5h15, départ de Nant, un léger frisson me caresse l’échine lorsque retentissent les premières notes d’Ameno. L’ambiance est excellente, Philippe est, comme à son habitude, survolté. Sa bonne humeur est contagieuse, nous ne sommes pas trop mal placés et les premiers kilomètres de route permettent de bien se placer avant les rétrécissements. La route est longue, la montée du St Guiral est magnifique. Un peu malade la semaine passée, ma respiration est haletante et difficile. Le jour se lève, il ne fait pas très chaud, les nuages bas et les premières lueurs de l’aube révèlent la beauté sauvage de ces lieux.

 

 

 

Le sommet du St Guiral est enfin atteint et nous attaquons la descente sur Dourbies, les nuages se dispersent et le soleil s’impose enfin, au final il va faire chaud. La descente est rapide, je retrouve Kro et Linda qui m’indique le philou 10’ devant. J’en profite pour enlever ma double épaisseur. Les montées suivantes n’excédent jamais l’heure, ce qui rend ce parcours intéressant, roulants pour les meilleurs et très cassant pour le gros de la troupe. Le ravitaillement de Trèves arrive rapidement, les encouragements sont toujours aussi abondants, je filme Kro qui me prend en photo, au moins ça c’est immortalisé…

Il reste 20km, cette partie jusqu’à Cantobre sera, pour moi, la plus difficile du parcours… C’est dommage car je pense qu’une personne bien physiquement sur ce tronçon peut vraiment faire la différence, pas de grosses difficultés et pas mal de tronçons roulants. Mais à la place de ça je peine énormément, mes jambes sont lourdes, les relances difficiles… l’aisance des premiers instants laisse place à la fatigue, mais à la grosse fatigue. Mes yeux se ferment, je trébuche sur des racines, je me cogne aux branches, sur une chute j’y laisserai d’ailleurs une partie de mon short.

  

A Cantobre, je prends bien le temps de m’alimenter et surtout de prendre du café… j’y retrouve Philippe assit sur sa chaise. On décide de finir les 7 km restant ensemble, pour ma part ça va mieux, la dernière montée au Roc Nantais se gère bien, le plaisir refait son apparition. Le plaisir sera le maître mot de ces templiers, après ma grosse galère du Mercantour et mon bâchage du GRP il était vraiment temps d’en reprendre.

Enfin l’Arrivée à Nant, les acclamations, la ferveur populaire, la brunette et la famille Guillôme... On termine 131 et 132 avec Philippe pour un peu plus de 8h30 de course, ce fut dur mais que c’était bon.