L'auteur : Tonton Traileur
La course : Merrell Oxygen Challenge - 70 km
Date : 15/5/2010
Lieu : Le Lioran (Cantal)
Affichage : 2850 vues
Distance : 70km
Objectif : Terminer
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Merrell Oxygen Challenge |
ð Merrell or not Merrell ?
Pourquoi avoir choisi cette course ? Mes motivations :
- Il y a 2 ans j'avais été sollicité par ASO pour "pré-tester" la version 0 de ce qui allait devenir la 1ère édition du Merrell Oxygen Challenge en 2009. Ayant pris des engagements par ailleurs, j'avais dû décliner cette invitation, mais la documentation que j'avais reçu à l'époque laisser présager de belles réjouissances …et de part mon passé cycliste, j'étais habitué des organisations ASO (l'étape du tour), et je savais que ça ne pouvait être que "du lourd".
- le site internet du MOC, avec les photos/vidéos de l'édition 2009 confirmait ce sentiment.
- les récits de Kikous (merci gmtrail49, tercan & carotte pour vos proses sur l'édition 2009), ventant les beautés (et difficultés ?) du parcours.
- l'Auvergne, et plus particulièrement le Cantal offre un magnifique terrain de jeux: de quoi rassasier nos pupilles (la beauté des paysages !) et nos papilles (Hummm … l'alligot, la truffade, les fromages et autres spécialités locales !).
- plusieurs copains avaient eux aussi marqué d'une croix la Merrell dans leurs calendriers … une bonne idée de week-end entre amis …
- et enfin, la confirmation fin janvier de mon inscription à la CCC, m'incitait à planifier des trails longs et offrant du dénivelé d'ici fin août.
Fin janvier, la décision était donc prise de m'inscrire, et une fois les questions d'intendance réglées, mon inscription était finalisée.
ð "En mai, fait ce qu'il te plaît" … mais n'oublie pas ta polaire !!!
Après 4 longs mois d'attente et de préparation, la date fatidique est enfin arrivée. J'ai hâte d'en découdre, sur ce qui sera pour moi le premier (vrai) trail long, dépassant les 60kms pour plus de 2500m de D+. C'est donc un peu vers l'inconnu que nous prenons le chemin du Lioran. De plus, les conditions météo annoncées risquent venir un peu ternir le week-end … ce qui va se vérifier très rapidement : à peine arrivés sur place, le thermomètre à fait une chute vertigineuse pour se stabiliser à 6° en plein milieu d'après-midi. Pas mal pour un 14 mai ! Heureusement, nous avions prévu les polaires, ce qui va s'avérer bien utile pour les jours à venir …
La station du Lioran est déjà en effervescence car les "festivités" ont débuté depuis le jeudi (15 épreuves – VTT, Trail & CO – réparties sur 4 jours). Au moment où nous débarquons dans la station, ce sont les vététistes qui en finissent avec le parcours marathon de 86 kms, et vu leur état à l'arrivée, plus aucun doute n'est permis sur le terrain qui nous attend le lendemain : bain de boue garanti !
Le sommet du Plomb du Cantal est dans la brume et les nuages sont bien bas, bouchant la vue autour de la station. Nous nous dirigeons vers "l'Oxygen Village" où sont centralisés les stands des exposants et la tente de retraits des dossards. Déjà nous pataugeons dans la boue, les piétinements du public ont eu raison de la pelouse gorgée d'eau.
Arrivés à la tente de retrait des dossards, c'est là que nous attend la (mauvaise) nouvelle de la journée: "compte-tenu des conditions climatiques, le parcours du trail-70km sera celui de l'itinéraire de repli".Circulez, y'a rien à voir: exit les sommets du Plomb du Cantal, du Puy Mary et du Pas de Peyrol, la neige est tombée à nouveau la nuit dernière et empêche tout passage aux sommets. Résultats: le kilométrage total reste sensiblement le même (68km au lieu des 70 initiaux), mais le dénivelé retombe à 3000 D+, mais surtout c'est la déception de ne pas passer à ces endroits emblématiques du parcours.
Mon sentiment immédiat a été une grande frustration, mais avec le recul après la course et pour avoir été au Pas de Peyrol le lendemain de la course, je pense que les organisateurs ont vraiment choisi la bonne option, car le Puy Mary et le Pas de Peyrol étaient bloqués et les conditions vraiment dangereuses. De plus, le parcours dit "de repli" était plus que satisfaisant. Donc aucun regrets à avoir, même si le parcours sera de fait, plus "roulant".
Une fois le dossard et le "package coureur" récupérés (le traditionnel T-shirt en coton – boff ! – et le moins-traditionnel ceinture porte-bidons "Kamelback") , la fin de la journée se termine à baguenauder dans la station et rejoindre notre hôtel situé à quelques kilomètres de là.Un bon potage, quelques pâtes, l'incontournable "Salers" , préparation du paquetage… et au dodo. La journée de demain sera longue: départ 5h, et arrivée ????? quelques heures plus tard …
ð Le bonheur est dans … la montagne cantalienne.
