Récit de la course : 100 km du Périgord Noir 2012, par FOREST Alex

L'auteur : FOREST Alex

La course : 100 km du Périgord Noir

Date : 14/4/2012

Lieu : Belves (Dordogne)

Affichage : 1771 vues

Distance : 100km

Matos : 1 voiture pour aller de Belvès à Paris

Objectif : Balade

9 commentaires

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Weekend2OUF

Samedi 14 Avril, 8 heures, je suis à Belvès avec Olivier au départ des 100kms du Périgord Noir, championnat de France de la spécialité.

Nous sommes au milieu du peloton de + de 500 coureurs, donc ça bouchonne un peu sur le 1er km, cela me permet de ne pas partir trop vite, 5’03 au 1er km, puis le peloton s’étire doucement et je prends mon rythme, 9’20 au 2ème km, soit 4’17 le kilo, c’est bon j’ai trouvé mon rythme de croisière, ça descends maintenant, 13’03 au 3ème km, soit 3’43 le kilo, heu là ça commence à faire vite, faut pas déconner quand même, je lève le pied.

Mais 150m devant moi j’ai un groupe de 5 – 6 coureurs, je me dis que ça serai bien de me caler au chaud avec eux. Je fais l’effort, et je les rejoins au 6ème km. Le groupe est emmené par Jean Marc BORDUS, vainqueur à Belvès en 2004 et champion de France de 24h en titre, voilà un bon lièvre.

8ème km, premier ravito, je m’arrête 4 secondes le temps de boire un verre d’eau, et je me recale aussitôt dans le groupe.

Km 11, Jean Marc nous dit qu’il aime bien ce passage, je ne comprends pas sur le coup, mais 100m plus loin on retrouve tous les accompagnateurs vélo et je comprends mieux. Du coup, je me retrouve avec quelques mètres d’avance, tout le monde a ralenti le temps de retrouver son suiveur, je m’arrête pour boire quelques secondes au ravito suivant, et le groupe se reforme.

C’est tout plat pour le moment, on garde notre rythme tranquille à 14km/h. Passage au 20ème km en 1h26’, encore quelques secondes d’arrêt au ravito pour boire un verre. Devant moi, je reconnais l’allure de Denis MOREL (Champion de France de 24h 2010 et qui terminera 2ème de ce 100km), et je le rejoins au passage du semi-marathon en 1h31’. Derrière, notre groupe a explosé, donc  je me retrouve juste avec Denis.

C’est toujours plat jusqu’au 30ème, rien de particulier à signaler, hormis que je me marre à chaque fois que l’on croise le speaker de la course, il a la liste de tous les favoris de la course, mais pas le dossard 1098, il lui faudra bien un marathon avant de trouver mon nom, mais qu’est-ce que c’est que ce touriste au milieu de l’élite!!!

Je passe au 30è km en 2h09’, cette fois je m’arrête au moins 15 secondes au ravito car j’avale une pâte de fruit en plus d’un verre d’eau. Et maintenant ça monte ! Ça casse bien le rythme, enfin Denis amorti aussi la montée donc je recolle rapidement, et la descente suivante permet de relancer l’allure. Mais désormais c’est bien vallonné, les montées succèdent aux descentes.

Le ravito du 40ème km est juste en haut d’une bosse, je marche quelques mètres en buvant pour souffler, Denis prends quelques mètres d’avance, et je sens bien que j’ai du mal à le suivre. Je fais l’effort pour recoller au passage du marathon en 3h03’, mais le rythme est trop soutenu, je lève le pied et le laisse filer vers la 2ème marche du podium.

