L'auteur : vial
La course : La Transjurassienne 76
Date : 9/2/2008
Lieu : Lamoura (Jura)
Affichage : 3405 vues
Distance : 50km
Matos : fart swixx HF 7 + CERA
Objectif : Pas d'objectif
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Une capricieuse
Elle s’était fait désirée l’an passée, puis nous avait posé un lapin. Pas un lapin des neiges car de neige il n’y en avait point !! D’ailleurs qui était vraiment capricieuse : la transjurassienne ou la neige ? En tout cas complices car absentes l’an passé, elles étaient bien toutes les deux présentes cette année. Timides soit, timidité en kilomètres ou en épaisseur. Mais elles étaient avec nous.
Pour finaliser une préparation très timide aussi, j’avais poussé la semaine précédente jusqu’à La Vattay, sur le circuit de repli du marathon des neiges. Après l’envolée nordique par équipe de deux, je m’étais retrouvé bien seul sur une neige sans glisse, avec du vent sur le final, mais en pleine figure. Pas de quoi arranger une course sur laquelle je ne faisais déjà pas belle figure. Un final sans gloire, sans jambes, sans conviction, sans savoir où j’en étais dans les kilomètres au point de lâcher le petit groupe auquel je m’accrochais, au point de me laisser dépasser à moins de 150 mètres de l’arrivée par une dame (ha que la parité est dure à vivre !) sans même me rendre compte que l’on était quasiment arrivé… Mais cette « mauvaise » course qui me laissait très fatigué en début de semaine, allait payer sur la transju…
A condition de ne pas rater le départ. Après un repas diététique chez un amis à Lavans les St Claude (mais avec un Fixin pour parfaire ma préparation, toujours bien s’hydrater, mais dans des proportions raisonnables), et une nuit raisonnable quoique courte, me voici à 6h20 au parking de la cathédrale de St Claude pour prendre la navette du matin. Une façon d’honorer mon côté écologique (ou développement durable) et d’éviter d’encombrer les parkings souvent saturés du site de départ. Le chauffeur confondant arrêt et ralentissement ne percevait pas le seul et frileux skieur en veille dans son véhicule traversait dare dare le parking, filant sur la route de Sepmoncel au bénéfice du feu vert au sortir du parking. Raté, faux départ.
Un fondeur du cru, privé de transju pour raison médicale (genoux en vrac) mais accroc à cette course au point de se lever à 5 h du matin pour être bien placé en spectateur, accepte de me déposer au départ.
« 7 heure du mat j’ai des frissons je suit tout seul tout seul tout seul….. »
- 10 ° dans cette fin de nuit, vite une petite marche pour rejoindre le départ, récupérer le dossard et enfin me réfugier dans la voiture d’un copain nouvellement arrivé.
Attendre, retarder le plus possible la sortie dans le froid, à 5 dans la bagnole, entre café chaud, discussion, préparation, escales techniques (hors véhicule, si avez bien perçu la métaphore). Les copains et copine partent en 1ière ou 2ième ligne, je suis en 3ième ligne comme d’hab.
