CR UTMB 2006
L’arrivé a Chamonix
Départ Mercredi vers 11h de Mulhouse, cette année j’ai décidé de ne pas arriver le vendredi matin, comme l’an dernier.
La première chose en arrivant a Chamonix, visite à l’office du tourisme pour les adresse des camping, et visite a la maison des guides pour les prévision météo, c’est pas joyeux, a ce moment là c’est vendredi samedi dimanche : même combat, la fête à la grenouille.
L’installation au camping se passe bien, l’emplacement est calme, visiblement je ne suis pas le premier coureur à m’installer. Ma femme et ma fille m’aident à monter les 2 petites tentes.
La soirée se passera tranquillement, petit resto, pates au menu avec une sauce au champignons et dodo de bonne heure vers 10h.
Recherche du dossard
Jeudi matin, réveil tranquille, dernière vérification du matériel obligatoire, et direction le gymnase pour montrer tous ça. Vers 11h, aïe ce n’est pas la bonne heure, mais bon 20 minutes d’attente ce n’est pas énorme. Vérification des papiers, du matériel, remise du dossard et du joli teeshirt rouge. Je passe également à l’inscription pour les SMS.
En ressortant je croise Gabriel dossard 1142 également d’Alsace donc retour au gymnase pour son inscription a lui, il y a déjà moins de monde. Visite des stands UFO, BVSport, …et il est 14h il faut penser à manger. Restaurant, pate sauce au champignons et pour finir une infusion.
Les prévisions météo s’améliorent mais ont reste mouillé une grande partie du parcours. J’y retournerais ce soir.
En cours d’après midi une petite course s’impose, je vais troquer ma veste imperméable contre une cape a pluie rouge avec des manches qui aura l’avantage de couvrir le sac et les jambes jusqu’aux genoux. L’inconvénient d’être un tout petit peu plus lourde.
La fin de l’après-midi se passe tranquillement repos, je vous laisse deviner le repas du soir.
La météo ça s’améliore encore mais toujours des prévisions humide.
L’attente, le repos
Le vendredi matin, ma femme et ma fille vont faire un tour jusqu'à l’aiguille du midi, pour moi c’est repos, préparation des sacs intermédiaires et petite balade de 3km dans Chamonix
Dans le sac, en plus du matos obligatoire, appareil photo, téléphone, couteau suisse, sous vêtement de rechange, crème NOK et pour mes genoux.
Dans les sacs intermédiaires, serviette, chaussures de rechanges, vêtements la veste de pluie légères si la menace disparaît, quelques barres énergétiques.
La migration vers la ligne de départ
Vers 17h il faut penser a ce préparer, ma femme va pour déposer les sacs.
C’est décidé je partirais avec un collant et en haut le joli teeshirt rouge que je porte depuis jeudi matin. Le long sera dans le sac pour la nuit.
De plus en plus de campeurs quittent le camping habillé de drôles de manières et se dirigent vers le centre ville.
Pour ma part arrivé vers 18h ou je retrouve Gabriel, on ne se quittera plus jusqu’aux
Contamine. Quelques photos, que de monde, sur les marches de l’église, ambiance bon enfant, même si on peut percevoir un petit stress chez certain.
Quelques discours, point sur la météo (du mieux, ça rasure) l’hélico arrive, la musique, et…
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Départ canon pour certain, pour le peloton ca commence par de la marche, re-séance photo dans le premier virage, et on commence doucement à courir, je m’impose un rythme volontairement très lent jusqu’aux Houches c’est donc au petit train que le cordon de coureurs se déroules, pas de difficulté particulière si ce n’est de ne pas se laisser aller à accélérer de trop, la course est encore longue. Je parts sur un objectif de 40 heures sans dormir.
Arrivée aux Houches, que de monde sur ces 10 premiers kilomètres. Au ravito, soupe, bien boire, quelques raisins secs et c’est reparti après 3 minutes de pause, il est 20h03, 9minutes d’avances sur les prévisions avec ne départ très lent, il faut ralentir.
Première ‘difficulté’, le col de la Voza, ça passe sans problème encore très frais, un superbe coucher de soleil sur le massif du Mont Blanc. Quelques minutes de poses le temps de prendre la frontale et c’est reparti pour la descente, il est 21h14.
