L'auteur : patcap21
La course : La Barjo - 63 km
Date : 20/6/2010
Lieu : Barneville-plage (Manche)
Affichage : 2104 vues
Distance : 63km
Objectif : Pas d'objectif
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La BARJO du Pat
Après les 100km de STEENWERCK qui m’ont vu rendre les armes au 60è pour des petits soucis gastriques, je me laisse tenter par cette 1ère BARJO (BARneville-JObourg) d’abord sur le 24km puis finalement le 63km, la soif du toujours plus ou plutôt l’idée de parcourir la plus longue portion possible de ce magnifique GR 223 ? un peu de la 1ère et beaucoup de la 2ème je vais dire.
Bref, nous voici arrivés avec Séverine à ce fameux nez de Jobourg samedi en fin de journée pour retirer le précieux sésame. Accueil chaleureux, explication des points stratégiques pour les suiveurs, tout ceci avec le sourire, sympa.
Le temps passe et après une petite reco visuel de ce qui m’attend demain, direction Barneville pour une petite soirée en amoureux et être sur place pour le départ.
Réveil 6h, petit déj, le soleil pointe déjà ses rayons au dessus de nos têtes, une journée qui commence comme on les aime.
Pointage, briefing, petit échange avec breizhman 14 et à 8h nous voilà partis pour une plus ou moins longue balade suivant les allures.
La mienne sera longue, bien calé au fond du petit peloton qui s’étale doucement le long du havre de Barneville avec juste une envie d’aller au bout, de profiter ces sentiers, de parcourir ces 12 derniers Kms qui s’annoncent de toute beauté.
Un petit coucou à mon assistante préférée et déjà les premières douleurs me traversent les intestins..Pas déjà, pas après seulement 2 bornes. Bin si, bref je passe les détails qui me feront visiter les toilettes locales et les petits bosquets quand il y en a pas pendant cette 1ère heure, pas besoin de vous dire qu’il y a mieux pour se mettre en confiance et que mes collègues du jour ne m’ont pas attendu, bon le bon côté sera que je ne suis pas parti trop vite.
Le 1er pointeur me rappelle que je ferme la marche et c’est vite le début de ces grandes plages, vent de face, je me prend pour un baroudeur, casquette au vent seul au milieu de cette étendue vierge qui me fait vite oublié mes petits soucis, j’en prends pleins les mirettes. Les Kms passent doucement entre chemins, petites routes, sentiers.
Séverine me rejoins au ravito du 20ème, les bénévoles sont aux petits soins pour nous et le resteront tout au long la course, que se soit les pompiers, l’orga, les randonneurs, il y a toujours un petit mot, un sourire qui te donne envie d’avancer, d’aller au bout.
Les premiers dégâts se font déjà sentir sur les organismes lorsque je pointe à Siouville, 5h de course et 39 Kms, les concurrents du 24 sont déjà bien loin, partis depuis déjà 2h mais l’ambiance est toujours là avec un concert improvisé.
Le marathon approche, direction Biville, j’avance tranquille sur ces sentiers toujours aussi plaisant passant du sous bois aux descentes de sable mou, des monotraces dans les fougères aux plages quasi désertes, de ravito en ravito avec la présence toujours aussi réconfortante de ma petite chérie, toujours aux petits soins pour son champion à elle tout au long de cette longue journée, rien que pour cela aussi on ne peux pas faire autrement que d’aller au bout.
Le 50ème est digéré avec la vue sur Vauville, son château et l’arche de départ du 12, ça commence à sentir bon mais surtout les vraies difficultés qui vont commencer. Cette petite boucle au dessus de Vauville entame mon moral, la fatigue et les petites douleurs un peu partout aussi sûrement.
La petite Barjo est partie depuis 10 mn à mon arrivée sur la plage, peut être un bien de ne pas se faire doubler sans arrêt sur cette fin de parcours.
Un peu de coca, un bisou qui va bien et direction le nez de Jobourg et ces montagnes russes aperçue hier soir, l’allure est faible entre portion de marche et de course lente au pire même en marchant, dans 2 heures je passerais sous l’arche d’arrivée surtout que mon genou droit dorénavant m’interdit de trottiner dans les descentes sous peine de blocage, pas beau de vieillir je vous dit.
