, tranquillement 55' avec encore dans la tête des images de mon premier trail en montagne. Bien sûr par rapport à un UTMB, un GRP ou autre GRR, je n’ai pas joué dans la même cour mais j'ai adoré ce trail: petit scarabée deviendra grand (à son niveau).
Ah oui, le trail en question : Gapen cîmes : 48.5km environ pour 3000m de dénivellé positif.
Objectifs :
- me faire plaisir
- le finir
- le finir entre 8 et 9h
Tout d’abord un grand merci à Land sans qui je n’aurai, tout simplement, pas pu aller faire ce caprice de coureuse. Un grand merci aussi à Laurent05, pour son hospitalité légendaire et sans qui je crois, j’aurais eu beaucoup de mal à aller au bout.
Ce trail, cela fait 6 mois que je veux le faire...histoire de voir. Pour le plaisir comme dirait l'autre.
L'entrainement s'est bien passé mais les deux dernières semaines ont été plus hard du point de vue gestion familiale (vive les z'enfants ), donc je pars à Gap pas très zen dans la tête, et un peu nase physiquement parlant.
Le physique en prendra également un coup avec 8 heures de trajet en voiture le samedi et une très très très courte nuit entre samedi et dimanche (2 heures de sommeil c'est ultra light).
Je prévois, enfin j’espère, faire la course avec Laurent05 qui, comme son pseudo l’indique, connaît trrrrrrrrrrrrrrrès bien la région.
Départ impeccable, le soleil brille...enfin non il est 7h du mat, les cigales chantent (enfin bientôt), les fétards rentrent de boite de nuit (certains oseront nous suivre quelques centaines de mètres avec des talons hauts ).
Le parcours grimpe dès le 2ème kilomètre. Mais je tiens mes temps prévus, en m’accordant assez souvent des pauses pour admirer le paysage. Mais je ne prends de photos. les photos qui suivent ont été prises par laurent une semaine avant...A force d'oser quelques arrêts touristiques j’accumule doucement un petit quart d'heure de retard sur les pointages que je m'étais fixés. Pas de panique ce n’est que le début. Ah là là quelle novice que je fais !!!!
Mais après tout, je suis là pour m'en mettre, certes plein les jambes, mais aussi plein les yeux. Alors je profite, j'admire le paysage....le parcours est assez technique mais maaaaaaaagnifique. Laurent est loin: avec ses jambes de cycliste, il encaisse mieux les montées et descentes et surtout il est du coin lui!!!! Moi avec mes petites côtes de la région parisienne, je n’ai pas pu réviser le terrain. (OK l'excuse est bidon mais bon...)
Soudain gros moment de solitude: personne devant, personne derrière et là devant moi, une descente, mais une descente..... Normalement c'est mon point fort mais là....Je suis en fait en haut d'un champ pour les vaches! Donc la descente, bien raide, est faite totalement d'herbe bien glissante (bien qu'il fasse heureusement très beau) et surtout avec plein de bosses! Et le must: je n'arrivais pas trop à savoir où je devais passer...Ayant déjà un peu de retard sur mon horaire, je dévale aussi vite que je peux avec mes quadri qui couinent un peu, mais c'est laaaaargement supportable (Aïe ! Ouille ! Aïe !). J'ai tout de même quelques petits échauffements aux pieds malgré les précautions (pas suffisantes visiblement) que j'avais prises.
J'arrive au point de contrôle dit "La rivière" avec seulement 20' de retard sur mon planning à moi...Oui je précise "à moi" parce que là, un organisateur me dit, enfin nous dit vu que Laurent m'avait attendu (1000000 mercis): "Vous avez 2 heures pour allez jusqu'à Chaudun, 13h étant la barrière horaire"....Mais oui, monsieur, pas de souci: 11km en 2 heures c'est faisable! Faudrait pas nous prendre pour des débutants!!!! J'avais juste omis le fait que j'étais à la montagne....et que ça grimpe à la montagne Vaillamment j'entame la partie entre "La Rivière" et "Chaudun", partie qui était mentionnée comme étant la plus roulante du parcours : .....sauf que sur cette partie, nous avons eu droit à des passages en rivière, des bains de boue, des ascensions sécurisées avec un filin (par sécurité mais c'était gérable sans)...Bref, le 11km/h que je fais en plaine était bien loin. Et même qu'à un moment, Laurent n'aurait pas été là, je restais en plan
Nous passons à un moment près d'une militaire (merci pour leur bénévolat, en tous cas) qui nous dit que Chaudun est à 5km...Cool la barrière horaire on va la passer haut la main! Sauf qu'une demi-heure plus tard, un autre militaire nous indique que nous sommes à.....5km de Chaudun...Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah! c’est une blague ? L’un des deux se trompe mais lequel ???? Là ça va être chaud! Alors j' "accélère" mais je ne cacherai pas que là, j'ai eu un coup au moral en me disant "Tant pis, ma course va s'arrêter là, je prends mes clics et mes clacs et on rentre"....Première fois, toute première fois, que ça m'arrive de penser à l'abandon.
Et puis on pense à tous ceux à qui on prend la tête pendant des semaines de prépa (mari, enfants, parents, les copains....), à ceux (copains, amis, proches...) qui se battent contre des maladies avec un crabe à tuer....et à qui on a dit avant de partir : « J’irai au bout de ce trail avec plaisir parce que tu seras avec moi, et tu m’aideras, autant que moi je suis près de toi pour t’aider à vaincre ce cancer ». Alors oui, on relativise et on repart, encore plus motivée que jamais.
On croise à nouveau un militaire qui nous indique Chaudun à 4km (Eh eheh ça y est je sais qui s’est trompé :o))
On passe devant de grosses grosses vaches bien pleines, et on sert les fesses parce qu'il ne faudrait pas trop les chatouiller: on est dans LEUR pré!!