La descente, doucement, c’est là, en allant trop vite que j’ai abimé mes genoux l’an dernier, aujourd’hui cela ce passe bien. L’arrivé aux Contamines, un peu ralenti par un bouchon, bison futé l’avait prédit, se passe bien, pose photo avant l’arrivé au ravito puis on rempli la poche a eau, quelques gâteaux, plus de soupe (dommage), et c’est reparti ; il est 23h27. Un peu plus lent que prévu mais cela reste dans des proportions acceptables ne me rapprochant pas significativement des barrières horaires.
Prochain ravitaillement, la Balme, le chemin se passe bien, bonne ambiance tous du long, le parcours reste roulant, sans difficulté majeure. A l’arrivée je passe un peu vite a buffet et je me rend dans la salle surchauffée pour mettre mon haut long par-dessus le teeshirt. Certain dorment ou se reposent, d’autres ne font que passer. Je repars, il est 1h05, 6 minutes de retard, rien de grave.
La montée vers le bonhomme se passe ne file indienne sur un sentier étroit et raide, longue et lente j’arrive au sommet à 2h49.
La descente vers les Chapieux, le souvenir de l’an dernier me fait peur, le terrain était très glissant et plusieurs coureurs avaient fait de belle glissade. Au vu de la météo de ces derniers jours, je m’attendais à une situation identique, mais, non, humides certes mais pas glissant. La descente se passe bien très concentré je commence à prendre mon pied dans un exercice que je redoutais vraiment. Je perds un peu de temps, mais rien a coté de ce que je craignais.
L’arrivée au Chapieux se fait attendre, d’abord la musique, que l’on entend de loin dans la montagne, puis des lumières, puis on aperçoit les premières habitations. A l’arrivée un petit problème se pose à moi, trouver au plus vite un banc pour m’asseoir, la tète me tourne et c’est avec plaisir que j’accepte le thé sucré qu’une des bénévoles me tends. Je sais a ce moment là que l’arrêt sera plus long que prévu, et que le passage éclair à la Balme en est la cause. Soit, je force un peu sur le sucre je pense qu’une quinzaine de morceau y sont passé, un peu de pain, quelques gâteaux, et ça repart, il est 4h38, 43 minutes de retard mais toujours 1h20 d’avance sur la barrière horaire et un ciel étoilé magnifique.
Le départ dé Chapieux est très bien a près une grande pause, sur une route en légère pente, j’ai tous le temps pour bien me réchauffer jusqu'à la ville de Glaciers. Là la monté commence vraiment, pas de difficulté particulière si ce n’est qu’une bonne partie se passe sur un sentier étroit où il est difficile de se doubler. C’est l’aube, au moment d’éteindre la frontale que je bascule vers l’Italie au col de la Seigne. Il est 6h56 plus que 36 minutes de retard, la forme est toujours là.
La descente vers Elisabetta se passe comme sur des roulettes, les temps sont un peu faussés car le ravitaillement est un peu plus bas que l’an dernier, je décide d’y faire un arrêt rapide pour ne pas me rappeler de mauvais souvenir, car c’est là que j’avais abandonné l’an passé.
La suite, le long du lac Combal, facile, la montée vers l’arrête du mont Favre raide mais sans problème particulier. Séance photo, merci au bénévole qui m’a pris en photo sur fond de Mont Blanc et ciel bleu. Il est 9h05 et 43 minutes de retard.
La descente vers le col Chécrouit est sympa, à flanc de montagne, j’y arrive a 10h, l’arrêt est un peu plus long que prévu car j’ai eu le plaisir de déguster un chocolat chaud italien, un pur moment de bonheur, rien que pour ça je reviens l’an prochain.
Tant qu’on est dans le bonheur, on y reste, la descente sur Courmayeur se passe comme sur des roulettes, poussiéreuse à souhait, j’arrive enfin me lâcher en descente, j’aime ç et même pas mal, sur ce genre de terrain, une technique de pas chassés fait merveille, l’arrivée a Courmayeur avec le public remonte encore un peu plus le moral.
