Récit de la course : Trail Verbier St Bernard - X-Alpine - 111 km 2019, par franck de Brignais

L'auteur : franck de Brignais

La course : Trail Verbier St Bernard - X-Alpine - 111 km

Date : 6/7/2019

Lieu : Verbier (Suisse)

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Distance : 111km

Objectif : Objectif majeur

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Renaissance

« Vas y… j’ai besoin de me poser un peu et je vous rejoins ».

Je regarde s’éloigner Sylvain (Spir). Je me retourne, Christophe (Biscotte) est juste derrière. Lorsqu’il passe à ma hauteur, je me suis assis sur le bord de ce sentier au-dessus de l’alpage de Catogne et lui redis la même chose.

Ca va vraiment pas fort, faut être honnête… elle commence bien cette XAlpine…

 

Ca avait pourtant bien démarré cette histoire : les copains du LUR m’avaient bien vendu cette petite balade dans le Valais Suisse : « C’est fait pour toi !... tu vas voir c’est superbe !... Vas y et éclate toi !! ».

J’ai réussi à boucler les impératifs du job et à revenir à temps de Paris, pour avoir une bonne partie de ma journée du vendredi. Caro et Thomas seront à mes côtés pour cet objectif principal 2019. Pas de surenchère de km ou de dénivelés cette année. Juste apprécier l’environnement, découvrir de nouveaux horizons,  en restant quand même attentifs aux barrières horaires… qui ne laissent pas beaucoup de marge de manœuvre !

Ma préparation est un gros point d’interrogation. J’ai fait des km, mais très peu de dénivelés. C’est aussi la caractéristique de ces courses de début de saison : les accès à l’altitude sont impossibles, encore plus cette année où la neige a fait plusieurs « come back » tardifs !  Quoi qu’il en soit, j’ai hâte de partager ce bon moment avec Sylvain et Christophe…  


Verbier. Vendredi 5/07.


Nous arrivons avec Christophe sur place vers 17h30. Nous retrouvons Spir qui aura sa super suiveuse : Ingrid, son épouse. Nous retrouvons aussi Pierre Yves (Ch’tigone), affûté comme un couteau Suisse et prêt à en découdre avec les montagnes environnantes. Le dossard est retiré en quelques minutes. Ici pas de vérifications du matériel obligatoire qui dure des heures. Chaque coureur est responsabilisé : chacun signe un document qui précise ce qui est indispensable à sa propre sécurité.

Le briefing de sécurité nous donne un point météo : il est sûr qu’elle sera… incertaine… !! Ca va bien nous aider pour le sac !

Nous ne pourrons pas prendre la glace de pré-course… il aura fallût un peu de temps pour sortir du parking… L’hôtel de Bourg Saint Pierre nous attend. Nous partageons un dîner très sympa avec la famille de Pierre Yves… même si la gastronomie Suisse reste à préciser… disons qu’elle se cherche encore… mais ils ont bien trouvé le prix par contre….

Le sac est rapidement fait. Le sommeil un peu long à trouver. Je finis par m’endormir avec cette mauvaise impression d’avoir à peine fermé les yeux lorsque le réveil sonne à 1h00… L’estomac est en vrac, pas moyen d’avaler quoi que ce soit. Je bois difficilement un peu d’eau et décide que ça ira mieux à Verbier en attendant le départ… Nous faisons voiture commune avec Christophe et Pierre Yves, direction le départ.

 

Verbier. Samedi 6/07. 3h00.


2 horaires de départ sont proposés : 3h00 et 5h00. Ce principe permettant de mobiliser les bénévoles sur une période plus courte (notamment sur la 2ème partie de course). Sans hésiter une seule seconde j’ai choisi la 1ère option. Une fois arrivé sur la ligne de départ, le petit déjeuner ne passe pas mieux, impossible d’avaler ou de boire quoi que ce soit… L’estomac est complètement noué. Inutile d’insister, on verra bien !

Le départ est assez atypique : « Tu seras un homme mon fils » de Rudyard Kipling nous est conté, suivi d’un grand classique « It’s a beautiful world » d’Armstrong… genre musical assez peu répandu sur ce type d’évènements. Peut-être que cette station haut de gamme a imposé un minimum de culture aux infâmes sangliers que sont tous ces traileurs… Ce qui est une louable intention… Un geste très délicat nous est aussi proposé : les hommes sont invités à s’agenouiller, les femmes restant debout… les organisateurs nous demanderons d’applaudir ces dernières pour la course qui est à effectuer.

Nous prenons le départ Sylvain, Christophe et moi en fond de peloton, quelques centaines de mètres dans les rues de la très chic station Suisse, puis nous attaquons de suite une petite grimpette en sous-bois qui va nous mettre en jambes. Immédiatement derrière une longue descente dans le même bois durant laquelle il faut rester très attentif : la pente est assez prononcée et il y a de nombreuses racines. J’ai chaud, le souffle court… et toujours pas plus d’appétit…ça commence très moyennement !!

