Récit de la course : Raidlight Trail Trophy - 33 km 2008, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : Raidlight Trail Trophy - 33 km

Date : 27/1/2008

Lieu : Marlhes (Loire)

Affichage : 4324 vues

Distance : 33km

Objectif : Pas d'objectif

8 commentaires

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Le récit

RTT.

Trois  lettres pour ma troisième participation à ce trail. Les deux  précédentes n’ont pas été fameuses.  L’hiver ne  m’est pas  propice. Mais là, si j’avais été raisonnable  je n’aurais pas du prendre  le départ. Je suis assez fatigué, pas vraiment récupéré de  ma saison 2007 chargée. Les cross de  janvier  l’ont  montré. Mais, j’ai organisé  le déplacement des  normands. Il m’est difficile de  renoncer à partir et aussi de  ne pas rencontrer  les  kikous que  je côtoie sur le web depuis des  mois.

 Me voilà donc ce samedi 26 janvier sur le  parking habituel à Alençon  afin d’embarquer les copains. Nous sommes 7 à partir. Nous nous entassons dans  mon Espace encore vaillant quoiqu’en disent  certains et filons vers St-Genest-Malifaux. Ce n’est que de l’autoroute jusqu’à Saint-Etienne. Le voyage est très agréable. J’ai mis ma musique en fond sonore, cependant, sous les menaces du Lutin, j’ai dû accepter qu’il passe  la sienne. Loulou me  prend le relais au volant à mi-parcours. Arrivés à St-Genest, nous  prenons possession de  nos chalets tout confort. Après avoir attendu Le_lombric et JCDUSS, nous repartons  pour Marlhes. Poignée de  main à Benoît Laval qui nous offre la bière bio du coin. Ensuite, nous allons retirer nos dossards. Mais pris dans  l’ambiance, je ne réagis pas et ne demande pas à changer mon dossard  pour  le trail court. C’est une erreur.

 

 

 

Benoît  offre sa tournée aux Normands

 

Puis, c’est le repas dans un petit bouiboui sur la place de Marlhes. Le repas  n’est vraiment pas terrible mais nous sommes en bonne compagnie et l’ambiance est sympa.

 

Le_lombric, JCDUSS, la Mouette et le Lutin 

 

Ensuite, c’est l’arrivée du staff kikourien : NoNo, Mathias,  la Souris, L’Castor junior et Girlay.

 

 
Le Lutin, NoNo et la Souris 

 

 

 Retour aux chalets. Mathias et la Souris vont passer la nuit sur la terrasse pour tester leur duvet ! Nous nous répartissons dans les deux chalets. Bien sûr, je passe une mauvaise  nuit.

Le petit-déjeuner regroupe tout le  monde. C’est un bon moment de détente avec les bonnes confitures et les différents pains et cakes confectionnés  pour  l’occasion. Le stress commence  à monter.

 

 

 
La Mouette, mathias et la Souris 

 

Nous arrivons à Marlhes mais c’est le bazard  pour se garer, rien n’est vraiment prévu pour cela. Beaucoup se gare nt sur un champ cultivé !!! C’est un point faible auquel  l’organisation devrait remédier ! Le gymnase de Marlhes est plein. Il bourdonne comme  une ruche.

 

 

 

Le buff  rouge sert de ralliement à tous  les  kikous et ils sont  nombreux dans la salle. J’ai égaré  mon camel-back, signe de  mon stress grandissant. Je le retrouve !

 

 


 

 9h00, nous nous rassemblons derrière  l’arche gonflable du départ. Je me  mets en arrière. J’ai  pris mon cardio pour surveiller  mon rythme cardiaque. C’est la  première fois que  je vais le faire en course. J’ai aussi  le GPS. C’est  le départ. Je pars  tranquillement. On passe dans les rues de Marlhes pour ensuite  gagner un chemin montant. Les autres  ont filé déjà ! J’ai encore  en tête les  paysages enneigés de l’an dernier. Je  m’arrête souvent  pour  prendre des  photos. Je  prends cela comme  une sortie rando. Je surveille  mon cardio, car je veux rester dans  la zone 145/155. Le temps est superbe. La  lumière et le ciel  bleu magnifient la région.

