Une année de passée, et cette année les épreuves ont lieux à Nice.

Le choix

L’année dernière Dijon avait été une super expérience. Cette année la FFSU a choisi Nice pour organiser l’épreuve, programme très alléchant sport see and sun (pour le reste c’était pas au programme ).
Bref j’avais une furieuse envie d’aller courir près de mon grand père en plus dans une ambiance jeune.
Demande de qualif effectuée et acceptée, c’est bon j’ai mon billet pour Nice.

La prépa

20 avril 2009 concours administratif. 2004 j’accompagne mon meilleur ami qui le préparait, 2005 je reprends de façon sérieuse la course à pied pour passer les épreuves en 2006 mais je n’irais pas jusque là. Depuis vous avez puis suivre par mes différents CR. Une tranche de vie s’est écoulée depuis ce premier marathon et ce 20 avril 6 ans de vie universitaire 4 ans de course à pied arrive à aboutissement. La consécration de quelques années d’entrainement, d’efforts de joies, peines et blessures pour arriver à passer les épreuves sportives du concours.  La semaine qui suit gros break mental et physique, mon activité se limite à aller de mon lit au frigo en végétant sous la couette.

Le WE du 25/26 à la place du 10km de lyon petit off chez Jack26. Une sortie vélo et une bonne petite sortie trail. Très bonnes sensations en descente et ma patte folle semble calmée.

La semaine d’après je fais un peu de vélo pour mes déplacements mais je cours pas.  La semaine du 8 mai je retrottine mais je préfère ne pas déranger mon entraineur car c’est une semaine assez intense pour lui. Mais une fois passé le WE il nous restera 3 semaines pour préparer ça sérieusement.

WE à Crest mon coach me permet de faire de belles sorties. Beaucoup d’émotions en ces lieux . Une boucle se boucle et je me sens revivre. Point négatif je me vraque la cheville mais dans mon malheur j’ai beaucoup de chance l’entorse est minime et dans les 24h je vois le médecin et l’ostéo. Le mercredi remédecin et jeudi kiné.
Hop une semaine de perdue pour la prépa

A S-2 reprise du vélo et quelques belles séances dont une terrible séance de fractionné. Ça pique, j’ai mal mais c’est aussi une bonne expérience. Et je recommence à courir dont une belle séance de footing nocturne qui me laisse de très bonnes sensations et un gros mental.
A S-1 il me reste 2 footing et une séance de fractionné.
Mardi début des partiels et je franchis une étape dans ma reconstruction.
Mercredi séance de frac et ma patte folle se rappelle à bon souvenir .
Vendredi dernier partiel et direction Nice.

L’avant course.

Grâce à mon oral, je descends en voiture alors que mes petits camarades sont dans le bus qui est parti plus tôt. Gros coup de bol nous tombons dans un bouchon . L’autoroute est fermée juste au sud de lyon et nous ferons 2 kilomètres en 2h30. J’aurais pu faire mon footing. Le reste du trajet se passe sans encombre même si c’est un peu long. 19h45 j’arrive enfin à Nice. Encore un saut de puce et à 20h30 je suis enfin à l’hôtel. On mange en vitesse et le footing de la veille saute.
21h briefing de Lyon1 où j’espère croiser mon coéquipier de lyon3 pour enfin trouver ma chambre.
22h au lit
Réveil à 7h première grasse matinée, ça change des nuits d’à peine 5h.

Petit footing de 20’ et 5 lignes droites comme d’hab c’est poussif mais je suis positif. J’ai visualisé la course des dizaines de fois, je suis prêt à me transcender, prêt à aller au delà pour ces derniers france universitaires, je me sens prêt. Physiquement je suis pas au top mais mentalement je suis prêt à faire ma plus belle course.

Matinée glandouille/révision sur le centre. J’avais même prévu de faire la sieste sur place mais la fac a réservé pour qu’on mange en ville. Le CRSU de Nice a fait les choses très bien, un VVF de réservé à l’écart pour être au calme et des navettes toutes les heures et le resto de la cité administrative doit nous servir de cantine.
Du coup je dois quitter mon petit coin de paradis. Premier couac du We pas de navettes (ou plutôt pas de navettes à l’heure). Finalement je retourne à ma chambre faire une sieste pré digestive. Le bus du CRSU de Lyon doit faire un trajet à 14h30. J’aurais juste le temps d’aller au resto qui ferme à 15h.

14h20 pas de bus, 14h 30 ni bus de lyon ni navette. Je reste zen.