 

Sembrancher . Samedi 6/07. 4h54 (BH 5h20). 460ème.


Je pensais pouvoir, enfin, manger et prendre un petit dej à ce 1er ravito. Il n’en sera rien, à part quelques gorgées d’eau pendant la descente, rien ne passe. La nourriture présente sur le ravito m’écoeure. Les Suisses ont leur boisson à eux : La Rivella, boisson d’effort à base de lait fermenté, ça ne m’inspire pas plus... pas plus que les quelques bouts de bananes restant après le passage des sangliers au ravito (on est dans les derniers coureurs)

Pierre-Yves est partit dès le départ bien plus rapidement. Je pense qu’il s’est donné un objectif ambitieux pour cette course et il veut essayer de s’y tenir le plus possible. Une fois que mes 2 compères ont fini de refaire les pleins, nous reprenons la route. La prochaine étape est un des 5 gros morceaux de la course : La montée au sommet de Catogne. Pas l’alpage de Catogne tout mignon de l’UTMB hein… le SOMMET de Catogne : 600 m au-dessus et aussi bien rangé que le col de la Vache ! 2 000 m de dénivelé d’une traite  sur 10 km… un joli ratio, que j’ai hâte de découvrir… à jeun depuis la veille !!

La montée est compliquée dès le départ. Je sens bien que je n’ai pas le même rythme que mes compères. Je me traîne lamentablement, le ventre commence à jouer des siennes et même l’eau devient un problème à ingérer. Le jour se lève aussi doucement, nous commençons à apercevoir les sommets alentours. Nous arrivons au ravito léger de l’Alpage de Catogne. Je tente de boire un verre de Coca qui repart immédiatement arroser les jolies herbes très vertes de l’alpage. Mazbert le chambérien nous dépasse. Il ne semble pas dans son assiette non plus. Spir me rassure immédiatement : « dis donc t’es pâle… je t’ai jamais vu comme ça ». Ah… c’est donc ce qui explique les étoiles devant les yeux qui, elles, défilent très rapidement !




Nous remercions les bénévoles et repartons, mais je n’ai absolument plus de jus, je me rends bien compte que je ralentis mes camarades et je commence à me poser quelques questions sur ma capacité à passer la prochaine barrière, je leur demande donc de continuer en leur disant que je les rejoindrai plus tard… pas certain du tout que je puisse le faire !

Ma pause au-dessus de cet alpage n’a aucun effet, je reprends péniblement mon chemin de croix. Je tente des calculs que mon petit cerveau a toutes les peines du monde à effectuer : c’est quoi déjà la BH de Champex ? Du coup, combien de temps pour atteindre le sommet, puis en redescendre ?… ah oui, et il parait que c’est un sacré morceau cette descente sur Champex… pffff …. Bref, je suis au top de ma forme, je nage dans un bonheur sans nom… le grand kiff !! Je pensais me faire doubler par les 1ers du 2ème départ dans la descente, mais ils arrivent déjà… et passent comme des fleurs en nous saluant et nous remerciant lorsqu’on les laisse passer ! Re pffff….

 



Sommet de Catogne. Samedi 06/07. 8h12. 420ème.


Sans vraiment m’en rendre compte, j’arrive au sommet. Effectivement c’est assez minéral, mais rien de vraiment technique. Le bénévole me pointe et me demande si ça va. « Un rêve éveillé, merci ! » Je lui sors mon plus grand sourire pour ne pas qu’il aille plus loin dans son interrogatoire et lui souhaite une bonne journée. La vue est magnifique, mais je ne suis pas dans les meilleures conditions pour en profiter.





La descente de Catogne n’est, en fait, pas très technique. Par contre elle est très raide et sans aucun répit jusqu’à Champex (que l’on aperçoit très bien d’ailleurs…là bas tout en bas !!... vraiment en bas… 1 600m et 4 km plus bas… je vous laisse calculer le ratio…). Je me lance donc dans la descente sans motivation et sans force. Je n’ai toujours rien pu manger. Heureusement je peux de nouveau boire. La descente est interminable : je me fais doubler par les coureurs de la 2ème vague sans arrêt. A chaque fois c’est un coup supplémentaire pour le moral ! Les jambes sont complètement défoncées. Je sens qu’une hypoglycémie pointe sauvagement le bout de son nez… et que la barrière n’est franchement pas loin… voir même qu’il est déjà trop tard !

Caroline et Thomas arrivent à ma rencontre 1 bon km avant le ravito. Je ne cherche pas à leur cacher mon état, de toutes façons je ne peux pas. Ils essaient bien de me proposer 1 000 choses, mais la seule qui me conviendrait serait de dénouer ce nœud à l’estomac pour enfin manger !

 

Champex Lac. Samedi 06/07. 9h40 (barrière 10h30). 413ème.

