A une autre époque, de passage à Millau, plateforme de la contestation alternative, je m’amusais à chanter « allons à Décines pêcher la sardine, allons à Millau casser du Mac’ do » Millau ce sera peut-être une autre fois pour un 100 km, où bien pour un templier nouvelle ou diversion. Aujourd’hui je suis à Décines, non pour la sardine mais pour le cross du mamelon. Les cross sont de belles épreuves dont, pour maintenir la forme hivernale, les coureurs se nourrissent : le mamelon arrive à point, mais il se mérite, on le ne perd pas de vue, même si, par pudeur peut-être, on ne fait que l’effleurer à sa base…

Un petit tour d’échauffement avec deux autres potes de mon club de Feyzin Vénissieux, pas très en forme car la veille ils ont fait un « petit » repas avec coucher « un peu »  tardif…y’a mieux pour  une préparation  Pour moi c’était 5 h du mat debout pour emmener le gone à Bellecour pour sa sortie ski. Toutefois je pense être plus en forme qu’eux. Mais moins que Jean-Louis JHEL, déjà en échauffement et toujours l’œil malicieux. Retour sur la ligne, où l’on se fait houspiller car les vieux ne sont pas (une fois de plus) à l’heure. Et l’orga doit éviter de déraper sur les horaires des courses prévues sur toute la journée. Les vieux licenciés ouvrent le bal, après le cross pour tous que nous avons vu passer pendant l’échauffement. Une petite boucle, et 4 grandes, donc dans ma tête je mémorise «  5 fois à passer devant la tente des secouristes (en évitant de s’y arrêter !!) » et la ligne est de suite là. De suite, enfin après 5 boucles tout de même. J’ai fait le choix de ne pas prendre les pointes, la météo est bonne, proche de 5°, pas de vent (pour l’instant) et pas de terrain  boueux ou gelé. Une paire basket classique au pied pour me placer sur la ligne de départ. Ambiance bon enfant, la plupart se connaissent sur des années de courses, entre vétérans on a passé l’âge de bluffer.
Départ pas trop violent car le parcours ne présente pas de goulet d’étranglement, tout juste sur la deuxième partie du parcours, une trace un peu étroite le long du canal de Jonage. Fin de la prairie, demi-tour à droite au travers des pins, puis à droite c’est la première grimpette qui finit par faire mal sur le final, à gauche encore en grimpant, un faux plat, vire à droite pour une petite boucle d’abord (la grande boucle nous offrira  un petit viron supplémentaire avec une bosse en attaque) on file sur une petite trace en surplomb sur le canal tout en bas, à droite un petit coup de cul avec galets sur lesquels les pieds grincent des dents pour ceux qui ont choisi les pointes. On retourne en une grande boucle faire un tour le long des pins, et demi tour pour filer vers le pied du fameux mamelon, demi-tour pour éviter la rocade est sur laquelle nous sommes « persona non grata », une cuvette puis virage à gauche, pour une grande boucle sur la droite. Et c’est reparti pour un tour en virant à gauche vers les pins. Le terrain n’est pas gras, herbeux en majorité, et nous sommes un petit paquet de 5 coureurs qui vont bien. Plusieurs gars nous ont passé, mais la course est loin d’être finie. Dans le troisième tour le groupe a éclaté et je tache de maintenir les écarts, un duo du club de Tassin qui m’inquiétait a éclaté, le meilleur s’étant envolé pour abandonner sur blessure. Je suis toujours méfiant des coureurs groupés sous le même club car ils peuvent s’entendre pour user l’adversaire. La course bat son plein, je ferme un max sur la corde, obligeant les attaques à passer sur l’extérieur, c’est toujours quelques centimètres en plus pour l’adversaire. L’avant dernier tour commence et je suis à la bagarre avec un survivant de Tassin. Nous avons réussi à déposer quelques gars déjà out, et c’est toujours quelques points de gagner pour le club. Je prends la tête pour mettre un peu de pression et mène à mon train, en empêchant le gars de me passer, afin d’imposer la vitesse de fin de course. Dernier tour et voilà le gars qui me pose une mine, car il a bien joué. J’ai fait le boulot le tour d’avant et il ramasse la mise, plus frais que moi. Je ne peux suivre et au fur et à mesure de la boucle l’écart se creuse : les jeux sont faits et je suis défait. Maintenant tenir à distance mon poursuivant. Mais l’avance est raisonnable et je ne lâche rien jusqu’à l’arrivée. Car après j’ai bien failli lâcher le petit déjeuner !! Quelques bonnes minutes à m’arracher les poumons pour revenir à un rythme normal. Une 17^ième place sur 8,6 km, bruyamment défendue sur la ligne d’arrivée. Puis récup course à pied avec les copains, récup vin chaud avec l’ami Jean Louis… Le cross 2009 du mamelon de Décines a vécu  pour les vieux : place aux jeunes maintenant, à qui nous avons marqué la trace……….Retour sur le site en milieu d’après midi pour la dernière course des séniors qui auront la chance d’un vrai cross : sous la neige !!

Et la semaine prochaine je vous parlerais d’un autre délice local : les papillotes