Bon pied bon œil

 

Si « Bon œil » pouvaient s’appliquer pour Les Foulées de Beauregard - Ville de Saint Genis Laval , pour THOU NIGHT : Le trail de la nuit la plus courte

il fallait en plus bon pied. Bon pied puisqu’il s’agissait d’un trail, et bon œil puisque c’est un trail nocturne.

Donc ce samedi soir, après une après midi repos en musique, pour écouter ma fille se produisant dans une « comédie musicale » de son collège, je filais sur les monts d’or.  32° au thermomêtre, les quelques passages dans les vallons boisés du val de Saone nous donnant quelques assurances de gain de degré pour un départ fixé à 21h30.  Inscription vêtu de mon maillot kikourou. Une réflexion fuse « tiens un kikourou » dont  malheureusement je n’identifie pas l’origine. Retrait du dossard à Couzon au Mont d’Or ou je rencontre Jean Louis qui m’annonce son éternelle crainte de se perdre dans ce type d’épreuve. Jean Louis JIHELfutur V2 est du genre costaud avec de beaux palmarès, mais plutôt sur le bitume ses terres de prédilection. Petit échauffement de 1,5 km pour rejoindre la ligne de départ à St Romain au Mont d’Or. Brève discussion avec Mathieu thunder venu courageusement en vélo depuis Lyon. .Après les divers consignes et remerciements, en particulier pour la chaos  occasionné par 200 coureurs s’élançant parmi l’organisation de la fête de la musique au centre même de la cité hébergeant La Demeure du Chaos, fa ce à la maison de l'Eden (

Clochemerle entre l'Eden et le Chaos ou le combat entre Dudu et ... ).

Une toute petite boucle dans le village. Et nous voilà guerriers partis à l’assaut du Mont Thou coiffé de son radome de l’armée de l’air et retour sur St Romain soit 12 km et 825 m de dénivelé. Au programme deux belles montées principales et quelques bosses intermédiaires, mais traites, une dernière pointe et retour au bercail!

A 500 mètres du départ nous attaquons le premier sentier, aux notes d’une jeune musicienne sur son synthétiseur. La musique adoucit les mœurs, et la pente calme les ardeurs. Je laisse déjà quelques places. Passé le premier km, après un  petit replat herbeux, nous progressons régulièrement sur un km pour atteindre le point 440, avant de plonger à 400 puis une belle descente jusqu’au point 300. Pas moyen  de récupérer quelques places cédées dans la montée, dans les descentes techniques comme je les aimes, car un single bourré de racines et de pierres en sous-bois, à la lueur de la frontale. Un « fou » manque de se vautrer sur le groupe, termine dans les pierres et arbres alentours, avec pour seul soutien  un bon  coup de gueule des autres pour sa mise en péril du groupe ! On repart pour la grimpette et le manque de prépa est là. Km 5 le temps de sortir le bidon et le groupe que je suis déjà difficilement me plante. Et le traite PHOTOGONE est là pour immortaliser la scène : Vial à la dérive picolant ! la longue montée sur le Mont Thou se poursuit. Je récupère un ou deux gars plus à la dérive, j’arrive même à maintenir le rythme course à pied. Surprise même de monter agréablement dans les bois au son d’une ballade irlandaise. Dans la nuit apparait  un personnage tout brillant de rouge, qui vient de changer de répertoire : le Père Noël ? Non une flutiste qui reçoit nos applaudissements. C’est le monde à l’envers : les coureurs applaudissent le public. Ok mais essayez donc d’applaudir en jouant de la flûte ! De longues rubalises dans un champ herbeux, deux amoureux enlacés dans l’herbe que je salue et qui m’encouragent,   la lumière d’un projecteur et le ronron de son groupe électrogène (je préfère la flûte) voilà le point culminant. Pointage du dossard ; et nous voilà à croiser les « étoiles montantes » de nos poursuivants alors que nous plongeons, avec déjà la moitié du circuit réalisé. De bons chemins ou « j’allume » bien avec un autre concurent. 1 km de plus, fini de dévaler : une bosse. Puis de nouveau de sympathiques descentes variées de quelques toutes petites bosses. Mais il reste encore quelques  cerises sur le gâteau. Passé le km 8 on nous aiguille sur la droite et il est là, sournoisement tapi dans la nuit : un mur que chacun attaque comme il peut, mains sur les cuisses, bien penché en avant. Pas bien longue mais éprouvante. La fin de la côte, bien moins ardue, ressemble à du bonheur. La descente se poursuit, la forme est encore là, malgré la fatigue qui me freine dans l’ardeur de la descente. Une ou deux frayeurs sur ces chemins de pierres et de racines. Mais la dernière vraie côte est herbeuse, et ce nouveau revêtement n’enlève rien au degré de la pente. Tapis vert, où la foulée rasante est piègeuse. Ensuite  ne pas aller au tapis dans la descente de pierre qui suit. Marrant , dans le final  de notre de montée boisée, d’entendre à quelques vingtaines de mêtres sur la droite les pierres dorées qui chantent sous leurs pas et dansent dans les bois les frontales de ceux qui redescendent déjà. C’est vraiment la fête de la musique !. 1,5 km de l’arrivée j’ai bien noté qu’ à partir de là, seule la descente nous ouvre les bras, tout comme j’ouvre les miens pour assurer l’équiilibre.  A la faveur de cette descente j’ai décroché pas mal de poursuivant, quelques regard furtifs sur l’arrière me le confirment. Juste avant de quitter les sentiers, une nouvelle musique dans les jambes, mais que je connais trop bien : Des petites « bêtes » dansent sous les « booster » : les crampes s’installent. On gère un peu les appuis, le bitume est là, entrée sur le stade et l’arche d’arrivée se découvre au dernier moment : 18^ième en 1h24 et ruisselant de bonheur autant que de sueur. La nuit la plus courte mais peut-être aussi la plus chaude de juin,  compte tenu des précédenes météos ! Après une petite récup, je retrouve Jean Louis, arrivé avant moi mais ….qui s’est encore paumé , se retrouvant après avoir louppé une balise de bifurcation,  à grimper dans un champ pour terminer sur une barrière de buissons ! Dommage parce que 6^ième avant son erreur il va dégringoler dans le classement ! je finis ma paella en compagnie de Photogone, et Thunder toujours pas (é) là. 23H30 :Thunder (Mathieu) galant  chevalier,vêtu de son armure fluo, arrive bon dernier, a défaut de protéger une gente dame nuitamment dans les dangereux bois des monts d’or, poursuivant un courageux sieur de 95 kg finissant en 2h30 cette épopée.  Ah oui j’oubliais un détail sans importance : Mathieu était serre-fi(l)le : il termine avec un mec bien en chair. Pas de chance ! Et rebelote, alors que Mathieu, renonçant après son terrible effort, à regagner la cité des Gaules  à vélo (petit joueur) mais à bord de ma totomobile, il salive d’avance pour la bonne glace qu’il va pouvoir déguster à la petite épicerie arabe, toujours ouverte, voisine de son domicile. Pas de chance Mathieu, il est 1h30 du mat et la « p’tite épicerie «  est fermée : c’est aussi ça les 35 heures !!