par germaine » sa fiche K
» 29 Mars 2009, 18:24
J'ai retrouvé mon récit fait sur un autre forum,
c'était donc l'édition 2008 :
Nous étions un groupe de 4 coureurs, pour l'un d'eux c'était le " marathon- réconciliation" après un marathon qui s'était plutôt mal passé .... celui-ci avait promis d'être sage et de rester avec moi, je lui avais promis qu'on pouvait arriver en bon état à la fin d'un marathon à condition de ne pas s'intéresser au chrono.
La logistique là-bas est complexe avec le retrait des dossards à St MALO, le départ à Cancale et l'arrivé au Mont ..... faut le prévoir en temps, et en organisation, et côté gestion du stress .....
La pluie fait son apparition sur le trajet aller déjà, bien avant st Malo ........
et elle ne nous quittera pratiquement jamais
Nous avions prévu de pique-niquer le midi, mais il pleuvait tellement que nous avons fini au resto déjà frigorifiés .......
A Cancale rien n'était prévu pour se mettre à l'abri de la pluie, le gymnase était occupé par un match, et le vestiaire était ridiculement petit pour 4000 coureurs ........j'ai réussi me trouver une petite place, et j'ai pu me changer au sec, heureusement j'avais prévu un kway et un poncho, malgré cela, dehors, j'ai été vite trempée jusqu'à l'os …….. et encore une fois rien
pour se mettre à l’abri, ou si peu pour tellement de coureurs …..nous retournons à la voiture
car nous sommes frigorifiés et n’en sortons que30 mn avant de départ, sous une pluie battante, glacée et des bourrasque de vent …. et là on se dit, on y va tout de même ? ….. ben oui, on y va tout de même …. et on n’est pas les seuls cingés, le peloton de départ est déjà bien dense et là serrés les uns contres les autres on a moins froid …
Le départ est donné, nous mettons 3 mn à atteindre l’arche et je déclanche mon chrono,
et tout à coup, je réalise que les meneurs d’allure des 4 h (juste devant nous avant le départ) ont accéléré pour faire en sorte de récupérer immédiatement les 3 mn de décallage pour se caller sur le temps officiel …….. DU GRAND N’IMPORTE QUOI !!!!!!!!!
Nous prenons notre allure de croisière soit 5mn30 au km, la pluie continue à tomber, dure,
heureusement que j’ai mon kway, je regrette de n’avoir pas un maillot à manches longues,
j’ai froid … au premier ravaitaillement nous marchons en buvant nos 5 gorgées d’eau,
nous avons prévu de marcher à tous les ravitaillements, il parait que c’est bénéfique, c’est un test … nous repartons, et j’ai déjà envie de faire pipi ( c’est la première fois que cela
m’arrive sur un marathon) mon copain me dit que c’est la pluie la coupable ….. nous nous arrêtons d’un commun accord et pour la même raison donc, vers le 7 è ……. nous repartons, toujours la pluie, le vent ……. j’ai moins froid, c’est déjà ça ….. au 10 è kms, ravitaillement
solide et là on prend vraiment notre temps, 3 mns d’arrêt, je trouve que ça fait beaucoup,
on repart sur notre allure de 5mn 30 et petit à petit je sens des contractures un peu partout
dans les jambes, et cette allure commence à demander un effort que j’estime trop important
et trop prématuré au 17 è kms. Encore une fois, d’un commun accord, vu que l’objectif du
jour est avant tout d’arriver frais et joyeux, nous réduisons l’allure pour nous sentir à l’aise,
et nous arrêtons aussi souvent que nous en avons besoin, tantôt l’un, tantôt l’autre, nous
nous attendons et nous soutenons mutuellement afin de ne nous mettre jamais dans le rouge.
Notre marathon s’est finalement transformé en une longue série de fractionnés de 5 kms
avec de 1 à 3 mn de récup, la pluie abondante à raison de mon accéléromètre, la pile est pourtant neuve, mais je n’ai jamais changé le joint d’étanchéité, et il n’a pas du aimer
tout ce temps sous cette pluie battante …….Comme nous étions frais et joyeux nous avons bavardé et rigolé tout le long du parcours, agaçant certains qui nous ont fait la remarque que si
on pouvait se comporter de la sorte c’est qu’on pouvait aller plus vite, oui mais voilà,
nous n’avions pas envie de nous faire mal, les mauvaises sensations au 17 è présageaient
de terribles souffrances si on gardait un minimun d’orgueil concernant le chrono, or nous
avions décidé que ce serait un marathon plaisir ……… nous passons le semi en 2h08,
je dis en rigolant que nous allons le faire en négative split ….mais même pas …..un passage
de 2-3 kms dans un chemin de terre se tourne en vrai cross d’hiver, glissant à souhait grâce
toute la pluie tombée et les quelques 2000 participants passés avant nous ….
Vers la fin du parcours la pluie s’arrête enfin et on voit même un petit rayon de soleil, mais trop tard, le mal est fait, le froid du début est sans doute la cause des contractures que nous
avons tous les deux aux jambes …. et forcer pourrait causer la claquage, alors on continue,
et finissons toujours sur notre allure fractionné 5 kms – 3 mn de repos lorsque les ballons
de 4h30 nous doublent ……. on n’avait pas réalisé du tout dans quel créneau de chrono on
se trouvait, 4h30 ! faut pas exagérer tout de même !!!! mais les jambes sont lourdes, je me
doute qu’on doit avoir 3 mn de moins si ceux-ci ont adopté le départ réel comme les ballons des 4 h ( et je ne me suis pas trompée, c’est du n’importe quoi je le répète ) et nous n’essayons
pas de les accrocher d’autant plus que les voyant à distance on constate qu’ils n’ont pas une
allure régulière …..Bref, nous continuons avec notre allure et finissons au sprint, en 4h27,
un chrono qu’on va s’empresser d’oublier, mais même si ce n’était pas l’objectif du jour qui lui a été atteint (je n’ai quasiment pas de courbatures aujourd’hui’)
Après avoir relevé les infos de mon polar, d’après le cardio, je constante qu’on a perdu
entre 20 et 30 mn dans les ravitaillements et pauses pipi ( 4 au total !!!!! )
Après avoir eu le sentiment d’avoir passé un super moment à rigoler pendant tout le marathon
je ressens aujourd’hui une certaine forme de frustration ….on est compétiteur dans l’âme ou
pas, et je crois que je le suis réellement, et ce genre de course balade ne me satisfait pas
pleinement ……. quand on dit que le marathon nous fait nous connaître mieux c’est bien
vrai … je sais maintenant que c’est une version du marathon que je ne recommencerai pas,
je dois aller au bout de moi-même, toucher mes limites, et là je ne l’ai pas fait et je le regrette.