On arrive à Chaudun à 13h05...mais la course ayant commencé avec 5' de retard! YES, on passe...et la barrière se referme quasi derrière moi! Outch! Il devait rester au bas mot 70 personnes derrière dont une bonne douzaine de femmes. De 18ème féminine, je passe à.....18ème féminine (ça, ça ne change pas), mais je suis première en partant de la fin. Il faut des derniers et des premiers.
Après Chaudun, c'est le pic de Gleize: 8 km donc 5km de montée avec 700 ou 800m de D+. Une belle grimpette avec des enjambements de roche mémorables, avec notamment une fois, une corde à saisir pour se hisser à l'étage supérieur (l'ascenseur était en panne ). Je scrute l’horizon pour voir de temps en temps le montagnard Laurent…pffff ! tranquille le gars ! Il m’avait une nouvelle fois attendu à Chaudun et était bien vite reparti sur un bon pas. Ah je le vois en train de me regarder d’un air taquin l’air de dire : « Bah alors la parisienne ?? On câle ??? » et puis plus loin d’un air de dire « Euh ! je ne voudrais pas avoir la barrière se fermer devant moi, donc si tu pouvais accélérer un peu… »
Sauf qu’accélérer je ne peux plus vraiment parce que la partie soi-disant roulante avait laissé des traces, et je ne voudrais pas finir le trail en pièces détachées
Finalement je monte au pic de Gleize dans mes temps, en terme de durée je parle mais cela ne rattrape pas l'heure de retard que j'ai alors accumulée !!!!
Tant pis... La descente vers le ravito est elle aussi grandissime en grands écarts: eh oui s'il faut lever la jambe d'un côté pour monter, pour la descente, on n'a pas déployé le tapis rouge pour moi hein!!!! Donc de belles enjambées pour descendre un cran en dessous avec des crampes aux orteils...un régal!!!
Peu avant le ravito, un écho : « Allez Delphine ! ». je reconnais la voix de Land mais je ne le vois pas. J’étais super contente qu’il vienne au devant de moi. je commençais à être un peu nase de mon manque de sommeil. Mais lui était...frais comme un gardon! Et sans le vouloir vraiment me met la pression en me disant que la barrière horaire se termine dans 15'.....En temps normal, je n’aurais pas relevé mais là…..GRRRRRRRRRRRR! Pour une fois, une des rares fois, je lui demande sur un ton mal aimable de ne plus me parler....paroles que je regrette immédiatement
Je passe la barrière horaire avec 10' d'avance, mais je parle avec un bénévole pendant un certain temps et temps certain qui a failli me couter cher.
Puis c'est la descente vers Charance (arrivée): une formalité??? Fatal error! Descente douce certes, après ce que je venais de passer, mais courir dans des pierrés, ça non plus je ne l'ai pas fait en entrainement : :
Je passe la ligne, avec Laurent (qui aurait pu tranquillement avoir fini 1 bonne heure avant) en 9h10, dernière féminine, 18ème femme, 6ème SEF mais avec le sourire, quelques belles courbatures (qui vont me faire réviser mon anatomie), et surtout une énorme envie de continuer le (ultra)trail. Des un peu moins costauds en terme de dénivelé, parce qu'il va falloir que j'adapte mon terrain d'entrainement de plaine à des courses de montagne (La Tour Eiffel est ouverte jusqu'à quelle heure??? )
Gapen cîmes, un trail qui mérite d'avoir son nom auprès des plus beaux trails de France. A faire et à refaire.
D'ailleurs si un 100km ne vient pas jouer les trouble-fête, je compte refaire Gapen cîmes en 2011 avec cette fois-ci l’objectif principal d’être entre 8h et 9h haut la main.
6 commentaires
Commentaire de laurent05 posté le 21-10-2010 à 23:15:00
bravo pour ta course et merci pour ton réçit
ça etait un plaisir dans faire une bonne partie avec toi
bisous
Commentaire de Land Kikour posté le 23-10-2010 à 19:14:00
Un bien sympathique récit qui donne franchement envie de revenir. Ce fût un plaisir de t'y accompagner, bravo pour ta pugnacité, je ne me fais pas de soucis pour le petit scarabé :))
Commentaire de CROCS-MAN posté le 23-10-2010 à 22:15:00
BRAVO Delphine, super récit. A Marignane ce sera plus plat LOL.
Merci pour ton récit et à bientôt.
J'ai hate de tous vous accueillir
Commentaire de Astro(phytum) posté le 23-10-2010 à 22:46:00
Super Delphine pour ta course !!! Beau trail apparemment à faire . Bises à la prochaine
Commentaire de jepipote posté le 25-10-2010 à 13:09:00
félicitations pour ce premier pas dans le trail... par contre faudra pas jouer à chaque fois avec les barrières horaire comme ça-))
Commentaire de linda posté le 27-10-2010 à 14:32:00
Hey copine!!
Il parait que le bonheur est dans le pré..toi tu l'savais puisque tu y étais!!
Franchement, encore une épreuve bien gérée quand même!! surtout lorsqu'on s'entraine dans un "plat pays" qui est le tien : Versailles!!
Ce que tu n'expliques pas dans ton récit, c'est que quelque minutes après ton arrivée, tu étais fraîche au point de me tenir la jambe au téléphone pendant des heures..(j'exagère, moi?) tu avais le langage clair, tu t'exprimais normalement....signe de bonne lucidité après une épreuve comme ça, non?
Moi un coup comme ça, je finis par parler en Russe avec un accent japonnais!!!
Bravo ma cop's..je suis encore doublement fière de toi!!!
gros bisous
Linda
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