Récit de la course : La Christolaise - 20 km 2010, par les machine-gônes

L'auteur : les machine-gônes

La course : La Christolaise - 20 km

Date : 1/8/2010

Lieu : St Christophe En Oisans (Isère)

Affichage : 2280 vues

Distance : 20km

Matos : Une gnac énorme !

Objectif : Pas d'objectif

10 commentaires

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La "Christo" trop à l'aise...

 

La Christolaise est une course bien documentée maintenant et on  trouve de nombreux récits précis et circonstanciés de ses différentes éditions. Pourquoi ajouter le notre alors ?

Et bien... pour une petite analyse critique et objective qui permettra à tous performers méga moyens dans notre genre de ne pas finir dans un temps pourrissimissime lorsqu'il fera à son tour son premier parcours de 20 km autour de la Berarde. Cerise sur le pompon : d'après les soi-disant gps, il paraîtrait de surcroît que ça fait, en fait, à peine 17 km 500 pour un d+ d'environ 1000.

Ce qui ajoute à notre stupéfaction : 2h40.... près d'une heure après les premiers champions !!?!

Alors on sait bien : "Le running est un sport qui se joue à 2 contre 120 et à la fin c'est toujours mardouk le bouc, ross l'albotros, fk le goeland ou un autre kikoureur de l'Isère moitié humain, moitié animal qui l'emporte", mais quand même....

On croyait bien avoir mis toutes les chances de notre côté en faisant une bonne nuit de 5 heures avant l'épreuve. Conformément à l'adage montagnard qui dit "quand tu dois partir tout la-haut, assure-toi que tu n'as bien pris que le minimum, rien que le minimum vital, puis enlève tout ce qui est superflu et après seulement jete la moitié de ce qui reste", on avait réalisé une mise en condition sans faille. On avait préparé nos sacs la veille en prenant bien soin de positionner tout ce qui est utile avant la course bien au fond, et ce qui sert après la course par dessus et ainsi de suite...

Ajoutons qu'on était totalement galvanisés par les nombreuses médailles d'athlé de l'équipe de France aux championnat d'Europe de Barcelone. Bref, une déroute inexplicable...

NOM D'UN KIKOUREUR, qu'est qui a bien pu foirer ? Et pourquoi un temps si médiocre ?

Pour essayer de comprendre, on propose un retour en images, avec des clichés (magnifiques et créatifs) non pas piqués, mais juste emprûntés au photographe officiel de la course : Monsieur Marc Pariset (qui les propose sur oisans.com) pour les besoins de la démonstration (Marc, si tu nous lis, merci pour ton infinie compréhension, tu es un prince de l'obturateur).

L'occasion de rendre hommage, en plus des bénévoles, organisateurs et supporters qui méritent mille fois d'être célébrés, aux coureurs anonymes, connus ou moins connus. Car après tout, sans coureurs, pourrait-on vraiment appeler ça une course ?

 

Abrégeons.... Eléments d'explication :

1) Vous appelez ça un terrain pour courir ???

 

 

 

 

 

 

 

C'est vrai quoi, il faut être équilibriste ou quoi ?

Le départ est donné dans le lit d'une rivière (heureusement à sec), mais c'est plein de gros gallets ronds et, à moins d'avoir des chevilles suicidaires, on voit pas trop de raison de forcer le rythme. Après c'est des lacets qui grimpent tellement raides que tout le monde marche. Ensuite, il faut descendre dans des pierriers. Et même, quand on traverse les villages, il ne faut pas raser les maisons à trop vive allure, "parce qu'il y a des tolles qui dépassent et qui risquent de vous décapiter" si on y prend pas garde (dixit l'organisatrice - d'autant plus crédible que son oeil droit est caché par un énôrme pansement - pendant les consignes lancées depuis sa sono de 12 000 mega-watts placée à 5 mètres des 80 concurrents désormais sourds de la christo 2010).

 

 2) Que prennent au juste les concurrents pour réaliser de telles prouesses ?

Sur les 2 clichés qui précèdent, on peut voir le couple qui nous a devancé de 5 minutes : ils portent des "boosters". D'après la fiche technique du produit, qu'on a méticuleusement compulsée, ça correspond au pourcentage d'amélioration des performances. Donc eux, ok, ils sont cleans, l'écart est justifié.... mais regardez plutôt ci-dessous : 

N'est-ce pas cela le fameux"pot belge" tant décrié, qui permet de sauter plus loin, plus vite, plus fort ?

