Récit de la course : Beaujolais Villages Trail - 54 km 2012, par tidgi

L'auteur : tidgi

La course : Beaujolais Villages Trail - 54 km

Date : 15/4/2012

Lieu : St étienne Des Oullières (Rhône)

Affichage : 3217 vues

Distance : 57km

Objectif : Pas d'objectif

9 commentaires

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Ce beaujolais là était coupé avec de l'eau...



2 semaines après le Lyon Urban Trail, je retrouve un format bien typé trail.
2° édition, mais la 1° pour moi.
Le club est présent en force sur les 3 distances : 10, 23 et 54 km. Pour moi, ce sera le long, en vue d'augmenter progressivement le volume pour cet été.

Le WE est annoncé maussade et pluvieux.
Nous n'allons pas être au bout de nos surprises...

Dès la veille au soir, la pluie tombe sans discontinuer. Pluie que je retrouve le matin au réveil, des températures plus froides en prime...
La motivation n'est pas là Incertain : le petit déj a du mal à passer, un léger mal de bide et surtout... j'ai une grosse envie de faire demi-tour à Villefranche (keskec'est que ce travail ???).

Arrivé sur place, je retrouve enfin quelques couleurs à la vue de têtes connues :
- amis du club alignés aussi sur le 54 : Nico, David, Bruno, Romain, Fred, François, Michèle, Eric, William
- je vois aussi quelques kikous : joshua, fildar
- coureurs de mon ancien club ansois : Patrick, Richard

A noter la présence de Michel Poletti sur le 54.
Allez, on se prépare. Goretex d'entrée avec le secret espoir de pouvoir l'enlever en cours de route.

Dehors, des températures très fraiches et une pluie fine qui ne s'arrête pas...

Le départ du 54km est donné à 7h30 (il fait jour, c'est déjà çà au vu de la météo). Et je pense en avoir pour au moins 7h comme çà (il n'est pas prévu que la pluie décide de s'arrêter).

Je pars plutôt fébrilement...
Avec fildar d'abord, puis avec Bruno ensuite, avec lequel je chemine 2 km, le temps de sortir du village.
Comme d'hab, j'ai du mal à trouver mon rythme, et avec en plus l'envie qui n'y est pas : je laisse filer Bruno pour me retrouver seul dans ma course.
MP3 dans les oreilles, je suis parti pour un long - trop long aujourd'hui - moment... Je m'enferme dans ma bulle.

Au vu de la météo, cela devient une grande monotonie, rythmée par la musique dans les oreilles... Je me mets en mode gestion.

Les km défilent, la moyenne baisse progressivement, au fil des montées où je choisis de marcher quasi systématiquement.
Et çà gamberge, pourquoi suis-je ici aujourd'hui ? Je ne cherche même pas à composer avec le terrain, ou tout simplement à "forcer" en faisant monter le cardio parfois. Non, c'est plutôt une sortie longue en mode "contrainte".

Alors que raconter ?

Le parcours de la course ?
Il est très bien décrit sur le site de la course (si, si, allez voir !).

Avec des photos qui, on s'en doute, n'ont pas été prises de le jour de la course.

Ah, çà donne envie, mais j'ai l'impression de m'être fait avoir par rapport à la plaquette commerciale Clin d'œil

Bon, ben voilà, vous savez tout. Fin du récit ?.....Bouche cousue
Comment çà, je ne suis pas "foulé" ?

...
..
.


