Récit de la course : Saintélyon 2005, par Isa
L'auteur : Isa
La course : Saintélyon
Date : 4/12/2005
Lieu : Saint Etienne (Loire)
Affichage : 6368 vues
Distance : 68km
Objectif : Terminer
7 commentaires
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Le récit
Ah ! Qu’est ce que j’ai pu les lire, ces derniers mois, les cr de la Saintélyon !
Depuis ce jour d’automne ou l’idée de participer à cette course a commencé à germer dans mon esprit: envie d’aller voir au-delà du marathon, de dépasser cette distance pourtant mythique à mes yeux il y a à peine 2 ans !
Et me voilà vous livrant à mon tour mes impressions…..
Lyon, samedi 3 décembre 19h30 :
Je m’apprête à monter dans la navette qui nous déposera à St Etienne. Franck, mon mari (qui a supporté sans broncher mes états d’âme de pré-compétitrice, merci ! merci !) propose une p’tite photo histoire d’étayer l’album. Je décline la proposition : « euh…non, non ! range l’appareil, y’a plein d’monde ! »
Je lui claque une bise rapide…pas d’effusions !!! (j’me sens comme une gosse qui part en colo)
Dans le bus, ambiance studieuse, je pensais que ça serait plus festif mais tout le monde à l’air bien concentré (peut-être l’appréhension ?)
St Etienne, 21h :
Je me trouve un petit bout de gradin et attaque mon sandwich (j’ai pas faim…je claque même un peu des dents : j’ai froid : bof, ça va passer)
Drôle de sensation, j’en ai tellement rêvé de ce moment….
Le temps passe assez vite, j’observe : l’arrivée sans flons-flons des Ufos (bravo !!!), la salle qui se remplit, les groupes qui se forment…
Je défais mon sac, le refais, le redéfais….finalement, je partirai beaucoup trop chargée (4 packs de gâteaux, des barres Ovomaltines, 5-6 gels, 2 jeux de piles - pour la frontale et la torche-1.5l de boisson énergétique goût orange-médicament dosé très approximativement et trop sucré( je sais que ça va m’écoeurer au bout d’un moment), mp3, portable, chaussettes de rechange, gants, bonnet, écharpe + chaufferette récoltée sur le stand Nike.
Un peu de crème Nok sur les pieds, j'ajuste mes chaussures, des Montrails Masai choisies 10 jours auparavant pour leur legéreté.
Je me promène un peu, prend un thé, et puis pipi, pipi et repipi (c’est nerveux…)
23h45 : départ des relais
23h50 : je me dirige tout doucement vers le sas de départ, je supporte bonnet, gants et écharpe, j’ajuste la frontale. Quelques bousculades mais ambiance plutôt détendue.
24h : c’est parti…5mn et je franchis la ligne de départ, je trottine calmement, je me remémore les conseils glanés ça et là sur le net. C’est bizarre de se dire qu’il est minuit passé et que 68 km nous attendent.
Je me laisse porter par le flot des coureurs…tout va bien…chouette, j’aperçoit le fanion du club de triathlon de Pierrekiroul (rencontré sur Kikourou et qui m’a donné bcp de conseils pour la prépa) on papote un peu, 1eres montées, marche, course, marche, course, il commence à faire vraiment trop chaud, et ouste écharpe, gants, bonnet !
1er ravito : on zappe, trop de monde!
Je teste les différents éclairages de ma frontale (c’est la 1ère fois que je m’en sers) il me semble même qu’on peut diriger le faisceau lumineux (oui, on peut, mais je n’y arriverai que dans plusieurs km, pourtant pas sorcier…) en attendant, malgré la torche, je courre le nez sur les socquettes…j’en ris encore…(la prochaine fois, j’essaierai le matos avant…)
2ème ravito : j’attrape un thé, 1 madeleine et un quartier de mandarine et c’est reparti !
La course commence vraiment lorsqu’on aborde les parties boisées, ça devient sympa et ludique : pierres , racines, virages (j’imagine que c’est autre chose lorsqu’il pleut ou neige, là, ça doit être terrible) c’est quand même casse-gueule mais tout va bien et puis, il y a les odeurs, les bruits de la nuit, le ballet des frontales, ça y est, je suis dans un autre monde…
Sainte-Catherine arrive bien vite, là, gros ravito, j'entre attraper ma mandarine et ma madeleine, un verre d’eau et repars tout de suite (il fait trop chaud, trop de bruit et déjà des coureurs énervés) je mets quelques minutes à reprendre le rythme, ça grimpe sec, mais ça va, je vais même aborder la partie la plus agréable de ma course !
