L'auteur : Marion_35
La course : Trail de la Sainte Baume - 45 km
Date : 13/3/2011
Lieu : Cuges Les Pins (Bouches-du-Rhône)
Affichage : 3049 vues
Distance : 22km
Objectif : Terminer
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Salut les kikous!!
Place aujourd'hui à un trail bien connu dans la région, le trail de la Sainte-Baume, organisé par le non moins connu Marseille Trail Club (MTC pour les intimes). La Sainte-Baume c'est un massif qui s'étend entre les Bouches-d-Rhône et le Var sur plus de 40 000 hectares. Deux parcours sont au programmes : 44km pour 2200 D+ et 21 pour 1100 D+.
Une petite appréhension sur ce parcours connu pour ne pas être évident, vu mon entraînement quasiment inexistant, ce n'est pas vraiment raisonnable... Et entre cette satanée périostite qui ne guérit pas et une grosse baisse de motivation ce que j'ai fait ces derniers temps s'apparente plus à de la rando... Mais finalement tant pis, la pause ce sera pour plus tard, pour l'instant je profite, les occasions se feront moins présentes dans quelques temps!
Autre petite hésitation avec une autre course, la ronde des mineurs à Gréasque, qui a lieu le même jour, mais une rencontre fortuite avec d'autres kikous (Joy et Dentelles et Baskets) me décidera.
[petit aparté : j'ai croisé nos amis kikoureurs un dimanche alors que j'étais en train d'en baver pour atteindre la croix de la Sainte-Victoire par Imoucha, fière de moi sous les remarques des randonneurs (allant de "elle est folle" à "regardez, une traileuse, ça c'est du sport!") ; enfin fière de moi jusqu'à ce que Joy me dise que c'était la troisième fois qu'ils montaient, EUX... S'en est suivie une descente ensemble (heureusement ils étaient en mode récup à ce moment) et un repas fort sympathique à Célony à 16h au cours duquel j'ai définitivement décidé de venir sur la Sainte-Baume. Merci encore les copains!!]
Donc pour en revenir à ce week-end, direction Cuges-les-Pins dimanche à 7h20. Alors on aurait dû avoir ça :
Et en fait...euh... ben vous allez voir c'était pas tout à fait le cas. Déjà la tenue choisie partait mal : collant long, T-shirt manches courtes + T-shirt manches longues + coupe-vent et buff (Kikourou bien sûr!).
Premier point positif, parkings et point de retrait des dossards très bien indiqués, et de la place pour tout le monde. Un petit tour sur l'aire de départ au stade où se rassemblent les coureurs du parcours long, 44km qui feront en réalité 39, les organisateurs ont supprimé une boucle à cause du temps. Un bref salut à quelques têtes connues puis je vois le peloton s'élancer à 8h pile... suivi de près par Chanthy (qui a certainement cru qu'un peu de sommeil en plus lui serait bénéfique) et qui va rattraper le groupe quelques hectomètres plus loin.
Puis direction la salle des fêtes pour retirer dossard et T-shirt, du thé chaud est à disposition, sympa!
Retour à 8h45 sur le stade pour un bref échauffement, le temps d'un salut rapide à un kikou inconnu (le briefing nous empêchera de faire plus ample connaissance, et du coup je ne connais même pas ton nom...) et à Joy que j'aperçois. Ca caille et tout le monde saute sur place, menés par le speaker.
Coup de feu... et c'est parti! Tranquille, 10.5km/h, au loin le peloton s'étire. Chose très appréciable, on a pour un peu plus d'1.5km sur une petite route plate avant d'entamer la montée, c'est bien pour chauffer un peu la machine. Le vent ne se sent pas beaucoup en courant et la pluie s'est arrêtée, peut-être que finalement la météo sera avec nous (hahaha!).
Première partie de montée, pas trop technique ni trop raide (70m D+) mais je me méfie, 1100m de D+ sur 21km ça doit bien grimper sec quelque part (re-hahaha). Petite descente, traversée de la route puis on réattaque la côté de l'autre côté après 2.5km.
Finalement il fait chaud, j'enlève le coupe-vent et remonte les manches... Cette montée me semblera bien longue et pour cause, elle durera jusqu'au km 6 (300 D+), une petite descente et un replat et ça remonte jusqu'au km 9 (250m D+). Je suis bien incapable de courir tout le long dans ce genre de profil, j'essaie de marcher vite mais le résultat n'est pas très heureux. Malgré mes efforts je retombe dans ma mauvaise habitude de grimper sur la pointe des pieds et les mollets ne se privent pas pour me faire savoir ce qu'ils pensent de cette technique. On se double et se redouble sans arrêt avec quelques autres coureurs. Le ravito se trouve un peu après le 7e kilomètre (1h05), un remplissage rapide du camel et on repart.
A partir du ravito je commence à trouver la montée nettement plus difficile ; jambes dures, fréquence cardiaque au taquet, estomac noué... le tibia travaille un peu mais ce n'est pas vraiment douloureux, malgré les ampoules qu'elles occasionnent les semelles aident bien. Le vent se fait plus présent mais en grimpant c'est largement supportable. Une concurrente à côté de moi s'arrête brusquement en disant qu'elle en a marre et qu'elle laisse tomber, elle ne changera pas d'avis.
