L'auteur : goldenbianca
La course : IronMan France Nice
Date : 27/6/2010
Lieu : Nice (Alpes-Maritimes)
Affichage : 1989 vues
Distance : 226km
Objectif : Pas d'objectif
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Ironman Nice 2010
Dimanche 27 Juin 2010, 6h29. Je suis sur la plage dans ma combinaison néoprène prête à prendre le départ de l'Ironman de Nice. J'entends les gens qui tapent dans leurs mains, j'entends la musique : les Black Eyed Peas. Je regarde la mer. J'ajuste mes lunettes et mets mon bonnet sur mes oreilles, tout devient un seul et même bruit sourd.
Je ne peux plus reculer. Je suis morte de peur.
Mais impatiente également.
Il y a quelques mois après l'euphorie d'avoir terminé mon premier triathlon longue distance format half Iroman, je me suis inscrite pour participer à cette course. J'ai choisi Nice pour sa proximité et parce que j'y étais il y a 2 ans en tant que spectatrice pour encourager mon chéri. J'avais adoré l'ambiance.
Nous sommes fin Janvier. Maintenant il faut juste s'entrainer.
Petit à petit je vais me rendre compte qu'entre mon travail prenant, mes engagements associatifs très prenants, ma vie personnelle et mon potentiel quasi nul que ça ne va pas être facile...
Mon point faible c'est le vélo, or il faut du temps pour faire de longues sorties et du temps justement je n'en ai pas beaucoup.
Fin mars je participe à mon premier marathon, celui de Rome, je termine en 4h30 mais dans un état pitoyable, j'ai souffert à partir du 28ème kilomètre. Je me pose beaucoup de questions à partir de là, comment je vais finir un Ironman si je suis minable après un marathon sec ????
Avril, Mai et Juin ne seront que des mois d'hésitations (je le fais ou pas ???), de blessures, de douleurs, de renoncement, bref, préparer un Ironman, ça vous ravage la tête aussi !!!!
Fin mai, nous avons l'occasion de séjourner près de Nice, je décide de reconnaître le parcours vélo en me disant que si je ne rentre pas dans les temps limites je ne prendrais pas le départ. Bilan : temps roulé 7h45. Ca veut dire que ça ne comprend pas les arrêts plus que multiples et qui m'ont paru nécessaires (le jour de la course faudra faire sans), en plus il y avait un vent horrible et il me manque l'aller retour sur la promenade des anglais soit environ 18 Km. Donc je peux tabler sur au moins 8H30 pour le vélo.
La tuile, je rentre dans les chronos, en effet il faut maxi 10h45 pour réaliser la natation et le vélo le jour de la course.
J'ai tellement peur de cette course que je me rends compte que je cherche tous les moyens pour ne pas y aller, sauf qu'on ne prend pas des décisions basées sur la peur. Ca sera mon déclic.
Je reprends l'entrainement plus que sérieusement enchainant sorties longues à vélo suivies de course à pied, 4000 de natation avec 20 bornes à pied derrière, bref que du bonheur !!! L'entrainement c'est dur, bien plus dur que la course.
Et puis, je prends le temps de me reposer, de faire quelques microsiestes, de me coucher plus tôt.
La date approche et je récupère de bonnes sensations à pied et à vélo. Tout cela en rapport avec mon niveau bien évidemment....J'ai une intuition, je me dis que je devrais la coucher sur le papier. Je ne le fais pas, mais cette intuition me dit que j'ai une chance...
Vendredi 25 Juin, matos chargé, chien déposé en pension, on part pour Nice ou nous attendent déjà d'autres membres du club.
L'après midi je vais récupérer mon dossard ; et là ça se complique. Quelques jours auparavant j'avais reçu un mail m'indiquant mon numéro de dossard : le 129. Je me présente donc en signalant que je suis le 129. Sauf que....il n'y a rien pour le 129.
Ah.....Il faut aller vérifier mon numéro sur le tableau, il y a peut-être eu des changements....OK...Vérification faite, sur le tableau je suis bien le 129.
Tout le monde s'agite, on se rend compte qu'il y a deux 129...et la première à déjà tout récupéré...donc je n'existe plus....le Staff appelle Triangle, la société organisatrice. Finalement je suis le 120. Bon ok, c'est bien 120 aussi, sauf que j'ai prévenu tout le monde de suivre le 129, mais ça c'est pas grave car il n'y a toujours pas de fiche à mon nom au n°120...Euh...Maintenant c'est lourd....Revérification, il y a bien une enveloppe à mon nom avec le bracelet et tout et tout...Ouf, plus qu'à refaire toute une page d'écriture pour la fiche et ça sera bon.