Désormais ma vitesse a bien baissé, mais j’aperçois devant moi un gars qui ne va pas plus vite que moi, c’est un coureur du 50km qui a du mal à finir, il marche dans les montées et me donne une bonne idée, je l’imite. Au ravito du 45ème km que je quitte en marchant, j’entends une petite fille qui dit à son père : « Papa, pourquoi il marche le monsieur ? ». Bah c’est vrai çà, pourquoi je marche, c’est une course ici alors je repars en courant. Et je rattrape le gars du 50km, je discute avec son accompagnateur, je lui explique que je suis là tranquille juste pour faire quelques kms en préparation pour la Milkil, demain je serai au marathon de Paris, il m’encourage mais me dit que je viens d’une autre planète (tiens on m’a déjà dit ça, lol), puis il file rattraper son coureur qui a accéléré car pour lui l’arrivée est proche.

Je passe au 50ème km en 3h43’, le speaker qui a enfin trouvé mon nom m’annonce 13ème et 1er open. Je m’arrête 1 minute au ravito, puis je repars, je suis bien cramé, mais bon j’ai 5 minutes d’avance sur mon record perso, alors bon ça se tente. En sortant de Sarlat, une bénévole m’indique qu’il faut tourner à droite, ok j’ai compris, je la remercie, et je continue tout droit, bah oui ça descend tout droit, alors que ça monte à droite. Mais la bénévole veille, j’ai seulement pu faire quelques mètres de rabe. Je passe la méchante cote en marchant, de toute façon maintenant je marche dès que ça monte. Je me traine pendant quelques kilomètres, beaucoup de coureurs me dépose, je n’arrive à suivre personne.

Le 1er coureur open (dossard 1184) me dépasse précisément au km 60, après 4h48’ de course. Comme les autres, je ne peux pas le suivre, mais bon maintenant  le parcours est de nouveau plat, ce qui m’oblige à courir davantage (bah oui quand ça montait j’avais une bonne excuse pour ne pas courir). Enfin je me traine toujours. Vers le km 67, Yves CHOMONT me rattrape, on discute un peu et il me relance.

Je passe au 70ème km en 5h52’, j’ai une dizaine de minutes de retard sur mon record perso, ça me semble cuit, à cet instant je pense que je vais finir tranquillement en moins de 10h. Mais pourtant j’ai bien relancé depuis quelques km, je ne perds plus de place, et je rattrape même quelques coureurs. Le profil est de nouveau gentiment vallonné,  j’apprécie toujours de marcher dès que ça monte un peu trop raide, mais je relance bien dès que ça redescend.

Et vers le km78, je croise un cycliste à contre-sens de la course, c’est Bernard CONSTANT. Il reste quelques minutes avec moi, on discute, ça fait 3 ans qu’on ne s’est pas vu (depuis la Milkil 2009), et surtout il me motive en me disant que j’ai encore une belle allure, je suis bien plus frais que certains devant moi, je peux en ramasser quelques-uns d’ici l’arrivée.

Je passe au 80ème km en 6h49, je suis relancé et je remonte quelques coureurs, ça sent l’arrivée qui approche. Enfin, au km 85 ça sent surtout une bonne odeur de crêpes, effectivement il y a des crêpes au ravito, je m’arrête pour en manger 2. Puis je repars.

Je passe le 90ème km en 7h47, je me dis que finalement je peux peut-être tomber mon record. En plus je connais les derniers kms, c’est le même parcours que ce matin, en sens inverse.

J’avale une bugne au ravito de Siorac (km 94), je ne m’arrête pas. Au 95ème km, je suis 26ème, je repense à ce qu’on s’est dit avec Olivier la veille, il y a une longue ligne droite, et si on en a gardé, on voit bien qui on peut ramasser. Et justement devant moi il y en a 3 à aller chercher. Je fais l’effort, j’accélère, et je dépasse les 3 devant moi. Le speaker m’annonce 23ème au 98ème km au pied de la bosse finale. Oui mais voilà, je me suis cramé en allant chercher les 3 devant moi, je n’avance plus dans cette dernière montée, et les 3 me repasse, je suis de nouveau 26ème au 99ème km. Je suis cuit, je jette un œil derrière, j’ai un peu de marge, alors je marche un peu sur ce dernier km. Puis à 500m de l’arrivée, je sens bien que le 27ème se rapproche (Jean-Philippe BRUNON, qui me confirmera qu’il a cru pouvoir me reprendre quand il m’a vu marcher), alors je lance un dernier sprint en courant, et je passe la ligne d’arrivée en 8h43’02, améliorant de 9 minutes mon record perso vieux de 8 ans.