Le 10e km (1h45... aïe, je me demande ce que j'ai fabriqué!) est fait de monotraces boisées bien sympa avec un profil quasi plat, ça fait du bien même si j'ai du mal à repartir. Les ampoules brûlent, je décide d'enlever mes semelles, ce qui me prendra 5 bonnes minutes, mes doigts commençant à être bien engourdis à cause du froid et du vent ; je peste intérieurement en découvrant l'étendue des dégâts. Rien de plus bête qu'une ampoule et pourtant... Les trois coureuses qui étaient avec moi s'éloignent, un coureur avec des bâtons me rattrape, on fera un petit bout de chemin ensemble.
Beaucoup de bénévoles sur ce parcours, c'est vraiment agréable, toujours un sourire et un encouragement, c'est vraiment sympa (plus on monte et plus on remarque de couches de vêtements!).
Le vent commence à se faire sentir, le thermomètre a chuté de plusieurs degrés, je suis toujours en manches courtes (grave erreur mais je m'en rendrai compte plus tard). Sans les semelles les tibias souffrent à chaque foulée, je suis contrainte de marcher un moment pour éviter les chocs. Un bon moment même puisqu'on entame une nouvelle portion de montée que je trouvée... euh... raide! 200m D+ sur 1km... C'est définitif le kilomètre vertical ne sera jamais pour moi!
Une pensée insidieuse me traverse : et si j'arrêtais là? Heureusement la raison revient illico, c'est hors de question que je lâche l'affaire, même si je dois finir à cloche-pied et après 6h de course je veux passer cette arche!
Arrivée enfin en haut, on entame la portion des crêtes. Je commençais à avoir froid depuis un moment... Ben là c'est encore autre chose! De bonnes rafales de vent et une espèce de grésil qui pique. Je ressors difficilement le coupe-vent de mon sac... Un peu tard et mes doigts congelés sont bien incapables de remonter la fermeture, tant pis il restera comme ça! Ce n'est pas la première fois que j'oublie mes gants et je prévois un agréable moment lorsque mes mains se réchaufferont!
Mention spéciale aux signaleurs et aux photographes là-haut sur les crêtes, emmitouflés dans plusieurs couches de vêtements et de sacs-poubelles!!
photo Akuna
Le brouillard est là, on n'y voit pas grand chose et ma myopie et moi on a du mal à repérer les rubalises... Et puis depuis quelques temps je ne vois plus personne devant ni derrière, le coureur qui m'accompagnait a décroché dans la montée. J'en profite pour jardiner allègrement au sommet des crêtes en ratant une rubalise (plantage sur 2 km, bravo!) puis finis par retrouver le bon chemin en repérant un bénévole au gilet jaune fluo.
On entend une cloche de vache : dans ces contrées? En fait c'est Pascal Penot qui fait partie des signaleurs et qui s'amuse à mettre de l'ambiance, sympa! Une brève présentation mais je ne m'attarde pas, je suis congelée et je me maudis de ne pas m'être couverte plus tôt.
Si je me souviens bien du profil, maintenant place à la descente. Et quelle descente : on n'y voit rien, les cailloux glissent, des signaleurs sont présents partout pour surveiller, bientôt la boue s'en mêle et transforme le terrain en piste de ski, quelques coureurs vont redescendre avec l'organisation. Deux gamelles plus tard je décide de descendre plus prudemment (tout le monde n'aura pas la même chance que moi et les pompiers assureront plusieurs rapatriements).
Une voix se fait entendre :
"Pardon!"
C'est la première féminine du parcours long. Euh question moral ça n'aide pas. Deux coureurs que j'avais croisés avant sur le 21km sont arrêtés un peu plus bas. Un bon sentier technique puis c'est le retour sur la piste avec le deuxième ravito (km 15), encore quelques coureurs du long qui passent, et on voit bien que la foulée n'est pas vraiment la même... Je croise un gars qui m'encourage :
- Allez vous êtes deuxième féminine!
- Euh oui en partant de la fin certainement, je suis sur le court moi!
- C'est pas grave, bravo quand même!
Sympa!
Je peux à nouveau retirer le coupe-vent, et déroule un peu dans la descente pour chasser les crampes naissantes (j'ai complètement oublié de boire dans les crêtes et la descente malgré les bips du gps)... et écarquille les yeux à la vue d'une montée courte mais raide qui fait reprendre 50m de D+ dans les jambes. Là encore, obligée de m'arrêter pour faire redescendre cette fichue FC qui doit plafonner à plus de 200bpm... Sandra alias Dentelles et Baskets, qui est elle la véritable 2e féminine du long, me rattrape dans la montée puis s'éloigne rapidement.
Pensée du jour : le trail c'est bien mais c'est dur!
Enfin il ne reste plus que 3 km en descente. Un coureur du long est arrêté sur le côté et perclus de crampes. La troisième féminie me rattrape alors qu'il reste 1 km, j'accélère pour l'efforcer de la garder en vue. On arrive dans Cuges, il reste 600m à faire jusqu'à l'arche d'arrivée. Je me parle toute seule :
"Tu ne vas quand même pas ralentir maintenant non? Ca va pas, à 600m du stade? Que dalle, avance et tais-toi!"
