Récit de la course : Trail des Citadelles - 73 km 2010, par david a

L'auteur : david a

La course : Trail des Citadelles - 73 km

Date : 4/4/2010

Lieu : Lavelanet (Ariège)

Affichage : 3250 vues

Distance : 73km

Matos : adidas revolt

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Le récit

qu'est ce qui fait la difference sur une course aussi longue et difficile ? la gestion , l'entrainement ?

difficile de repondre quand dans la preparation une blessure de 3 semaines m'arrete completement, quand chez moi , la plus grosse cote c'est l'escalier pour aller dans la chambre ...

bref, tout ça pour dire que j'allais en chi** ...  .

arrivée à carcassonne depuis bruxelles en avion le samedi soir , je suis recupéré par ma soeur à l'aeroport direction son appart. A partir de là un classique d'avant course : des pates et un coucher tot agrémenté d'une bascule du clic clac en pleine nuit avec choc tibial sur arete de meuble : une bonne nuit quoi ! debout 3 h00 pour un depart vers lavelanet à 4 h00 afin de retirer mon dossard et le fameux buff des citadelles.la temperature est bonne, il fait quelques peu humide mais dans l'ensemble c'est correct et je choisis le short. je remplis la poche à eau, prepare le ravito et place , tel un pirate mon buff encore rouge au couleur de notre site favori ; direction le depart.

ayant une preparation tronquée sans aucun travail de denivelé, ma tactique de course est simple : tranquille du debut jusqu'à la fin .

je me place en queue de peloton, tous les regards sont fermés, quelques sourires apparaissent avec la tentative d'encouragement de mic pour les espagnols : "amigos espagnoles ..." un accent fantastique ! et une petite dedicace à son frere . concentration maximale et premiers frissons accompagnants les premieres notes de la musique de depart des citadelles (excellente compo d'ailleurs). le depart est donné , le peloton s'etire aux lueurs des frontales et je me retrouve tres vite à coté de benos pour les premiers kilometres, on  se salue rapidement  et la premiere cote approche, tout le monde marche, la boue apparait enfin et je pense tout de suite à cette nuit de decembre (l'origole)ou j'ai appris ce qu'etait vraiment la boue : la boue parisienne ou ariegeoise c'est pareil ça colle et c'est casse gueule !, je croise certains coureurs qui respirent difficilement et me demande comment ils vont bien pouvoir tenir ! de mon coté toujours cool, le palpitant au plus bas , tout en retenue. arrivé en haut de cette premiere côte , un regard au gps et un petit affolement par rapport au temps et aux barrieres horaires (meme pas 6 km/h  la premiere heure). j'accelere un peu mais la deuxieme partie  est plus roulante et en descente la plupart du temps. je double de nombreuses personnes certains kikous (francis je crois).je bois et m'alimente regulierement jusqu'à belesta. je cherche la boulangerie (il parait que la boulangere vaut le coup ...) et finalement on arrive dans la salle des fetes pour le premier ravito en 2h20 et une 196 place.

 

la poche à eau est pleine , je prends quelques barres de chocolat et je ne m'attarde pas, direction fougax. la côte commence des la sortie du village, la boue est de plus en plus presente mais le corps va toujours bien et le fait de marcher permet de pouvoir discuter avec les autres participants. on arrive finalement au sommet de cette seconde montée qui finalement se monte au train assez facilement et on enchaine avec une descente boueuse . les ecarts se sont creusés , je double moins de personne mais je suis toujours bien et je cours à mon rythme sans m'enflammer sur une des rares portions planes du circuit pour rejoindre le deuxieme ravito à fougax (km33) en 4h16 et 134ème .

 

je mange du choco , bois du coca et repars tranquillement sans remplir la poche à eau. coup de bol je redemarre avec un kikou de cognac (je crois) et on discute un bout de chemin de nos femmes, enfants, courses (l'origole à l'envers ! ) ...jusqu'au premier lacet de la côte amenant jusqu'au chateau de montsegur. autant dans les deux premieres difficultés je me faisais doubler ,autant là ce n'est pas le cas, tout va bien mais la cote est longue et un pas à la fois on est pas arrivé ! finalement on debouche sur la derriere portion ascendante pour monter au chateau et c'est le bordel total : que je croise des coureurs du 73, du 40 ou de la rando et des touristes et de la neige ... bref côté organisation, il y a un truc à revoir (et c'est le seul). voilà enfin le sommet , pas le temps de visiter, j'ai croisé pas mal de courreurs qui redescendaient et j'espere pouvoir les rattraper !

je m'elance dans la descente et je suis ralenti par ceux qui montent ... quelques centaines de metres plus loin je peux relancer la machine , je double une feminine et en voulant faire le beau je me ramasse une taule d'anthologie ... je me releve et relance jusqu'au ravito de montferrier (km46 2 km trop tot)en 6h34 et 85ème .