Voilà, j'ai récupéré mon package, j'ai mon bracelet orange au poignet. Jusqu'ici tout va bien.
Petite ballade dans les stands du village expo et direction l'hôtel. Petit footing de fin de journée pour se mettre en jambes. La promenade des Anglais me paraît interminable !!! Je commence à me poser de sérieuses questions sur le marathon....
On se prépare pour la Pasta Party et enfin on y retrouve notre coach, quelques supporters et Thierry qui concourra pour se qualifier pour Hawaï.
L'ambiance est sympa, festive, le cadre est chouette. Pour la nourriture, bof, mieux vaut ne pas arriver trop tard sous peine d'être privé de dessert !!
Après une bonne nuit de sommeil, samedi matin direction la plage pour une petite séance natation.
Bon, ben, ça y est, je doute. Je suis à l'aise dans l'eau mais je nage avec des amis et je suis la dernière.... Je ne suis pas emballée par l'eau de mer, salée...
Sieste d'une heure et demie en début d'après midi, puis je prépare mes sacs de transitions et mon vélo que je vais aller déposer tout à l'heure.
Bon ça y est, on dirait que tout est prêt, après 472 vérifications (environ) de mes sacs, je prends la direction du parc à vélo, pour tout déposer.
Le parc est immense, mais mon vélo sera facile à retrouver, je suis sur le 3ème rack. C'est l'avantage d'être une fille et de n'être que 8% de filles !!! En effet, les premiers dossards sont pour les pros, puis les femmes par catégories d'âge, puis les hommes aussi par catégories d'âge. Avec mon N°120, je suis tout au début du parc.
Je dépose ensuite mes sacs et je vais au marquage. On doit inscrire mon numéro sur le bras et le mollet. Pour l'anecdote, lors du marquage sur le mollet, on me demande si le jour de la course je vais porter des chaussettes de compression. Je ne sais pas encore, mais c'est possible, dans ce cas on vous marque sur la cuisse. Aïe, je suis en pantacourt, pour le marquage sur la cuisse, il faut donc que je le baisse....Sauf que dessous ben, j'ai pas prévu ce qu'il faut, je suis en string....Faut juste que je demande aux files d'attente derrière moi de se retourner....Bon ben c'est parti....c'est le genre de truc qui vous met super à l'aise....
Je file récupérer ma puce et direction le repas du soir, veille de la course. Je n'ai pas envie de rentrer très tard, je voudrais me coucher tôt car je ne sais pas si je vais arriver à m'endormir facilement.
Dimanche, réveil 4H15, finalement j'ai bien dormi. Bon, c'est tôt quand même....C'est parti pour un bol de sport dej, un peu de pain d'épices. On retrouve les autres participants et nos supporters et on se dirige vers le départ.
Retour au parc à vélo, j'y dépose mes bidons, vérifie mes pneus, cherche les bouées du parcours natation (non ça peut pas être là bas tu rigoles ?????, si si je te jure...). La pression monte. J'ai hâte maintenant que le départ soit donné.
Je sorts du parc, enfile ma combinaison. J'ai perdu tout le monde, je me dis que je vais aller prendre le départ sans avoir revu des têtes connues et notamment celle de David. J'aurais bien aimé un petit bisou avant de partir quand même....
J'arrive à retrouver Karen et sa maman, ça me fait du bien de les voir, je me dirige vers la plage avec tous les autres concurrents, soit presque 3000 personnes.
Je vais me placer dans un sas plus lent que le temps natation que j'estime faire. Le but étant de ne pas prendre trop de coups au début.
Trop cool !!! Il y a le Coach et Maxime près des barrières, et voilà mon doudou qui arrive trop fort, je vais avoir mon bisou !!!. Je fais ma petite larme d'angoisse 10 minutes avant le départ comme d'hab, mais ils me rassurent et ça va mieux.
6h29, je me mets dans ma bulle, je relâche les épaules, je baisse la tête, étire ma nuque. Ca y est je suis dans la course. Aujourd'hui c'est ma course.
