L'auteur : thunder
La course : Championnat de France Universitaire d'Athlétisme
Date : 7/6/2008
Lieu : Dijon (Côte-d'Or)
Affichage : 1432 vues
Distance : 10km
Objectif : Se défoncer
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Dès la connaissance de ma pseudo qualification le 15 mai au soir j'appelle Jack pour qu'on prépare un plan.
Il y a plein de séances fort sympathiques et peu de piste. Ça tombe plutôt bien je reste sensible du péroné et les quelques mètres fait sur le tartan lyonnais font ressortir la douleur. Il y a aussi des séances de maintient d'allure et j'ai beau me défoncer, j'arrive pas à tenir ne serait ce que 4' au kilo.
Raideur a beau me pousser et me tirer je finis toujours défoncer sur le goudron et sans avoir tenu ni l'allure ni la durée. Ce qui fait rire Langevine ma nouvelle partenaire d'entraînement et bientôt de galère.
Bref tout va bien en plus j'ai un mémoire à bosser, l'éclate...
Malgré tout, j'arrive presque à retrouver des sensations.
J-8 je ne participe pas à cette compétition sur piste, peur d'avoir mal, peur d'exploser et surtout on me propose d'accompagner une amie, aux championnats de France de duathlon à Vendôme . Sur place je trottine un peu mais encore une fois la grosse séance de 2 heures passe presque à la trappe.
Dimanche retour sur Lyon et après des semaines de situation dégradée nous décidons d'un commun accord d'arrêter l'acharnement thérapeutique autour de cette relation qui ne mène à rien.
Lundi soir fin des partiels, plutôt que de me murger pour ne pas penser, je me défonce à vélo puis j'enchaîne avec de la CAP, une soirée avec mon patron et ma partenaire d'entraînement et sur les coups des 2heures du matin ultime footing à l'allure accompagné par Steph sur un vélov. Merci les copains ça fait du bien de pas penser...
Je prend un ancien plan et je me bricole une pseudo séance d'allure spé. 2 fois mille mètres pour essayer de ma caler. Pour la première fois depuis des semaines je me retrouve sur un anneau, pourtant j'éprouve du plaisir à tourner. La cendrée est humide, il y a du monde sur la piste et hop j'envoie mes deux fois milles. A chaque fois je suis trop rapide mais je récupère bien. Bref je n'ai plus aucun repère d'allure, wonderfull
Plein de confiance par cette séance je me demande comment ça va se passer à Dijon.
Vendredi 5h de train et au milieu je cours dans Lyon pour réunir les différentes pièces nécessaire à mon voyage. Je récupère ma licence FNSU et ma tenue en coton. Les profs me demande de leur transmettre le résultat. J'ai presque la pression et un peu galvanisé j'annonce que je donnerais le meilleur pour faire honneur au maillot. Tu parles seul de ma fac, j'ai pas intérêt à me crasher.
19h30 nous arrivons à Dijon après un voyage assez sportif.
Petit footing dans le plan il est écrit 30' et 10 lignes droites. Finalement nous serons deux du groupe à affronter les éléments pour 20 min de footing découverte de Dijon sous la pluie. Pour les demi fondeurs nous sommes un peu fous.
Samedi matin après une nuit de fractionné rythmé par les ronflements de mon voisin. Je pars en solo pour un petit footing de 20 min et 5 lignes droites. Les jambes sont légères, le cardio bas, bref tout va bien . Par contre pour les lignes droites c'est moins bon.
Ensuite un bon petit déj, une sieste, un plat de pâtes mais j'évite la salade.
Préparatif des affaires, avec mon super débardeur de l'université . Aujourd'hui je porte les couleurs il va falloir y faire honneur.
Petite sieste entre amis encore et répétition des mantra. « il y a des douleurs plus grande qu'un mal de jambe ».
Etrange, j'ai la sérénité d'avant un ultra. J'ai accepté d'avoir mal et j'attends cet instant. Je repense à certaines paroles de Jack. Je me prépare pour 40 à 45 minutes d'effort et sans doute de douleur mais je me souviens d'autres courses où j'ai souffert. Je l'ai déjà vécu alors aujourd'hui si ça doit arriver ça arrivera.