 

Voilà, ça c’est fait, maintenant j’attends Olivier qui réalise un super 10h07’ pour son premier 100km, puis on reprend des forces au repas périgourdin, et à 22h30 on quitte Belvès, direction Paris pour le marathon.

La nuit se passe bien, nous faisons 2 micro-siestes de 20-30 minutes pendant le trajet, car conduire toute la nuit après une course est bien plus fatigant que la course elle-même. Olivier me dépose à Etiolles à 6h30, nous prenons rapidement un petit déjeuner, puis je file à Paris au départ du marathon.

8h45, le départ du marathon est donné, je suis dans le sas 3h15 (dossard 7325 devant et 1098 derrière) et je passe la ligne de départ 2’32 après le vrai départ. J’ai mal aux jambes et j’ai du mal à mettre en route en descendant les champs élysées.

J’apprécie les pauses, au km3, Astro est là et me prend en photos, je m’arrête quelques secondes pour discuter, puis au km7, May et Sasha m’attendent, je cours quelques mètres avec Sasha. Je parviens tout de même à maintenir un rythme d’environ 12,5km/h pendant les 2 premières heures, je passe au 25ème km en 2h.

Mais les quais de Seine, et surtout les petites montées en sorties de tunnel me font bien mal aux jambes, je décide de marcher, et forcément je n’arrive plus à relancer derrière, je vais donc finir les 17 derniers kms à 10km/h de moyenne.

Au 39ème km, quelqu’un m’appelle, c’est Cédric le Castor Junior, il est bien étonné de me trouver ici, on discute, et on termine la course ensemble. Je boucle le marathon en 3h45’22, fatigué mais très content de mon weekend2ouf.

Sourire

9 commentaires

Commentaire de bubulle posté le 21-04-2012 à 12:07:38

Tu es un grand malade..:-) "on garde notre rythme tranquille à 14km/h"...au début d'un 100km.

Donc, je confirme bien, Alex, tu viens de Mars..:-)

Commentaire de Rag' posté le 21-04-2012 à 12:43:09

Toujours impressionnant de facilité et de simplicité. Bravo!

Commentaire de canoecl posté le 21-04-2012 à 14:36:00

Ouah ! les martiens sont déjà là ! impressionant de facilité; mais peut -être un peut dangereux de faire de la route ?(je parle du trajet belvés -Paris en pleine nuit)....

Commentaire de laurent05 posté le 21-04-2012 à 15:38:22

encore un grand bravo pour ton weekend de fou
je suis toujours autant impressionné...
bonne récup

Commentaire de le G.G.O. posté le 21-04-2012 à 22:21:10

Toujours aussi Furieux ! sacré Alex

Commentaire de Françoise 84 posté le 22-04-2012 à 12:06:06

C'est ce qu'on appelle un WE choc??!!! Bravo à toi, contente de t'avoir croisé (brièvement!)à Paris, bisous!

Commentaire de jp75018 posté le 23-04-2012 à 11:20:11

Bravo pour ta course (tu devrais pouvoir faire 8H en partant moins vite) et pour l'enchaînement avec le MDP.

Et surtout ravi d'avoir fait ta connaissance!

Courage (et bonheur) pour le prochain heureux événement et même chose pour la Mil'Kil...

Jean-Philippe

Commentaire de Benman posté le 23-04-2012 à 19:42:19

Y'a des fois, on reste baba... même pas mal au jambes le lundi? Bravo en tous cas.
L'année prochaine, il faut prendre 2 courses plus proches pour pouvoir faire la liaison à pieds pendant la nuit...

Commentaire de Epytafe posté le 03-05-2012 à 19:30:40

Tiens, ça fait plaisir d'avoir de tes nouvelles.

Joli récit d'extra-terrestre :)

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