par Journaleux » sa fiche K
» 19 Déc 2011, 13:40
Salut tout le monde, c'est le journaleux qui a fait le reportage... Et qui aurait bien aimé qu'on le nomme par ses nom et prénom, qui sont assez faciles à trouver dans le générique de fin, pour peu qu'on y porte autant d'attention que quand on cherche à voir la pub pour un équipementier un peu partout dans le sujet...
Avant tout, je tiens à remercier tous ceux qui auront regardé "Seul au Monde" jusqu'au bout, qu'ils aient apprécié ou non. C'était le but du doc, d'être regardé comme une source d'info, et non pas comme j'ai pu le lire, de "commettre" un publi-reportage.
A ce stade, je tiens à apporter quelques précisions. L'idée du reportage m'est venue à moi, tout seul, comme un grand. Quand j'ai débuté le trail il y a un an et demi, j'ai évidemment très vite entendu parler de Kilian. J'ai creusé un peu le sujet (et oui, nous les journaleux, on travaille aussi parfois), et je me suis dit qu'il y avait là une histoire à raconter. Ne sachant pas comment le contacter directement, je me suis mis en rapport avec son équipementier, sans rien demander d'autre que son numéro de téléphone, que l'on m'a donné, évidemment.
Mon 1er tournage avec à Kilian a été fait durant sa saison de ski-alpinisme, à la Tournette, où je l'ai suivi seul, en raquettes, ma caméra sur l'épaule, sans autre aide que celle de mes jambes. Sur la Pierra Menta, j'ai tourné seul là encore, et je me suis aussi appuyé sur des images tournées par l'organisation (la boîte de prod est citée au générique, désolé pour la pub...). Même schéma sur l'UTMB.
Pour le Mont Olympe, je me suis effectivement appuyé sur les images tournées par cette fameuse marque (sans qui cette tentative n'aurait jamais eu lieu). Là encore, les cameramen sont cités au générique. Il n'aura échappé à personne que ces images sont magnifiques, qu'elles mettent en valeur le décor, et le trail comme rarement. Surtout, je filme seul pour mieux me fondre dans l'intimité du sportif. Dans ces conditions, il m'aurait été impossible de restituer correctement cette tentative sans cette aide (5 caméras au lieu d'une...). En échange de ces images, il ne m'a strictement RIEN été demandé, pas de placement de marque si vous préférez. J'ai même évacué tous les plans où le sponsor était trop visible. Ceci étant dit, je vous assure qu'il est très compliqué de suivre un coureur à pied sans jamais filmer ses chaussures. En tout cas, je n'y suis pas parvenu. Désolé...
Sachez aussi que mes voyages, mes hébergements, ma nourriture pendant ce tournage, ont été payés par Canal+, mon employeur, et jamais par l'équipementier.
Un des amis de Kilian m'a dit un jour, pendant le tournage: "tous ceux qui rencontrent Kilian en tombent amoureux". Cela a sans doute été un peu mon cas. C'est ce qui explique cette "béatitude" que certains me reprochent. Mais j'ai trouvé magnifique l'histoire de ce garçon, extraordinaires les performances qu'il réalise, et surtout, surtout, j'ai été abasourdi par la sagesse dont il fait preuve, cette communion qu'il a su établir avec la nature, et que je cherche depuis à retrouver à chacune de mes sorties en montagne. C'est ce que j'aime dans le sport, cet état d'extase que l'on peut atteindre en pratiquant sa discipline. C'est cela qui m'a donné ma vocation, pas l'envie de "croquer" et de profiter de mon statut pour obtenir des avantages en nature...
Alors oui, peut-être ce reportage est-il trop basé sur l'émotion. Mais c'est le but de notre émission justement, donner des émotions aux amoureux de sport, à tous les amoureux de sport. Beaucoup de personnes qui ne connaissaient pas le trail ont apprécié mon travail. Mon regret est d'avoir apparemment moins convaincu les pratiquants. J'essaierai de faire mieux la prochaine fois.
Je m'érige, en revanche, contre ceux qui m'accusent d'avoir été à la solde d'une marque. Ma parole de journaleux vaut sans doute des cacahuètes, mais l'échange d'informations est le seul qui ait existé. Ce reportage n'est pas une commande, la marque n'est jamais intervenue dans le tournage, ou le montage. Je ne l'aurais jamais accepté. Libre à vous de me croire.
Je regrette tout de même d'être la cible d'accusations sans fondement, presque insultantes, alors que mon seul but était de mettre en valeur ce sport que j'aime. J'ai presque de la peine pour ces personnes qui ne savent plus rien regarder sans y chercher des arrière-pensées, qui parfois (rarement, je ne suis pas dupe non plus) n'existent pas. Ce sont, pour moi, les principales victimes de ce système qu'ils dénoncent, sans vraiment chercher à le changer.
Avant d'y voir un homme sandwich, voyez Kilian comme il est: un garçon simple, toujours accessible, et qui fait beaucoup pour la popularisation de notre sport. Acceptons alors qu'il puisse bien en vivre.