L'auteur : le10craie
La course : 100 km de Millau
Date : 26/9/2009
Lieu : Millau (Aveyron)
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Distance : 100km
Objectif : Pas d'objectif
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Bonjour à tous, cela fait longtemps que je ne me suis pas livré à un compte-rendu, mais là, pour un 100 bornes à Millau, c’est incontournable.
Bien sur l’aventure commence bien en amont, au lendemain du marathon de Paris ou l’objectif de doubler avec le marathon de Lyon trois semaines plus tard me tente. Or, Lyon étant annulé, il faut revoir ces objectifs. Plus que les objectifs, c’est la façon de courir qu’il faut revoir. En effet, pour Paris, j’ai allégé ma préparation, moins astreignante, du coup, le résultat est moins bon mais le plaisir en est décuplé. Le timing horaire est également de plus en plus serré et la course à pied devient une bouée à laquelle on s’accroche. Du coup, le long, le lent voir le très long m’attire de plus en plus, peut-être plus de temps passé à courir mais moins de fatigue.
L’objectif est donc Millau avec comme étape intermédiaire le LUT ( Lyon Urban Trail) qui clôturera un bloc de renforcement musculaire. Ensuite, une augmentation progressive du kilométrage progressive pour arriver à 450 km en août. Avec cela et pour la première fois, je rajoute des séances de gainage et d’étirements 2 à 3 fois par semaine.
Camping réservé et on arrive très vite au 25 septembre. L’après-midi travaillée, malgré le stress et l’excitation paraît très longue. Vite, 16h30 on récupère le grand au collège, le dernier chez la nounou et le reste de la famille à l’école. Les vélos, les bagages dans le coffre de toit et à 17h30, on décolle direction Millau.
Arrivé à 21h30 au camping « rempli de coureurs », on décharge vite et direction le site pour récupérer les dossards.
Pour suiveur, mon fils de 10ans, il m’a suivi presque toutes les séances longues, des moments simples de partage. Il part pour m’accompagner la première boucle jusqu’au viaduc, puis avec son frère il fera les 10 derniers kilomètres. Le seul soucis reste de trouver quelqu’un pour l’amener jusqu’au sas des jonctions avec les vélos, un cousin suiveur également prend donc le relais et lui glisse quelques conseils pour gérer l’effort.
10h, c’est parti, 2 imodiums pour la journée, 8 gels énergie et 2 coups de fouet ainsi que quelques barres de céréales, 2 gourdes le tout sur le vélo.Je cours avec un fuseau court et un marcel, une casquette, les boosters, des brooks glycérin et mon keymaze 700 afin d’avoir une idée précise des vitesses et temps de passage.
La jonction avec les vélos se fait rapidement et commence la course commence, la complicité entre mon fils et moi se fait naturellement et déjà il commence à me rabacher : « tu sais papa, je suis sur que je peux tenir plus de 50 kilomètres. Tout le long du parcours, il me vole la vedette, on le félicite, il est heureux comme un roi, moi je m’imagine dans 10 ans sur le vélo et lui à pied.
La première boucle est une formalité, l’objectif étant encore à ce moment de passer sous les 10 heures, j’ai quelques minutes d’avance sur le temps de passage prévus par les meneurs d’allure qui ne m’ont pas l’air d’être réguliers. Ma femme et mes 3 garçons nous encouragent au passage devant le camping et s’empressent de rejoindre le parking de l’intermaché avant la montée du viaduc.
Lors de mon premier Millau, j’avais craqué justement dans cette montée du Viaduc, ce viaduc que l’on croit si proche et que l’on atteint jamais. Alors cette fois, prudence, mon fils qui bien sur a fini par me persuader de continuer a un peu du mal à monter mais on s’entend pour se rejoindre dans la descente. La montée se passe très bien et déjà je bascule, il me rejoint dans la descente puis prend un peu d’avance pour aller recharger les gourdes au ravito que je sais à l’écart du parcours, on est à la mi-course et le rythme est encore excellent, les jambes vont bien… Cette fois c’est le faux plat qui m’est fatal, voulant garder le rythme, j’y laisse trop d’énergie, peut-être également une mauvaise alimentation, j’arrive entamé en bas de la côte de St Rome. J’arrive à décider mon fils de m’attendre au ravito, le temps d’aller à St Afrique et de revenir, je récupère la ceinture et attaque la montée. Dés le premier kilomètre, je marche, terrible défaillance et coup au moral, serrer les dents, laisser passer le temps, avancer, avancer…
La bascule arrive enfin et je descend finalement à bonne allure sur St-Afrique, la remontée du coup je la fait en alternent course-marche minute par minute dés l’entame. Mon fils m’appelle pour me dire qu’il m’attend en haut de la côte ( qu’est-ce que je suis heureux de le retrouver si tôt ) sans cela je crois que la fin aurait été bien plus difficile. On retrouve donc notre rythme, notre complicité dans l’effort, simple, innée, en « osmose », on réalise tous les deux notre 100 km, il est porté par les nombreux encouragements « allez petits, bravo le suiveur, allez l’ol(il a le maillot fluo de l’ol sur le dos)… ».