Bien. Alors, au delà du fait que la suite du parcours est faite de :

  • boue
  • pierres
  • cailloux
  • terre
  • glaise
  • petites glissades
  • appuis fuyants qui énervent...
  • neige qui tombe à partir de 700m d'altitude et rencontrée sur 20 km
  • neige qui tient au sol à partir de 800m d'altitude
  • le point culminant balayé par la neige et le vent : il ne fallait surtout pas rester longtemps !
  • pluie sur tout le reste du parcours
  • vent qui fouette le visage, qu'il ne faut pas rester une fois que tu es en haut et que tu cherches la jolie vue promise...
  • 1° ravito (9°km) avec uniquement de l'eau (et je m'arrête alors que j'ai ce qu'il faut...)
  • 2° ravito (14°km) où Patrick me dit qu'il arrête car il n'a pas les jambes aujourd'hui
  • 3° ravito (20°km) où je découvre le thé chaud, que je prendrai systématiquement à chacun des arrêts
  • 4° ravito (28°km) où je vois François arriver derrière moi (!), souci d'adducteurs...
  • 5° ravito (39°km) où j'arrive - enfin - à trouver le moyen de changer de chaussettes (plus facile quand on est à l'abri et qu'il y a des chaises). Je vois aussi arriver William en voiture, frigorifié... Abandon.
  • 6° ravito (45°km) où je discute avec un jeune musicien qui me propose un verre de rouge (non, non, pas tout de suite Clin d'œil)
  • 7° ravito (52°km) que je passe littéralement, pressé d'en finir...
  • 2 "jardinages", l'un vers le 36°km, l'autre à moins d'un km de la fin


... La monotonie s'est brisée vers le 45°km (non, ce n'est pas dû au verre de rouge que j'ai failli accepter...).

Sentant l'écurie se rapprocher, je me décide alors d'accélérer. A la faveur d'une longue portion de plat...
Un réveil pour mes jambes, puisque jusqu'alors je me suis contenté de gérer simplement la course.

Seul pendant 20km, je vois au loin un groupe de 5 concurrents. Du monde, enfin !
Je me porte à leur niveau, et chemine avec eux.
Mais les mollets me démangent, alors je passe devant et continue mon bonhomme de chemin...
Jusqu'à retrouver un autre groupe de 5/6 personnes, ben voilà, ils sont tous là en fait Rigolant

Comme tout à l'heure, je chemine avec eux dans l'une des dernières montées, avant de les dépasser.

Je me sens boosté, encore 2 concurrents au loin, puis encore 1 autre... Ca me fait des "croquettes"...
Au sortir du bois, nous retrouvons les vignes, avec encore quelqu'un en ligne de mire.

Je regarde le kilométrage à ma montre : 52km.
Allez, çà suffit, on arrive, je ralentis la cadence mais passe devant le dernier ravito sans m'arrêter (au Chateau des Tours), étonné d'en trouver un au dernier km (qui ne sera en fait pas le dernier km).

Je passe aussi mon concurrent qui était en ligne de mire (avec un petit mot d'encouragement comme quoi c'est fini. Fini ?... Naif que je suis...).

Une longue ligne droite dans les vignes...
Devant, 2 autres... que j'identifie en me rapprochant : Bruno et Romain du club ! Sympa de vous trouver là les mecs !...
J'hésite à rester avec eux. Tant pis, pour une fois, je reste sur ma lancée mais leur demande de me suivre... Je continue de filer devant...

Bien mal m'en a pris...

Dernière descente, la signaleuse me dis "2° chemin à gauche" lors de la descente dans les vignes.
Sauf que... sous la pluie, dans les vignes, sans balisage (en tout cas, je ne l'ai pas vu), pas évident de repérer une "2° à gauche".
Total : je descend beaucoup trop bas, me retourne au sortir des vignes, m'arrête, entend qu'on crie là haut, m'énerve, cours à nouveau pour remonter, longer les vignes et rattraper à nouveau mes 2 compères Langue tirée.


Suffit les bêtises, nous resterons ensemble, pour une arrivée main dans la main : génial ! Sourire

 




Acclamés par les collègues du club, déjà arrivés, ou ayant couru le 23km : merci les gars et les filles !
William est là, à nouveau réchauffé après son abandon.




Je regarde le chrono sur la ligne : 7h30 !
Je ne pensais pas avoir mis autant de temps, à partir du moment où je me suis réveillé. Bon, en même temps, j'ai 57,2 km en comptant mes 2 jardinages.