 

Je croise Ingrid qui tente vainement de m’encourager. Je vais immédiatement me renseigner auprès de la table de pointage : la BH, c’est dans combien de temps ?? Je suis un peu rassuré de constater qu’il y a encore 50 min. Mais je sais aussi ce qu’il y a encore à faire et que 50 min… c’est rien !! Je m’assois, j’essaie de manger un morceau de pain, mais seulement 2 bouchées passent. Caroline et Thomas me refont les pleins d’eau et nous repartons tous les 3.

La prochaine étape est la 2ème grosse bosse : Cabane Orny à 2 800m d’altitude, point haut de la course. Là encore rien de technique, mais la montée est longue et raide. Caroline et Thomas vont m’accompagner une petite heure sur le début de cette montée. Je suis bien entamé, l’hypo est de plus en plus présente. Le plat bucolique qui précède la grimpette est interminable. Je n’arrive même plus à trottiner. Je ne me fais aucune illusion sur l’issue. A ce rythme, je ne passerai pas la barrière horaire de la Fouly qui est la plus tendue de la course. Mes fidèles accompagnateurs m’accompagnent sur le 1er tiers de la montée et me laissent en me souhaitant bon courage.

Du courage il n’y en a plus, des forces non plus. La montée est une lente… très lente agonie. Je n’ai plus de forces pour pousser sur les bâtons. Je continue à me faire doubler par les coureurs de la 2ème vague… Ils ne vont pourtant plus très vite eux non plus ! Au milieu de la montée je croise de nouveau Ingrid qui avait pris le téléphérique pour monter jusque là et qui m’encourage comme elle peut. Je n’ai plus la force de sourire et de répondre à ses encouragements. La montée est vraiment très cassante, en plein soleil. Je puise dans mes dernières ressources pour mettre un pied devant l’autre. Je ne prends plus la peine de me ranger pour laisser passer les coureurs qui me dépassent… j’ai arrêté les calculs pour les barrières. Je suis convaincu que ça ne passera pas, c’est impossible. 45 minutes avant le sommet nous croisons les coureurs qui en redescendent. Je les envie : eux vont pouvoir passer, moi pas. Les pauses s’enchaînent, de plus en plus longues. Je ne regarde même plus ma montre. On finit par apercevoir le sommet et la cabane… mais que c’est loin ! Encore au moins 300 m positifs… à mon allure je vais mettre au moins… pffff j’en sais rien en fait… Dans mon esprit l’histoire de cette course est déjà écrite : je vais arriver en haut. Le bénévole va prendre quelques précautions pour m’expliquer que ça va être compliqué d’être dans les délais. Je vais lui dire que j’en ai bien conscience, que je vais descendre doucement jusqu’à La Fouly… et que ça s’arrêtera là-bas. Les larmes montent toutes seules aux yeux…

 

Cabane Orny. Samedi 6/07. 13h30. 384ème.

 

En bipant mon dossard, le bénévole me souhaite la bienvenue à Cabane Orny. Puis il continue sa discussion avec le coureur d’à côté. Celui-ci souhaite abandonner et demande la façon la plus simple pour redescendre. Il n’y en a qu’une : redescendre à La Fouly. Je m’éloigne un peu du ravito et m’assois sur une grosse pierre. J’enfile ma Gore Tex et je regarde le panorama superbe autour de moi. Autant en profiter un peu, la course ne va pas tarder à s’arrêter pour moi. J’envoie un SMS à Caro pour commencer à la préparer… ça ne passera pas sur le timing…




Le paysage est extraordinaire, la vue à couper le souffle ! Face à moi les derniers coureurs qui tentent de monter jusque-là, en arrière plan le Grand Combin et Combin de Corbassière. A ma droite la majestueuse langue glacière d’Orny, qui descend des Aiguilles dorées et Aiguilles du Tour, frontière naturelle avec la France. Je reste assis à l’abri du vent, à m’imaginer gravir ces sommets… et puis d’autres encore… Je n’ai plus de sensations de bien être ou mal être. Je me laisse porter par les sons du ravitaillement juste à côté. Je ne cherche pas à comprendre ce qui se dit… je ne pense pas, je ne me projette pas.  J’ai l’impression que mon ventre ne me fait plus mal, mais je n’en suis pas certain, je bois, beaucoup, facilement. Je me lève et m’approche du ravito. Des biscuits secs sont à ma portée, ils ne me dégoutent pas, j’en prends un, je le porte à ma bouche, je mâche… il passe. J’en prends un 2ème, pareil. J’en prends une poignée, puis une autre, je mange tout, très facilement ! Je connais cette sensation qui arrive de l’estomac : j’ai faim !! Je dévore ces biscuits bienfaiteurs ! Je les accompagne de chocolat, le meilleur que j’ai jamais mangé ! Je bois du Coca, puis encore des gâteux, du chocolat ! Le bénévole est amusé « Prends l’assiette ça ira plus vite ! » Ok ! Je la finis. Ca y est, je me sens bien, tout a changé en quelques minutes… le fait de pouvoir manger, enfin, change ma vision de la course. Ca fait 10h30 que je suis en course, enfin, la course commence. Je consulte ma montre, ça doit faire pas loin de 45 min que je suis ici. Je demande au bénévole : « A quelle heure est la BH de La Fouly ? » «17h30, mais il va pas falloir traîner, t’as une sacrée descente : 1 600 m de négatif, suivi d’un faux plat montant sur 7km, en tout 15 km». Je calcule rapidement : 2h15 heures pour 15 km. C’est jouable, mais je veux avoir un peu de temps à La Fouly, la mi-course n’est pas encore passée. Je fais le plein des bidons et je me lance dans la descente.