 

 

 

Pour l’instant, ça va mais je suis trop à l’écoute de mon corps et demeure anxieux. Mais déjà se profile Saint-Régis-du-Coin et son ravitaillement. Beaucoup de  monde et un accueil en musique avec un accordéoniste courageux. Je retrouve Colimaçon qui se restaure. Une madeleine et un verre de coca. Je  m’attarde un peu  pour  prendre des  photos. Et je repars……………. sur le 33 ! Mais, là, déjà, le  gros de la troupe est passé !

 

 


 

Le chemin continue  à  monter. Les coureurs sont très espacés. J’arrive  au Rozet, départ d’une grande boucle. Après  un bois sombre de résineux, on arrive sur  un plateau où la vue s’élargit. Les Alpes émergent au-dessus de  la vallée du Rhône.

 

 

 

Les chemins qui suivent ont  plein de charmes. Parfois, une  plaque de  neige tente de  justifier le caractère  hivernal de ce trail. De temps en temps, un coureur  me rattrape. Je saisis  l’occasion de  le prendre  en  photo. Je  n’ai rien à perdre ! Après la visite de ce  plateau aux  horizons si  majestueux, je traverse  la tourbière de Gimel. Une  piste en bois  permet de  préserver ce  biotope  fragile. Ensuite, c’est  un bois de résineux aux  pentes fortes qui m’attend.  Là encore, quelques concurrentes  me passent  dont  une accompagnée  par son chien.   Ma  jauge d’énergie me fait savoir que je suis sur la réserve !! Mon rythme cardiaque est aux alentours de 155. Je retrouve  la  piste de ski de fond de  l’an dernier où j’avançais de concert avec des skieurs de fond ! A nouveau, je retrouve ces vues  magnifiques sur les Alpes à l’Est et sur  les  monts du Sancy à  l’Ouest. Cela  me fait  penser à cette phrase, la  ligne d’arrivée, c’est  l’horizon. Je cours seul, enfin c’est  un bien grand  mot. Je trottine et marche  le  plus souvent. Cette boucle s’achève  et Saint-Régis-du-Coin est en vue.  Oh,  l’aire de ravitaillement est quasi déserte. Les  bénévoles sont  toujours  là, prévenants. Bigre, il doit  avoir  bien peu de  monde derrière moi. Depuis quelque temps, je cogite sur  un abandon. Je  n’ai jamais abandonné une épreuve !! Je regarde autour de  moi. Je quitte la  place et je m’engage sur  la route. Je sais que ce  n’est pas raisonnable. J’ai la tentation de faire demi-tour. Pour l’avoir déjà parcouru l’an dernier, je connais le parcours  à venir. Mon corps est  prêt à renoncer  mais  mon orgueil ou mon inconscience est  le  plus fort. Trop tard,  j’emprunte  le petit chemin qui descend  dans  le vallon où coule  un ruisseau. Ensuite, c’est   une  longue remontée  vers le Crêt de Chaussitre. Mon allure est très  lente. Je  profite du  paysage, mon esprit vagabonde. Je me revois également l’an dernier au  même endroit.

 

 

 

 

Après  la ferme, la  montée vers  le col se fait  plus rude.  Je sais que  le parcours décrit une  petite boucle vers Saint-Genest pour revenir ici-même. Au carrefour, des secouristes se réchauffent auprès d’un peu. Je  les regarde mais au  point  où j’en suis, je continue, imbécile !

 

 

 
VErs St-Genest 

 

 La descente vers Saint-Genest se fait  au  petit trop. C’est  la  première fois que je la fait sans  neige. J’ai  hâte d’arriver au  point de contrôle.  Il y a  bien un comité d’accueil mais pas  pointage de dossard. J’entame  la remontée vers  le Crêt. La  pente est sévère  par endroit. Voilà, j’arrive enfin en haut. Ensuite, c’est  une  longue descente qui  m’attend. Je suis vidé ! Même en descendant  je marche  parfois.  Je  regarde de temps en temps mon GPS  pour connaître  la distance qui me reste  à parcourir. J’en suis  à spéculer sur  une erreur de distance. D’habitude, les  organisateurs gonflent  un peu la distance, alors  pour un 33, j’escompte  un petit « 32 » ! J’en suis  pour  ma  pomme,  le GPS indiquera à l’arrivée  un 34,5 !

