L'auteur : Le président
La course : Marvejols - Mende
Date : 19/7/2009
Lieu : Marvejols (Lozère)
Affichage : 2627 vues
Distance : 22.4km
Objectif : Pas d'objectif
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PILATE – LE PRESIDENT : LA BELLE !
EXTRAITS DE MON JOURNAL
Mardi 30 juin 2009 : Je suis maudit des Dieux ! Ma sortie longue en solitaire programmée ce matin au cœur profond du massif de la Gardiole m’a donné accès au degré ultime de la nullité absolue. Dans un cagnard épouvantable, la côte du Pioch Noir a eu raison de mes espérances d’un jour. Je suis HS, KO, échec et mat. A moins de trois semaines du prochain Marvejols-Mende, je sens poindre en moi les affres d’une humiliante défaite face à Pilate. Je n’ai plus qu’à me tapir dans l’ombre d’un doute…
Mercredi 1er juillet 2009 : Malgré les orages de fin d’après-midi nous maintenons notre sortie plage en bord de mer avec Védas Endurance. Nous sommes une quinzaine de coureurs à profiter des plaisirs d’un footing sous les embruns de la plage des Aresquiers entre Vic la Gardiole et Frontignan-Plage. L’occasion est trop belle pour Pilate et moi de nous mesurer sur un 2000 m bien enlevé dont l’issue se solde par un magnifique match nul. Après un bain de mer bien mérité, la soirée se prolonge par un somptueux pique-nique sur le sable encore mouillé par les caprices du ciel. Nous trinquons au King of Pop disparu quelques jours plus tôt dans l’indifférence générale…
Jeudi 2 juillet 2009 : Footing lent de 56 minutes avec le club
Dimanche 5 juillet 2009 : Déplacement à Lattes pour la Galopade du Méjean. En raison de travaux d’aménagement des berges du Lez, les organisateurs ont été contraints de redessiner le parcours. Ils en ont profité pour pimenter légèrement le profil et allonger la distance de quelques centaines de mètres. Je me satisfais d’un chrono de 44’ 26’’ (10,4 km). Pour la troisième année consécutive Védas Endurance emporte la coupe du club le plus représenté. Belle occasion pour présenter en exclusivité mondiale le show décoiffant de notre première pom-pom girl officielle Védas Endurance !!!
Lundi 6 juillet 2009 : Toujours en quête de parcours vallonnés pour préparer au mieux la grande classique lozérienne, je convie les membres du club à faire quelques grimpettes en fin de journée sur le dos de La Madeleine (en tout bien tout honneur bien entendu). L’occasion m’est ici donnée de lui dédier quelques lignes…
« Madeleine, ma bien-aimée,
A deux pas de Montpellier, entre Fabrègues et Mireval, il est doux à mon âme d’aller flâner dans les premiers escarpements des collines de la Gardiole et, au détour d’un chemin bucolique, vous y rencontrer, belle et énigmatique Madeleine. J’aime quand vous m’invitez à parcourir les arrondis prometteurs de vos courbes généreuses et partager les fruits cachés de votre jardin secret. A la source de vos sensuels parfums j’aime m’enivrer et, dans l’extase de mes sens, me laisser emporter dans les effluves de vos méridionales essences. J’aime quand à l’oreille vous me chantez l’envoutante mélopée des cigales et quand sans complexe vous dévoilez les attraits de votre époustouflante beauté. J’aime quand vous vous offrez sans pudeur dans la chaleur torride de l’été languedocien, généreuse sous le ciel azuréen, fascinante et magnifique dans la lumière du soleil de juillet. Madeleine, vous m’avez envouté. Je suis devenu le jouet de vos désirs, le pantin de vos caprices, totalement prisonnier de vos charmes, de votre caractère sauvage et de votre tempérament de feu. C’est ainsi, belle méditerranéenne, que je vous aime. »
Bref… Une heure et onze minutes durant, nous parcourons par monts et par vaux une bonne dizaine de kilomètres de chemins de garrigue et de sentiers forestiers. Du haut de la colline de l’ancien ermitage Saint Bauzille, nous admirons l’incroyable panorama sur la mer et les étangs, sur les Cévennes naissantes, le Pic Saint Loup et la plaine habitée de Montpellier. Au loin, émergeant d’un nuage de brume de chaleur, le Mont Ventoux nous fait coucou…
Redescendus sur terre, nous sommes quelques uns à profiter des derniers rayons du soleil pour partager notre pique-nique et ouvrir quelques bonnes bouteilles. Assis sur de gros blocs de pierre, on boit du rosé et on refait le monde…
Une nouvelle fois nous levons notre verre à la mémoire du King of Pop mort dans l’ingratitude coupable des médias silencieux.