Départ donné, on se jette tous à l'eau pour 3,8 km de natation. Une première boucle de 2,4 km et une seconde de 1,4 km. Je sais que le départ en « mass start » risque d'être chahuté, donc je regarde tout de suite la direction que je dois prendre. C'est parti, il y a du monde mais je ne suis pas trop gênée pour l'instant. Je trouve même un petit trou ou je peux bien nager. Étonnement j'arrive tout de suite à nager en respirant en 3 temps, d'habitude en course je suis vite essoufflée et obligée de respirer en 2 temps.
Bon finalement ce début de natation se passe plutôt bien, j'entends les hélicos au dessus de nous, la musique qui s'éloigne petit à petit, les sifflets des canoës qui ramènent les nageurs qui s'égarent...Tiens il y a beaucoup de monde maintenant...c'est étrange, je me retrouve au milieu de plein de gens par vague. Ouh, ça cogne un peu, je prends un bon coup sur la tête à la Bud Spencer, 10 minutes après mes lunettes sont arrachées, on s'accroche à mes chevilles...Tous ces gestes sont involontaires et j'en fait probablement autant envers les autres concurrents... Je lève la tête, je vois la première bouée, c'est pour ça que le trafic est dense, je décide de prendre large pour éviter les bouchons.
Au passage j'ai bu une bonne quantité d'eau de mer, ce n'est pas aujourd'hui que je serais carencée en sodium.... Un bon demi litre d'eau de mer, et voilà, hop, le tour est joué. Beurk...
Ca y est, j'amorce mon retour de la première boucle. Il me semblera interminable, peut être y a-t-il des courants, toujours est-il que j'ai l'impression que je ne vais jamais sortir.
Le trafic commence à être plus fluide, on peut nager les uns à côté des autres sans se taper dessus. Non je rêve, j'ai du mal voir...je regarde à nouveau. Ben si c'est sûr, j'en mettrais ma main à couper, je suis en train de doubler quelqu'un qui nage avec des gants palmés !!! C'est interdit et puis c'est nul surtout !!! J'y crois pas !!!! Si je le double alors qu'il nage avec gants, c'est qu'il lui faut bien tout ça !!!
C'est long ce retour, je commence à m'inquiéter pour le chrono, je me demande même si je vais oser y jeter un œil lors de la sortie à l'australienne. Je sens que ce n'est pas bon.
Enfin, la plage. 1ère boucle effectuée, je rajuste mes lunettes et aller, juste un œil sur la montre...52min ....Ouh là c'est vraiment mauvais, je pensais sortir en 45, maxi 50 min. Je ne m'affole pas, je ne peux de toutes façons pas remonter le temps. Je mettrais le temps que je mettrais.
2ème boucle terminée et je sors en 1h24. Bon, je m'étais accordé 1h30 pour la natation transition comprise, je vais avoir quelques minutes de retard, mais ça ira, c'est moins catastrophique que ce que je pensais.
Je me rince le visage sous la petite douche et je commence à enlever le haut de la combinaison, je cours jusqu'à la tente de transition j'entends mes supporters, mais je suis ailleurs. Je sais qu'ils sont là, je les entends, mais je suis dedans. Je me dis que je viens de finir la natation de l'ironman de Nice. C'est un truc de dingue !!!!
N'empêche, les choses sérieuses commencent....
Je suis obnubilée par les temps limites. Je serais tellement déçue si je me faisais rattraper par la voiture balai !!! Et quid de tous ces supporters qui se sont déplacés, de ceux qui sont chez eux et qui je sais vont prendre des nouvelles régulièrement, je ne peux pas leur faire ça.
J'aperçois Nicolas à la transition nat/vélo, je prends un verre d'eau car l'eau salée laisse un mauvais gout dans la bouche et courre vers mon vélo. Je n'ai pas trop de temps à perdre, il ne faut rien lâcher.
Il doit être un peu plus de 8 Heures, je suis lancée sur la promenade des Anglais, je fais un coucou un Karen qui m'encourage. Je pars pour 180 Km de vélo, 1800 de dénivelé.
Sur la prom je rattrape une fille qui comme moi s'appelle Marianne. En effet, en plus de notre numéro, nos prénoms sont inscrits sur nos dossards. Je lui montre le mien pour lui faire comprendre que nous portons le même prénom, on échange quelques mots en Anglais, car elle est Anglo saxonne.