 

je fais le plein d'eau, coca , chocolat et c'est reparti ! je rattrape tout de suite 2 kikous : un qui a l'air tres en forme et vole dans les cotes et son compere qui nous raconte son abstinence de la semaine precedent la course , il est à fond, sur les dents , drague tout ce qui bouge et jette son devolu sur une espagnole que nous croisons : "magnifique, il faut que je me mette à l'espagnol !" je me dis qu'il est pas si fatigué s'il a encore le courage de penser à ça ! apres la rigolade tout au long de la côte qui suit le ravito, il faut continuer et ça redescend ou je rattrape une ancienne vainqueur feminine (7 victoires : 2 73 et 5 40 ) nous discutons tout le long de la montée vers roquefixade ou le vent se met à souffler, la grele à tomber. La derniere partie est interminable et les benevoles au chateau se  recroquevillent sous un parapluie. ils ont froid et tout ça pour nous ! merci encore à tous ! 

je me dis que le plus dur est fait et en plus je suis toujours extremement bien, pas fatigué ni mal aux jambes ! je remonte encore des coureurs notamment sonia qui finit seconde feminine (bravo à elle !) elle me dit son nom mais je comprends de travers et ne lui donne pas le mien (quelle politesse ... au fait moi c'est david ...) juste devant elle je rattrape une espagnole qui assure le spectacle dans la boue : une glissade de face , une sur les fesses ... nous passons ensuite pres de cascade et arrivons au dernier ravito (km 61) en 8h23 et 63ème .

je ne m'arrete que quelques secondes, j'ai peur qu'en patientant trop la douleur ou la fatigue surgissent et je repars avec un kikou(joe one) qui me dit son pseudo  et rajoute "le singe" : là ça me parle ! je ne reste malheureusement pas longtemps, je sens que je peux encore gagner des places, je telephone à ma soeur en lui disant de se ramener dans une heure et demi à l'arrivée mais le telephone à plus souffert que moi et je ne suis pas sur qu'elle est tout compris ! j'accelere pres à tout donner dans la derniere ligne droite. les cotes s'alternent avec les descentes  jusqu'au pied du mur de ressac . "mur"est le mot approprié, la seul objectif est d'aligner les pas . je me surprends à insulter le sentier, à le menacer , lui dire qu'il ne m'arretera pas tout au plus qu'il me ralentira.c'est dur mais je ne souffre pas j'appuies sur les jambes avec mes bras, le sommet se rapproche , la delivrance aussi. quand on bascule sur la crete , je ressent pour la premiere fois des debuts de crampe aux 2 mollets, je prends le temps de m'arreter d'etirer les 2 jambes et c'est reparti, ça tient bien, je cours en profitant à fond des derniers hectometres de cette fabuleuse course et je me fais doubler 3 fois coup sur coup (ça ne m'est pas arrivé depuis fougax) par des torpilles, impressionnants !

enfin on bascule sur lavelanet et j'atteinds la derniere descente. sagement je me mets sur les fesses et glisse jusqu'en bas, un camarade tente la descente  debout et la foule acclame sa chute. plus de 70 km et on se fout de ta gueule à l'arrivée ...genial ! on est maso ?

je regarde le chrono,  immortalise l'instant et brandis le poing bien haut en signe de victoire ! c'est fait ! 60ème et 10h 04 de pur plaisir boueux ! je suis fier de moi et c'est deja pas mal ...il va sans dire que le buff rouge du depart n'est plus qu'un amas de terre marron degueue

 

merci à tous les kikous que j'ai pu croiser pour quelques secondes ou quelques minutes et surtout à tous les benevoles. je ne regrette en rien le long deplacement depuis le nord et mieux encore : je reviendrai ! à l'année prochaine ...

merci d'avoir tout lu !

6 commentaires

Commentaire de Yvan11 posté le 08-04-2010 à 16:55:00

Bravo pour ta course !
Je fais partie des nombreux coureurs que tu as doublé...
Je t'ai dit "Benoit ??", tu m'as répondu "David!"
C'est fou les conversations qu'on peut avoir grâce à Kikourou... ;-)
10h c'est un beau chrono sur ce parcours,bonne récup !

Commentaire de Fibre posté le 08-04-2010 à 17:15:00

Chapeau David de la part du mec de Cognac ;)
Sortie du ravito de Fougax tu avais l'air très frais et ca s'est vérifié par la suite. Tu as très bien fini.
A bientot sur une course peut-etre un peu moins boueuse.
Ravi d'avoir partager ces quelques minutes.
Bonne récup
Fabrice

Commentaire de Joe One posté le 08-04-2010 à 19:41:00

Beau Cr David... tu me mets 10' sur les 10 derniers KM...

Pour quelqu'un qui avait prévu d'aller doucement du début à la fin....

A bientôt din ch'nord... ;)

Commentaire de Lou Gouyat posté le 08-04-2010 à 20:36:00

Bravo David pour ton trail, ta place et ton CR.
Je renouvelle ce qu'on t'avait dit durant la course : vraiment chapeau car sans les bâtons c'est une toute autre course.
Merci aussi de me rapeller le fait que Yannick était vraiment "à fond" quand tu as croisé notre route !
Peut être à bientôt sur un autre trail...

Commentaire de Ben64 posté le 08-04-2010 à 21:59:00

Énorme! Pour un type qui est parti doucement, tu as assuré. C'est franchement une belle perf pour un gars du Nord ;-)

A plus sur les sentiers

Commentaire de laulau posté le 08-04-2010 à 22:36:00

bravo pour ta course, t'as assuré comme un chef !

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