Quelques gouttes de pluie annoncent avec tristesse l’heure de la cruelle séparation. Chacun retourne à sa vie, chacun retourne à son destin…
Mardi 7 juillet 2009 : Le Tour de France cycliste passe à deux pas de la maison. Excellente occasion pour me régaler avec les enfants du spectacle bariolé de la caravane publicitaire si chère à l’imagerie populaire.
Je reçois un mail de Pilate dont la teneur ne me surprend guère. En recopiant ici l’intégralité de son contenu, je fais de mon journal le témoin de la bataille psychologique qui vient de s’engager entre nous, et dont Pilate seul porte la lourde responsabilité…
« Très cher père,
Il y a 3 semaines j'ai bouclé la 3ème et ultime étape de mon entraînement en vue de Marvejols – Mende (Marathon des Burons à Nasbinals). La plus dure certainement, avec ses 44km (nouveau record familial de la distance parcourue en course à mon actif) et ses 1400m de D+, mais aussi la plus belle.
Un entraînement réduit à peau de chagrin, quelques verres de produits alcoolisés l'avant-veille, 34°C à Montpellier le samedi après midi, 5°C le lendemain matin au départ de Nasbinals (Lozère), toutes les conditions idéales pour finir entre 4 planches.
Mais mon objectif est de prendre du plaisir en moins de 6 heures.
Objectif largement atteint puisque la ligne d'arrivée a été franchie en 5h25.
Tout ça, tu le sais déjà tu me diras, tu as même failli vivre en direct mon arrivée si tu ne m'avais pas sous-estimé.
Ce message n'a pour unique but que de te prévenir à ne pas faire la même erreur le 19 juillet.
L'objectif est clair: JE VAIS TE POURRIR EN MOINS D'1H50!!!
Que le moins mauvais gagne.
Ton fils "bien aimé" pour quelques jours encore. »
A la lumière de l’Histoire, les générations futures jugeront de l’opportunité d’une telle attaque. Il est vrai que Pilate a soif de revanche après sa cruelle déconvenue de l’an passé. Pour mieux comprendre les évènements qui se trament dans les coulisses du 37ème Marvejols-Mende, je crois utile de revenir sur les deux dernières éditions de la classique lozérienne.
- Le 22 juillet 2007, Pilate, impérial, prend à son compte le record familial de l’épreuve en 1H 53’ 02’’ en me larguant à plus de 2 minutes (1H 55’ 16’’).
- Le 20 juillet 2008, je récupère mon bien en 1H 50’ 40’’ ne laissant à Pilate que les miettes de sa gloire passée (1H 58’ 07’’).
Avec une victoire partout, les promesses d’une lutte au plus haut niveau (1023 m exactement selon Saint Goudard) se dessinent pour la cuvée 2009.
Après la belle sortie d’hier soir, je me contente d’encadrer les débutants du club lors d’un petit footing de 50 minutes agrémenté de quelques accélérations. Je ne pense pas être doué pour le coaching sportif mais il m’arrive souvent de prendre en charge un groupe à l’entraînement sous le contrôle expert de notre entraîneur.
Jeudi 9 juillet 2009 : A toi mon cher journal je peux tout dire. Aujourd’hui j’ai répondu à Pilate en jouant le registre de la défaite ironique, celui qui laisse l’adversaire dans la ruminante expectative…
« Très cher fils,
Il semble que les dés soient déjà jetés...