 

Et tous ces gens qui rigolent étrangement au beau milieu d'une descente des plus perilleuses, c'est normal ?

 

 

 3) Où est-ce qu'on peut doubler ?

Certainement pas là, il y a des orties sur le côté....

 

Là, il faudrait passer au dessus, donc avec des ressorts sous les pieds :

 

 

A cet endroit, y en a qu'on essayé, mais ils ne sont plus là pour le raconter...

 

Là, on peut doubler mais à condition de savoir nager très vite et très bien (Dessous c'est le Vénéon, fleuve qui prend sa source en Norvège (d'après ce qu'on nous a dit) et dont on a observé des courants aussi forts que son eau labradorienne est glacée (on a testé et on en a encore des frissons dans les orteils)...

 

Là, on a le droit de doubler, mais seulement si la coureuse accepte de s'écarter d'un petit pas (c'est à dire à condition d'être vétu(e) des traditionnelles couleurs bleu et blanche, en vigueur par ici)

 

 

Si on avait été au courant, le machine-gône aurait au moins pu mettre son tee-shirt Nadal roland garros 2007, vu qu'il a le même à la maison, mais le concurrent ci-dessous n'avait pas daigné passer un ptit coup de fil la veille pour l'avertir. Bonjour l'état d'esprit! 

 

 

Là, enfin, c'est sûr, on peut doubler par la droite, mais seulement si on s'appelle l'albatros...

 

D'accord, le problème du doublage impossible se pose pour tous. Mais reconnaissez qu'il est encore plus aigü quand vous êtes comme nous, dans le dernier quart de la course. Et à l'objection que nous n'avions quasi jamais personne en point de mire, on répond que c'est peut-être aussi justement parce que nous étions découragés d'avance de savoir qu'il n'y aurait sûrement pas la place pour passer.

Au passage, on tient à préciser que la dernière photographie montre une dame qui était derrière nous. Comme beaucoup de personnes portant des prothèses, récemment opérées ou revenant tout juste de blessure, elle n'a rien pu faire contre le train d'enfer mené par les machine-gônes sur les single tracks non caillouteux (environ 3% du parcours donc).

 

4) Comment rester concentrés dans sa course quand le paysage est si prenant ?

 

Et encore, on vous montre pas trop les lacs, cascades, et rivières d'eau turquoise qu'on a longés et tutoyés tout le long du parcours (là, il faut impérativement nous prendre au sérieux, même si c'est difficile, on s'en rend compte, mais c'est vrai !)

Donc, quand c'est comme ça, comment regarder ses pieds et garder le rythme ? On papotte, on lambine, on s'extasie. Sûr, on a trop envie de traîner et d'en profiter. Ben ouai, les machine-gônes sont comme vous et nous, des êtres sensibles que le spectacle de la nature émmerveille. Ben ouai !

 

Bon, ok, pour les irréductibles sceptiques qui font leur moue dubitative dès qu'on leur raconte quelque chose :

 

 

 

 

 

 

 5) Une belle course malgré tout

 

D'abord, parce qu'on a tant aimé la sérénité des montages reflétée dans ce lac presque magique (qui n'était pas qu'un rêve)

 

 

 

 

Et puis, admettons-le : il y a eu des endroits qui ressemblaient un peu moins à la montagne et où c'était + possible d'allonger la foulée...

 

Il y a eu quelques sentiers correctement tracés où le sol ne se dérobait pas sous nos pas

 

 

Il y a même eu quelques bonnes âmes pour nous laisser gagner une ou deux places de temps en temps. (Ceux-ci, par exemple, se sont jetés dans le pierrier en entendant le pas feutré de notre foulée délicate dans leur dos. Hélas, ils finissaient le 12 km et ça n'a donc pas compté en notre faveur).

 

 

 Il y a eu aussi des instants magiques comme le passage du col

 

Et des petits morceaux d'allegresse comme la fin des cailloux qui font "vriller les chevilles", au point de presque parvenir à faire oublier la chute de tous les ongles des pieds.

 

 

Alors nous dans ces moments-là, on écarte les bras, on se prend à rêver, on se prend à y croire. Croire qu'on peut décoller, s'envoller, planer, planer... et qu'un jour, les deux scarabé(e)s du plateau croix-roussien, on sera comme deux grands oiseaux à plumes nous aussi. 