Enfin les sensations sont là et elles sont excellentes !! Je descends comme un cabri, les jambes répondent présent, je suis léger, je saute de blocs en blocs. Je descends la moraine en courant comme un dératé. Je vois au loin une dizaine de coureurs, je veux tous les rattraper ! Comment cette montée aussi technique et difficile peut devenir une descente aussi simple et douce ??... je suis sur ce single sur lequel j’ai tant souffert il y a quelques minutes seulement… il m’a semblé interminable tout à l’heure, et voilà que je suis déjà à l’embranchement pour plonger, à droite sur le vallon de La Fouly. Un single en S, un peu technique mais qui offre beaucoup de visibilité. Je cours, j’évite chaque obstacle si facilement. Je double, sans arrêt. En m’entendant arriver, les autres coureurs se garent sur le côté, je remercie à chaque fois. Pas un n’essaie de suivre. J’ai le sourire, je suis bien. Je consulte ma montre régulièrement, c’est jouable, ne lâche rien.

Aux 2/3 de la descente j’aperçois Caroline, je suis heureux de la voir. Thomas s’est tordu une cheville, il est dans la voiture en bas… pas cool, mais il est costaud le gaillard !! Je continue à tenir un bon rythme, je sens que Caroline a du mal à suivre, mais elle est heureuse de me voir ainsi. Un coureur devant m’entend arriver, il accélère, moi aussi… je veux le dépasser, comme les autres ! Le parcours est beaucoup moins technique… je relâche quelques secondes mon attention en parlant avec Caro et en visant le coureur devant. Je me prends les pieds dans une pierre et m’étale de tout mon long ! Une crampe très douloureuse se déclenche au mollet droit. Caroline essaie autant que possible d’étirer la jambe, ça passe. Je me suis bien égratigné coude et genou ça saigne pas mal. Je me remets debout, pas de problèmes mécaniques… je continue. Je veux revenir sur le coureur de devant ! En fin de descente Caroline rejoint la voiture pour aller chercher de quoi soigner les plaies. J’attends qu’elle revienne, mais je piaffe d’impatience… je veux rejoindre La Fouly le plus vite possible ! Nettoyage rapide du sang qui coule, une pom’pote (j’ai faim !!) et je repars.

J’attaque la longue remontée vers La Fouly : chemin de rando très large, le long d’un torrent. Je reconnais les chemins de l’UTMB, à l’envers. C’est ici que j’avais eu un contrôle « surprise » de mon matériel et un pointage. Je trottine sans arrêt, de nouveau je reviens sur le coureur de tout à l’heure, je le dépasse. Je l’entends s’accrocher derrière, je serre les dents et essaie d’augmenter l’allure. Je dois être à plus de 11 Km/h. Il ne tient pas et fini par lâcher après quelques centaines de mètres. Devant moi une courte et raide montée, en haut un autre coureur : je ne lâcherai rien tout passe en trottinant, je reviens sur le coureur. Un japonais qui me demande en anglais si j’ai de l’eau. Je marche à ses côtés en lui donnant le précieux liquide et repart en courant, il reste à la marche. Il est long ce faux plat, mais je veux reprendre toute l’avance possible, alors je trottine encore et encore. Enfin je reconnais l’arrivée sur La Fouly. Je suis étonné de ne pas voir Caro, A l’entrée du village je finis par l’apercevoir : Sylvain et Christophe sont repartis il y a moins de 30 min ! Voilà une motivation supplémentaire : je dois les rattraper !

 

La Fouly. Samedi 06/07. 16h40 (BH 17h30). 349ème.

 

J’arrive au ravito et rend un grand sourire à Ingrid que je croise de nouveau. J’ai mis 2h20 pour descendre et gagné 50 places ! Mais je n’ai que 45 minutes sur la barrière ! Je suis efficace, Thomas et Caro sont aux petits soins. Caro me masse les jambes, je mange en même temps tout ce qui me passe sous la main. Le pique-nique du midi de mes accompagnateurs y passe aussi ! 15 minutes d’arrêt. Court, efficace… exactement ce qu’il fallait ! Une bise à tout le monde et rdv au col du grand St Bernard. Maintenant je connais le chemin. Il n’y a (presque) plus de montée sèche. Mais il va falloir relancer régulièrement, il y a moyen de courir à de nombreuses occasions. Si la forme tient, il y a moyen de revenir sur mes compères, mais ça ne va pas être simple : ils avancent bien les garçons !! 