Devant tant de certitudes, je n'ai plus qu'à m'incliner humblement et accepter l'humiliation de plus être ce que j'ai été. L'idée que tu me pourrisses avec un chrono d'anthologie me laisse un peu blet...
Je vais enfin goûter les fruits amers de la défaite légèrement compotés dont tu m'as si souvent vanté les saveurs délicieusement acidulées. Je vais enfin saisir l'ineffable plaisir de l'échec programmé qui possède, d'après toi, des vertus jouissives insoupçonnées. Je suis impatient de vivre cet intense moment de bonheur qui me rapprochera encore un peu plus de toi.
Un doute malgré tout me tenaille et m'empêche de profiter pleinement des belles promesses de cette balade en terre inconnue... Je ne sais en effet si l'on peut pourrir un fruit déjà trop mûr ?
Bien décidé à te rejoindre en ton pays,
Ton père bien aimant. »
La déstabilisation de Pilate semble avoir fonctionné. Sa réponse immédiate ne laisse aucune ambigüité à ce sujet…
« Menteur !
A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, je compte sur toi pour livrer une bataille d'anthologie. »
Tu peux compter sur moi mon cher Pilate mais n’imagine pas un seul instant que j’aille le claironner sur tous les toits… Je préfère poursuivre mon entraînement dans la sérénité en ajoutant 59 minutes de footing à mon compteur.
Samedi 11 juillet : 1H 18’ de footing récréatif et collectif en terrain varié dans la garrigue de Saint Jean de Védas.
Dimanche 12 juillet : (J-7) La course de Légende approche. Je décide de retourner seul aux sources de la félicité et de m’y désaltérer jusqu’à plus soif. Je vais retrouver ma belle Madeleine pour une dernière sortie longue en amoureux, pour 1H 17’ de plaisir total et de sensations retrouvées. J’oublie le Pioch Noir et sa malédiction. J’oublie mon décevant début de saison et, dans les bras de ma bien-aimée, me prends à espérer…
Mardi 14 juillet : (J-5) Il n’est pas question de me défiler le jour de la fête nationale. Mes Champs-Elysées ne sont ni plats, ni rectilignes mais bel et bien ondulés et tortueux à souhait. Pour cette sortie matinale je choisi d’aller traîner mes guêtres sur un parcours totalement macadamisé autour du château de Bionne aux portes de Montpellier. Je connais bien ce coin pour y avoir organisé l’an dernier le premier entraînement chronométré de l’Histoire de Védas Endurance finement intitulé « La Bionne Aventure » !!! Je me souviens des quelques phrases d’introduction écrites à l’époque pour présenter aux adhérents du club cette sortie un peu spéciale :
« L'avenir n'a pour moi aucun secret. Dans ma boule de cristal je peux lire le destin des uns et des autres. Ce que je vois aujourd'hui, je ne peux le garder pour moi seul. Je vous dois la vérité sur ce qui vous attend le jeudi 19 juin en fin de journée... Ouvrez grandes vos oreilles et laissez-moi vous dire "La Bionne Aventure" !!! »
« La Bionne Aventure » est née d’un simple jeu de mots et du désir de mettre en situation de compétition (avec classement et remise des prix) les coureurs du club qui ne participent jamais aux courses à pied. L’objectif attendu de cet exercice est double : prise de conscience de la gestion de l’effort sur une distance déterminée accessible à tous (6 km) et mise en confiance dans l’optique d’un engagement en compétition. Les bons échos de cette première édition nous ont amené à rééditer l’expérience en juin 2009 en organisant « Les Vignoboucles de Saint Martin » dans les chemins de vignes qui serpentent autour de l’abbaye de Vignogoul et du centre psychothérapique Saint Martin de Pignan.