Encore une fusée qui passe, 300m, je n'arriverai pas à rester à côté et il passera la ligne une quinzaine de secondes avant moi. Ouf heureusement que c'est fini, je n'aurais pas tenu comme ça longtemps!
Total 3h45 pour 21km et 1100m D+ (argh!). Le premier aura fini en 1h47 (record de l'épreuve je crois) et le dernier arrivera en quasiment 4h30 (et sera d'ailleurs récompensé par le Marseille Trail Club, initiative très sympa!).
Douche et vêtements propres, puis direction la salle des fêtes pour le repas d'après course, paëlla servie par des bénévoles aux petits soins sur de grandes tablées avec au choix bière, rosé, coca, eau gazeuse... et café pour les amateurs en attendant la remise des prix.
Vraiment une super ambiance dans cette salle, les membres du MTC nous gratifierons même d'une super chorégraphie avant les podiums, visiblement très appréciée vu les applaudissements!!
Une mention spéciale à tous les bénévoles, signaleurs, photographes et MTCistes pour leur bonne humeur, leur présence et leur courage pour être resté sur les crêtes pendant des heures à nous encourager!! Merci!!
Encore quelques rencontres ou retrouvailles sympathiques dans cette salle et il est temps de rentrer... Avec dans la tête plein de souvenirs d'un dimanche somme toute plein de soleil!
(Malheureusement la course restera aussi gravée dans le tibia, souhaitons qu'il se fasse oublier pour le trail de Mirmande dans 15 jours.)
Et maintenant après la météo de Marseille-Cassis en octobre, le mistral de Marignane le 3 décembre et le temps d'aujourd'hui, je ne crains plus rien du climat québecois!!
12 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 17-03-2011 à 17:23:00
BRAVO Marion pour ton courage, ne la che pas le morceau.Merci pour ce super récit et ta gaité
Commentaire de Françoise 84 posté le 17-03-2011 à 17:40:00
Mais ça avait l'air bien sympa, cette petite sortie rafraîchissante...!!! Tu ne regretteras pas la Provence finalement!! Bravo, Marion, tu as fait une belle course!!
Commentaire de chanthy posté le 17-03-2011 à 17:40:00
MERCI pour ton clin d'oeil :)
un GRAND bravo pour ta course,très bon récit.
accroche toi et continue comme ça.
au plaisir
Commentaire de kkris posté le 17-03-2011 à 18:18:00
bravo, il fallait beaucoup de courage pour courir dans ces conditions.
merci pour ton récit,très vivant .
a bientôt peut être!
Commentaire de pascalpenot posté le 17-03-2011 à 19:03:00
Tu as trouvé ça dur? tu as pris ton pied dans ce parcours exigeant? Alors le Marseille Trail Club a rempli sa mission. Organiser un Trail par des Traileurs pour des Traileurs.
De plus fidèle à son esprit club de passionné et de bon vivant, Tu as pu apprécier après l'effort...le réconfort.
Pour tes chaussures, pas très glop d'avoir des ampoules au bout de 10km... pieds sensibles? mauvaises semelles ou mauvaises chaussures?... A vérifier
Commentaire de laurent05 posté le 17-03-2011 à 19:26:00
bravo pour ta course
maintenant tu es vraiment prete pour le quebec
bonne chance pour la suite
a+
laurent
Commentaire de Robert T posté le 17-03-2011 à 19:30:00
Belle course et super CR.
Tiens nous au courant de ton "aventure" Canadienne en attendant de nous rejoindre au MTC ;-))
Robert T
Commentaire de joy posté le 17-03-2011 à 20:45:00
Super!!!Au plaisir de te relire...
A bientot sur KIKOUROU Canada, carolis.lOL
JOY and DèB
Commentaire de Kafta posté le 17-03-2011 à 21:39:00
bravo pour ta course marion!
et soigne bien ta périostite!!...bien chiant...j'ai eu ça en 2003...
A l'année prochaine, pour un TSB 2012, nouveau parcours, et sous le soleil...;-)
Commentaire de Jay posté le 18-03-2011 à 07:32:00
"Courage et persévérance " !! tu ne manques pas des 2 :-) Reste à trouver la source de tes soucis pour y remedier le plus tot possible pour que tes courses soient encore mieux vécues encore :-))
Bonne récupération et surtout bon repos ... les dragibus , c'est le secret :-P
et à très vite ...enfin.. chacun sa vitesse ;-P sur les sentiers de Mirmande .
Jay
Commentaire de Rudyan posté le 18-03-2011 à 08:22:00
Bravo Marion! Les conditions ont rendu ce trail très difficile, c'est déjà beau de terminer!
Et puis tu sembles avoir pris plaisir, et c'est bien là le principal!
A bientôt! Yannick
Commentaire de loulou13 posté le 30-03-2011 à 21:13:00
bravo marion et super CR
j'y étais aussi 39ème en 2H13 j'en ai bien bavé;o)
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