On arrive à Saint-Laurent du Var, ça veut dire que j'ai roulé la partie qui me manquait quand je suis venue faire la reco au mois de mai. Le Chrono annonce environ 16 minutes pour effectuer ce morceau. Ce qui signifie qu'il faut que je rajoute au moins une demie heure à mon temps du mois de mai. En plus j'ai prévu de m'arrêter au col de l'Ecre pour prendre mon ravito perso, je décide de rajouter 45 min, ce qui voudrais dire que je peux estimer mon temps vélo à 8H30. Bon avec la natation ça me laisse entre 30 et 45 min de battement avec le temps limite.
J'ai toujours ma chance.
Je pense qu'il est temps de manger quelque chose, j'ai pris du pain d'épices dès le départ du vélo, mais l'eau de mer m'a vraiment écœuré, j'ai du mal à manger.
1er ravito, j'ai envie de boire de l'eau, je vais prendre une bouteille. Euh, mais comment on fait ??? Je vois les autres le faire en roulant....Je n'ai jamais fait ça moi !!! Je vais me mettre par terre c'est sûr !!! Plus trop le temps de réfléchir, j'arrive près du volontaire qui tend les bouteilles, et j'ai vraiment envie de boire de l'eau, donc banco, je tente l'attrapage au vol. Je me suis entrainée pour plein de trucs sur le vélo, manger, boire, mettre des manchettes les enlever, mais ça j'ai oublié de m'entrainer pour...Oh purée, oh purée, oh purée.....Ouais !!! j'ai ma bouteille !!!
Au bout de quelques kilomètres, Nico me rattrape et me double, je lui souhaite une bonne course et j'espère que Thierry est loin devant pour aller chercher la qualif.
On arrive sur la première difficulté. La côte de la Condamine, 12% sur 800 m. Lors de la reconnaissance, j'avais mis pied à terre. Aujourd'hui pas le choix, la route est étroite, on est nombreux, il y a du public, faut que ça passe.
Et ça passe !!! J'ai les cuisses en feu mais c'est passé !!! Je commence à comprendre ce que signifie être porté par l'événement...
Le parcours se déroule, on passe à Vence, le public nous appelle par nos prénoms et David est là, il m'encourage, il prend des photos. C'est tout simplement super ce que je suis en train de vivre.
La deuxième difficulté se profile. L'ascension du col de l'Ecre. 21 km pour 900 m de dénivelé. L'autre Marianne me rattrape, on se salue de nouveau. Il fait un peu chaud, mais pour moi c'est supportable. Au bout d'un moment, je me fais doubler par ma voiture !!! Chouette je vais revoir David !! Il me suivra tout au long de la montée, qui finalement se passe bien. Je double même pas mal de personnes, qui l'eut cru ? Dans un lacet, j'ose regarder en bas et je vois qu'il y a encore beaucoup de cyclistes derrière moi. Je rattrape l'autre Marianne juste avant le haut du col.
En haut je récupère mon ravito perso, un sandwich au jambon et un pain au lait. Je mange la moitié du sandwich, j'ai vraiment du mal à me remettre de l'eau salée, et j'emporte le pain au lait. J'ai fait le choix de manger le plus possible solide sur le vélo et de garder l'alimentation liquide pour la course à pied.
Une grande partie du dénivelé étant sur le début du parcours, je m'étais fixé comme règle de manger quelque chose toutes les 45 minutes. C'est à peu près ce que j'ai fait, mais j'ai pris de plus petites quantités que prévu. Par contre je bois beaucoup, j'alterne boisson énergétique et eau.
David me dit qu'il ne pourra plus me suivre car ensuite pas mal de routes sont coupées.
Je m'en doutais, mais ça me fait un petit quelque chose. Les prochains supporters sont ceux que je verrais au demi tour de St Barnabé dans environ 50 Kms.
Karen et son ami Vincent sont venus depuis Nice en vélo sur ce point pour nous voir passer. Vince a même fait des estimations de nos temps de passage. Il a calculé que je devrais être à Saint- Barnabé à 13h45. Je lui ai dit qu'il s'était un peu emballé, car comme le dénivelé est sur le début, je ne pense pas y être avant 14h30. Pour rentrer dans les temps limite, il faut passer avant 15h10.
Bon aller je repars, ça descend, mais j'appréhende car lors de la reconnaissance du parcours il y avait énormément de vent de face sur cette partie, et pour quelqu'un qui habite la vallée du Rhône, en vent je m'y connais !! Du coup ça avait été dur, je n'en avais pas un bon souvenir.
