J’ai toujours entendu parler du trail Per Cami de Belvédère comme du grand méchant loup. J’ai notamment en mémoire les photos prises au point culminant, avec des visages très marqués par l’effort. J’avais bien compris que cette année serait pire encore, en raison du changement de parcours. Maintenant, ce n’est plus le grand méchant loup, c’est la bête du Gévaudan qui viendra à l’esprit des pauvres coureurs niçois lorsqu’ils entendront Per Camiiiiiiiii !

Bien m’a pris de m’inscrire sur la formule courte, 13km pour 1050m de D+, ce qui est bien suffisant ces temps-ci !

La deuxième moitié de 2013, je n’arrivais plus à courir, et j’avais même perdu l’envie de courir. Depuis le début 2014, l’envie et la motivation sont revenues, mais les courses du printemps ont été presque toutes un calvaire, sauf les 55 km nocturnes des allumés de la Pleine Lune, qui restera comme une parenthèse enchantée !

Tout cela ne s’est pas vraiment arrangé pendant l’été où d’autres choses en tête me plombaient, au propre comme au figuré ! Etre crevée dès le matin, avoir toutes mes articulations des membres inférieures super raides voire douloureuses, ça ne pouvait plus durer. Je me voyais déjà vieillir à la vitesse V. Et puis je me suis souvenue que le corps, c’est parfois le contraire des piles Wonder, il ne s’use que si on ne s’en sert pas.

Alors depuis 15 jours, en avant le programme de reprise de choc, désormais connu sous le nom de « plan du retour de Rocky Balboa sur les concours de T-shirt mouillés ».

5 sorties par semaine, carrément, pas forcément longues, parfois seulement 30 min, avec pas mal d’accélérations, jusqu’à des randos-courses de plusieurs heures en montagne. Et même du spinning et du biquotidien certains jours.

Bref, au diable la progressivité, la mesure, la timidité, on sort l’artillerie lourde. Tout ce qu’il ne faut pas faire, Rocky Balboa le fait. Je vois bien qu’il faut casser la cuirasse, et sortir ma tête du « je ne peux plus avancer ». Pour ça, il faut les grands moyens, la méthode douce, ça ne marche plus. Il faut dire que le tout ne dépasse pas 40 km hebdo, c’est pas la mort non plus. Et là, surprise ou pas, ça marche ! Deux semaines et demi de ce régime, plus fatiguée, plus mal nulle part, elle est pas belle et simple la vie ?

Du coup ce trail Per Cami que je n’ai jamais fait et qui me tend les bras ? Et Nath qui y va aussi ! C’est le moment, banzaïïï. Rocky n’est pas non plus complètement débile (contrairement à ce que sa tête pourrait laisser penser), et je m’inscris sur le petit, 13km, 1050m de D+.

 

J’ai fait les 1300 m de D+ du sentier des Rabuons en 1h50, je vais mettre autour de 1h30 pour faire les 1000 de Belvédère, c’est sûr !

Ha ha.

PAS DU TOUT Madame, le trail ce n’est pas des mathématiques de primaire. Contrairement au Rabuons, aujourd’hui c’est plein d’à-coups, de descentes, et de faux plats, accompagnés évidemment de pistes noires ensuite pour arriver à cumuler le dénivelé total ! C’est assez joli tout autour mais les cuisses sentent le caoutchouc brûlé, alors le paysage, j’avoue que je n’y fais guère attention !

Bref, je joue au chat et à la souris avec Jean-Pierre et ses bâtons, et j’arrive au point haut du cours en presque 1h50. Ha oui quand même. Je suis quand même très contente de bifurquer sur le court !

Mais comme le point haut est exactement à la moitié du parcours, ben forcément, les montées à presque 30% qu’on a eues au début, on va se les descendre à la fin, même si ce n’est pas au même endroit ! Note en passant : je hais les pommes de pin, les petites, pire que des billes. Concours de gamelles et de jurons avec une copine dans ces descentes, mais on survit ! Il commence à faire chaud, heureusement qu’on arrive, après 2h43 (le premier arrive en 1h25, sans commentaire s’il vous plaît merci, même Rocky Balboa a recommencé petit).

Voyant le 1^er, Steph, arriver après 4h sur le trail long, je me dis que j’ai largement le temps d’aller manger avant que Nath arrive ! Je remonte dans le village un peu plus tard pour la voir débouler et boucler ce truc de malade à la deuxième place chez les filles, la classe ! 

Je me suis sentie très bien tout au long de la course. Je n’ai pas eu énormément d’occasion de courir, à part sur les derniers km, plutôt grimper et descendre comme sur des œufs. Même si je sais très bien que j’aurais dû être plus rapide, ça n’a pas d’importance, je me sens beaucoup plus en forme qu’au printemps, maintenant il faut juste bosser et ça va revenir ! C'est pour ça que le petit Per Cami est mon ami, un ami vous encourage mais vous dit aussi "Bouge toi le cul espèce de feignasse faut bosser maintenant!"

A part ça je voudrais pour Noël les cuisses de Mme Raybaud. Vous croyez que le spinning ça va le faire?