Dans la salle, après avoir récupéré la bouteille de finisher/Beaujolais Village, je retrouve David et Nicolas, arrivés 1 heure avant. Fildar, qui fini en moins de 7h (bien joué !).
Plus tard arriveront chti'gone, joshua. Puis edwige42 avec qui j'aurais fait connaissance avant le départ.
Du club : François et Fred.
Resté pour attendre tout ceux du club, je rate de peu l'arrivée d'Eric et Michèle car obligé de partir... Bravo à tous.

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En résumé, une édition particulière de par une météo plutôt pénible (pluie+neige).
Je retiendrai surtout les 12 derniers km, où l'envie et une certaine "agressivité" auront succédé à 45 km de lassitude à compter les kilomètres... L'envie n'y était pas... On peut toujours se poser des questions...
On va dire que ça a "sauvé" ma course (quoique tout est bon à prendre pour le mental), car je me suis enfin fait plaisir sur cette dernière portion Sourire

Merci à l'orga et bravo aux bénévoles, dont certains étaient vraiment en plein vent. Un balisage nickel, sauf vers l'arrivée (étais-je le seul à jardiner à cet endroit dans les vignes, trop pressé d'arriver ??).
Je suis prêt à revenir pour découvrir (ou redécouvrir) ces magnifiques paysages d'un trail plutôt exigeant... mais sous le soleil...Pied de nez



Place au Nivolet Revard dans 3 semaines. Je ne monterai pas en kilométrage mais un peu plus en altitude ;-)

9 commentaires

Commentaire de Nini posté le 20-04-2012 à 21:00:08

Bravo à toi d'être allé au bout, surtout sans envie pendant de longs km et avec cette météo pourrie.
Je confirme que la fin était mal balisée, surtout quand tu en es à ta 7eme heure de course.

À demain pour le off, sous le soleil du beaujolais :-) ( peut être !!!!)

Commentaire de Arclusaz posté le 20-04-2012 à 21:48:37

Dis, promis,tu vas pas nous porter la poisse demain ?
non, il fera beau et avec tout ce qu'on a à se dire, ce ne sera pas monotone !

bravo pour ce travail mental et cette renaissance.

Commentaire de DROP posté le 21-04-2012 à 08:02:00

Sacré preuve d'abnégation.
C'est une bonne préparation mentale çà. Bonne recup

Commentaire de Jean-Phi posté le 21-04-2012 à 08:16:11

Ben dis donc on sent bien que l'envie n'était pas au rdv... Il y a des fois comme ça... Bon ça fait une bonne sortie longue dans des conditions qui forgent bien le mental. Du tout bon pour la suite.
A très bientôt.

Commentaire de sebmelalix posté le 21-04-2012 à 08:49:19

BRAVO,
je ne sais pas où tu es allé chercher cette motivation et cette volonté??? peut être dans la bouteille de Beaujolais qui t'attendait à l'arrivée!!!
C'est sûre, le mental est là...
Bonne fin de préparation pour le Nivolet Revard
A bientôt, Seb

Commentaire de lalan posté le 21-04-2012 à 09:11:29

Jolie course,penses a un peu de repos,j'espere que l'envie sera la pour le Nivolet.Sans pluie.

Commentaire de fildar posté le 21-04-2012 à 09:51:08

Ce qui est fait n'est plus à faire pour ta prépa de juillet.
C'était un très beau trail qui en plus nous a forgé le mental
Bravo pour ta course
Si tu avais été motivé au début on aurait pu courir ensemble.

Commentaire de Mamanpat posté le 21-04-2012 à 18:33:59

Et ben ça fait pas envie ! Mais une fois que c'est fait,on se dit qu'on a rajouter un échelon supplémentaire au moral d'acier !
Bravo et seche bien !

Commentaire de franck de Brignais posté le 21-04-2012 à 21:08:49

Hé ben, quel mental !! Partir sur une telle distance avec de telles conditions, aussi peu d'envie et faire une telle marque ... moi je dis chapeau Monsieur !! Bonne récup' et merci pour ton partage !

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