Aujourd'hui, pas de vent. Les jambes tournent bien, punaise j'ai de bonnes sensations dans les jambes, j'avance. Et plus vite que prévu. Et je le sens, je commence à croire que je ne rentrerai pas avec la voiture balai...
S'en suit une vraie descente comme je les aime, avec un bon bitume, des virages pas trop serrés qui permettent d'avoir une bonne allure.
Ensuite viens la dernière vraie difficulté, la côte de Saint Pons.
Je papote avec un garçon qui me rattrape et qui me dit que la voiture balai est pleine, il semblerait qu'il y ait eu des abandons. Là, je m'affole, la voiture balai ????Mais elle est ou ???? Il me répond de ne pas m'inquiéter, elle est loin, plus d'une heure et demie derrière nous. Ouf !!
Pour moi, ça va toujours bien, je ne souffre pas vraiment, je monte à mon rythme, pour l'instant aucune défaillance. Je souris car je rattrape et double un cycliste avec un vélo qui vaut le prix d'une petite voiture et qui porte un casque aéro. Je me dis que quand même dans le triathlon il y a de la flambe....surtout pour que moi j'arrive à le doubler...et en côte en plus...c'est qu'il ne doit pas être bien fort...
Mince, il pleure. J'essaye de le rassurer mais il me dit que c'est trop dur. Courage, c'est la dernière bosse...Je ne le reverrai plus. En effet à ce moment du parcours la liane de cycliste est bien effilochée et on roule plus ou moins toujours avec les mêmes personnes.
Pour moi c'est une découverte, sur les formats plus courts en triathlon, je suis souvent seule à vélo, car je ne suis pas très rapide et aussi probablement parce qu'il y a moins de concurrents. Je trouve ça extra, on parle, et puis j'ai ce sentiment d'être dedans, de vraiment concourir.
On va bientôt arriver sur le demi tour, chouette je vais voir mes copains !!
C'est un aller/retour de 5km assez plat. Je me mets sur les prolongateurs, et j'appuie. Je double pas mal de concurrents, certains commencent me semble-t-il à accuser le coup. Moi ça va, j'ai un peu mal dans la fesse gauche quand même...
Demi-tour. J'entends Karen qui crie : ça y est elle arrive !!! Il y a Marianne, elle est là !! C'est ma copine !!! dit-elle aux gens qui l'entoure. J'adore !!! Ca me donne la banane, ça me fait plein de trucs partout, j'aurais envie de lui expliquer à quel point c'est fort ce que je suis en train vivre, que pour l'instant ce n'est que du bonheur, qu'il faut qu'elle aussi vive ça un jour dans vie. Mais...pas le temps en fait, faut faire demi tour. Ouh là c'est pas large, faut freiner un peu quand même....manquerai plus que je me vautre au demi tour, aller reconcentration...pendant le virage j'entends vince, je ne l'avais pas vu. Il me dit que je suis dedans. S'entend dans les chronos. Je regarde ma montre et je comprends que je me débrouille pas trop mal. J'apprendrais plus tard que je suis passée à 13h46. Trop fort ce Vince pour les estimations !!!
Ce qu'il me dit à ce moment la me fait des frissons partout et je sens que je pourrais me laisser déborder par mes émotions. Hop opération reconcentration et récupération du mental, je me remets sur les prolongateurs et je continue mon chemin en appliquant le fameux TJPJ (tant que j'y peux j'appuie) des mecs du club. Ouille, elle me fait mal cette fesse gauche quand même...On a une dernière bosse pour monter à Coursegoules. Re ouille, je ne peux plus me mettre debout, j'ai une douleur sciatique à gauche qui me prend toute la jambe.
Bon. Je me rassois. Je me dis que c'est trop con. J'ai des épisodes chroniques de sciatalgie gauche, mais là ça tombe mal. Je pense au marathon qui m'attend derrière.
Je tente de me remettre debout. Impossible. Assise, la fesse gauche me brule.
J'ai un doliprane avec moi. Je décide de le prendre. Et je reste assise sur le vélo le plus possible. Heureusement le reste du parcours est plutôt descendant.
J'ai une baisse de vigilance, il faut que je mange quelque chose. La descente qui m'attend est plus technique que la précédente, il me faudra tous mes esprits. Sauf que rien ne me fait envie, je mâche plus que je ne mange, j'ai du mal à avaler, depuis le début, mais là c'est encore plus flagrant. Je prends le pain au lait.
