Récit de la course : Les Foulées de la Rouge Flamande - 10,6 km 2008, par Rag'

L'auteur : Rag'

La course : Les Foulées de la Rouge Flamande - 10,6 km

Date : 16/11/2008

Lieu : Bergues (Nord)

Affichage : 2690 vues

Distance : 10.6km

Objectif : Pas d'objectif

11 commentaires

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Quand je pense à la Rouge Flamande...

 

 

 

Quand je pense à la Rouge Flamande…

 

Deux ans… Deux ans que je ne l’avais pas revue. Vingt-quatre mois sans m’y frotter, m’y jeter, sans la parcourir.

 

Une éternité.

 

Je m’étais détourné d’elle, lui préférant de plus grandes, de plus célèbres, de plus exotiques. De plus exigeantes aussi… La « Rouge Flamande », comme on l’appelle ici, fut l’une de mes premières aventures. Courte expérience certes, mais dont le souvenir ne s’était jamais dissipé. De la tendresse sans aucun doute. La tendresse qu’on éprouve pour celle avec laquelle l’on n’a pas triché, avec laquelle l’on a tout donné. Sans compter. La première fois.

 

Elle était très populaire, on la connaissait bien. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, la « Rouge » ne se refusait à personne du moment que chacun payait son dû.

 

Ce matin-là, fébrile comme à mon habitude avant chaque rencontre, je me préparai consciencieusement, ne laissant aucune place à l’approximation. Elle ne le pardonnerait pas. Chaque détail de ma tenue fut ajusté et pensé pour l’honorer. Je n’oubliai pas l’indéfectible tube de cette pommade qui m’éviterait toute irritation douloureuse et  démangeaison gênante... Mon corps était tendu, noueux, mon esprit obnubilé par notre prochaine rencontre. Mis en confiance par mes précédentes aventures, je comptais sur ces dernières pour faire de la « Rouge » une référence. Rythme, puissance et patience, aucune de ses trois qualités n’avait été négligée. En effet, les années précédentes m’avaient vu faiblir, exploser trop tôt, trop vite… Un excès de confiance, sans aucun doute.

 

Arrivé sur les lieux, je me rendis vite compte que la « Rouge » avait acquis une notoriété inégalée dans la région. Un film l’avait récemment sortie de l’anonymat . Des centaines d’individus s’étaient déplacées pour la voir ou la revoir. Première fois pour les uns, habitude pour les autres, la « Rouge » inspirait néanmoins la fidélité. Une fois que l’on avait goûté à ses atouts et découvert ses multiples facettes, il était difficile de ne plus s’y attarder.

 

Le souffle court, le cœur battant, la sueur perlant sur mon corps chauffé à blanc, j’attendais avec impatience que la « Rouge » m’autorise à la conquérir. Je fus libéré quelques secondes plus tard. Je m’élançai sans compter dans ses courbes et doux reliefs. Mon souffle s’accéléra rapidement, mon cœur pompait le sang au rythme effréné de l’ascension vers le point culminant de la belle « Rouge ». Là se tenaient avec arrogance ses deux célèbres «pointes». Jumelles par leur proximité, distinctes par leurs formes caractéristiques : pointue pour l’une, carrée pour l’autre. Elles faisaient la fierté de la « Rouge », chacun pouvait admirer ses attributs qui avaient bâti sa réputation. Bien souvent, on les remarquait débordant de l’épais manteau blanc qui l’enveloppait à la saison froide. Je ne fis que les frôler. Les battements dans mes tempes se firent moins sourds une fois que je les dépassai et redescendis vers ses flancs robustes et anguleux. Une vraie Flamande. L’humidité qui s’y était déposée rendit ma progression plus souple, moins saccadée. Ce fut un soulagement. Une entrée en matière trop rapide m’avait presque valu d’exploser trop rapidement. Je me devais donc de tempérer mes ardeurs et adopter un rythme qui m’éviterait toute déconvenue honteuse. Ce fut chose faite avant que s’offrent à mon regard ses deux piliers qui, jadis, repoussèrent de nombreux prétendants. Cette « porte » s’ouvrit sur un long sillon magnifique qui, naguère, avait apporté la vie. Je ne m’y attardai pas et continuai à sinuer au gré des reliefs qui se dessinaient devant moi. En deux ans, la « Belle Rouge » s’était vu affublée de quelques courbes supplémentaires non dénuées de charme. Celles-ci ajoutèrent à mon excitation une petite pointe d’originalité. Ce premier « tour » de la belle me permit d’apercevoir un objet à la forme équivoque qui, ostensiblement, se dressait en défi à la morale chrétienne.

