Je suis venu à Lestelle-Bétharram en préparation des Templiers mais aussi pour découvrir, hé oui découvrir...c'est pourtant à côté !, ce trail réputé raide et difficile...26km pour 1700m+. Cette année, on le prend en sens inverse du tracé « historique ».  Vu les temps réalisés, c'est sûrement un peu plus facile...façon de parler !

Je repère avant le départ quelques coureurs qui devraient faire la course en tête. Avec Eric et Benoît (Ben64) avec qui je suis venu, on s'échauffe doucement en s'arrêtant souvent pour discuter. Quand le départ est donné, il fait déjà relativement chaud mais cela ne sera gênant que sur la fin. Une fois le vrai départ donné, cela part vite sur une  petite route et des prés. Puis aux abord de l'entrée des Grottes de Bétharram, c'est un sentier en sous-bois montant en lacets que nous empruntons. Rapidement, je sens que je suis parti en sur-régime sur le plat et je me retrouve asphyxié. J'essaie de retrouver une allure qui me convient mieux mais sur ce sentier raide, ce n'est pas facile et plusieurs coureurs me doublent. Je ne reverrai un certain nombre qu'à l'arrivée. Après un dénivelé positif de 400m pour arriver au sommet boisé du Bénac, on redescend rapidement sur un bon sentier pour rejoindre une petite route nous amenant au monastère Peyras. Je ne perds pas de place mais je n'en gagne pas non plus. On attaque le gros morceau de ce trail, c'est-à-dire une montée d'un seul jet de 1100m+ . Je dois dire que je n'ai pas aimé. Sans vraiment de rythme, j'alterne beaucoup de marche avec peu de course. Je me fais lâcher doucement mais sûrement et des coureurs derrière reviennent peu à peu dont un qui marche très vite. On est sous les buis et les hêtres, sans vue lointaine, le nez sur les genoux pendant un temps qui me paraît très long. Ce n'est pas ce que je préfère dans le trail et comme je ne me sens pas très performant, cela ne fait qu'augmenter ma « grogne ». Je me retourne et j'aperçois Ben64 un peu plus bas mais pas très loin. Il revient doucement sur moi. Enfin, la forêt s'éclaircit peu à peu et débouche sur les estives. J'espère pouvoir me refaire un peu et regagner des places. Il y a plusieurs coureurs devant moi mais pas très loin. Je remplis mon bidon à la cabane de l'Aoulhet où nous attend un groupe de bénévoles sympathiques. Cela monte toujours dans les estives pour rejoindre un col.

 

Je ne perds plus de terrain et j'arrive à en reprendre aux gars devant. On va de petit sommet en petit sommet par des sentes ou hors sentier. On passe au  point culminant de ce trail, le soum de la Génie Braque (1528m). Le paysage est vraiment magnifique mais il faut toujours bien regarder où on met les pieds car il y a des affleurements calcaires partout entre les génévriers . Les groupes de randonneurs que l'on dépasse nous encouragent, c'est bien agréable. On quitte les crêtes pour descendre vers la cabane de l'Isarce. Je m'y arrête pour manger quelques morceaux de bananes, boire un peu de coca et je repars. J'espère pouvoir rattraper le coureur que j'aperçois devant. La suite de la descente dans la forêt est très technique entre pierres , rochers glissants, trous de sabots de vaches, passage boueux et réclame une attention de tous les instants.

Je suis le  coureur que j'ai rattrapé quand des crampes aux adducteurs dignes de celles que j'ai eu au Trail des Templiers m'obligent à m'arrêter. J'ai très peu bu finalement et vu le terrain, les muscles sont bien fatigués...Ces crampes m'inquiètent quand même car cette course ne fait que 26km.

On arrive finalement sur une petite route sous le soleil et après une dernière descente en sous-bois (nouvelle crampe), on rejoint les dernières longues lignes droites menant à l'arrivée.

On discute entre coureurs après l'arrivée. Tout le monde a trouvé dur et beaucoup ont eu des crampes, même certains bien mieux placés que moi.

C'est Maxime Cazajous qui a gagné. Cette année, il a eu beaucoup de mal à battre Christophe Bassons, le lâchant seulement dans la descente. Finalement, je finis 14ème en 3h21 sur 156 partants.

J'ai moyennement aimé ce trail, trop raide et trop technique à mon goût mais qui a sûrement ravi les spécialistes. Heureusement, les paysages en altitude étaient superbes, le balisage excellent, l'accueil et les bénévoles très sympathiques.

On n'est pas resté à la remise un peu tardive (17h), nos familles nous attendaient !

 Bientôt des photos depuis le site www.lacorruda.fr