Ca va mieux, j'ai presque plus mal à la cuisse, je peux attaquer la descente.
Les lacets sont plus serrés et je retrouve Angie avec qui j'avais fait un bout de route que je suis. Elle a un gabarit plus lourd, elle descend vite. Je décide de rester le plus possible au contact avec elle. Suite à mon stage vélo en mai, j'ai pas mal progressé en descente, j'arrive à prendre de meilleures trajectoires et même en étant plus légère je descend à peu près à la même allure. On double pas mal de personnes, on prends quelques risques (ben oui c'est une course quand même), mais le plus important, c'est que je m'éclate !!! Je suis sur le retour, je vais boucler le parcours vélo, j'en ai les larmes aux yeux.
Retour sur la Prom, j'encourage Alexandra Louison qui doit être dans son dernier tour de marathon et cherche du regard mes supporters. Je ne verrai personne, je pense qu'ils m'attendaient plus tard, ça me fait sourire.
Ca y est je pose le pied à terre, j'ai bouclé le parcours vélo. Enorme. Mon temps 7h49.
Ouh là, j'ai du mal à me redresser, j'arrive pas à me déplier, j'ai super mal au lombaires. Je me dit que je suis peut être restée un peu trop sur les prolongateurs.
Un bénévole prends mon vélo pour aller le ranger. Dans ma tête, je me dis que je vais aller récupérer mon sac, me changer et que j'évaluerai la situation à ce moment là pour le marathon.
Un peu handicapée, je m'assois sous la tente de transition et me change. Je mets les baskets, ma casquette, prend un haut sec. Tiens revoilà ma copine Marianne, on se félicite d'avoir fini le vélo et on se souhaite bonne chance pour la suite.
Bon aller je me lève pour voir dans quel état je suis.
Surprise, je me déplie et ça va. Je commence à trottiner.
Je sors de l'aire de transition et attaque le marathon, j'ai la prom' qui s'étale devant moi avec du public de chaque côté pour nous encourager. Ca y est, je n'ai plus mal nulle part. Je commence à y croire.
On a 4 boucles à faire et à chaque passage on nous donne un chouchou.
J'ai presque honte d'en avoir encore aucun alors que certains en terminent....
Mais bon je suis bien, je cours et je suis les consignes d'un ami triathlète à savoir qu'à chaque ravito je vais m'hydrater, marcher et repartir. Je vais aussi prendre un gel tous les 12 kms.
Et me voilà partie pour faire ce marathon. Il y a du monde tout le long et finalement ça me plait bien et surtout je suis bien.
Je vois Karen et Vincent, ainsi que David. Ils me disent que Thierry est arrivé, je suis super contente car je me dit que pour lui Hawai ça doit pouvoir le faire.
Et je continue, ravito je bois et je repars et tout va toujours bien.
Je récupère un chouchou. Quand c'est possible Karen court à mes côtés ça fait du bien d'avoir de la compagnie, je lui raconte un peu ce qui s'est passé pour moi jusqu'à présent et surtout je me dit qu'elle aussi devra un jour participer à une telle épreuve car vivre un truc comme ça c'est tout simplement génial !!! Elle doit vivre ça aussi un jour !!!
Je récupère mon deuxième chouchou. Tout va bien, un gel avant le ravito, au ravito je bois et je repars.
On me dit que je cours bien, que c'est impressionnant. A la sensation, j'ai quand même pas l'impression d'avoir ma plus belle foulée mais elle me permet d'avancer.
J'ai mal au ventre, il faut que je fasse une pause toilettes. Des toilettes sont mises à notre disposition, mais comment dire, à l'intérieur c'est bien souvent le carnage.
Après en avoir ouvert plusieurs je choisis le moins pire. Impossible de s'asseoir et j'ai les cuisses qui me font un peu mal, donc la position de la chaise, je ne vais pas pouvoir la tenir longtemps même si je m'agrippe à la poignée de la porte. Je fais le minimum pour être bien et je repars.
Je récupère mon dernier chouchou. C'est ma dernière boucle. A chaque demi tour, les bénévoles des ravitos ou bien des gens du public vous reconnaissent, certains même vous attendent et vous encourage, de purs inconnus mais avec qui en si peu de temps on partage plein d'émotions !!!
