Récit de la course : La Nuit de la Saint Jean 2008, par vial

L'auteur : vial

La course : La Nuit de la Saint Jean

Date : 28/6/2008

Lieu : Brignais (Rhône)

Affichage : 1655 vues

Distance : 55km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Solo ou relais en solo

Pour la première fois était organisé par les associations « Raids Eurosportif Brignais » , les Coureurs de l'Ouest Lyonnais sur Irigny , « la Foulée Vourloise » de Vourles , « Semi Marathon des coteaux du Lyonnais» de Taluyers, « STAF » de Soucieu en Jarrest, soit 5 associations organisatrices de courses locales, regroupées pour proposer le samedi 28 juin départ à 22 heures,un raid nocturne de 55 km solo ou en relais à 5.

Soit  les étapes suivantes, dans le secteur/Ouest  de Lyon :

 Relais I : Brignais-Irigny : 10km,

Relais II : Irigny-Vourles : 13,3km,

Relais III : Vourles-Taluyers : 11km,

Relais IV : Taluyers-Soucieu en Jarrest : 13,2km : Michel VIAL en 01:00:06,

Relais V : Soucieu en Jarrest-Brignais : 7,5km.

Insuffisamment préparer pour affronter la solo (manque de km) je proposais aux coureurs de mon club d’athlétisme, l’Association feyzinoise d'athlétisme d’engager une équipe. Une naissance plus douloureuse que la course elle-même, bien que l’échographie (le profil de la course sur le site) semblait annoncer un relief accidenté, pour partie emprunté sur le 4ième relais à la célèbre SAINTÉLYON 2007 running raid nocturne. La course fut moins douloureuse que la gestation. Des quintuplés, puis un manquant à l’appel pour forte fièvre, enfin un revenant de dernière minute. Ce n’est que 24 heures à peine avant son arrivée que nous trouvions le nom (et prénom) de notre premier relayeur à prendre le départ.
pour le 4ième relayeur que je fus, l’approche fut aussi mouvementée, puisque je me présentais très mal, peut être tourné à l’envers, me perdant dans les sorties d’autoroutes pour rejoindre Brignais. Qu’allais-je devenir en pleine nuit dans la campagne, muni d’une petite frontale, alors que je n’assurais même pas, à la lueur de puissants phares sur une voie royale d’autoroute équipée de panneaux 100 fois supérieurs au balisage qui me guiderait sur les chemins et sentiers ? Mes autres « frères » assuraient bien et nous voilà enfin enregistrés, non à la mairie, mais au gymnase de Brignais boulevard des sports, enfin inscrits sur le registre du départ. On m’avait toujours dit qu’une naissance c’était du sport, ce qui se confirmait !
Après avoir réglé la logistique des véhicules, toujours cruciale dans le cadre des relais, et assisté au départ de la course, je filais sur Taluyers avec deux accompagnateurs et Angelo 5ième relayeur. Histoire de profiter d’un peu de repos, allongé à l’arrière du Renault Espace dans « mon «  espace couchage, ayant du défendre vaillamment ma zone de repos, perturbée par les bavardages incessants des accompagnateurs. Non sans avoir préalablement repéré la zone de passage, et passant aux yeux des premiers bénévoles pour des pros. L’habit ne fait pas le moine dit-on, je confirme que ce n’est pas en arrivant 2 heures avant sur le relais qu’on quitte le premier celui-ci. « Rien ne sert de courir il faut partir à point » Ok. Mais quand le premier coureur arrivera avec avec plus de dix minutes d’avance sur Taluyers « tu peux toujours courir » pour le rattraper ensuite.
45 minutes de somnolence et on s’élance à l’assaut des vestiaires. Là y’a de la place : je suis seul à m’équiper. Je m’équipe du porte bidon et du tuyau d’aspiration fixé non sans mal sur les bretelles du maillot. Tuyau qui s’avérera assez « bidon » puisque pas top à l’aspiration : il faut vraiment jouer le shadok et pomper beaucoup, rien à voir avec la facilité d’emploi de la poche (plus connue sous le nom d’une marque « camel back »). Donc « circuler y’a rien à voir » (ou à boire ?) je pars m’échauffer en reconnaissance et me familiariser avec le balisage. De retour je crée la surprise en revenant par les derniers 500 mètres du 3ième relais. Ha la gloire (éphémère soit) de celui qui sort de la nuit, tout auréolé du parfum de la victoire ! Très vite je rassure ou (je déçois ?) ce n’est pas moi, le premier (un relayeur) est annoncé à une dizaine de minutes, puis un autre relais, et pour les solos un vrai solo devant, puis un groupe de solo sont groupés pour la chasse, à la façon « hyènes » de leur proie ! je pose pour une p’tite photo pour le journal municipal de Taluyers (gloire éphémère vous dis-je..) et voilà le premier, relayeur qui engrange déjà, sur un peu plus de 34 km de course, une confortable avance de 10 minutes sur le suivant. Sans surprise une équipe de costauds sous les couleurs de Running Conseils, les jeux sont faits et nous sommes refaits. Je suis en place sur la zone relais, à tout hasard car si Running suit les avancées de la course aux talkies, nous avons aucune info sur la nature des suivants. Il s’avère que le premier (a-t-il quelque chose à se reprocher ?) a la « police au c.. » je veux dire aux trousses (il est vrai qu’à nos âges , nous les traileurs nous n’avons plus guère la peau lisse au c….). C’est l’équipe n° 34 ASPMR la police municipale qui suit. A un numéro près c’est le bon car nous sommes l’équipe 35. Et c’est le cas puisque 8 minutes plus tard le dossard 35 C (non nous ne sommes pas à un défilé de lingerie !) est annoncé au dernier moment. On me passe le bracelet (pas celui de la police !) et me voilà parti pour plus de 13 bornes sur un profil montant sur 6 bornes pour plonger ensuite dans une rivière et repartir à l’assaut de la lune, et revenir sur Sourcieu sans avoir d’ailleurs décrocher la lune. Gros départ dans les rues éclairés et sur les premiers chemins car la reconnaissance de l’échauffement m’aide beaucoup. Puis il faudra calmer le jeu à chaque intersection pour ne pas rater le balisage, soit une course assez hachée. Je