Récit de la course : Les Coursières des Hauts du Lyonnais - 101 km 2008, par bouzzy-goulum

L'auteur : bouzzy-goulum

La course : Les Coursières des Hauts du Lyonnais - 101 km

Date : 3/5/2008

Lieu : St Martin En Haut (Rhône)

Affichage : 3513 vues

Distance : 101km

Matos : Objectif prévu : 12 heures
Réalisé : 12h 01'45"

Objectif : Terminer

9 commentaires

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101 kms hauts du lyonnais le 3 mai 2008

Que faire pour profiter du 1er pont du mois de mai ?

Pour ma part, j'ai eu la drôle d'idée de m'inscrire il y a 3 mois à mon 1er cent bornes, les coursières des hauts du lyonnais : On tombe dessus par hasard sur le net, on voit 101kms et on se dit "oh OUUIIII  ". 

 

Pourquoi celui-là ? Tout simplement car il est organisé dans la région

Mais je n'avais pas pris garde au dénivelé

 

En tout cas, réveil à minuit pour être sur le lieu de départ avant les 4 heures du matin fatidiques : Rien que d'y repenser, on baille ! D'ailleurs un petit dodo avant l'épreuve n'a pas fait de mal.

Sur le fameux site kikourou, je me suis prévu 12 heures compte tenu du relief (mais les sensations sur mon 1er trail, aux cabornis, m'ont fait douter un peu ...).

 

4 heures du matin, il fait nuit, agréablement frais et voilà enfin  le départ : Un gars part devant tout le monde ; Le groupe qui le suit est agréable mais ils vont quand même bien vite pour tenir cent bornes ; En fait, ce sont majoritairement les candidats au petit parcours (62 kms tout de même !) qui donnent le rythme ; Je les suivrai la première heure à distance en les recollant de temps en temps au gré de leurs hésitations d'itinéraires jusqu'au premier ravitaillement liquide que je saute ... pour me tromper de chemin 200 mètres plus loin !

 

Heureusement, un gars sympa gueule et je rebrousse chemin ... Mais pour le coup, je me retrouve seul pour de bon. De temps en temps, des lueurs de frontales jouent les fantômes droit devant mais cela devient de plus en plus rare : C'est surtout les changements de chemins qu'il ne faut pas louper mais l'itinéraire est  particulièrement bien indiqué ; Il n'empêche qu'une nuit sans lune est toujours une nuit noire propice à regarder les étoiles mais plus risquée pour les coureurs.

 

Ceci dit l'organisation a contrôlé scrupuleusement le matériel obligatoire : couverture de survie, sifflet, coupe-vent et ... lampe frontale.

 

Le premier ravitaillement solide est au bout de 30 kms : le soleil se lève doucement ; Comme cela, on voit mieux les reliefs ; De toute façon, depuis le départ, ça monte et ça descend tout le temps. C'est le moment où les effets de la fatigue commencent à se faire sentir : les mouvements changent, se ralentissent et s'assouplissent aussi. En fait pour moi, les 20 kms qui suivent seront un peu "touristiques" car je me sens bien mou : je sors même mon téléphone pour prendre une ou 2 photos souvenirs.dsc00069_coursieres_2008.jpg

 

Jusque dans les 50 kilomètres où un bénévole m'annonce : "Tu es 12ème"  ... Même si le nombre de concurrents est limité (sur le grand parcours pour la 1ère édition du 101kms, il y a tout de même 60 fadas !), Cette nouvelle me met du baume au cœur : symboliquement, rentrer dans les 10 serait rigolo pour moi qui me demandait alors si je continuais après le km 62.

 

Arrivé au ravitaillement du 62ème kilomètre vers 11heures du matin, je profite du camion "porteur de sac" pour ranger mes poubelles et ma frontale que je pense inutile : 200mètres + loin, un contrôleur m'informe "contrôle du matériel !" et me dit que sans la frontale, on ne passe pas :-) J'essaie bien de parlementer lui disant que je serai à l'arrivée bien avant la nuit mais rien n'y fait : Je suis bon pour retourner dans l'autre sens reprendre ma frontale dans mon sac tout au fond du camion relais: La petite plaisanterie aura coûté 3 minutes ...

 

dsc00070_coursieres_2008.jpgJe pense repartir au mieux 12ème. Je rattrape assez vite 2 concurrents fatigués et pour moi, cela va en mieux en mieux : du 50e au 80e kilomètres, je tourne rond, assez souple. La canicule est vraiment top et à certains moments je m'imagine en train de courir sur le plateau espagnol.

A un moment, on m'annonce 5ème (je n'y crois pas et je pense que le bénévole a du en louper 2 ou 3),

Puis ensuite 3ème (et oui, j'en ai doublé 2 d'un coup !).

A un carrefour vers le 76e kilomètres, je vois le second en train de marcher sur du plat : Encore un de cuit ! Décidément, c'est vraiment une épreuve par élimination. 

