Dépression, le REMEDE : LA COURSE A PIEDS ?

Discussions sur des sujets moins sérieux en rapport avec les sports d'endurance.
Le hors-sujet y est toléré, mais dans une certaine limite : le sujet doit commencer par [HS], le HS doit rester minoritaire, et les sujets polémiques, agressifs ou contenant des attaques nominatives, ne sont pas tolérés (et seront supprimés par les modérateurs).

Messagepar patfinisher » sa fiche K
» 31 Mars 2010, 12:21

Image
Selon l’office fédéral de la santé publique, 43% des dépressions pourraient être évitées en pratiquant une activité physique comme la course à pied. Les Allemands, les Autrichiens et les Américains utilisent déjà ce sport comme thérapie.
Les psychiatres redécouvrent les vertus anti-dépressives de la course à pied.

Pour soigner une dépression, inutile de courir les médecins : il suffit de courir, tout simplement. D’ailleurs, certains psychiatres utilisent la course à pied pour soigner les patients dépressifs. Cette forme de psychothérapie est reconnue en Allemagne depuis 1988. Il s’agit là-bas d’une formation qualifiante. A ce jour, plusieurs centaines de praticiens ont obtenu le diplôme de Lauftherapeut décerné par l’Institut allemand de thérapie par la course à pied, à Bad Lippringe, en Rhénanie du Nord-Westphalie.

Les consultations se déroulent en plein air, par exemple dans un parc. Le but n’est pas de transformer les patients en athlètes accomplis : n’oublions pas qu’il s’agit d’une psychothérapie. Le rythme des foulées doit leur permettre de tenir une conversation. Autant dire que beaucoup préfèrent marcher. Certains thérapeutes rapportent même avoir traité des patients dépressifs qui s’arrêtaient pour pouvoir pleurer à leur aise.

Dès les début des années 80, les Autrichiens ont copié l’exemple allemand. On pourrait donc penser qu’il s’agit d’une spécialité germanophone, si les Américains n’avaient pas également exploité la course à pied, à partir de 1974 déjà, pour soigner les dépressifs et les alcooliques, notamment. Ils ont même créé une association professionnelle, baptisée American medial joggers. Aux Etats-Unis, des milliers de personnes sont actuellement traitées par un walking therapist ou un running therapist. Les « consultations assises » sont facturées plus chères, pour inciter les patients à choisir la formule active.

La méthode a obtenu le soutien de certaines personnalités comme Joschka Fischer, ministre allemand des affaires étrangères, marathonien à ses heures, ou Ray Fowler, ancien président de l’Association des psychologues américains. Il existe pourtant quelques contre-indications. Chez les sujets anorexiques et, plus généralement, les patients manifestant un comportement auto-agressif, il existe un risque de développer une dépendance à l’entraînement.

En Suisse, la course à pied thérapeutique est pratiquement inconnue. Certes, les jeux de ballon et les promenades sont couramment intégrés dans les activités proposées aux patients psychiatriques. Mais il s’agit davantage d’occuper les pensionnaires que de les soigner. D’autre part, la randonnée est utilisée pour la rééducation des malades cardiaques : « L’influence de l’activité physique sur la dépression est reconnue par les cardiologues », souligne Cédric Vuille, médecin chef au centre de réadaptation cardiovasculaire de Genolier (GE). C’est à peu près tout.

« A mon avis, c’est un truisme que de dire que la course à pied fait du bien. Il n’y pas besoin de faire des études et d’avoir un diplôme pour le savoir », estime Alexis Berger, responsable de la Société suisse romande de gestalt-thérapie. « Avec ce genre d’approche, ajoute-t-il, il y a un risque de parcellisation de l’individu. On connaît déjà la thérapie par le rire, par les animaux, etc. Elles sont très bonnes en soi, mais ne tiennent pas compte de la personne dans sa globalité. » Alexis Berger reconnaît toutefois que le développement de ces méthodes plus ou moins reconnues trahit peut-être un besoin mal couvert par la psychiatrie traditionnelle. « L’idée que l’activité physique fait du bien est décrite dans les manuels de médecine, mais elle n’est pas assez présente dans les cabinets », regrette-t-il. Les deux mamelles de la psychiatrie restent la médication et la psychothérapie.

