L'auteur : La Tortue
La course : Championat du Monde de Rogaine
Date : 13/9/2008
Lieu : ahijarve (Estonie)
Affichage : 1289 vues
Distance : 0km
Objectif : Pas d'objectif
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Quand le Poc m'a proposé, il y a quelques mois, de faire les championnats du monde de Rogaining ou Rogaine, j’ai bien écrit « championnats du MONDE », en…Estonie je me suis dit :
1/ c’est quoi ce truc ?
2/ c où l’Estonie exactement ?
3/ décidément, ce poc, il est vraiment fou ;-))
4/ on va se ramasser une déculottée par des pros de l’orientation (l’Estonie étant toute proche de la Finlande, terre de prédilection des meilleurs orienteurs mondiaux !)
Mais, après avoir compris ce que c’était, j’étais super partant bien sur (je ne suis plus à une folie prêt !).
Et surtout, j’étais très flatté que le Poc m’ait choisi comme équipier car même si cela fait maintenant quelques années que nous pratiquons les raids orientations ensemble (cols verts, raid 28, raid normand…) ; lui toujours à la boussole, moi en capitaine d’équipe ; cette fois, c’est par équipe de 2, donc la symbiose entre les 2 devra être encore plus importante que par équipe de 4 ou 5.
On se connait pas mal en course, chacun avec nos défauts et nos qualités, et nous allons faire un entrainement grandeur nature au Raid28 2008 où papy Turoom nous autorisera à faire la course, hors compétition bien sur, mais en équipe de 2. On va ainsi roder notre petite équipe et pour la première fois, nous arriverons à faire toutes les balises du raid 28, mais dans un temps plus long que la normale. L’équipe est donc prête. Christian (le Poc) va tout organiser, étant moi-même très occupé par ma préparation Embrun, et je vais entièrement me reposer sur lui car connaissant son souci du détail, je ne me fais aucune inquiétude sur l’organisation du voyage.
A 3 jours du départ, je commence à me préoccuper de mon sac. Ce ne sera pas difficile, car vue la météo, ce sera quasiment la même chose que pour un raid28, mais avec un peu plus de nourriture et un peu moins d’eau.
Au fait, les Rogaines, qu’est-ce donc ???
http://8wrc2008.rogain.ee/index.php Il s’agit d’une course d’orientation limitée à 24 heures se déroulant sur un parcours d’environ 250 km2. C’est une course au score, c'est-à-dire que l’on prend les balises dans l’ordre que l’on veut, et les balises valent 2, 3, 4….jusqu’à 9 points. Le but du jeu étant de ramener le plus de points possibles dans le délai imparti (une soixantaine de balises proposées). Les balises les plus chères étant souvent les plus éloignées du départ, mais réparties aux 4 coins de la carte. Pour information, les premiers (des Russes) feront 304 points, et les derniers (des américains)…11 points ! Le parcours s’effectue en autonomie totale, seuls 6 points d’eau sont répartis sur la carte, un puits ou des citernes amenées par l’organisation par exemple, mais aucun bivouac ni ravitaillement n’est prévu. Précision importante, les balises sont toutes « cartées » c'est-à-dire qu’elles figurent très précisément sur la carte remise au départ. Il n’y a donc pas de report à faire, ce qui est souvent notre point faible. L’échelle de la carte est au 40.000ème, 1cm=400m, ce qui est une très grosse échelle et nécessite une lecture de carte très pointues à l’attaque des balises et fais que les km ne « défilent » pas vite quand on court !http://8wrc2008.rogain.ee/failid/wrc2008map.gif
C’est une discipline quasi inconnue en France mais beaucoup pratiquée dans les pays de l’ex-URSS, aux US et aux antipodes (NZ, australie). Il y a une fédération internationale, l’IRF (International Rogaining Federation) qui organise tous les 2 ans les championnats du monde. Cette année, c’est en Estonie.
Le récit de ce très long week end : Retrouvaille du poc à Roissy en ce 11 septembre (je n’aime pas trop prendre l’avion un 11 septembre, mais bon…) Arrivée à Riga en Lettonie, à 200 km environ du départ. Choc thermique en descendant dans l’avion où la température est beaucoup plus fraiche qu’à Paris. Récupération de la voiture de loc et première balise à trouver, et loin d’être facile : l’hôtel ! Aucun panneau indicateur et une balise « mal cartée » sur le plan du Poc, font que nous jardinons pas mal (ce sera cependant la seule fois du week end !). Incroyable, cet hôtel flambant neuf perdu au milieu de nulle part ! Soirée sympa dans le vieux Riga, où nous pouvons constater que la réputation de la beauté des filles du coin n’est pas usurpée.