vais faire ce relais en solo, sans autre rencontre que les signaleurs, deux chouettes effraie plus effrayées que moi au 3ième km. Le circuit est peu varié jusqu’à St Laurent d’Agny, grimpant régulièrement dans les chemins herbeux, longeant parfois les vergers. Les côtes se succèdent, bizarre sensation de leur perception par le seul déplacement, l’absence de lumière et de concurrents aux alentours m’empêchant toute perception du relief. A chaque intersection je joue la prudence, lampe braquée à la recherche du sésame m’indiquant la bonne direction, crainte parfois à la recherche d’une balise de confirmation. J’éteins aussi la frontale pour un regard en arrière, mais personne, pas « l’ombre d’une frontale », pas de chien qui aboie lorsque la caravane de mes poursuivants passe. Pour l’instant elle ne passe pas, confirmé par un petit coup de fil aux accompagnateurs : j’ai 8 bonnes minutes d’avance sur le suivant. Je découvrirais à Soucieu qu’il s’agit du premier solo COUZON Clément qui bouclera en 4h 13 . Une victoire cousue de fil d’or pour Monsieur COUZON préparant la 6000 D! Pour l’instant le 35 D que je suis aperçois la chapelle St Vincent qui brille dans la nuit, point culminant à atteindre. OK ce n’est pas la 6000 D, mais ça grimpe sacrément. St Vincent patron des vignerons, une petite pensée pour mon papa, vigneron dans sa jeunesse qui doit me suivre des yeux tout là-haut avec d’autres personnes qui nous sont chères, n’est ce pas Lolo. Petite pensée pour eux et grand plongeon vers la rivière. C’est la magie de la nuit, courir dans les sentiers boisés, la fraîcheur transcendent les odeurs de la végétation. L’impression de courir dans un immense tube dont la nuit noire représente les parois. Dur la sortie du tube, l’impression d’une sortie d’égout car je manque de me vautrer lamentablement dans la rivière boueuse, négligeant le petit crochet sur la droite pour franchir le petit pont de bois « 
Le petit pont de bois, Qui ne tenait plus guère,Que par un grand mystère,Et deux piquets tout droits ». Virage à la corde (de la guitare d’Yves Duteil) et par un grand mystère je passe. Ce fut chaud mais ce fut moins chaud pour d’autres qui iront se rafraîchir dans la gadoue ! Grimpette dans les bois et j’apprécie cette petite zone boisée dans la demi-fraîcheur de la nuit (16 °). De nouveau les sentiers caillouteux ou herbeux, au doux murmure des « arbres de Noel ». Je divague ? Non c’est le chuintement du suintement des vannes d’arrosage. Nouvelle fraîcheur de la nuit dans le tchic-tchic des arroseurs de cette zone de vergers.  Je retrouve le circuit de la Saintelyon. Belle descente bitume qui « tape » bien sous les chaussures trail. Une hésitation sur une balise pour la droite. Je vire sec pour un sentier raide et piégeux, à l’entame de beaux rochers tapis au ras du sol. C’est chaud mais ça passe ! Des yeux brillent dans la nuit. Retour à la civilisation en la personne d’un âne, de quelques vaches avachies dans l’herbe. Ca manque de public ! Frayeur car deux chiens surgis du néant, sauvé par la clôture invisible dans la nuit qui les maintiendra à distance raisonnable. Ça sent l’écurie, confirmé par la distance enregistrée sur le GPS. Ne pas relâcher la pression : t’es dans un relais p’tit gars et chaque seconde compte, d’autant que maintenant c’est bien roulant. Et pas de crampe en vue, seulement les lumières de Soucieu. Déjà arrivé ! je vole, devine le passage sur le dernier rond-point, à l’instinct, me guidant sur ce que je pense être une voiture de l’organisation (certains concurrents « dans le rouge » manqueront de rater cette arrivée). Du monde les barrières, je gueule « Angelo ». 1 heure et 6 secondes  de course. Je file le bracelet, dit à Angelo de filer, file au ravito et m’enfile dans la voiture pour rejoindre  Brignais situé à moins de 5 km. Nouvel exploit de la route puisque après moult tours et détours va falloir que cyril_d'orient'alp me donne quelques cours, nous arriverons après notre finisher qui bouclera ce profil descendant de 7,5 km (ou 8 ?) en moins d’une demi-heure. Il ne s’est pas perdu comme nous (c’était ma crainte) et confirmera notre 3ième place. Il est plus de deux heures du matin. Il faudra encore attendre, entre soupe à l’oignon, étirements et somnolence, 4 h du matin ( j’ai des frissons j’suis pas tout seul, tout seul, tout seul) l’arrivée de Monsieur le Maire, pour que le maillot kikourou brille sur le podium des 3ième relayeurs. Immortalisé par Photogone, encore présent pour croquer nos exploits. Il est 5 heures passé. Je rentre au bercail, je viens de courir pour croiser mon « gone » qui part au marché. Courir marché sacré famille. Je sais que rassuré sur le relief je reviendrais pour la solo cette fois. Et pour la solo je ne serais sûrement plus seul dans la nuit, sur une course sympa variée, avec un balisage correct en étant vigilant. Alors si le cœur vous le dit, et si les jambes suivent, nous avons testé pour vous : un premier relais roulant sur 4 bornes, une bonne bavante dans les bois sur 300 m, quelques bosses avant l’arrivée sur Irigny. Pour le deuxième relais une belle descente sur les bords du rhône pour remonter en face sur Millery, et finir en profil descendant sur Vourles. Pour le troisième relais, profil descendant vers le carrefour des 7 chemins et remontée régulière sur Taluyers avec une montée plus marquée sur les derniers km. Le quatrième relais vous élèvera jusqu’à la chapelle St Vincent de St Laurent d’Agny, point culminant, avant une descente sur la rivière, une petite montée de remise en jambes pour la descente sur Soucieu en Jarrest. Le cinquième et dernier relais vous élance vers le bas du Garon, pour le quitter à regret quelques instants de grimpette, puis revenir et descendre sur Brignais, et dernier km en faux plat descendant. Soit 55 km pour 900 m de dénivelé.