14h47 enfin une navette, bon je peux m’asseoir sur mon déjeuner, la salle fermant à 15h.
Finalement j’avalerai un bout de pizza noyé sous une tonne de fromage, pas sur que ça soit le meilleur plan, il me reste un peu plus de 3h pour digérer ça.

Récupération du dossard et j’apprends que cette année le parcours est mesuré officiellement donc nous allons nous retrouver sur les bilans fédéraux. Yes pression.

Visite chez les kinés pour s’occuper de ma patte folle et me strapper la cheville. L’ischio n’est pas au top mais ça devrait le faire suffit juste de pas faire du 3’ au kilo ce qui n’est pas dans mes projets de toute manière.

16h un petit bout de gâteau pour patienter.

18h début de l’échauffement avec mon bidon d’ergysport et repérage du premier et dernier kilo. Bizarrement il ne fait pas trop chaud et un léger courant d’air va mettre du piment à la course.

18h35 direction la chambre d’appel où tous les coureurs se réunissent. Ça fait un petit quelque chose. Puis nous montons sur le stade. Petit picotement dans les escaliers avant de retrouver la lumière.
Nous voilà sur la piste, on trotte un peu. On encourage les miss sur le 3000 puis on nous appelle pour un briefing.

 

Le parcours a changé on ne fait plus 500 sur la piste au départ et 400m pour finir, à la place on fait 900 m dès le départ sur la piste. Donc vas y pour comprendre le marquage au sol des kilomètres ça sabotte un peu mes projets de gestions de course et je suis un poil destabilisé.

Nous voilà tous sur la ligne de départ l’ufr staps de nice prévoit de faire la course avec une joëlette. Très bonne initiative et tout le long du WE nous serons sensibilisé au sport handi .

 

18h54 le départ est donnée avec 10’ de retard (because problème de navettes ce qui a foutu le bordel dans le planning)

La course

Pied derrière la ligne.
Et c’est parti, coup de feu, bien sur ça part façon cross pour prendre la corde.

 

Après 100m je lève le pied en voyant d’un peu trop prêt la nuque de certains.
Premier tour de piste, tout va bien
Deuxième tour je me sens à l’aise dans cette allure, il suffira de la garder.

 

Les organisateurs nous aiguillent vers la sortie du stade. Passage sous les tribunes avant de sortir de l’enceinte, je déconne avec les signaleurs.
Passage du « 1er kilomètre » je me cale avec un mec de l’asptt Nice qui vise 37’ chrono qui me va bien avec ma patte folle et mon entrainement.
Sur la fin de la ligne droite en croise la tête de course et j’encourage les copains de Lyon.
Je suis rejoins par un mec de lyon2 qui vise aussi 37’ bref tout va bien, notre petit groupe de 3 prend les relais, ça sent la bonne course. Petit 180 à la relance chacun gère. Point positif malgré les diadora plutôt instables, la cheville encaisse bien.
Sur le retour j’encourage les copines et la tête de course ? ben oui on reprend la ligne droite.

Petit 180 toujours bien négocié relance. Toujours notre groupe de 3. La révolution commence à se déclancher dans mon ventre mais pour l’instant ce n’est qu’une rumeur lointaine... Je repense aux séances vélos qui faisaient mal, je continue l’effort.
Fin de la ligne droite nous devons faire le tour de terrains de sport, c’est un peu la zone où on court. Entre les chantiers, les casses, les bidons villes et finalement un stade. Après le tour du stade nous passons entre des terrains de sport et on trouve un point d’eau, en saisissant mon verre celui ci explose, je m’asperge le visage et avale une goûte

.
On ressort pour aller longer l’autoroute sur une grande ligne droite bien plate. Toujours dans notre petit groupe j’ai du mal à prendre les relais, il se passe quelque chose de pas normal dans mon ventre.
Fin de la ligne droite, 180 et relance, comme Benoit le coureur de Lyon1 je m’abrite au maximum du soleil en collant le mur. Notre groupe remonte sur Christophe, coureur de l’UFR Staps d’orsay, je le bats à Dijon l’année dernière il me bat sur cross à Clermont et là je reviens sur lui.
La course devient dure on se dirige vers le 6ème ou 7ème kilomètre. Le gars de Nice s’éloigne doucement, et avec mon collègue de Lyon2 nous nous faisons remonter par un groupe. Je relance l’allure pour essayer d’en faire craquer certains, nous voilà dans les jambes de Toph. Je me cache pour mieux le passer plus tard car je sais qu’il pars vite mais à du mal à tenir.