Je vois que je rattrape Nico qui aura pas mal marché sur son marathon faute d'entrainement. Il n'arrivera que quelques minutes avant moi.
Petit à petit je me prends aussi au jeu. Je regarde combien de chouchous sont autour du poignet des gens que je double. Encore plus quand c'est une fille, on est pas nombreuses alors une place de plus, c'est une place de plus !!!
Mon intuition d'avant course était que j'allais faire une bonne course à pied...on dirait que ça se réalise.
Voilà, c'est le dernier demi tour, je rentre....J'y crois pas je vais finir avant la nuit....moi qui pensait arriver avec le feu d'artifice !
Ca a été long, mais finalement je n'ai pas envie que ça s'arrête et même si je sens que ma tête lâche un peu la pression, je me dit que tant que je n'aurais pas passé la ligne, je n'aurais pas fini....Bon ben, dans moins d'une demie heure j'arrive, j'en suis presque nostalgique.
Je me rapproche et mes amis me crient qu'ont se retrouve après la ligne, mais j'entends pas grand chose en fait, je me remémore ma journée, tout ce que j'ai vécu. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de me retourner pour voir « d'où je viens », tout ce que j'ai accompli cette journée.
Je tape dans la main du coach et ça y est je foule le tapis bleu, la musique est forte, l'émotion monte, le chrono affiche 14h30 lorsque je passe en dessous. J'aurais mis 4h56 pour le marathon.
Tout va vite, la photo, la médaille et puis les larmes. La concurrente qui arrive après moi est à peu près dans le même état émotionnel, je ne sais pas qui elle est, de quel pays elle vient, mais on se félicite et on s'embrasse comme si on était amies depuis toujours...
Je vais bien, fatiguée mais je suis heureuse. Tout ce que j'ai enduré à l'entrainement ça en valait vraiment la peine, j'ai envie de retrouver les miens de leur raconter tout ça car ils ont participé à l'accomplissement de cet exploit par le soutien qu'il m'ont apporté avant et pendant.
Ce qui est dingue c'est que je n'ai qu'une envie recommencer !!!
7 commentaires
Commentaire de Berty09 posté le 30-03-2011 à 00:17:00
Bravo et merci de nous faire vivre ces émotions.
Commentaire de La Tortue posté le 30-03-2011 à 01:40:00
merci ! que du bonheur ce CR d'un premier IM !
il y en aura d'autres avec d'autres bonheurs !
mille bravosssss
Commentaire de kikidrome posté le 30-03-2011 à 09:04:00
j'en ai les larmes aux yeux Marianne... Merci merci merci pour ton récit. j'ai adoré l'épisode marquage/string ;-) et aussi le moment où tu as doublé le mec avec un vélo de pro et un casque profilé, je me souviens que tu m'en avais parlé. Tu vois, là, je me revois à Montélimar, me baladant dans une rue avec mon mobile et toi qui me racontait ton Iron. Finis les doutes... C'est vrai que tu as longtemps hésité, c'est vrai que j'avais envie de te dire "n'y vas pas" par peur que tu reviennes déçue, mais comme tu l'as si bien dit, on ne prend pas des décisions basées sur la peur... Je suis fière de toi, et c'est clair, il faut que Karen vive ça en juillet.
Encore bravo, et bonne prépa Roth !
Commentaire de akunamatata posté le 30-03-2011 à 12:53:00
super CR !
un plaisir à lire, quelle angoisse puis quelle joie cette épreuve.
Commentaire de chanthy posté le 30-03-2011 à 21:05:00
merci de nous faire partager cette superbe aventure.ça donne vraiment envie..
bravo et bonne continuation.
Commentaire de bigpeuf posté le 01-04-2011 à 23:17:00
hé bé, t'es trop forte !
un ironman est au programme, dans quelques temps.
Mais t'as fait vite apres le long, j'aime bien ton envie et ton morale d'enfer.
A+ sur un tri
le BIG
Commentaire de tranber posté le 29-06-2011 à 22:21:00
Salut super récit qui m'a aidé lors de ma prépa
j'ai vécu Nice dimanche,
1er triathlon
1er IM
comme toi j'ai doublé des vélos aéro avec mon vieux clou
une super journée, j'ai beaucoup pensé à ta phrase " j'ai fini la natation de l'iron deNICE c'est un truc de dingue"
Bertrand
dossard 1900 12h48
une seule envie continuer
@+
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