Or, des études ont montré que la course à pied pouvait remplacer une médication légère en cas de dépression. Dans une prise de position scientifique publiée en 1999, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) affirme que 43% des dépressions pourraient être évitées grâce à la pratique d’une activité physique, d’où une économie potentielle de 531 millions de francs par an au niveau national. Le risque d’apparition de la maladie serait trois fois plus élevé chez les personnes inactives. Une quantité d’études ont confirmé les bienfaits de l’exercice physique, notamment sur les fonctions cognitives.


En fait, depuis quelques années, la course à pied est tout simplement en voie de réhabilitation scientifique, après avoir été accusée par la presse tout public de constituer une forme de drogue pour ses adeptes. Tout le monde se souvient d’avoir lu ou entendu que la course à pied rendait accro aux endomorphines sécrétées pendant l’effort. On est bien loin de ces accusations à présent. Mais les Allemands, non sans humour, utilisent exprès l’abréviation LSD (long slow distance) pour désigner les longues sorties en endurance…

Ecrit par Francesca Sacco
Dernière édition par patfinisher le 31 Mars 2010, 13:52, édité 1 fois au total.

Messagepar Jean-Phi » sa fiche K
» 31 Mars 2010, 13:09

Sans prétentions scientifiques et juste le cas vécu : J'ai fait un gros coup de blues l'an dernier (burn out). La course m'a permis de gérer ce gros passage à vide. Encore aujourd'hui ou le moral n'est pas toujours présent, le simple fait d'aller courir, surtout en groupe, me permet d'oublier et d'aller mieux. Vive les endorphines !
Donc, je peux dire que, oui, la course est un remède au mal être. Mais elle ne soigne cerntainement pas tous les maux. Il convient aussi d'être suivi je pense ;)

Messagepar DidierC » sa fiche K
» 31 Mars 2010, 13:16

Le problème, c'est que quand on est déprimé et a fortiori dépressif, c'es très dur de se motiver pour aller courir: on a plutôt envie de ne rien faire... :?

Messagepar Jean-Phi » sa fiche K
» 31 Mars 2010, 13:58

C'est un fait, tu as raison. Après, je sais que j'ai toujours essayé de maintenir au moins la course bien que je n'avais pas ou peu d'envie. C'est vrai que je ne faisais pas de séances "dures", que j'ai privilégié les footings cool en nature. Après, je n'avais vraiment plus de jus pour le reste. Mais c'est une vraie béquille et une soupape formidable lorsque l'on ne sohaite pas se médiquer particulièrement et que l'on veut réagir. Enfin, cela est valable pour moi, ce que j'ai vécu. Je ne peux parler pour tout le monde bien sûr ! ;)

Messagepar blr5644 » sa fiche K
» 31 Mars 2010, 15:46

Excellent cet article ; et bien documenté.

C'est vrai que la course aide à surmonter les coups de blues. Mais les coups de blues n'aident pas forcément (du tout même) les performances.
Je me "bloque" souvent par des pensées négatives liées à telle ou telle situation quand j'arrive dans le rouge à l'entrainement ou sur une course...

Messagepar zorey974 » sa fiche K
» 31 Mars 2010, 17:08

jeanphi69 a écrit:J'ai fait un gros coup de blues l'an dernier (burnes out);)


J'ai juste corrigé la fôte d'orthografe.
Je suis déjà dehors :arrow:

Messagepar NICO73 » sa fiche K
» 31 Mars 2010, 17:10

L'inverse peut être vrai également car dans mon entourage de sportif, le manque de course à pied peut mettre le moral à zéro.

Messagepar the dude » sa fiche K
» 31 Mars 2010, 18:22

NICO73 a écrit:L'inverse peut être vrai également car dans mon entourage de sportif, le manque de course à pied peut mettre le moral à zéro.


+1.

Entre les blessures qui n'en finissent pas et la difficulté à retrouver un niveau correct qui s'ensuit, le moral est parfois dans les chaussettes, même si ça ne va pas jusqu'çà une "vraie" dépression.

Messagepar Free Wheelin' Nat » sa fiche K
» 31 Mars 2010, 20:18

C'est sûrement un bon complément, mais n'essayez pas de faire courir un dépressif avant tout traitement.
Ca ne fonctionnera pas...
Mais effectivement, mon homme et moi avons passé une sale période l'hiver dernier et la course à pied nous a permis de garder la tête hors de l'eau: nous avions l'entraînement à honorer, des objectifs...
C'était le seul moyen de se projeter dans l'avenir, autrement , ce n'était pas possible.
Ca nous a franchement aidé à passer le cap.