 

Ravitaillement du kilomètre 80, au pied d'une petite chapelle … pour ceux qui cherchent encore la rédemption :

-          "ça va je gère, mon poursuivant est 3 ou 4 minutes derrière" 

-                     "Et dans 100 mètres, tu seras 1er" me répond l'écho   

En effet, le 1er est dans la tente des secouristes en train de se faire masser !. Sur le coup, je ne réagis pas mais 300 mètres plus loin, un fond de lucidité remonte à la surface ou plutôt le manque de lucidité : en fait, je sens d'un coup des tonnes d'émotions qui  reviennent. Cela ne m'est jamais arrivé d'être 1er et en plus, à 21 kilomètres d'une arrivée ! D'un coup, on n'a plus de repère, plus que des doutes : Où sont–ils derrière ? Je décide de ne pas m'affoler et de garder le même rythme.

 

Je manque toutefois de justesse une superbe gamelle au kilomètre 85 : je me rattrape sur le mollet gauche et tout de suite, une crampe suit. Puis 2 bornes plus loin, c'est les 2 mollets et les adducteurs qui coincent d'où un petit stop "assouplissement" qui me permettra de finir relativement lent mais tranquille.

 

Quand on vous annonce plus que 2 kilomètres et demi avec + de 3 minutes d'avance, on pense que c'est tout bon : On assure le final, on fait gaffe à ne pas se perdre, à ne pas louper une pancarte mais que c'est long 2 kilomètres !...

 

Fin de l'avant dernier virage, c'est tout bon : je commence à souffler quand je vois le second qui arrive comme un boulet au début du virage ! Allez, en avant pour un petit sprint au 101e kilomètres et la ligne d'arrivée est avalée les bras en l'air et un sourire béat sur le visage, en 12 h. 1 minutes et 45 secondes (Finalement j'avais pas mal prévu !). Mon compère d'un jour suit à 9 secondes soit 9 centièmes d'écart au kilomètre !  dscf5517_podium_avatar.jpg

 

Sur le podium, et ici aussi, mes pensées vont à l'organisation et aux bénévoles, particulièrement nombreux et efficaces, aux gens du pays aussi, à ces enfants qui nous encourageaient le long du parcours, aux autres participants, à ceux qui sont allés au bout d'eux-mêmes et de la nuit.

 

EPILOGUE : 6 ongles de pied violet, des signes d'une récidive de sciatique, et 75 photos à choisir chez photogone.net ! L'été sera vélo ... pour revenir en courrant l'année prochaine. 

9 commentaires

Commentaire de langevine posté le 15-05-2008 à 19:16:00

Prem's!! Bon, moi, je suis juste bonne à être la première à faire un commentaire, la place de N°1, on attendra encore un peu! ;-)
En tous les cas, le temps de quelques minutes, j'avais l'impression de te suivre à la trace et même d'avoir des crampes en même temps que toi!! ouille ouille, que c'est long 101 bornes!! mais qu'est ce que tu as assuré!!
Félicitations, et surtout, bonne récup'!

Commentaire de Jerome_I posté le 15-05-2008 à 20:04:00

bravo pour ta course, victoire pour ton premier 100km ca sera difficile de faire mieux ;-)

Cool de lire ce CR, ca fait envie de retourner plus souvent courir autour de Lyon, surtout en voyant le film de photogone...

Jérome

Commentaire de Mustang posté le 15-05-2008 à 21:42:00

1er!! 101 bornes!!! bravo, bravo!! sympa cr tout en décontraction mais certainement pas sur le terrain!! chapeau bas!!!! Phil

Commentaire de totote01 posté le 15-05-2008 à 22:24:00

bravo pour ta course bien gérée, et à la clé une bien belle victoire!

Commentaire de bibiche posté le 16-05-2008 à 17:27:00


bravo pour la perf
quelle euphorie
récupère bien
au plaisir de se rencontrer

Commentaire de Manuwak59 posté le 16-05-2008 à 21:35:00

Félicitations. Un grand bravo, vraiment....

Commentaire de Bicshow posté le 17-05-2008 à 19:45:00

J'étais dans la salle quand tu es arrivé mes filles ont absolument tenu à t'attendre bravo !!! je n'ai fais que le 62k mais ce fut une très belle course.

Commentaire de vial posté le 18-05-2008 à 10:20:00

bravo olivier
je viens de découvrir ton récit
repose toi au mieux maintenant en espérant que tu évacueras ce début de sciatique plus vite que moi mais tu sembles suivre la voix de la sagesse avec du repos en prévision
bonne récup
michel (qui n'arrive pas à récupérer depuis les cabornis...)

Commentaire de lulu posté le 13-04-2009 à 18:42:00

bravo pour ta course !
Cette année, je m'essaie au 43....le 62 a disparu !?

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