Petit voyage en bus, direction le campus. Ça sent l'athlé dans toute sa diversité ici. Univers inconnu et découverte. Posé dans les tribunes, dans l'humidité, on patiente en admirant les courses et les sauts. Mais comment font ils ?
Puis petit échauffement pour repérer le parcours. Là on comprend mieux l'absence de label et je commence à regretter mon faible nombre de cross. Enfin je regrette même ma présence....
Quelques petites gammes, puis on s'aligne sur le départ.
Dernière consigne, l'ambiance est détendue. On est entre copain sur la ligne et tout le monde se connaît ou presque et entre figurants on se prend pas la tête. Certains me demandent pourquoi j'ai mes gourdes à la ceinture, esprit trail...
On s'avance nous voilà sur les ordres du starter. Le cardio grimpe pour se caler à 150 bpm à l'arrêt. Je conseille à Axel de se freiner au départ.
Pan
Départ en pente, c'est presque un départ cross, les mecs partent au taquet, dites les gars vous voulez pas des blocs aussi ?
Je suis en queue de peloton masculin. Ce circuit est un beau vire vire dans le campus.
Au premier virage au bout de 200 mètres je suis encore sur l'arrière. Deuxième virage sur de la peinture, prudence, puis relance.
Je rentre dans le peloton. Encore un virage. Je fais l'extérieur et remonte tranquillement dans le peloton. Un petit faux plat montant. Je remonte encore et me retrouve en tête de peloton dans le vent.
Puis en tournant la tête j'aperçois que je traine un groupe et en plus il y a du vent.
Virage puis on attaque la longue bosse du parcours, pas très raide mais en deux temps. Je raccourcis la foulée et j'augmente la cadence, à coté ça augmente l'amplitude et ça passe en force. Deux mecs me passent. La pente se calme. Traileur de base on relance. Puis descente, on se relache.
Grande ligne droite, les séances de fractionnés et de maintien d'allure reviennent. On se met au train et on revient sur les deux gars de Paris.
La mère de deux frangines m'encourage, je fais un peu le cacou. Promis coach un jour je fermerai ma gueule en course.
Passage du rond point ça monte et je me refais larguer.
Puis descente, là j'envoie. Par contre avec les chaussures légère ça le fait moyen la descente dans le gravier. En plus en tant que traileur primaire, je m'explose. Moyen pour la récup . On entre dans les 2 km de cross. Des petits coups de cul des virages dans la boue. Et finalement au train je me fais décrocher par les deux parisiens.
Dans les virages, ça coupe à travers l'herbe, alors on suit. Passage autour du stade les rares spectateurs sont déchainés. Mais pas pour moi, l'inconvénient, d'être seul de sa fac .
Petite bosse, la cheville manque de se tordre pas grave, encore un virage boueux, mais où ai je rangé mes pointes , une bosse, passage du 5ième kilo en moins de 19 minutes, je jette une gourde ça devrait le faire ;) mais pas de ravito. Enfin depuis le 3ème je m'humidifie la bouche .
On repart pour une boucle. Encore ces foutus virages, on encourage les signaleurs, on se fait encourager par la mère des frangines, petit signe tout va bien je vais bien. Ça devient un peu dur. Je me prépare à passer sur le mental et je me rattrape à 6km c'est encore trop tôt.
Je me retrouve isolé entre deux groupes dans le vent. On enlève les gants, on ouvre le gel on l'avale par petites bouchées, on le referme, dans la bosse je le pose dans la poubelle et je repars. J'hydrate, et continue la montée, je me fais passer par un réunionnais, normal chez lui ça doit grimper. Descente il s'éloigne, en tournant la tête j'aperçois Axel, je l'encourage.
Revoilà la ligne presque droite on trajecte. La mère m'explique que la première féminine est derrière moi. J'hésite est ce que je me laisse passer ??? non je gère, tranquille émil,
Devant, une autre paire de booster, au train je remonte, je fais signe aux signaleurs de se faire discret, Après le rond point dans le faux plat montant, je me cale et entame la discussion, il m'explique qu'il est mort.
Petite descente, merde on s'accroche. Puis coup de cul, en force ça passe puis je relance. Les vires vires dans la boue. Monsieur a son fan club. M'en fout il reste moins de deux kilomètres. Il s'accroche mais j'essaye de le décrocher au train. Son coach l'encourage, il s'accroche dans un coup de cul.