Mais revenons à nos moutons…
En 1H 10’ d’efforts soutenus j’épuise toutes les ressources en dénivelés positifs que compte le quartier de Bionne. Comme dimanche avec Madeleine, je m’amuse sur ce toboggan improvisé. J’ai l’impression de gagner en efficacité et en confiance. C’est bon signe à cinq jours de la course. Libéré des souffrances du corps qui asservissent l’esprit, je peux laisser mes pensées vagabonder à leur gré. C’est ainsi que s’impose à moi sans le vouloir le souvenir du King of Pop parti discrètement par la petite porte…
Jeudi 16 juillet : (J-3) Pour cette dernière sortie du club avant Marvejols-Mende, j’ai déniché en bordure de garrigue védasienne une belle côte de 700 m en asphalte pour un ultime travail de puissance musculaire. Pour ne pas casser nos belles mécaniques nous nous contenterons de trois montées et descentes successives. Il est totalement inutile d’en demander plus à nos organismes à trois jours de l’échéance tant attendue.
Samedi 18 juillet : (J-1) C’est aujourd’hui que l’histoire s’accélère. Comme l’an passé nous avons choisi de monter en Lozère la veille de la course et de profiter de l’hébergement à 10 € proposé par l’organisateur dans les lycées de Mende.
Un bouchon sur l’A 750 nous fait perdre 45 minutes sur notre timing. Ce retard est lourd de conséquences car nous loupons le défilé des nations dans les rues de la ville. J’en suis navré car les dix drapeaux du club emportés pour cette occasion resteront sagement rangés dans le coffre de ma voiture. Nous ne rééditerons donc pas notre super coup de pub de l’année dernière en défilant couleurs au vent avec les meilleurs coureurs du monde (voir DVD officiel 2008)…
Après le retrait des dossards et des tickets d’hébergement, c’est le regroupement des forces vives Védas Endurance sur la place du foirail pour une translation collective vers le Lycée technique Emile Peytavin (Grand résistant à l’occupant Nazi lors de la dernière guerre mondiale) et une mise en chambre par paquets de quatre.
A 20H00 nous investissons notre cantine d’un soir au restaurant « Les Voûtes » pour partager un bon repas à l’italienne avec pizza directe pour les uns et menu plaisir pour les autres. L’histoire retiendra que les amateurs du menu plaisir copieusement garni obtiendront dans l’ensemble de meilleurs résultats en course le lendemain. Pour ma part, j’ai pris la pizza directe… Est-ce grave docteur ? Le repas est arrosé de vin rouge et de vin rosé. L’ambiance est festive et les visages sont souriants. Dans ce délicieux moment de détente, nous n’oublions cependant pas de porter un toast au King of Pop qui nous a quitté récemment sans tambour ni trompette...
Dimanche 19 juillet : (Jour J) Dans la navette qui nous transporte à Marvejols dans le petit matin couvert, je retrouve les kikoureurs (Jilles, Aleksou,…) dont j’ai fait la connaissance hier sur la place du foirail et l’Ougandais Nicholas Kiprono, dernier vainqueur de l’épreuve, avec qui nous avions partagés l’aventure en 2008. A sa demande, je n’hésite pas à signer un autographe au dos de son survêtement en souvenir de la victoire que je lui ai si généreusement offerte un an plus tôt par pure charité chrétienne…
A l’échauffement je croise Mc Fly qui peaufine les derniers réglages de son premier Marvejols-Mende, Françoise Dumas d’Alès Cévennes Athlétisme qui terminera 9ème V1F en 1H 46’ 22’’, Stéphane Ollier du Cap Melgueil et bien d’autres coureurs que je côtoie régulièrement sur les courses du Gard et de l’Hérault.
Comme souvent je m’isole des autres membres du club dans cette phase cruciale de mise en température de la mécanique humaine et de préparation mentale. L’isolement est également profitable à la nécessaire sérénité que demande l’ultime et primordial nettoyage des tuyauteries intestinales et vésicales imposé par la subtile chimie de notre fonctionnement biologique… Le résultat de la course en dépend !