La pause se passe, pas très bien, car mal organisé, mon épouse me cherche le sac, je me change je repasse en version court en haut et en bas, le teeshirt rouge UTMB devient blanc UFO, la casquette remplace le buff, le collant et le haut long sont mis à sécher sur le sac, ainsi que l’a paire de chaussette que je viens d’enlever. Au moment de repartir, je me souviens qu’il faut aller manger, mais que de monde, je décide de limité le ravitaillement à quelques gâteaux, et repart. Il est 11h51 un peu plus d’1 heure de retard mais 1h10 d’avance sur la barrière horaire, rien d’affolant.
Pendant la montée vers le refuge Bertone j’ai la pèche et je me laisse un peu aller, il fait chaud, je double plusieurs groupe, le paysage est magnifique sous le soleil. A l’arrivé, un gros coup de moins, je vais m’allonger 25 minutes dans le chalet, avant de remettre mes chaussettes d’origine (le problème venait plus des chaussures trop serrées que des chaussettes, mais c’est elle qui ont payées pour a douleur au pied apparue dans la montée) et de repartir. Je paye là le fait d’avoir un peu forcé dans la monté et un ravitaillement bâclé a Courmayeur. J’étais arrivé avec 47 minutes de retard et je repars avec 1h31 de retard, il faut que je fasse gaffe au prochain ravito de ne pas me faire avoir en passant trop vite.
Le chemin jusqu’au refuge Bonatti est un sentier assez large, un balcon duquel on a une vue magnifique sur la chaine du Mont Blanc coté italien. Il est par contre un peu long. Je rencontre une connaissance alsacienne qui terminait une petite sieste dans l’herbe, nous feront quelques kilomètres ensemble. On y arrive enfin il est 15h49 le retard est stable.
La descente vers Arnuva est marquée par quelques goutte qui commence a tombé du ciel, rien d’effrayant, mais suffisante pour que je mette ma cape a pluie accessible a l’extérieur du sac. A l’arrivé a Arnuva, la pluie semble s’installer, il est 17h09, je remets le collant pour la monté du Col Ferret. Je repars à 17h26 avec un retard de près de 2h et une avance sur la barrière d’1h20.
Nous arrivons maintenant à la montée du col Ferret, le truc qui fait peur a tous le monde, pour nous ce sera dans la pluie et le brouillard, un groupe d’une dizaine, la montée est dure certes car nous commençons à être haut. Au milieu de la monté, nous passons à côté du refuge Elena, mais le brouillard fait que personne ne le voit ou n’y fait attention. L’arrivé au grand Col Ferret est alors une surprise, moins pénible que prévu, sans évolution du temps de retard.
Il s’en suit une belle descente boueuse sous la pluie jusqu’au ravitaillement qui est bien à l’ abri dans une ferme. Il y fait sombre mais au moins pas de pluie ni de vent.
La descente continue vers la Fouly, chemin de terre, route, chemin, c’est le moment d’allumer la frontale. L’arrivée à la Fouly est un petit peu farceuse, au premier hameau, on croit y être alors qu’il reste un bon moment à longer la rivière avant de faire badger au ravito, et enfin, on est classé. Premier objectif atteint, en bonne forme, il est 21h30, une petite demi heure d’arrêt et c’est repartit.
Prochain objectif : Champex. Une descente, une monté, ce passage ne m’a pas marqué plus que ça, la fatigue aidant, on ne se souvient pas de tout. La seule chose je me suis un peu tordu la cheville en cours de descente, mais comme tout était bien chaud il n’y aura pas de conséquence grave.
À Champex, je range définitivement le cours dans le sac d’allègement, idem pour la casquette mouillée, une bonne soupe et c’est reparti.
La monté qui suit est pour moi, la plus dure de toute, la monté a Bovine, après un chemin tranquille on attaque des gros blocs, les mains ne sont pas de trop pour passer, comme je ne connais pas le tracé je reste dans le groupe et avance lentement, trop lentement, les appuis sur le pied deviennent très long, et une douleur commence à se faire sentir sur le devant du tibia gauche, aïe aïe aïe. Début de tendinite me dira la kiné qui nous attendait là haut.
Après la souffrance, le plaisir, la descente dans la boue jusqu'à Trient me fait du bien, non seulement j’avance bien, je me fais plaisir, et en plus je ne suis pas tombé, et le tous en courant. Arrivée a Trient, il est 6h53 plus de 3h de retard mais j’ai la forme dans le corps et dans la tête alors 10 petite minutes de pose et c‘est reparti.