Là je tente le bluff sur la fin de la bosse je relance pour le faire Puis je maintiens un peu l'allure, je me souviens des séances 3 milles 2 milles mille et puis il me reste moins de 1000 mètres.
Gaz dans la boue, la mère est là et encourage. Maintenant je ne gère plus, pas question de courir pour arriver au bout je me bouge un peu le cul.
J'entends les gars de son univ l'encourager et j'entends Serge me dire profite de leurs encouragements et effectivement quand j'entends vas y c'est fini, donne tout, bouffe le je m'en sers pour me bouster.
Arrachage dans la dernière bosse et on finit au sprint. Les paroles du coach de la fac « jusqu'au bout et tu casses » J'applique et je passe d'une tête. Première fois que je me déchire autant sur un sprint. (un pote me dira que pour faire un 100 mètre j'étais pas obligé de faire 9,9km avant) Par contre pour la décélération, ça finit dans toujours dans les barrières.
Il faut enlever le dossard. Je n'y arrive pas, tient le chrono tourne encore. 35'56 oula. Devait pas faire 10 km ce parcours mesure faite à l'accéléro le lendemain 9km250 pour un chrono de 35'37
On se retourne pour accueillir les amis, puis tout d'un coup le sang revient dans le ventre plié en deux autour de la barrière j'attends.
Deux heures après dans la chambre d'hôtel ça ne passe pas mais un bon steak frite vient caler le petit creux. Pour la glace ça sera dimanche en montant dans le train.
Lendemain on va encourager les copains sur le stade pour la fin des épreuves et j'accompagne le relai 3 fois milles dans son échauffement histoire de décrasser les jambes. Ces dernières répondent bien mais les piedss sont parcourus de petites décharges électriques.
Ultime épreuve le 4 fois 400 puis il faut finalement rentrer. Un ultime saut au quick pour une petite glace, une dernière photo sur le quai et une ultime bataille d'eau et le WE se finit enfin...
Pour reprendre ce que j'ai écrit il y a quelques jours en pensant aux kikous lyonnais et ce soir aux étudiants de Lyon1: « J'ai aussi découvert une bande d'amis, on tripe ensemble et on se gave ensemble. Elle est pas belle la vie ?
Siiiiiiiii »
8 commentaires
Commentaire de agnès78 posté le 09-06-2008 à 20:41:00
merci pour ce récit si vivant! Et bravo pour ces belles courses! Continue comme ça matthieu!
bisous
agnès
Commentaire de L'Castor Junior posté le 09-06-2008 à 23:07:00
Ah, je m'disais bien aussi qu'il ne faisait pas 10 km ce parcours :p
Bravo champin : t'es un grand, gamin !
Commentaire de Jerome_I posté le 10-06-2008 à 00:19:00
bravo mat pour ta course, mais la prochaine fois sans gourde, le gel est de trop -> tu gagnes 1 minute facile comme ca!
Jérome_qui_prend_des_photos_sur_le_100km
Commentaire de Mustang posté le 10-06-2008 à 21:00:00
Bravo Mathieu!!
On dirait du Jérôme K Jérôme, ton récit!!!
eh ça gaze!!!
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 10-06-2008 à 21:33:00
Même si ça fait 9,250km, ça fait très en dessous de 40mn au 10 bornes ! Bravo mon gars, tu tournes sec !
Commentaire de LtBlueb posté le 10-06-2008 à 23:00:00
bravo mon gars ! content pour toi & à la revoyure : la bise à toi et à ton coach !
Commentaire de vial posté le 12-06-2008 à 21:12:00
tu vois quand tu veux tu peux faire de bons résultats sur les épreuves de fac!!!
michel
Commentaire de titifb posté le 14-06-2008 à 05:30:00
Quoi ? Tu n'avais pas ton fan club ??? Et nous alors ? Tu n'as pas entendu nos cris et nos encouragements derrière notre écran ? J'en ai les doigts tout engourdis...Limite de la tendinite ! Bon, et puis, 35'37 : wahoo ! Inutile de dire que le parcours ne faisait que 9,250 km. Pfff ! Trop bien ton cr Thunder...Bon courage et bonne chance pour la suite (courses et examens). Bises.
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