Pour le sevrage, je commence à ne pas être bien au delà d'une semaine sans courir :lol:

Messagepar Galaté57 » sa fiche K
» 01 Avr 2010, 07:17

Free Wheelin' Nat a écrit:C'est sûrement un bon complément, mais n'essayez pas de faire courir un dépressif avant tout traitement.
Ca ne fonctionnera pas...
Mais effectivement, mon homme et moi avons passé une sale période l'hiver dernier et la course à pied nous a permis de garder la tête hors de l'eau: nous avions l'entraînement à honorer, des objectifs...
C'était le seul moyen de se projeter dans l'avenir, autrement , ce n'était pas possible.
Ca nous a franchement aidé à passer le cap.

Pour le sevrage, je commence à ne pas être bien au delà d'une semaine sans courir :lol:


Je plussois

Le sport n'est pas la solution, mais une aide.

Messagepar le yannou » sa fiche K
» 01 Avr 2010, 08:34

blr5644 a écrit:Excellent cet article ; et bien documenté.

C'est vrai que la course aide à surmonter les coups de blues. Mais les coups de blues n'aident pas forcément (du tout même) les performances.
Je me "bloque" souvent par des pensées négatives liées à telle ou telle situation quand j'arrive dans le rouge à l'entrainement ou sur une course...


La dépression est une maladie sérieuse (ma femme en est morte) et c'est différent des coups de blues...!
pas d'amalgame simpliste !
La CAP, un remède aux coups de blues, oui peut-être mais la dépression ...vaut mieux envisager d'autres pistes avant celle là...un suivi médical et médicamenteux me paraissent plus adapté...ok je :arrow:

Messagepar Supermassive » sa fiche K
» 01 Avr 2010, 08:58

Effectivement, la depression est une maladie grave, dautant qu'invisible si je puis dire.
Mais quand je vois le nombre d'anxiolytiques, hypnotiques et autres antihypertenseurs dispensés à tout va dans mon officine, je me dis souvent qu'un petit tour de footing pourrait arranger pas mal de choses, sans faire disparaitre la pathologie, mais au moins, contribuer à un mieux être qui permettrait de diminuer les doses de drogues (car les médocs sont des drogues sous contrôle n'est-ce pas?).

Messagepar Supermassive » sa fiche K
» 01 Avr 2010, 08:59

"antidépresseurs" bien sure!!!

Messagepar germaine » sa fiche K
» 01 Avr 2010, 09:43

Effectivement il faut définir avant tout "la dépression" ....avant d'avoir été victime d'une dépression qualifiée par le psy de "réactionnelle",
j'étais persuadée que les dépressifs avaient juste besoin d'un coup de pied au c... pour se bouger.
Lorsque j'ai touché le fond, que j'assistais sans pouvoir réagir à la perte de moi même, j'ai changé d'avis et maintenant je comprends.
Je ne me trainais pas de grosses casseroles depuis mon enfance, aussi il m'a suffit de deux séances chez le psy et de 4 mois d'anti-dépresseurs pour pouvoir reprendre petit à petit le contrôle de moi-même.
Je n'ai jamais arrêté les entrainements au club, même au plus profond de la crise, je n'avais absolument aucune envie d'y aller, mais je me forçais, de savoir que les copines m'attendaient y était certainement pour qqc aussi. Je suis persuadée que si je me suis sortie aussi vite de la période de crise profonde (car il m'a fallut un an pour redevenir moi même ) c'est grace à la course à pied...aujourd'hui encore elle m'aide à gérer les contrariétés de la vie quotidienne et pro, elle m'aide à voir les prolbèmes sous un angle plus serein et du coup à trouver la bonne solution

Messagepar Free Wheelin' Nat » sa fiche K
» 01 Avr 2010, 10:56

Désolée Yannou :(

Oui, la dépression est une maladie et pas un coup de blues ou une simple déprime.
La notion de plaisir disparait totalement, et la personne n'est juste qu'une coquille vide qui survit.
Et tout est effort quasi insurmontable... se lever le matin, manger, parler .
Une fois que les médocs (justement prescrits par un psyCHIATRE) commencent à agir, on peut retrouver un peu d'envie et d'endorphines , juste ce qu'il faut pour redémarrer...
Et là je comprends que la cap puisse participer à la guérison :wink:

Pour finit, oui, malheureusement supermassive, on est dans la consommation de masse jusqu'aux pilules du bonheur... :evil: :evil: :evil:
Et les toubibs cautionnent, et j'ai du mal à comprendre :(

Retour vers [Bistro] Le bistro de Kikouroù

Accueil - Haut de page - Version grand écran