Dring, dring, hello, coucou !!! Il est 3h45 en ce samedi matin et il est l'heure de se lever.Lever discret, toilette de chat et petit-déj. frugal , perception de la tenue de guerrier et direction la voiture pour rejoindre Le Lioran situé à 10mn de là. Le thermomètre affiche fièrement 4°, mais baisse régulièrement et "dangereusement ! " au fur et à mesure de la montée vers la station, pour se stabiliser à 1°. Bon … pas de risque de surchauffe dans la première montée prévue tout de suite après le départ …
Déjà de nombreuses voitures sont garées sur le parking et chacun se réchauffe comme il peut. Bizarrement, je n'ai pas la sensation de froid, et contrairement à d'habitude je n'éprouve ni stress ni angoisse (serait-ce l'expérience qui commence à payer ?) et je me sens serein, même si une lanière de mon sac à dos est mal réglée et m'oblige à enlever et régler mon sac 3 fois (il faut dire que la dernière fois que je l'avais utilisé, je n'avais qu'un T-shirt, alors que ce matin, les 3 couches ne sont pas de trop). Initialement, j'avais prévu de partir avec des battons. Changement de tactique: je décide au dernier moment de laisser les battons dans le coffre de la voiture. Pourquoi cette décision subite ? je suis incapable de l'expliquer : le changement du parcours ? La crainte d'être trop gêné dans les parties techniques ? Toujours est-il que je ne l'ai pas regretté par la suite, sauf peut-être dans la dernière montée et descente (col de Rombière) où mes jambes commençaient à faiblir sur un terrain rendu très glissant.
Je me dirige vers le départ au tout dernier moment, c'est-à-dire 5mn avant le top-départ. Je suis donc situé en fin de peloton, et ça me convient plutôt bien pour gérer un démarrage en douceur. La route va être longue aujourd'hui. Le speaker fait monter la pression, les frontales s'allument et c'est le top-départ devant une poignée de courageux spectateurs.D'entrée, on attaque la montée vers le Plomb du Cantal (écourtée pour cause de neige). Au fur et à mesure de la montée en altitude, l'herbe se fait brillante et craquante sous nos pieds, il a gelé ferme cette nuit ! Un peu plus haut et toujours à la lueur des frontales, on aperçoit quelques flocons devant notre nez. Sympa.
Et c'est parti pour 10 heures de bonheur. OUI ! De Bonheur ! Je ne vais pas détailler l'ensemble du parcours, 10 pages n'y suffiraient pas tant les paysages traversés sont magnifiques. Des passages techniques (cascade de Faillitoux, nombreuses traversées de rivières, chemins de crête, vallée de la Jordanne, montée vers la Grand Tournant avant le dernier ravito puis descente depuis le col de Rombière rendue très glissante par les conditions météo, etc, etc …) des grands espaces sauvages à souhait, des forêts toutes plus belles les unes que les autres, des petits chemins pittoresques, des points de vue superbes, …
OUI, je me suis ré-ga-lé ! (même si la météo a un peu gâché la fête …).Et que dire des bénévoles ? Magnifiques eux-aussi ! Aux petits soins, toujours un petit mot d'encouragement, certains à se geler au sommet d'un col, dans le vent et le froid pour assurer notre sécurité et notre "confort". Un grand Merci à eux !Les ravitaillements : extra ! du sucré, du salé, de la boisson énergétique, des gels (merci Mr Fenioux), un point "chaussettes" à mi-parcours, là encore les bénévoles qui te font le plein de ta gourde ou de ton camel pendant que tu manges, le tout dans la bonne humeur, que demander de plus ?
ð En conclusion :
Je boucle mon premier vrai trail long en 10h15, mais peu importe, ce qu'il faut retenir c'est que j'y ai pris un plaisir IMMENSE, et c'est bien ça le principal et ce qui nous fait tous aimer ce sport, non ?
Une chose est sûre, j'y retourne l'année prochaine, histoire de voir enfin le panorama extraordinaire au sommet du Pas de Peyrol … et refaire le plein de Cantal, Salers Tripoux et bière cantalienne (parfumée à la gentiane et à la châtaigne … un régal ) !
5 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 18-05-2010 à 20:53:00
Salut Tonton, merci pour ton récit. Et les photos?
Commentaire de Deudeu87 posté le 18-05-2010 à 21:05:00
Super Jean-luc !!!
Il semble que le cantal soit passé comme du beurre.
C'est de bonne augure pour la suite de ton programme.
Tu va te régaler avec la fondue savoyarde.
Bonne récup et A+
Commentaire de Astro(phytum) posté le 18-05-2010 à 23:35:00
Merci tonton ça donne vraiment envie .
Le plaisir ,c'est bien ce que il y a de plus important .
Commentaire de Jay posté le 19-05-2010 à 20:59:00
bravo pour ta course et merci pour ton récit qui donne vraiment envie d'aller courir dans ce coin.
Bonne préparation pour la suite de tes courses estivales et à bientot pour de prochaines foulées communes.
Jay
Commentaire de Land Kikour posté le 22-05-2010 à 08:53:00
Super sympa, un récit qui donne vraiment envie de faire du trail, tiens c'est une bonne idée, je vais tester... :-)
Bravo et bonne récup.
Olivier
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