Vues de Riga
Le poc tout heureux
un vieux tramway pourri vestige de l'occupation soviétique mais relooké "macdo" !
Le lendemain, départ pour le site de la course : le parc nationnal de Karula à Ahijarv. Après 200 km de ligne droite quasi ininterrompus, sans traverser le moindre village, avec des paysages qui ne sont pas sans rappeler parfois la campagne nantaise, nous arrivons en Estonie. Le paysage change brutalement : de grandes étendues planes en Lettonie, on passe à des zones plus vallonnées mais tout aussi désertiques, et surprise, les routes pourtant larges sur la carte sont…en terre ! Ca ressemble tout à fait aux images que j’ai pu voir à la TV lorsque je regarde le « rallye des mille lacs » par exemple.
Bienvenue en Estonie
Accueil très sympathique par les bénévoles, installation du campement à l’abri de la cohue. Les drapeaux de toutes les nations participantes sont installés et nous rappellent notre « mission » : faire flotter haut les couleurs de la France, dont nous sommes les seuls représentants !
Dans les projets de Christian, il était prévu de manger la veille de la course au restaurant ; problème, la première ville est à 45 km, dont une bonne vingtaine de piste. Nous arrivons donc à la ville la plus « proche » et là, après renseignement auprès d’une jolie autochtone, j’apprends qu’il n’y a pas de resto dans cette ville !!! On se rabat donc sur le premier supermarché venu (ça, il y en a à tous les coins de rues) et retour au campement pour diner d’une salade et de haricots…froids ;-((Après une nuit « polaire » où je vais rajouter des couches les unes après les autres, j’ai la surprise de voir que notre petit campement a été envahi pendant la nuit : espagnols, russes, ukrainiens, australiens, américains nous cernent de toute part ! Aux armes, la patrie est en danger ! Et mon Poc est tout congelé, lui le méditerranéen, dans sa petite tente sans double toit et son duvet en « papier », il n’est pas dans son élément, c’est le moins que l’on puisse dire !
notre petit campement au calme au début et puis ce sera l'invasion : américaine australienne ou russe... Rustiques les sanitaires !
japonais, estoniens, russes, tchèques, maéricains, ukrainiens, létons, lituaniens, finlandais...etc, il y a du beau monde !
A 10h, soit 2h avant le départ, nous récupérons nos cartes. Ca se fait dans un calme et un ordre impeccable. On est loin de la furie du départ du raid normand par exemple. On a tout notre temps, et il y a des tables sous la tente pour se protéger du vent polaire qui souffle. Après une vision générale, on ébauche un premier tracé que l’on peaufine au mieux (en le revoyant ce soir à tête reposé, je me redns compte des erreurs énormes que nous avons réalisée tant dans la quantité que dans la qualité du tracé). Ensuite, il faut traduire quelques définitions de poste qui m’échappent, mais la plupart sont facilement compréhensible. Il faut tracer 3 cartes, chacun la sienne, plus une que l’on doit laisser à l’organisation pour qu’elle sache à peu près où nous sommes.
61 balises au programme
traçage et traduction méticulleux !
les pros se cachent pour tracer !
A 11h45, on est fin prêt et on entre sans se presser dans le sas de départ.
Je suis déjà dans les pas du Poc
un petit sourire avant le départ !
Mon fidèle sac qui me suit partout depuis tant d'année...
12h pile, les 300 équipes sont lâchées, et ça part…dans tous les sens et à toutes les vitesses ; je suis notament surpris par le nombre d’équipes qui marchent d’emblée. Au bout de 500m, le Poc a un problème de poche à eau pas bien méchant, c’est juste le bouchon qui est mal vissé.
Ca part dans tous les sens
Première balise : la 32, facile, un chemin y mène. Ce sera la seule balise vraiment « cadeau ». Ensuite, magie de ce type de course où il existe autant de tracés que d’équipe et grande finesse du traceur, dès la deuxième balise, on se retrouve…seul ! On est loin des « troupeaux » marchant de balise en balise comme au raid IGN par exemple.