La montée au Tseppes, je calle mon pas dans celui d’un autre coureur et en avant avec un bon rythme, nous arrivons la haut très vite, il est 8h05 et plus que 2h40 de retard, ça fait du bien de voir que l’on est réellement en forme, et que c’est le road book qui le dit.
La descente vers Vallorcine se passe également vite, le terrain se prête moins a la course, mais reste rapide. Cette descente vois apparaître les premières hallucinations, rien d’affolant, juste des gens assit sur le bord du chemin, qui apparaissent et disparaissent au gré du vent.
Arrivée a Vallorcine, a 9h35 avec 2h25 de retard, c’est bon, passage éclair au ravitaillement, je repars, ma tendinite me fait maintenant mal mais il ne reste plus très long et pas de difficulté majeure.
La monté au col des Montets, passe en alternant petit trot et marche en compagnie de Sonia dossard 3000, malgré ses problèmes de cheville elle terminera avec 40minutes d’avance. Félicitations.
Arrivée a Argentière, dernier ravitaillement, je remercie encore une fois les bénévoles et je repars avec quelques Tucs dans la poche.
La dernière portion fut pour moi un enfer, le chemin mine de rien assez caillouteux, ne me permettait pas de poser correctement mon pied gauche, de plus les apparitions devenait de plus en plus fréquente, casque de moto, coureur qui se repose, spectateurs (même là ou il n’y en avait pas), je suis obliger de tremper 3 fois mon pied dans l’eau froide pour faire baisser la douleur. Ensuite je pense que 5 fois des promeneurs m’ont dit « aller plus que 2km » ça fait du bien mais quand on passe de 2km à 3km puis 2km puis 2,5km on ne sait plus trop ou l’on en est et c’est dur à gérer.
Vient donc les dernières portions de chemin suivi de la route, la on sait que je suis proche de l’arrivée, au bout de la rue j’aperçois ma fille Chloé 8ans, heureux j’espère juste quelle ne va pas me sauter dessus comme elle sait si bien faire. Elle court avec moi les derniers 500mètres, oui j’arrive de nouveau a courir, le dernier virage, je reconnais le bénévoles qui était déjà là, dans le dernier virage l’an dernier, je crois qu’il a aussi couru une belle distance a faire de aller retour.
Enfin je vois la ligne d’arrivé, ma fille est aux anges, moi aussi, le dernier coup de raquette sur le dossard, c’est fait, j’ai fait le tour complet, il est 12h43 j’atterris après 41h42 d’effort.
Petit bilan :
- Notion des distances : totalement perdu depuis les Chapieux
- Temps des arrêts : 6h38 contre 3h08 de prévu
- 2 hypoglycémies, du à des ravitaillements trop rapides
- J’ai finalement pris mon pied en descente alors que j’en avais plutôt peur
- Pour finir un grand merci à tous les bénévoles qui nous on permit de vivre cette course
6 commentaires
Commentaire de béné38 posté le 31-08-2006 à 10:20:00
Bravo beau récit et belle course.
Comme quoi t'as bien fait de re-signer !
Béné38
Commentaire de Sandrine74 posté le 31-08-2006 à 10:30:00
Félicitations, superbe course...
Que dire de plus, soignes toi bien !
Amicalement
Sandrine
Commentaire de Philippe8474 posté le 31-08-2006 à 11:59:00
Super récit et bravo. Et surtout du courage avec les douleurs...
On a du se croiser quelque fois (j'étais à 21h38 à La Fouly par exemple) sauf sur la fin où tu as mieux fini que moi (42H22 pour moi). En tout c'est sympa parce que je retrouve les conditions que j'ai eu.
Encore bravo en tout cas
Commentaire de akunamatata posté le 31-08-2006 à 12:56:00
Bien le récit, entre coureurs il faudrait faire un concours d'hallucinations à la fin de L'UTMB! Impressionnant quand on touche les limites du cerveau.
Commentaire de riri51 posté le 02-09-2006 à 21:19:00
Félicitations!!! et merçi pour les photos.
Commentaire de joy posté le 03-09-2006 à 16:12:00
Bravo a toi finisher sympa le recit,bonne continuation et bon repos
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