Salut à tous,

Je n'ai pas beaucoup de CR à mon actif mais je ne pouvais pas passer à côté de celui-ci : Le Marathon de Rome.

Le choix

Courant octobre 2008, je me décide à courir un marathon en début d'année 2009, avec l'intention d'améliorer mon temps actuel sur cette distance soit 03h48. Mes expériences sur la distance mythique n'ont pour l'instant pas été de grandes réussites, notamment en raison de blessures (tendinites) lors de chaque préparation.

Le choix du lieu se porte tout compte fait sur une épreuve à l'étranger afin d'en profiter également pour faire un petit séjour en famille. Après hésitations entre Barcelone ou Rome, c'est décidé, se sera la ville éternelle !

La Prépa

En raison des contraintes surtout professionnelle, ma préparation se fera en 03 séances par semaines. Je débute le 23 décembre, soit 13 semaines avant le jour J, le 22 mars 2009. Mon souci premier est surtout de ne pas en faire trop pour ne pas me blesser une fois de plus, mais d'en faire quand même assez pour tenir les 42,195 km. Je me fixe comme objectif horaire de passer sous les 03h40, voir d'approcher les 03h30.

Je ne rencontrerais aucun pépin physique pendant ces 13 semaines. Seule une petite grippe me privera de 2 sorties lors d'une semaine mais coup de chance, ça tombera dans une semaine allégée. Ma sortie la plus longue montera à 02h20 et je ne trouverais pas de semi-marathon à intégrer à la prépa. Pas bien grave …

ROME

Le 21 mars 2009 je décolle pour Rome en compagnie de ma chère et tendre et de nos deux petites filles. Le soleil est au rendez vous dans la capitale italienne mais … le vent aussi.

A l'arrivée nous nous rendons à notre hôtel qui se situe à peine à 300 mètres du Colisée, lieu de départ et d'arrivée de la course. Après une bonne sieste, direction le palais des congrès pour retirer mon dossard. Aucun soucis pour le récupérer, il n'y a aucune queue, il faut dire qu'il est entre 17h30 et 18h00. Après un petit tour rapide on file à la pasta et on arrive à se faire servir à quelques minutes de la fermeture. Rien à dire sur les pâtes, on est en Italie.

LE JOUR J

Nous voilà enfin en ce 22 mars 2009, jour tant attendu. Le réveil est matinal, 06h00. Notre petite dernière n'aura pas attendu la sonnerie du réveil pour faire ses vocalises.

Un bon petit déjeuner, j'enfile la tenue et c'est parti. Départ en famille vers la ligne d'arrivée, il n'est même pas encore 08h00 (pour un départ à 09h00) mais on compte profiter du soleil. La température n'est pas très élevée en ce début de matinée, les conditions ont l'air idéal.

LA COURSE

A 08h30 je suis dans mon sas à me réchauffer comme je peux. A 09h00, après Vangélis qui me donne des frissons, le départ est donnée. Ca piétine devant moi et je n'arrive pas à me frayer un passage. Pendant près d'un kilomètre je tiens un rythme à peine supérieure à 6mn/km. J'entrevoie enfin une brèche sur le côté de la route, il y a de la place pour courir, ce qui va me permettre de courir à mon rythme. J'arrive à stabiliser mon allure à 4mn48/km. C'est plus rapide que l'objectif fixé mais les sensations sont bonnes. Durant les premiers kilomètres on passe sur la piazza Venezia et son impressionnant monument Victor Emmanuel II, le cirque Maximus, le Forum Romain. Je passe les 10 premiers kilomètres en 48'37 et je maintiens une allure qui me ferait passer sous les 03h30. Mes sensations sont toujours aussi bonne. Au 17° kilomètres on arrive sur une avenue menant à la place St Pierre. Le décor est vraiment sublime, je ne regrette pas d'être ici.

Le semi marathon pointe déjà le bout de son nez. Je le franchis en 01h42'08''. Je n'ai pas baisser l'allure, mais je me pose quand même des questions sur ma fin de course. Ne suis-je pas parti trop vite? Alea jacta est comme on disait ici à une certaine époque. J'arrête de me poser trop de question, je continue aux sensations. On passe ensuite devant les installations construites pour accueillir les jeux olympiques d'été de 1960. On longe ensuite une autoroute sur quelques centaines de mètres avant d'emprunter une partie en faux plat descendant qui nous reconduit vers le Centre historique de la ville. Je passe le 30° kilomètres en 02h25'52''. Je me dis que c'est ici que la course commence réellement, je n'ai jamais réussi à passer ce 30° kilomètres sans faillir. A ce moment là les jambes commencent à être lourdes mais je maintiens mon allure.

Notre arrivée dans le centre de la ville signifie également le retour des pavés. Ceux-ci ne m'auront vraiment pas dérangés sur ce parcours, contrairement à d'autre coureurs. Peux avant le 35° on traverse la Piazza Navona. Je tombe littéralement sous le charme de cette place, je la trouve fabuleuse. Au terrasse, les badauds nous applaudissent mais je n'ai d'yeux que pour leurs grandes chopes de bière posées sur leurs tables. Je ne craque pas et continue ma route, tout en me jurant de revenir ici boire une bonne bière dans les jours suivants (ce sera fait dès le lendemain).

35° kil passé en 02h50'04''. Les jambes commencent à devenir dure mais je ne faiblit toujours pas, je garde mon rythme. Je suis aussi venu pour me faire mal et je sais que mentalement je ne craquerais pas. Je pense bien fort à quelqu'un …

Les grands endroits de Rome se succèdent : Piazza del Popolo, Piazza di Spagna et ses grands escaliers (pas dans le parcours heureusement), Fontaine de Trévi. Le bouquet final est grandiose, je me régale. Mais il est aussi très dur, les faux plat montant se succèdent. On arrive à nouveau sur la Piazza Venezia puis direction Cirque Maximus. Je franchis alors le 40° kilomètres. A ce moment j'ai très mal aux jambes mais je me promets de ne pas marcher, surtout pas maintenant. Mon allure a un peu baissé mais je sais à ce moment là que je passerais sous les 03h30.

Deux côtes nous attendent pour les deux derniers kilomètres, dont une juste sous la flamme rouge. Elles ne sont pas énorme, mais à ce moment de la course elles font très mal. Une fois passé la dernière côte, on longe le Colisée sur un long faux plat descendant qui mène à la ligne d'arrivée.

TOP CHRONO : 03h27'18''. J'ai les yeux qui deviennent tout humide, il faut que je respire un grand coup. Mes premières pensées sont pour ma famille, notamment à mon père qui nous a quitté quelques semaines plus tôt. Le final de la course m'a vraiment fait mal mais je me satisfait d'avoir parcouru tout le parcours sans avoir marché. Comme quoi, lorsqu'on réussi sa prépa.

Une fois la ligne franchit je récupère une belle médaille, je me ravitaille et direction l'hôtel. Les jours suivants, la récupération sera active avec de longues marches pour les visites, mais en 02 jours, je ne sentirais plus aucune douleurs aux cuisses.

Pour finir, je ne peux que conseiller ce marathon. Ceux qui hésitent à y aller, arrêtez d'hésiter et foncez...