Après quelques S sur un chemin de 4x4 qui nous font prendre un peu d’altitude, nous longeons de nombreux champs et croisons des troupeaux qui sont à l’heure de la traite. Il y a de nombreux replats où je relance systématiquement. Je continue de doubler régulièrement. La montée vers le col Fenêtre et les lacs du même nom est toujours aussi magnifique. Les grandes Jorasses à droite, noires et impressionnantes, dominent le massif. A gauche on aperçoit les 1ers névés qui vont nous emmener jusqu’au col. Il y a bien plus de neige que l’année dernière. La pente s’adoucit, nous traversons le site magnifique des lacs fenêtre. Un couple est en train de s’installer pour bivouaquer pour la nuit. Le site est de toute beauté, calme, paisible, il me transmet son énergie !

La bascule au col se fait rapidement, je salue et remercie le bénévole en poste et me projette déjà sur le col du grand Saint Bernard. La descente est très facile, je cours de nouveau à bonne allure en suivant un single facile. Quelques traversées de ruisseaux mouillent un peu les pieds, mais ça ne me préoccupe pas. Je vois quelqu’un remonter de loin, sans pouvoir le confirmer je sais déjà que c’est Caro. Gagné ! Je lui confirme que je suis toujours aussi bien et que c’est dommage qu’elle n’est pas pu monter jusqu’en haut (elle avait au moins encore 45 min !), le site est magnifique.








Je lui promets qu’on y retournera. Rapidement le col du grand St Bernard apparaît en contre-bas. J’entends les motos accélérer à la sortie des nombreux virages de cette route sinueuse, un des plus hauts col routier des Alpes. Un passage rapide en contre bas de la route et nous arrivons rapidement au ravito.

 

Col du grand Saint Bernard. Samedi 6/07. 20h30 (BH 21h45). 281ème.

 

Ingrid m’annonce : « Les garçons viennent de partir à l’instant !! ». Je savais que j’avais bien avancé, mais leur reprendre 30 minutes… je ne pensais pas !

Il fait très froid, je mets rapidement ma GoreTex pour ne pas me refroidir. Je mange, je bois, je fais le plein et je repars. Thomas reste sur place à cause de sa cheville, Caro m’accompagne sur 3 km en direction du col des chevaux. C’est le dernier passage un peu technique de la course  à la montée un passage en devers sur un névé où il faut être prudent au risque de faire une belle chute, à la redescente un single très étroit, très pentu au début du col. Je vais devoir m’arrêter à la fin du passage technique pour mettre la frontale. Il commence à pleuvoir, on voit des éclairs au loin. J’espère que la météo ne va pas trop se compliquer. A cette occasion, le coureur que j’avais doublé à la descente me rejoins. « Ca te dérange si on continue ensemble ? Je ne suis pas trop habitué à ce genre d’environnement » « Pas de problèmes, on y va ! ». Il m’explique que c’est son 1er 100km et 2ème trail : habitué des courses sur route, il passe le Marathon en 3h00… mais là ce n’est pas la même ! Je lui confirme qu’il est sacrément costaud : il n’a pas choisi la course la plus simple pour un 100 km ! On bavarde de choses et d’autres et on se fait rejoindre par un coureur local qui prend notre conversation en route. Chaque fois que nous doublons un coureur j’espère que ça sera Sylvain ou Christophe, mais ça n’est pas le cas. Elle est longue cette portion de faux plat descendant : 10 km… interminable ! On continuera à 3 jusqu’à la base de vie de Bourg Saint Pierre qui finit par, enfin, arriver !

 

Bourg Saint Pierre. Dimanche 7/07. 00h05 (BH 01h45). 248ème.

 

 Je vois mon Thomas à l’entrée du village qui guettait impatiemment mon arrivée. Il scrute mon visage pour tenter de savoir si tout va bien. Je lui renvoie un jovial « Ca va mon Tom ??!!... Comment va la cheville ?? ». « Mieux… et toi ? »  « Tout roule, j’ai la grande forme ». Je présente mes camarades du moment et nous rentrons dans la grande salle de cette base de vie.