A un moment, on aperçoit les lumières de Lyon, je me souviens avoir pensé qu’elles semblaient bien proches (tu parles…)
A Saint Genoux, je prends 2 gorgées de thé, je commence à me sentir un peu patraque, un peu lasse, le duo madeleine-mandarine a du mal à passer mais je suis le mouvement…je commence quand même à ne plus trouver ça trop, trop drôle, je fais des calculs sur les km parcourus, ceux qu’il reste à faire, la distance du prochain ravito etc….
A Soucieu, là, c’est dur, je n’ai plus soif, la nourriture me dégoûte et je commence à somnoler. Alors, je fais le gros dos, je ferme les écoutilles et me concentre sur ma respiration, je me force à marcher (j’ai pas trop à me forcer tout de même…) 2-3 rototos plus tard, ça repart…enfin, ça va un peu mieux, j’arrive même à m’égarer en entraînant dans mon sillage 5-6 coureurs mais rien de grave, on retrouve vite notre chemin !
Le jour se lève, ouf ! le spectacle est digne d’une scène de la Nuits des Morts-Vivants, toutes ces silhouettes à la démarche saccadée ou titubante dans le petit jour….
Et le dernier ravito, là, je me force à prendre une pâte de fruits que je termine doucement dans la fameuse montée (je ne l’ai pas trouvée si terrible et puis l’arrivée est proche…)
La grande descente commence, je remets le turbo (enfin, le mini turbo, 9 km/h) j’appelle Franck (j’ai presque des remords de le reveiller ), les escaliers, les quais, le vent (bonjour la torture), je me trouve un compagnon d’infortune, on fait les 3 derniers km ensemble encouragés par des joggeurs matinaux., arrivée 300 m, quel bonheur ce panneau, j’appelle mon pôpa (j’l’ai fait, p’pa, j’l’ai fait !) je galope, j’aperçoit Franck, photo (là oui !) et c’est l’entrée du Palais des Sports, il est 8h47. Ca va, je suis toute étonnée d’avoir fini, tout est un peu confus, c’était quand même dur, les jambes sont raides mais je peux marcher sans problème (descendre les escaliers c’est une autre histoire…), pas une ampoule, j'ai couru dans des chaussons !
Un grand merci aux bénévoles qui ont toujours eu un petit mot gentil, une parole d’encouragement !
Un petit coucou aux personnes qui m'ont avoué avoir, cette nuit là, savouré leur édredon comme jamais en m'imaginant crapahutant dans la nuit et le froid (belle-maman, si vous me lisez...)
C’est une course que je referai avec grand plaisir mais accompagnée, car j’ai quand même un peu souffert de la solitude !
Et maintenant, place à de nouvelles aventures, Raid 28, marathon de Paris, UTMB me voilà !!!! (mais y’a quand même encore beaucoup de boulot !)
A suivre…
7 commentaires
Commentaire de raideur69 posté le 11-12-2005 à 07:41:00
Bravo isa!!!,tres courageuse,une future grande des trails et raids.
Tu aurais du prendre la navette avec nous et de l'ambiance tu aurais eu(Maitre YODA à dit)
Je te souhaite de grande réussite et bcp de plaisir pour tes prochaines courses.Que la force soit avec toi.
raideur69
Commentaire de Karllieb posté le 11-12-2005 à 10:49:00
Bravo Isa pour cette première. C'était aussi une première pour moi et je pense comme toi : si je dois refaire la Saintélyon (je le souhaite) ce sera avec une bande de copains. Bonne courses à venir.
Karllieb
Commentaire de floyfred posté le 11-12-2005 à 22:20:00
Bravo Isa .... nous avons savouré ton récit... nous faisons, j'en ai bien peur, malheureusement partie des "savoureurs" de couette... mais nous n'en sommes pas moins épatés par tes aventures pédestres...
Deux sincères supporters nutellisés !
PS : en tout cas, tu sais garder ton peps dans l'effort (cf. photo)
Commentaire de l'ourson posté le 12-12-2005 à 18:06:00
Bravoooo ! Rien qu'à te lire ça fait envie ;-) d'ailleurs j'y serai en 2006, tout comme au Raid28 et au MdP... et j'espère bien t'y saluer !
L'Ourson_programme_commun
Commentaire de joy posté le 15-12-2005 à 15:12:00
BRAVO
Commentaire de eric60 posté le 25-12-2005 à 20:29:00
c'est trop beau ,j'ai bien envie de la faire en 2006 ,bravo,
Commentaire de riri51 posté le 19-04-2006 à 20:33:00
félicitations !!!
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