Dans mon ventre c’est plus la révolution mais un remix de mai68 les CRS ayant décidé de dispercer tout ça à grand coup de matraque. Une courbe et un coup encore plus fort, je ralentis mais le passage à tabac continue . Du coup je m’arrête, marche, ça se calme un peu je rettrotine et arrive au ravito.

Cette fois ci je le prends pas à la volée, rinçage de bouche, un fond de coca et rerinçage de bouche. Je repars et choppe un train mené par un vétéran de Nice Côte d’Azur Athlé. Je me cale dans ses jambes et coupe le cerveau. Par contre les terminaisons nerveuses sont de retours. J’ai à nouveau le droit à une charge de CRS.
Nous revoilà sur la grande ligne droite qui ramène au stade nous sommes face à un petit vent mais vu mon état de bien être c’est déjà trop. Le coureur du NCA athlé s’éloigne un peu.
 Je lève la tête pour m’oxygéner à fond. Un peu plus haut dans la vallée repose grand père, alors je me donne.
La première féminine revient et nous discutons, ça a le mérite de me décontracter le ventre. Un coureur revient sur nous, mais je relance,
Marquage au sol du 9ème kilomètre dans ma tête il nous reste entre 600 et 400 mètres à faire, je relance encore car je risque plus rien. Nous rentrons sur le complexe sportif j’accélère encore, mais le gars qui est avec moi relance aussi et essaye de me passer, nous sommes en accélération dernier virage pour rentrer sur la stade et relance pour passer la ligne. J’arrive pas à passer mon épaule devant la sienne et il passe la ligne devant moi.

L’après course

Dans les barrières la révolution est en cours. CRS contre étudiants c’est la foire d’empoigne. Je rends mon dossard et coupe le chrono 38’55 et me dirige vers le ravito. Je me sens vraiment mal. Couché sur une table j’attends la fin de l’accouchement et je repense à la question existentielle qu’est ce qui est plus dur accoucher ou se prendre un coup de pied dans les corones. J’ai vraiment du mal à départager. J’avale quelques verres de coca et un peu d’abricot sec.
Ensuite direction la douche, dans les vestiaires j’ai comme l’impression que le passage à tabac continue. Je m’effondre au sol sous les coups j’ai beau évacuer du gaz qui pique les yeux, j’ai toujours mal. Passage au WC et une douche plus tard, je me sens presque frais. Dans le bus j’ai encore le droit à un round de tabassage.

Retour au VVF on se fait une petite bouffe avec des lanceurs. Puis préparation pour une petite soirée organisée par le CRSU. Nota danser après un 10km en étant déshydraté c’est pas top, heureusement nous pourrons aller faire trempette dans la matinée pour récupérer.
Quelques heures de sommeil et dimanche, plus tard dans la matinée, je retourne nager. Puis direction le stade où je découvre le resto que j’ai raté la veille (ce qui me refout encore plus les boules en repensant à la pizza de la veille).

Dans l’aprem je découvre mon temps officiel 38’23 et 27 ème garçon en FFSU. Chrono pas top par rapport à ce que j’ai fait, déçu par mes soucis gastrique mais content de passer quand même sous les 40’ alors qu’un semaine avant 13km/h pendant une heure c’était dur.
Pour féter ça je file faire une sieste dans les vestiaires puis vais encourager les copains et les copines qui courent. On se caille dans les tribunes sous le vent et dès qu’on va au soleil on brule, la récup se fera au compex dans le bus car je suis vraiment trop naze pour aller courir.

Voilà c’était un bon WE de sport et de fiesta, j’ai pas fait ma plus belle course mais c’était pas moche non plus.

Plus important je tiens à saluer deux performances, celle d’une jeune femme que j’ai rencontré à Dijon l’année dernière et qui a eu la patience de me laisser me reconstruire avec toutes les conneries et tous les états d’âmes que j’ai pu avoir et que j’aurais sans doute encore. Et aussi la performance sportive de cette jeune femme qui après le 3000m a changé de chaussures et est reparti sur le 10km. Pour finir le WE elle a enchaîné sur le relais 3X1000. Alors un grand merci à ce petit bout de femme très costaud et pas uniquement dans les jambes pour tous ces instants que nous pouvons partager.

Matthieu_la_guérison_est_encore_longue_mais_je_vois_enfin_la_lumière

 

photos de Jeremy Engler de Lyon2