Je cherche immédiatement du regard mes 2 compères. Je vois Christophe, pas Sylvain. « Alors ?? on n’attend pas Patrick !!? ». Christophe explose de rire « ah bah te voilà enfin toi ?? ». Il est heureux de me revoir. Il me demande si j’ai croisé Sylvain. « Non, j’aurais dû ? ». Biscotte m’explique qu’il allait franchement pas bien depuis le col fenêtre et qu’il s’est arrêté pour dormir dans la longue descente du col des chevaux… mais depuis pas de son, pas d’images. Je me ravitaille, je mange un plat de pâtes, quelques biscuits secs miraculeux et 2 cafés. Le temps tourne. On reçoit enfin des nouvelles d’Ingrid par SMS. « Sylvain est là dans 15 minutes ». Il rentre dans la salle, son visage est marqué mais il a toujours le sourire. « Laissez moi quelques minutes, je mange et on y va ». J’en profite pour discuter avec le compagnon de route que Biscotte s’est fait à la descente. Il veut abandonner. On lui explique que ça serait dommage : le plus dur est fait, maintenant il suffit d’être patient et d’avancer régulièrement. On lui propose de repartir avec nous.

Le cortège de sortie de ravito est important : nous 3 et les 3 nouveaux copains du moment qui repartent avec nous. Quelques centaines de mètres après la sortie du village, on aperçoit très nettement les lumières du prochain objectif, loin, très loin là haut : Cabane de Mille. 12km et 1 000 D+. Il faut effectivement beaucoup de patience, la montée n’est pas dure, mais elle est interminable. Le phare des lumières de la cabane apparait et disparait au gré des plis du relief. Nos camarades lâchent petit à petit en nous promettant de continuer… et de terminer !!

Biscotte, à son tour montre de gros signes de fatigue. Comme sur l’EB, il se met à dormir debout. Le terrain n’est pas compliqué, mais il faut tout de même être attentif. Nous discutons beaucoup avec Sylvain et on ne se rend pas compte que Christophe ne suit plus. On s’arrête, on attend quelques minutes… personne n’arrive. On commence à s’inquiéter. On s’apprête à faire demi tour lorsque j’ai la présence d’esprit de regarder le téléphone : il a laissé un SMS « Je dors debout, je m’arrête dormir, on se retrouve au ravito ». On reprend notre chemin. Les plis et replis du terrain n’en finissent pas. On aperçoit au loin des frontales en contre bas… étonnant… ah bah non, il faut bien redescendre pour remonter ensuite… et encore…. La cabane de Mille c’est un peu le Pleynet sur l’EB : on la voit, on l’entend pendant des heures, mais elle arrive jamais !!  

Encore une fois, c’est la patience qui paie dans ce genre d’aventure. Le ravito, accolé à la cabane arrive enfin !

 

CABANE DE MILLE. Dimanche 7/07. 04h10. 215ème.

 

Un super accueil nous attend : 3 bénévoles, d’un certain âge, avec une patate de fou nous proposent immédiatement soupe, coca, nourriture. On accepte le tout avec beaucoup de plaisir et on s’assoit sur un banc pour profiter de ce bon moment de répit.

Christophe arrive 10 min après nous « J’ai rien dormi, il faisait trop froid… », tu m’étonnes ! IL profite lui aussi de l’accueil princier qui nous est offert. « Bon, 15 minutes max ok ?? » « OK ». Sauf qu’une faille spatio-temporelle a dû s’ouvrir : on est resté au moins 40 minutes… à ne rien faire… à ce ravito. Ok, on est maintenant très large sur les barrières, m’enfin ça serait bien d’arriver un jour quand même !! On entame donc la longue descente jusqu’à Lourtiers après avoir chaleureusement remercié nos hôtes. 1 500 m de descente et 12 km nous attendent. Un sentier de rando très agréable en S, le soleil commence à se lever, aucune douleur particulière, je suis avec les copains… je suis bien ! Je profite de ce moment sans contrainte, avec délice. Nous abordons des sujets très sérieux, à la limite de la philosophie, comme celui des pauses techniques pendant la course ou encore de l’imperméabilité des chaussettes… bref, on élève le débat !! Aux sentiers se succèdent des chemins de rando, puis des chemins de 4x4, puis des routes de village. On aperçoit Lourtiers en contre bas, on cherche du regard « The Wall »… le monstre, l’infâme, le terrible, la fameuse dernière montée de cette course. C’est effectivement une montée très sèche, je la connais pour l’avoir faite l’année précédente sur la XTraversée. Mais je ne lui trouve rien de vraiment terrible en fait… Mais, sans s’être concerté avec Biscotte, on commence la description à Sylvain : « Terrible… elle n’en fini pas… par moment tu as presque besoin d’un baudrier… ne te retourne pas sous peine de chûter… » Bref, on en fait des caisses pour impressionner notre auditeur qui doit commencer à s’imaginer quelque chose de vraiment terrible !

On aperçoit Caro qui est venue à notre rencontre en bas de la descente. On rentre rapidement dans le joli village de Lourtiers, le ravito est en sortie de village.

 

LOURTIERS. Dimanche 7/07. 07h02 (BH 09h00). 209ème.

 

Ici l’ambiance est excellente, chacun sait qu’il va finir. Les bénévoles font des blagues, il y a à manger, nos proches sont avec nous… on resterait bien des heures ! C’est un peu ce qui va se passer. Chacun y va de son truc hyper important à faire «Tiens je vais changer de chaussures ! ». « Je reprendrais bien une soupe… » « Oh tiens j’ai retrouvé ton gobelet… ». Bref, que des choses inutiles, donc absolument indispensables à faire !