 

21’30’’ pour revenir à mon point de départ. Ma progression pour ce second tour allait être identique sans nul doute. Je sentis que mes forces faiblissaient mais il fallait ne pas s’abandonner à la facilité, ne pas baisser la cadence. Je me jetai donc à corps perdu dans ce second « round », mes forces entamées mais ma motivation toujours intacte.

 

Durant les minutes suivantes, je tentai de détourner mon esprit de ce dernier « sprint », penser à autre chose, me concentrer sur ma respiration, ma gestuelle, ma cadence. Une mauvaise appréciation de mes possibilités, un excès de confiance et ce pourrait être un fiasco...

 

Alors que je sentais le dénouement se rapprocher, j’accélérai, je décidai de ne plus gérer, de tout donner pour n’avoir rien à regretter. Mes membres me brûlèrent, mon souffle s’accéléra et devint rauque, mon cœur tambourinait à me rendre sourd. J’explosai. Enfin. Le moindre muscle tendu vers cette ligne. Mes oreilles bourdonnaient. Des étoiles explosaient dans mon crâne et se reflétaient sur les paupières que je gardais closes le temps de reprendre mes esprits. De reprendre mon souffle.

 

43’40’’ de lutte, de plaisir, de partage. Mes retrouvailles avec cette « Rouge » qui m’avait tant donnée furent un demi-succès même si le plaisir de la parcourir, de la redécouvrir, de la couvrir fut intact. Je croyais la connaître, je pensais la dompter, j’étais sûr de la dominer mais elle m’avait réservé, une nouvelle fois, des surprises…

 

Alors, si, un de ces jours, l’envie vous dit de faire plus amples connaissances avec « Rouge Flamande », n’hésitez plus. Elle sera heureuse de vous accueillir chaleureusement et de vous faire découvrir ses multiples trésors.

 

 

Rag’

 

 

Merci à Idec59, Horn, ChtiVincent et Marion que j’ai eu la chance de saluer sur cette magnifique épreuve. À la revoyure !

 

 

11 commentaires

Commentaire de ch'ti vincent posté le 19-11-2008 à 22:11:00

Putain, ce que t'écris bien pour un Ragondin !
Ton récit est aussi beau que la course, que ta course. Bravo encore et merci pour ce très beau CR

Commentaire de JLW posté le 19-11-2008 à 22:52:00

Eh ben dis donc, j'en suis tout dégouliné de sueur !

Commentaire de L'Castor Junior posté le 19-11-2008 à 23:39:00

Sensuelle jusque dans ses moindres recoins, cette Rouge Flamande...
Merci cousin pour ce céhère...

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 19-11-2008 à 23:40:00

43'40 ! C'était en pente ? A oui, Berg ça veut dire montagne !

Commentaire de Manuwak59 posté le 20-11-2008 à 09:49:00

Exceptionnellissimo !! belle course, beau récit........Bravo Rag.

Commentaire de Vivien (100bornard1022) posté le 20-11-2008 à 16:22:00

Super recit pour une course que j`espere bien decouvrir un jour ...
@ tres bientot !!!!
Et bravo a toi, le Rag` !!!!

Commentaire de Francois dArras posté le 20-11-2008 à 23:40:00

Si les courses un peu "vache" te mettent dans un tel état tu peux tenter les 20 km du lait au Quesnoy...

Mais jusqu'où s'arrêtera-t-il ?

Commentaire de idec59 posté le 21-11-2008 à 09:03:00

Quel récit Halletant...!!
Je suis tout à fait d'accord avec toi course à faire et à refaire.

Commentaire de philkikou posté le 22-11-2008 à 14:54:00

Toute ressemblance avec tout autre évènement....ne serait que pur coïncidence..ou esprit tordu de certains lecteurs...!!!

QUELLE VERVE CE RA-gourdin SENIOR !!!

Commentaire de la panthère posté le 10-11-2009 à 17:37:00

super!....
un jour je la ferai, aucune hésitation!
bisous à mes chtischéris!

Commentaire de la panthère posté le 10-11-2009 à 17:38:00

mais c'est pas encore passé!.....
alors bonne course!

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