Balise 21 puis 20, pas si facile pour seulement 2x2 points, mais sans perte de temps et en 1 heure on a déjà 3 balises, ce qui est au dessus de la moyenne de 2.5 balises par heure qu’espère tenir le Poc.
Balise 55, a priori on arrive bien sur la zone, mais je confonds « rentrant » et « col » ce qui fait que je pousse trop loin les recherches. Le temps que le Poc nous recale, on perd pas mal de temps à cause de moi pour finalement la trouver. On passe le premier point d’eau et je me rends compte qu’après presque 2 heures, je n’ai quasiment rien bu. On ne s’arrête donc pas ! Erreur !!! Ensuite, les balises vont s’enchaîner avec plus ou moins de bonheur, mais sans jardinage car le Poc commence à bien sentir la carte et ses subtilités. Mais je me rends compte que le temps passe beaucoup plus vite que prévu et que je sais déjà que le tracé que nous avons prévu est beaucoup trop gourmant.
Le Poc me propose ensuite de faire la balise 72. Il y a un cheminement à faire sur des petites sentes pas évidentes mais que je suis sans problème. La fin de la balise doit se faire à l’azimut. Je pars droit sur la balise mais le Poc m’arrête dans mon élan alors que je suis à 50 m de la balise qui est juste derrière le petit bois que je traverse. Je le rejoins, mais on farfouille un peu pour finalement arriver sur la balise. Domage, j’étais pourtant sur de mon coup, mais je n’ai pas « osé » continuer dans mon idée car je devais être un peu fatigué et donc moins lucide.
On va ensuite galérer de façon pas possible pour progresser dans un marais inextricable pour nous amener à la balise 76 en étant trempé jusqu’aux genoux. Je chute lourdement à cause d’un tronc qui cède sous mon poids et je me cogne le bras contre un tronc immergé. La douleur au bras droit est violente et je crains même une fracture. La douleur sera très gênante jusqu’à la fin de la course mais heureusement, ce n’est pas la jambe donc je peux courir normalement. Finalement, ce n’était qu’un coup car dès le lendemain, je ne ressentirais plus rien.
La balise suivante (40) sera une vraie galère, non pas pour y arriver mais pour en sortir car un marais immense nous barre la route. Ce marais est magnifique, car constitué de boulots morts immergés verticalement et cassés nets, faisant penser à un piège pour animaux fantasmagoriques. Impossible de traverser et d’ailleurs l’organisation a prévenu sur les dangers de s’aventurer dans ces zones.
C'est déjà l'automne, sous une température hivernale pour nous !
les marais morts
les lacs !!!
les forêts au tapis végétal dense
les forêts en pente
au détour d'un chemin, une petite maison de pêche
Jusque là, nous avons parfaitement respecté notre tableau de marche en ce qui concerne les balises à ramasser mais nous y avons passé plus de temps que prévu. Et on a laissé pas mal de force dans ces terrains si difficiles. On va donc commencer à shunter quelques balises par ci par là.
La nuit tombe et l’on s’équipe avec nos frontales. Le gros problème est que je suis à sec d’eau depuis plus de 3 heures et que je commence à peiner sérieusement. N’en pouvant plus, je demande au Poc si je peux lui piquer un peu d’eau ? Hélas ! On se rend compte qu’il est aussi à sec ! Le gel que je viens de prendre me reste donc sur l’estomac. L’objectif maintenant est d’aller au point d’eau le plus proche qui se trouve à au moins 7 km de route, non sans avoir ramassé au passage une balise à 9 points qui fait du bien au moral ! Je suis vraiment mal, alternant marche et course pour ne pas trop retarder notre progression. Le Poc qui a bien vu ma détresse ralenti tant qu’il peut et ne me laisse pas tomber ce qui m’encourage encore plus à me faire violence. Je ne suis pas spécialement fatigué et encore moins essoufflé, mais je suis en panne sèche ! Plus une goutte d’essence dans le moteur. C’est à ce moement là que j’apperçois 2 yeux jaunes à environ 80 cm du sol qui fixe ma frontale. En temps ordinaire, j’aurais pensé à un chien, mais là en pleine forêt loin de toute habitation, je pense bien que nous avons fait la connaissance de notre premier loup.
Pleine lune ! la nuit des loups garous ???