Pas loin d’une heure plus tard, j’arrive à motiver mes compères « On n’est pas là pour acheter du terrain !! On va l’affronter ce Wall ??!!... on la termine cette course ??! »

Caro et Thomas nous accompagnent sur les 1ers hectomètres… et on est immédiatement dans le sujet : ça monte sec !! 1 300m sur 3 km… la pente est raide ! Au loin l’orage gronde et il se rapproche très vite !!.. on ne va pas y échapper ! Le traileur est joueur, même après 100 km et 7000 m de dénivelés dans les cannes ! Un jeu s’installe : lequel arrivera le 1er en haut ? J’ai pris la tête du convoi, Sylvain est juste derrière et ne lâche pas un mètre… 20 mètres derrière, Christophe est d’une régularité de métronome. Chaque virage est prétexte à jeter un coup d’œil derrière ! La pluie est maintenant bien présente… je scrute le ciel… ça va continuer ou pas ??... j’ai pas envie de laisser ma place ! La pluie est de plus en plus forte, le vent se lève, je commence à avoir froid. Je m’arrête pour mettre la Goretex. Sylvain me dépasse… et continue l’ascension. Je repars avant que Christophe n’arrive à ma hauteur. L’ami Sylvain s’arrête à son tour pour mettre sa veste. J’en profite pour récupérer ma place, yes !!

Je pousse plus fort sur les bâtons et essaie de grimper encore plus vite. Le sous-bois laisse la place à un environnement plus minéral, la pente finit par s’adoucir. Il va rester 3 autres km de plis et replis topographiques bien démoralisant. La pluie s’est arrêtée, le soleil apparait par moment. On aperçoit au loin le télésiège de La Chaux, qui abrite le dernier ravito de la course. Mais il faut passer avant quelques ruisseaux, voir quelques torrents. Sur l’un d’entre eux, je ferai la démonstration de l’incroyable tenue de mes Sportiva Mutant sur la roche vaseuse : j’évite une grosse vautre et me récupère in extremis, à cheval sur la dite pierre, les 2 jambes entièrement plongées dans une eau à 5 degrés… Le traileur est un aficionados de toutes les techniques de récupération en course. Je vante donc immédiatement les bienfaits de la cryothérapie à mes camarades… qui sont morts de rire !! Je suis trempé, j’ai froid, il est temps que le ravito arrive !... et on en fait des tours et des détours avant d’y arriver. Mais enfin, la cabine du téléphérique est dépassée… et nous pouvons entrer dans le restaurant d’altitude qui va nous héberger quelques minutes. Arrêt flash de moins de 10 minutes (on commence à faire des efforts sur ce sujet !!) et après s’être concerté, nous décidons que la Goretex n’est plus nécessaire… la décision, bien qu’unanime, était une grosse c…. puisque 5 minutes plus tard, face à un bon vent bien glacial, nous décidons, toujours unanimement, de la remettre ! 10 minutes plus tard, protégé du vent et à l’occasion d’une énième sortie de l’astre bienfaiteur, nous décidons, collégialement encore une fois que c’est la dernière fois que nous nous arrêtons pour la Goretex. On la plie donc soigneusement dans le sac… 3 minutes plus tard, le vent se relève… et m…. !! on va descendre plus vite ça nous réchauffera !

Bon, à vrai dire, on ne descend pas si vite que ça… Sylvain, sous prétexte que ses jambes commencent à être lourde, ne veut pas repartir en trottinant. Les menaces ne fonctionnant pas, nous décidons avec Christophe, de sortir le dernier, l’ultime, le plus fort de tous les arguments qu’un trailer aguerrit ne peut ignorer « Pense à la bière fraîche de l’arrivée ! ». Le Phoenix renaît immédiatement et Sylvain, mécanique, mais restant superbe dans l’effort, se met à trottiner sur cette route goudronnée qui nous amène gentiment à Verbier.

Les 1ers chalets, les enchaînements de virages, ça commence à sentir bon. Quelques détours sur une piste de ski incroyablement sexy à ce moment de la course. Caro et Thomas sont là, bientôt rejoint par Ingrid. Nous allons finir ensemble cette belle aventure que nous avons intensément vécue, presque, ensemble. 

Les derniers virages en centre ville, les applaudissements, nos 3 visages sont illuminés d’un superbe sourire. On se prend la main et nous passons tous les 3 la ligne d’arrivée, un peu plus de 32h après avoir franchie la même ligne de départ, dans l’autre sens.

 

Verbier. Dimanche 7/07. 11h18 (BH 14h00). 212ème .