Dernière montée vers le viaduc, encore une fois, on croit être à 500m du viaduc, on en est en fait à 2km, je cours un peu plus mais marche encore de temps en temps. Nouveau passage devant l’intermarché, je récupère mon second fiston pour les derniers kilomères, le soir commence à tomber, on a mal aux jambes mais on avance, les 10h ne sont plus d’actualité mais les 10h15 sont accessibles, ce qui fait toujours 20’ de moins qu’en 2005. Quelques centaines de mètres difficiles dans les rues de Millau à gérer les deux fistons et voilà le 99ème, on l’avait vu marqué sur le sol la veille, le matin même et au 40ème. On décide alors de franchir la ligne en courant ensemble, à l’entrée du parc ils prennent de l’avance, posent les vélos et on finit ensemble les 100 derniers mètres. Ces images me semblent en général un peu « cliché », mais là j’en ressens le besoin pour eux, pour moi, pour que ce jour, il s’en souvienne dans 10, 20,50 ans.
Voilà mon deuxième Millau s’achève et on parle déjà du suivant le 40ème en 2011, Les mercis à mon épouse qui a patienté 6h sur le parking d’inter dans un zafira avec 3 garçons de 3,6 et 8ans, à mon grand fiston pour sa prouesse, le second pour l’accompagnement de fin. Merci à hémérodrome, qui sans le savoir et par l’intermédiaire de son blog, m’a bcp aidé, merci à toute l’organisation de continuer à nous offrir une course si belle, si simple, bien plus nature que certains trails, et merci à tous de faire vivre kikourou….
8 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 29-09-2009 à 14:25:00
C'est GEANT de partager notre passion avec nos enfants, j'en sais quelque chose.
UN GRAND BRAVO à ton fils et toi bien sur.
Merci pour ton récit.
Commentaire de chanthy posté le 29-09-2009 à 16:09:00
super récit et quelle belle course!!
j'aimerai partager ces émotions avec ma famille et ma petite fille plus tard.
encore bravoooo!!!
Commentaire de Métrolo posté le 29-09-2009 à 17:44:00
On voit bien que ton Millau, tu l'as fait avec un plaisir immense, celui de le partager en famille.
Bravo à toute la famille et bravo pour ta belle performance.
Commentaire de Marlène/Mô posté le 29-09-2009 à 22:43:00
Que d'émotions ! Quel rêve. Ta famille est extra, tu peux être fier. Que de souvenirs sont créés. Vous ne vous lasserez pas de vous les raconter.
Bravo à vous 8
Mô
Commentaire de Marlène/Mô posté le 29-09-2009 à 22:44:00
7 pardon ;) à moins que...
Commentaire de hellaumax posté le 30-09-2009 à 10:46:00
Très joli récit, plein d'émotions. Papa moi-même de 2 gars dont l'un de 10 ans, je peux t'assurer que je suis très sensible à la fin de ton récit, et tant pis si c'est cliché.
Félicitations à tous!
Commentaire de momoVH3 posté le 30-09-2009 à 22:55:00
BRAVO, beau CR. Quelle chance tu as d'avoir pu partager ces moments ave tes fils. Ca vaut toutes les premières places.
Commentaire de hemerodrome posté le 02-10-2009 à 16:24:00
Bravo à toi pour ce 100kms les 10h tu les feras, et si en plus j'ai pu t'aider tant mieux.
Pas de cliché juste du partage avec ton fils, j'aime beaucoup. Merci de nous faire partager ca.
Bertrand
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