C’est à ce moment là que le Poc me dit qu’on va faire un petit détour pour aller chercher la balise 41 ;-((( Sur le coup, je suis tellement mal que je ne proteste même pas. Je regarde la carte. Effectivement, ça ne rallonge pas beaucoup, la balise a l’air assez facile et ensuite il restera 400m de chemin jusqu’au point d’eau. Mais alors que nous sommes engagés vers la balise, nous traversons une maison dans laquelle un chien aboie. Et voilà mon Poc qui hésite, et qui n’avance plus ! Non, mais sans blague, il ne va quand même pas faire demi-tour ?! Et m’avoir fait rallonger pour rien ! Cela me redonne quelques forces, je passe devant, vise le coin du champ qui permet d’arriver à la balise qui est en fait une tour de 20m de haut qui se voit de loin car elle est éclairée par la pleine lune. Le Poc suit sans rien dire, on poinçonne, et il me dit que je suis gonflé ! Et bien quoi, ce n’est pas un chien-chien qui va nous arrêter quand même !!!
Enfin le point d’eau !!! Je bois à m’en faire péter le bide, mais l’eau est très froide et cela me fait mal au ventre. Tant pis, il faut que je boive. Je me fais aussi un grand bidon de 640 que je dévore goulument, plus une barre, quelques petits saucissons du Poc et un assortiment de fruits secs à apéritif. 15’ plus tard, je suis complètement requinqué et je me sens en pleine forme, et je pars en toute confiance vers la balise suivante pour laquelle le chemin à suivre semble évident.
Le Poc qui a mis un peu plus de temps à repartir me rejoint et me dit qu’il ne la sent pas cette balise. On se met d’accord sur l’azimut à suivre et après avoir traversé un rentrant broussailleux, on se rend compte qu’on vient de faire un 180 et qu’on retourne vers le point d’eau. Jamais on ne comprendra ce qui s’est passé. Ce qu’il y a de certain, c’est que c’est entièrement de ma faute et que j’aurais mieux fait de le laisser devant. Petit instant de doute après une telle bêtise, mais le long chemin roulant qui mène à la balise suivant nous permet de ressouder l’équipe et de parler…de la vie ! Moment de confidence rare où ma carapace de Tortue pourtant si hermétique d’habitude aux confidences intimes va se lézarder un peu. Le Poc m’écoute et comme souvent dans pareille situation, on se déconcentre un peu mais après un rapide recalage, on se remange une balise à 9 points qui nous requinquent bien
On passe au point d’eau suivant, et cette fois on refait le plein même si nos réserves sont peu entamées depuis le point d’eau précédent. Le Poc me propose de faire la balise suivante qui a l’air assez simple. Je fais un gros pécher d’orgueil, alors qu’il me mets plusieurs fois en garde contre un tout droit hasardeux, je le fais quand même et…je nous perd. Le Poc nous ressort de ce mauvais pas et je sens qu’il prend sur lui pour rester…zen ! Je me dis qu’il faut absolument ramasser cette balise pour « effacer » ma grosse bêtise. J’attaque la balise de façon tout à fait différente et je tombe dessus sans problème. Ouf ! On a encore perdu du temps à cause de moi, mais on a la balise ! Je décide alors de ne plus intervenir et de décliner les offres que pourrait me faire Christian de prendre les devants.
Nous allons traverser alors une tourbière magnifique, éclairée par le ciel clair et étoilé ! C’est magnifique et j’éteins même ma frontale dont les piles commencent à décliner.
La balise 51 suivante me parait bien difficile pour « seulement » 5 points, mais le Poc est parti dessus. Il va faire une orientation remarquable, mais nous allons encore perdre beaucoup de temps sur un terrain où la progression est très difficile. Le Poc me dit alors avoir vu un renard détaler devant lui, mais de couleur grise et noire ! Un renard noir ? Ce ne serait pas plutôt un loup ??? Ah ben oui, peut être. De toutes façons, pas eu le temps d’avoir peur, il a eu plus peur que nous.
A la 61, nous allons encore faire un 180° sans comprendre pourquoi, qui nous ramène à la balise que nous venons de poinçonner ??? Rien de bien méchant mais un peu de temps de perdu. Un nouveau passage dans les marais va entamer la résistance de mon vaillant partenaire qui à l’approche du jour ressent des signes de fatigues évidents et une douleur à la cheville qui se réveille. Cette fois, c’est à moi de le soutenir et de l’encourager. Il peine et je me relance dans un long monologue pour faire passer le temps dans un long poste à poste sur chemin.