 



Congratulations, bisous aux accompagnateurs, photo finish, je goûte enfin ce liquide étonnant qu’est la Rivella en dissertant avec le bénévole sur sa composition et ses bienfaits…

On se perd de vue quelques minutes, puis douche collective… «passe moi le savon »  « mais non après vous… ». Le repas d’arrivée nous permet de refaire la course. Bref, on est plein d’endorphines, heureux d’être là, ensemble !

 

Quelle leçon je tire de cette nouvelle aventure ?

On échange souvent sur le mental en course et la nécessité d’être bien préparé, aussi sur ce point. L’XAlpine, pour ma part, en aura été la parfaite illustration. A plusieurs reprises j’ai été convaincu qu’il n’était pas possible de finir cette course. Des éléments concrets étaient à la base du problème, c’est la tête qui a, à tour de rôle, aggravé la situation, puis, miraculeusement, en quelques minutes seulement, enlevé tous les problèmes et m’a permis de prendre un pied d’enfer sur les 70 km restant.

L’aventure n’est jamais terminée, une situation qui parait impossible à solutionner… trouve toujours sa solution… pour peu qu’on l’ait décidé !

 

Franck

14 commentaires

Commentaire de Benman posté le 08-08-2019 à 23:36:31

La tête et les jambes quand même pour arriver à faire ça. Bravo et merci de nous le partager, jusque sous la savonnette débla douche.

Commentaire de bubulle posté le 09-08-2019 à 07:43:14

C'est tout juste s'il ne nous mettait pas la photo de la douche, quand même. Heureusement que Monsieur a encore des limites...

Sinon, il faudra quand même trouver la recette des biscuits-miracle de la Cabane d'Orny, ça a l'ai diablement efficace, ces trucs-là (et encore, tu ne les as pas arrosés de Rivella).

A mon avis, c'est bon, tu dois être prêt pour l'Ecotrail de Paris, maintenant. Ou alors, enfin voir une équipe de "lyonnais" sur le Raid 28 ?

Commentaire de Spir posté le 09-08-2019 à 13:29:46

M'ouais. Ces biscuits, ils ne sont à utiliser qu'en cas d'urgence et avec précautions quand même, parce qu'ils te deshydratent instantanément toute personne normalement constituée...

Commentaire de coco38 posté le 09-08-2019 à 10:42:45

... j'ai pas encore tout lu... mais comment tu fais pour tenir 10h30 sans manger !!!

Commentaire de Mazouth posté le 09-08-2019 à 11:48:57

Cherche pas, c'est une machine...

Commentaire de Mazouth posté le 09-08-2019 à 11:51:40

Impressionnante résurrection ! Mais finalement on constate que le souci d'estomac cachait une super forme. Dès que ça s'est débloqué et que tu as pu remettre des biscuits dans le moteur, tu as fait une course de ouf. Bref, bravoooo !

Commentaire de Spir posté le 09-08-2019 à 13:28:23

Quand même, quelle renaissance ! Parce qu'on avait beau tourner le problème dans tous les sens, on la sentait pas bien la BH de la Fouly. Finalement, ça t'aura permis de garder plein de jus pour toute la seconde moitié de course ! Encore une belle aventure et plein de beaux souvenirs !
Prochain rendez-vous au col d'Arpingon dans 15 jours, et de jour j'espère !

Commentaire de Jean-Phi posté le 09-08-2019 à 13:52:27

Gros mental, bravo ! Et une très belle perf collective en prime, what else?

Commentaire de Cheville de Miel posté le 12-08-2019 à 10:39:56

Un chouette CR ou l'on retrouve tout ce qui nous fait "courir".
Une machine reste une machine!!!!

Commentaire de Fox-Trot posté le 12-08-2019 à 23:24:46

Bravo Franck tu as été impressionnant ! 👍 Les de Brignais ne lâchent rien : Caro a fait au moins un semi- marathon ton fiston a bien donné aussi. Au plaisir de partager une autre course tous ensemble enfin façon de parler 🤗

Commentaire de tidgi posté le 14-08-2019 à 11:37:31

Une belle équipe pour une belle échappée. Ca ne pouvait que bien se terminer avec ce mental de warrior que tu as acquis au fil de tes expériences.

Commentaire de Grego On The Run posté le 19-08-2019 à 15:55:27

Bravo c'est bien vu. C'est bien dans la tête que tout se passe... ma première participation qui a abouti à un échec à La Fouly est la meilleure leçon que j'ai jamais eue. Franchement il fallait le faire étant donné ton état de forme à Catogne. Pour info il n'y a aucun lien entre le Catogne de l'UTMB et le mont que nous gravissons sur l'X-Alpine. Ces deux sites sont espacés de plusieurs Kms...

Commentaire de TomTrailRunner posté le 22-08-2019 à 18:58:48

J'adore ces "5mn" où tout change... La quintessence du truc...
Respect et bravo mr la machine au grand cœur

Commentaire de Dahus69 posté le 26-08-2019 à 21:23:20

Beau récit qui me rappel cet x alpine

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