Un petit quart d’heure d’échauffement car au 5ième km ce sera déjà les premières montées et il faut être bien placé. Retour sur la ligne assez tôt et chacun de sautiller tels les moineaux dans la neige. Coup de canon : mon petit nuage s’élance dans le ciel, le cinquième de la matinée, et s’élancent aussi l’ensemble de la troisième ligne. Beaucoup de monde, car regroupant les inscrits de la 76 km et de sa petite sœur la 54 km, unies sur un circuit unique de 50 km, se déroulant pour partie dans la forêt du Massacre. Un nom prédestiné ? Nous verrons bien. Pour l’instant je vois des coureurs très corrects, un départ nickel, mais sans chrome brillant en l’absence de soleil. Chacun pousse correctement en « double poussée » évitant la casse. Monsieur Soleil, appréciant ce fair play, nous fera bientôt rayonner sur la course. Quelques km et déjà le plat de résistance : une première ascension en plusieurs montées pour atteindre un premier point culminant avant de plonger de nouveau sur le bas. Le temps d’expliquer à certains la technique de la montée : en deux lignes SVP. L’expérience de plusieurs transju m’incite à mettre en pratique quelques trucs infaillibles pour les « tricheurs » qui forcent le passage. Mon ski sur le leur (pas très fair play mais le message est efficace) et les irréductibles rentrent vite dans le rang, permettant à tous de respecter le rythme des autres. A la transju les lignes ça se gagne d’années en années, à la régulière, en venant tôt sur le départ pour être au premier rang, et en gérant bien une course habituellement longue et usante. Aujourd’hui je sais ce qui m’attend car le circuit reprend en grande partie une course que je connais « la traversée du Massacre » mais à l’envers. Et ce que l’on perd en km on le récupère amplement en dénivelé. D’ailleurs de belles descentes succèdent aux montées. Mais belles que de nom, car neige raclée et bourrelet de neige nous travaillent les cuisses, dans des chasse-neiges incessants mais sécurisants. Quelques téméraires tentent des échappées sur les côtés, redorant la beauté de ces descentes dans les superbes gamelles qu’elles génèrent. Après mûres réflexions, je coche l’option « rails ». Bonne pioche si on évite une belle pelle en sortie : il faut savoir réintégrer le peloton en fin de rails…Mais ça paie et je me grise d’une descente délirante vers la zone de départ de la course du Massacre. Tout en schuss et j’avale littéralement bon nombre de coureurs option chasse-neige. Le compteur tourne toujours et bientôt s’affichent les km nous séparant de l’arrivée. Enfin je me retrouve : une bonne gestion du début de course, 3 course de « marathons-ski » en préparation, ajoutées à quelques sorties longues me permettent de tenir ; Et je suis BIEN. Maintenant le compte à rebours est lancé et je passe pas mal de coureur qui « piochent ». Quelques dossards de la 2ième ligne, coureurs à la dérive, ou quelques premières lignes que je double avec respect et en les encourageants : ce sont les « ambassadeurs » qui affichent au moins 10 participations ! Compte tenu des mes dernières courses je compatis sur mes frères en dérive, mais ne les attend pas. J’ai enfin du rythme dans les montées, et ça c’est une bonne sensation en ski de fond : une franche accélération dans les montées, sortir en force et relancer tout de suite en haut des petites bosses pour enquiller les descentes sans attendre: c’est le Bonheur…..A condition que la piste soit libre. Aie : à 8 km de l’arrivée Radio Jura signale plusieurs « véhicules » en perdition sur la voie verglacée. Une tentative pour se risquer sur le côté, un bourrelet qui vous stoppe la spatule, et c’est la glissade assurée. J’ai beau lever les skis pour laisser le passage à ma suivante : bienvenue au club ! Vite se remettre debout avant l’arrivée d’autres « auto-tamponneuses ». Une dernière vraie montée d’un km (durant laquelle un skieur (novice ?) m’arrachant le bâton se confondra en excuses « Excusez moi Monsieur ! » et l’arrivée approche. Pousser, encore pousser et les bras poussent, et les jambes suivent. Plus que 2 km sans monter, soudain les montgolfières au dessus de nous, le dernier virage, les petites lignes toutes de branches de sapins « décorées », le dernier sprint pour le spectacle (et parce que la tête va bien ). La ligne. 3h 1 mn et 24 s, placé 1 304ième. La médaille « frappée » du sigle de la transju et des 76 km. Mais bien qu’on ait « que » 50 km sous les semelles, content d’être là, d’avoir profiter du soleil, d’une préparation de piste tip-top malgré les incertitudes et caprices de la météo. Et puis surtout la transju c’est notre effort mais offert à tous les bénévoles et spectateurs. Ceux que j’ai toujours vu et que l’on verra toujours ce jour-là, qu’il pleuve qu’il neige, qu’il vent, qu’il caille. Car la transju c’est LA COURSE de toute une région, tout un massif. C’est « LA COURSE « qu’il faut faire au moins une fois dans sa vie de skieur.