 Avant Marlhes, je rejoins  un jeune coureur à la dérive. Je finis  avec  lui. Près du gymnase,  tous  les copains sont  là ! Je suis très ému de  les voir.  Je  pense  à eux, à leur  inquiétude et  ils ont dû se geler  à m’attendre !! J’ai un peu  honte ! Je rentre dans  le  gymnase. Une  jeune fille m’attend  pour prendre  mon temps, est-ce  bien nécessaire, lui dis-je !

 

 

Thierry m’indique  le ravito où je  me rends. Je  prends  un verre de coca mais surtout, je cherche  à sortir  pour  prendre  l’air. Il faut que  je reste  à l’air  libre  pour respirer. Thierry qui me connaît bien  me cherche  pour  me conduire au poste de secours. Je n’ai  plus de tension, je le sais, la tête  me tourne. L’équipe de secours qui avait  presque plié  bagage va devoir ressortir le  matériel. Le  médecin  me fait  la totale mais  à part cette baisse de tension et un taux d’oxygénation du sang légèrement inférieur  à la  normale, rien d’alarmant.

Je suis  mortifié d’avoir inquiété  mes amis. Ils  m’ont attendu pour manger. C’est ensemble que  nous  mangeons  la tartiflette que  j’avale avec appétit. Une douche puis c’est le moment du départ. On se salue entre  kikous. J’espère les revoir dans de bien meilleures conditions. Loulou prend  le volant pour nous ramener en Normandie. Un magnifique soleil couchant incendie l’horizon. Fin de partie ?

8 commentaires

Commentaire de la panthère posté le 30-01-2008 à 17:44:00

ça ressemble un peu à une "chronique d'un calvaire annoncé...."le principal reste l'essentiel: que tu aies passé un bon moment entouré de kikous, le tout dans des paysages sublimes, avec le soleil en prime......tenace comme un mustang....à+

Commentaire de L'Castor Junior posté le 30-01-2008 à 17:45:00

Merci Philippe pour ce CR presqu'aussi éprouvant que l'a été ta course.
Tu nous as vraiment inquiétés avec tes folies de jeune premier, va...
Heureux en tout cas de t'avoir rencontré "pour de vrai", et que tu aies pu rentrer dans de bonnes conditions.
Au plaisir de remettre ça bientôt !

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 30-01-2008 à 19:43:00

Meuh non, tu n'as pas à t'inquiéter pour nous, on t'a attendu parce que tu avais la clé de la voiture, bien sûr ! Allez Mustang, on va te trouver ce qu'il faut pour repartir... L'Orne, c'est le pays du docteur "Mabuse" bien connu pour avoir regonflé des cyclistes et des chevaux. Tu vas voir, tu poutreras Le Lutin encore de nombreuses fois !

Commentaire de taz28 posté le 30-01-2008 à 20:20:00

Tu as été bien courageux d'aller au bout, alors que ton corps ne voulait et ne pouvait plus !!
Bravo à toi !!!
Merci pour ce récit très réaliste...

Taz

Commentaire de fabzh posté le 31-01-2008 à 00:44:00

Merci Mustang de nous livrer tes impressions malgré ta déception.
Repose toi bien, tu en aura de plus belles.
Maintenant c'est repos,repos,repos et bon courage pour La Magnetoise.

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 31-01-2008 à 13:35:00

Ouf ! Oui, tu as fini par arrivé à Marlhes ! On te croyait perdu à jamais !
Merci pour ce joli récit plein de photos. J'étais ravie de faire ENFIN ta
connaissance. En espèrant te retrouver bientôt et en meileure forme !!!

Bises - L'escargot

Commentaire de thunder posté le 31-01-2008 à 17:35:00

de l'auteur du post on achève bien les chevaux, tu nous a sacrément fait peur mais à la lecture de ton CR on se sent rassuré.

Commentaire de nicnic38 posté le 03-02-2008 à 22:03:00

et ben pour un gars qui est sencé avoir de la bouteille...

merci de nous montrer ce qu'il ne faut pas faire...

Au moins tu auras travaillé ton mental... ;-)

La prochaine fois, fais pas ton "gamin"!!!

Reposes toi bien maintenant!!

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