Le moral remonte avec le dépassement des premiers randonneurs de la petite distance bien vite anéanti par cette montée d’escaliers, plus rien, vide, le souffle manque, je me retourne voir si j’ai pas perdu quelque chose en bas, bin non je suis au complet, les jambes ont envie elle mais il n’y a plus de carburant. Je n’ai jamais ressenti ça, je suis scotché à la moindre montée, impossible de rétablir une aisance respiratoire, impossible de faire plus de dix pas de suite sans me sentir à la limite de tomber, terrible de se sentir démuni à ce point, les pompiers ramassent un gars allongé sous sa couverture de survie, trop con si prés du but, trop con tout court d’ailleurs mais mon état ne doit pas être si loin du sien.
Je traînerais ma grande carcasse jusqu’au bout, c’est l’objectif et pas à pas, arrêt après arrêt j’arrive enfin en haut de cette dernière bosse en marchant plus ou moins droit, quelle déchéance. Les applaudissement des spectateurs présent me redonne vite un semblant d’allure et quelques larmes pour finir et découvrir l’aire d’arrivée.
Le bip final, il est 17h13, je rends ma puce et m’allonge dans l’herbe avant de terminer entre les mains de l’infirmier de service. Ma tendre et douce est toujours là, le sourire peut être un peu plus jaune à côté de ce piteux finisher que je suis devenu et qui tarde à reprendre ses esprits, merci Séverine pour ta présence, ton soutien et ton éternel sourire sans qui cela serait sûrement plus fade.
Cette bien belle journée touche à sa fin, des images de cet ouest cotentin plein la tête à
découvrir absolument et une orga qui parait déjà bien rodée pour une 1ère édition, mais bon il est déjà temps de rentrer.
Pour ma part après une pseudo analyse, j’accusais moins 3 kg sur la balance après avoir consommé plus d’un litre de boisson, sûrement un début d’explication à ma déchéance final car qui dit minimiser la prise de solide (une attention toute particulière que je m’étais fixé suite à mes déboires sur d’autres épreuves) ne dit pas minimiser la prise liquide aussi n’est ce pas Pat…
Merci à vous d être encore là Bye.
8 commentaires
Commentaire de la panthère posté le 24-06-2010 à 15:04:00
jolie balade....et superbes photos!....
super mental, y'en a plus d'un qui ont abandonné sur le 63kms.....
c'était beau, hein....
Commentaire de fulgurex posté le 24-06-2010 à 16:14:00
Bravo! Ces derniers temps, tu travailles vachement le mental! Pour la réhydratation, compte sur tes copains dijonnais, on va s'occuper de ça!
Et bravo à la 'Patcap Team' pour le soutien.
Commentaire de breizhman14 posté le 24-06-2010 à 16:43:00
Superbes images, super récit!!
C'est le genre de journée qui laisse des souvenirs pour longtemps, très longtemps....
Content de ces quelques mots échangés sur la digue de Barneville, bonne récup maintenant
Commentaire de jepipote posté le 24-06-2010 à 17:14:00
belle aventure en effet, par contre pas glop la mauvaise hydratation, qui a surement du provoquer ton état en fin de course. bonne récup.
Commentaire de intuitiv posté le 24-06-2010 à 21:09:00
Ahurissant et poignant ce CR.
Les photos superbes et .....
tu as vraiment été au bout de toi pour reussir, bravo
Commentaire de Fimbur posté le 24-06-2010 à 21:31:00
Super d'avoir de tes nouvelles par un récit poignant, avec dees photos qui donnent envies !
Récupère bien,
A bientôt
Fimbur
Commentaire de Mustang posté le 24-06-2010 à 22:36:00
à l'arrache!! à l'arrache!! bravo pour ta détermination
essaie le smecta pour tes intestins!!!
Commentaire de Mame posté le 25-06-2010 à 14:30:00
Trés beau récit : c'est un moment fort... Les photos sont superbes. Merci, bonne récup, Pat
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