Un enchainement de balises 7/9/7 parfaitement maitrisé par sa boussole magique et un long arrêt au point d’eau suivant finira de remettre sur pied mon vénérable partenaire ! Maintenant, ce sont mes pieds qui montrent des signes de faiblesse. J’enlève les chaussettes pensant qu’il y a des petits cailloux dedans ! Que nenni ! La sensation de gratouillis que j’ai est du en fait à deux énormes ampoules au niveau de la plante des pieds ;-((( Inutile de se lamenter, je remets les chaussettes et on repart.
Le jour est levé, et il faut être lucide. Nous n’aurons pas le temps d’explorer la partie sud et sud-est de la carte. On va donc utiliser les dernières heures de course pour rentrer au plus vite tout en essayant de prendre encore des balises.
A la balise 75, pour la première fois, on se retrouve avec 2 équipes sur le même azimut, on poinçonne et le Poc va nous faire sa grosse cagade (il m’a bien prévenu qu’il en fait toujours une, mais si proche de l’arrivée, je n’y croyais plus!). Le problème est tout simple ; il a aligné sa boussole sur des lignes bleues qui partent…plein est (des lignes de marais) qui ressemblent à des lignes de nord, sauf que sur la carte des rogaine, le nord est représenté par des lignes vertes. Je suis derrière à distance et il file devant, sur de lui apparement, mais je vois bien que quelque chose cloche. Comme je suis intervenu à tord à plusieurs reprises, je n’ose pas trop l’arrêter car il a l’air sur de lui et je n’ai plus trop confiance dans mes choix. En plus, je suis physiquement très entamé et je mets mon incompréhension sur un manque de lucidité. Le temps file, et je cherche vraiment à comprendre. 2 fois, je l’arrête pour qu’il m’explique ce qu’il fait. 2 fois je fais semblant de comprendre. Il a l’air tellement sur que je me dis que ce doit être moi qui doit être trop bête pour comprendre. Un truc cloche vraiment pourtant car s’il me dit qu’on est sur le chemin qui file NE pourquoi ma boussole me dit que l’on marche NO ??? Après une nouvelle remarque de ma part, je le vois s’arrêter, blêmir et me dire : « ça y est, j’ai fait ma grosse cagade ! » Je m’en veux, car j’avais raison et je n’ai pas osé l’arrêter. Or, c’est mon boulot de rester en appui derrière lui et de le soutenir en cas de problème. Mais là, j’ai voulu trop aider avant, souvent à tord et au moment où j’aurais eu un rôle important à jouer, je ne l’ai pas fait ! Avec le recul, je me dis que c’est encore de l’expérience d’emmagasinée et que cela nous servira dans nos prochaines aventures.
Cette boulette a fait sortir provisoirement le Poc de la course. Il faut se recaler et au plus vite car même si on a encore le temps, il ne faudrait quand même pas arriver hors délais. Je passe donc devant et fonce vers le point de recalage que nous avons repérer, aidé par une équipe russe.
Une fois parfaitement recalé, le Poc veut encore aller se faire une balise, quitte à jouer avec le feu et les délais. Je suis complètement épuisé et je ne veux pas risquer un sprint pour arriver, donc je lui demande de rentrer tranquillement à la base, fort de nos 159 points ! 29 balises sur 61 possibles. 64 km à vol d’oiseau, soit environ 80 bornes je pense, sur des terrains parfois très durs. 150 ème au scratch, 92ème en masculin et 34ème en vétérans. Franchement, on était venu pour faire mieux, mais en y réfléchissant, vu le niveau de la course, vue notre manque d’expérience et notre méconnaissance totale du terrain, ce n’est pas si mal que ça du tout. Et on fini… premier français ! Ce n’est pas dur, on était la seule équipe ;-)
http://8wrc2008.rogain.ee/failid/teamresult_179.htm
notre tracé prévu (en gris) et le tracé réel (en noir)
souffrance à l'arrivée fatigue mais bonheur ! le fou qui a tout fait en short ! les japonais
Des paysages rudes mais magnifiques, un ciel étoilé de pleine lune magique et une expérience en orientation extra-ordinnaire dans les pas d’un très grand orienteur. L’organisation est d’un niveau que je n’avais jamais vu. Tout est parfait : les bénévoles, la carte, le tracé, l’accueil. Aucun grain de sable. Ce sont vraiment de grands pros !