10 commentaires

Commentaire de mic31 posté le 02-08-2010 à 22:42:00

Encore un bon CR rempli d'humour, je vais y prendre goût.
Oubliez le chrono, sur des sentiers aussi techniques il n'y a rien à faire. Si, profiter des superbes paysages.

Commentaire de fk_isere posté le 02-08-2010 à 23:31:00

Ah les lyonnais! Au départ avec Ross l'Albatros, nous étions juste derrière vous. Quand Ross a surnommé l'organisatrice Albator, vous avez souri.
Vu mon tympan gauche sifflotant et les conseils avisés de Mardouk le Bouc, nous nous sommes mis en 2ème ligne au départ. Maintenant vous connaissez le Goéland alias moi, plus que le Lama et vous aurez fait le tour du zoo de l'Isère ^^

Pour votre récit, on prend certes des risques mais tant qu'il n'y a pas de gros bobos ça passe ;)

A bientôt sur une autre course
FrancK

PS : Ross est anti-lyonnais, anti-stéphanois mais par-dessus tout anti-marseillais donc au final il vous aime bien ;)

Commentaire de l ignoble posté le 03-08-2010 à 07:43:00

il faut rétablir juste quelques petits points;

-le bouck n'a a jamais rien gagné de sa vie(si un bob vert du PMU en 1989)

-ton récit est super chouette(merci pour le clin d'oeil)

-le plus beau trail que j'ai fait de my life

-tu aurais du venir nous parler

-je déteste Marseille seulement

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 03-08-2010 à 21:08:00

Les machins-gônes, ou comment se bidonner devant un récit ! G-é-n-i-a-l !


Il faut effectivement rétablir juste quelques petits points;

- j'ignorais que j'étais un champion (même si Ross me le fait souvent remarquer).


- ross déteste tout le monde, je ne le frequente QUE parce que le goeland le frequente

- vivement vos prochains CR !!

Commentaire de CROCS-MAN posté le 04-08-2010 à 13:11:00

MDR, ce qui faut pas faire pour justifier que vous vous êtes vautrés.
Mais heureusement car celà nous vaut un excellent récit, MERCI.
Et puis le ROSS y comprend rien au foot, la preuve il supporte Granoble LOL .
Allez l'OM

Commentaire de les machine-gônes posté le 04-08-2010 à 15:07:00

Bon, alors on est certes très contents que nos déboires vous amusent, et on ne prend pas du tout mal vos petites taquineries. Ceci dit, on rira plus quand ça vous arrivera. Par ailleurs, on ne voudrait pas que nos péripéties deviennent l'occasion de petites mesquineries entre holligans désoeuvrés... Pourquoi vous ne prendriez pas le départ du prochain trail avec vos chaussures à crampons, si vous aimez tant le foot ? Là, on vous dirait "respect".
Amicalement, les machine-gônes

Commentaire de raspoutine 05 posté le 05-08-2010 à 00:15:00

Sympa le trombinoscope ! Alors c'est à vous qu'il faut s'adresser pour les photos pas chères ? Bien joué !
Remarque, tout le monde avait l'air très heureux de souffrir sur ce parcours exigeant; ça fait cet effet la Christolaise, d'ailleurs...
On reconnait des vétérans +++ , nos aînés nous montrent le chemin.
Alors bravo a tous et merci pour ce moment de bonne humeur. (c'est quoi ce "fout" ?)

Commentaire de le_kéké posté le 05-08-2010 à 20:30:00

Excellent ce récit une bonne rigolade. Cette course à l'air vraiment sympa ça donne envie tout ça !!!

Commentaire de nico2938 posté le 08-08-2010 à 14:08:00

Excellent! Je regrette de ne pas avoir défendu mon titre! L'ambiance avait l'air énorme!

Ces Lyonnais alors! On peut courir sur ce parcours! Il faut avoir un peu le pied montagnard, je le concède! Je me suis senti visé par "un autre kikoureur de l'Isère mi homme, mi animal"
Ce n'est pas notre faute si on a grandi au milieu des cailloux et des racines! LOL!

Sportivement

Nicolas

Commentaire de the dude posté le 09-08-2010 à 16:07:00

On s'en doutait déja un peu en entendant les déclarations surréalistes de JM Aulas et les discours hilarants du sémillant Raymond Barre; mais c'est vrai qu'ils sont rigolos nos voisins lyonnais!!!
Super récit, le kéké a de la concurrence.

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