6 commentaires

Commentaire de Coach Cyril posté le 29-06-2008 à 22:01:00

Bravo bravo vial !!!
bonne course nocturne !! un peu une ambiance STL !!!

+
Cyril

Commentaire de Mustang posté le 29-06-2008 à 23:03:00

Une superbe course nocturne et par équipe!! que demander plus!! Bravo!!

Commentaire de Davidou le minou posté le 30-06-2008 à 16:22:00

Bravo Michel, je vois qu'on a fait la même chose ce we, puisque j'étais aussi sur un relais au Grand Duc, moi aussi trop "faible" pour l'attaquer en sole, mais par contre à l'opposé : en plein cagnard !!

Super ta course, une belle 3e place, et je reconnais bien ton style de récit, toujours dans une comparaison ou métaphore originale... continue comme ça ;-)

David.

Commentaire de Gibus posté le 30-06-2008 à 21:43:00

Bravo Vial
Un super récit pour une course originale
la magie de la nuit (comme la STL)
En plus podium, quelle patate
a bientot

Commentaire de Jerome_I posté le 01-07-2008 à 10:01:00

bravo michel pour ta course et ton récit, j'avais noté cette course, mais le calendrier est trop dense...

Félicitations pour ce podium.

Bonne récup, a bientot.

Jérome

Commentaire de DOUDL posté le 07-07-2008 à 09:42:00

Félicitation, et je te conseil de la faire en solo l'année prochaine car elle est super cette course, un peu fatigante quand la condition est limite mais super.

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