Mais, le principal est que j’ai encore vécu une expérience humaine unique avec 24h de course, seul en permanence avec Le Poc. MERCI CHRISTIAN !!!
D’ailleurs, RV est déjà pris pour 2010, en Russie ou en Tchéquie !
Les photos officielles du site http://8wrc2008.rogain.ee/pictures.php
Kenavo les poteaux !
Bien amicalement,
11 commentaires
Commentaire de fanfan59 posté le 17-09-2008 à 06:57:00
Tout simplement SUBLIME. BRAVO au Poc et à toi, vous avez fait un parcours incroyable. Votre amitié fait plaisir à lire. Bises
Commentaire de CROCS-MAN posté le 17-09-2008 à 08:12:00
superbe aventure et récit magnifique. Bravo à vous deux.
Commentaire de la linotte posté le 17-09-2008 à 08:49:00
BRAVO !!! à toi et au Poc, ça donne vraiment envie de faire une course comme çà, mais 2010 c'est loin...en attendant j'ai bien envie d'en organiser une avec mon club ;-)))
Encore merci pour tes récits, je me régale toujours à les lire...
la linotte
Commentaire de le_kéké posté le 17-09-2008 à 09:54:00
Génial la tortue,
magnifique aventure !!!!
J'ai dévoré ce récit, c'est vraiment un truc qu'il faut que je fasse un jour, ça me fait trop envie.
En tout cas vous avez passé un sacré WE bande de veinards, c'est ce passe où l'année prochaine ?? Je ferais bien 2ème français :-)
Commentaire de Davidou le minou posté le 17-09-2008 à 10:19:00
Excellent récit !! J'étais avec vous dans la course, je l'ai vécue comme si j'y étais.
Une super expérience en tout cas, et je trouve que vous faites un super résultat.
En plus je suis en train de mettre un premier pas dans la CO, et à ma première "cagade", j'ai ressenti la même chose que ce que tu as si bien décrit : "blémir" :-D
Encore bravo pour cette aventure.
David.
Commentaire de frankek posté le 17-09-2008 à 18:37:00
super réçit ! avec de belles photos ! c'était une bien belle aventure...bravo !!!
Commentaire de lulu posté le 17-09-2008 à 20:50:00
En v'là une aventure de dingue !!!!!!!
BRAVO..et ton récit est super !!
A +
Commentaire de l'ourson posté le 17-09-2008 à 23:30:00
Quelle aventure ! merci à tous les 2 de nous avoir fait voyager aussi loin :-) CR passionnant qui fait quand même un peu froid dans le dos avec la présence de loups semble-t-il... J'espère que vous n'allez pas donner l'idée à l'Equipe TUROOM d'en faire venir pour le prochain Raid28 ;-)
L'Ourson_clap_clap_les_gars_:-))
Commentaire de LtBlueb posté le 18-09-2008 à 21:28:00
sacrée tortue, sacré poc , sacré duo tout simplement pour une sacrée aventure ... ouaouhhhhhhhhhhh, comme diraient les loups estoniens :)))
merci pour ce récit rafraichissant qui inaugure la liste des CRs rogaining sur kikourou !!!
Commentaire de claude 34 posté le 20-09-2008 à 11:26:00
C'est un super récit, et pour plusieurs raisons :
- Votre ésprit d'équipe fait plaisir à voir. Tout ce que j'aime, la complicité, le partage et tout ce que tu décris si bien.
- Le site est fabuleux et il faut aimer son pote pour se retrouver là !!!
- Je suis bluffé par l'orientation. Moi qui arrive à me perdre sur les trails balisés ...
- Une course de 24 heures en ne voyant quasiment personne, ça fait rêver. Et ça me fait penser que l'aventure et l'ésprit qui l'a quité dans la course (même le trail) doit se retrouver sur ce genre d'épreuve.
Merci pour ce bol d'air frais et ce récit d'aventure
Commentaire de Qosqoruna posté le 03-11-2008 à 17:19:00
Salut,
Et bien, belle aventure.
Je recherche Rogaine sur google et je tombe sur un récit kikourou: cool.
Je vous avais bien aperçu tous les 2 au raid 28 2008, et me demandais ce que vous fabriquiez.
A+
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