Skis en consigne (bravo l’organisation pour le professionnalisme). Vestiaires. Ensuite encore une dernière et interminable montée des vestiaires vers la salle de restauration (les bouchons ne sont pas que sur les tables !).
Je retrouve PINSTON et Philippe (pseudo ?) qui se ravitaillent juste derrière moi. Un bref échange car c’est encore « la course » celle de vite manger pour suivre les copains bien meilleurs que moi, ayant déjà pris leur café.
En attendant la navette de retour, je trouve par hasard Monsieur GRINDLER (une figure du circuit ski de fond vétéran) oncle de DAVIDOU LE MINOU en grande discussion avec Dawa SHERPA. Pas rancunier en tout cas car M GRINDLER, lors de la Foulée Blanche s’était fais fracasser ses skis en course par…..Darwa lui-même. Et lorsque l’on connaît la légendaire gentillesse de Darwa, qui pourrait lui en vouloir ?
6 commentaires
Commentaire de titifb posté le 13-02-2008 à 06:15:00
Ca y est ! Je sais à quoi tu te dopes Michel : au Fixin...bon, on ne se refuse rien !!!
J'ai goûté un Fixin 2001 récemment.
Pour les non-initiés, il s'agit d'un vin rouge, un Bourgogne, Côte De Nuits. C'est un vin qui a d'un caractère tannique bien marqué; ses arômes torréfiés (qui rappellent le pain grillé,le café), et sa finalité boisée sont très agréables. Tu as eu raison de le boire maintenant, c'est un vin d'hiver !
Précisions :
cépage : Pinot Noir, à garder entre : 5 à 15 ans...si on résiste à son appel montant de la cave !
Quant à ses accords culinaires : un gibier à plume, un pâté de grives ou de bécasses. Je pense, Vial, que tu n'as pas dégusté ce genre de mets la veille de ta course !!!
Au fait, bravo pour ta Transju...! Et au plaisir de te revoir et de partager avec toi, une dive bouteille !
Commentaire de Davidou le minou posté le 13-02-2008 à 09:43:00
SAlut Michel,
Bon, si je lis bien ton récit, tu m'aurais certainement marché dessus pour me faire tomber, heureusement qu'on ne s'est pas croisé :-)
Sinon je constate également que tu vois mon oncle plus souvent que moi, je ne l'ai même pas vu à la transju, la prochaine fois passe lui le bonjour de ma part :-D
En tout cas, merci pour le récit et bravo pour ton résultat : tu as bien fait de t'accrocher lors de la course précédente, sûr, ça t'a été bénéfique.
Prochaines courses pour moi : marathon des Glières et marathon des Saisies : tu y seras ?
Commentaire de laurent05 posté le 13-02-2008 à 11:13:00
bravo pour ta course
ça me donne de plus en plus envie de tenter l'aventure
a+
laurent
Commentaire de bluesboy posté le 13-02-2008 à 21:44:00
Bravo pour ta course ,belle perf
Ton C R me rapelle de bons souvenirs du siécle dernier .J'ai un peu de regrets qu'il n'y ait plus un depart groupé (skating,classique, homme ,femmes,elite) sur une journée comme dans les années 90 et que la manque d'enneigement oblige le plus souvent à deplacer cette course magnifique sur un autre site
Commentaire de eric41 posté le 14-02-2008 à 12:37:00
Bravo Michel pour ta course.
C'est un peu les Templiers pour le trail cette Transju.
Eric
Commentaire de Coach Cyril posté le 17-02-2008 à 15:45:00
Bravo Michel !! une trés belle course...
Poirée encore battu au sprint grrrrrr !!!
C trop bon le ski de fond hein ???
a plus
Cyril
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