L’heure de vérité à sonné. Je rejoins Pilate sur la ligne de départ. Le duel peut commencer. Nous sommes noyés dans la masse, cernés de toutes parts. Je suis fébrile et je cherche de l’air au milieu de la foule. A partir de là tout s’embrouille…
5-4-3-2-1 et le top est donné. L’amoncellement de chair humaine se déplace en bloc compact jusqu’à l’étranglement du pont « de la moulinette » d’où sort une grande et longue saucisse canalisée par les boyaux de la ville. Au fil des kilomètres la saucisse s’étire et chacun s’en extirpe.
Après un bon départ, mon adversaire d’un jour repasse devant moi. Je m’accroche à sa silhouette remarquable entre toutes et tente tant bien que mal à le suivre dans l’ascension du Goudard. Nous franchissons le col en retard sur notre temps de passage 2008 et, dans son ombre, je plonge sans grande conviction dans la vertigineuse descente de Valcroze. J’ai mal, je souffre et je cale. Lentement mais sûrement l’écart se creuse. Il s’enfuit sans se retourner par peur de dévoiler sa crainte d’être rattrapé. Va-t-il craqué ? Je n’ose l’espérer car à la Baraque de la Planchette je ne le vois déjà plus…
Dans les premiers lacets de la montée de Chabrits je double nos trois marcheuses du club (Emma, Françoise et Yolande) qui s’empressent de me renseigner sur l’écart qui me sépare de mon ennemi d’un jour. D’après elles j’ai déjà pris 5 ou 6 minutes dans la vue !!! Cette information me laisse sans voix et sans jambes. J’ai le moral dans les chaussettes. Sauf retournement improbable de situation, c’est cuit ! Je n’accrocherai pas la belle à mon palmarès. J’entends d’ici les sarcasmes ironiques du vainqueur qui viendra, goguenard sur la ligne d’arrivée, se foutre de ma G…!!!
Maintenant j’alterne course et marche, puis marche et marche jusqu’à Chabannes. C’est l’enfer ! La dernière descente n’y change rien. Y’a plus d’essence dans mon moteur et je traîne, handicap supplémentaire, le poids de mon désespoir jusqu’à Mende. Je me vautre complètement dans les 800 derniers mètres du parcours en dépit des encouragements de la foule qui se presse le long des barrières. J’ai le sentiment saugrenu que tous ces gens sont là pour se délecter de mon agonie et assister avec jubilation, pouce en bas, à ma mise à mort…
L’arche d’arrivée se profile, belle et laide à la fois, symbole éclatant de la fin de ma souffrance et du début de ma honte…
Je passe la ligne comme un zombi dans le bruit incessant des cris de joie des puces électroniques qui sentent venir leur prochaine libération. Machinalement j’arrête mon chrono qui instantanément me vomit son nauséeux verdict : 2H 06’ 15’’… C’est pire que tout ce que j’avais pu imaginer… Je lève les yeux à la recherche d’une tête connue et je croise… mon propre regard ! Je suis debout en face de moi, souriant et moqueur mais également un peu inquiet en me voyant dans un tel état de délabrement… Don d’ubiquité ou Schizophrénie latente ? Dédoublement de personnalité ou trop grosse fatigue ? Je suis pris de vertige, j’ai des sueurs froides. Je sens venir la crise d’angoisse et dans un hurlement de bête… je me réveille !
Je suis trempé, j’ai un marteau-piqueur qui cogne dans la poitrine, je ne sais plus où je suis… Je sors lentement de ma torpeur et petit à petit je reprends conscience…Ouf ! Ce n’était qu’un mauvais cauchemar… Victime des facéties de mon esprit, je viens de vivre de l’intérieur le calvaire de Pilate !!!
Je réintègre mon enveloppe corporelle et retourne tout heureux à la réalité. Sans avoir approché mon record personnel, je savoure néanmoins mes 1H 53’ 47’’ de souffrance synonymes de nouvelle victoire familiale (la 4ème en 5 rencontres).
Je range bien vite mon rictus d’autosatisfaction nombriliste en constatant que Pilate récupère difficilement de sa course-galère. Mis en confiance par ses derniers trails longs courus avec brio sans grande préparation, Pilate mesure à ses dépends que la course sur route exige plus de rigueur dans la gestion de l’effort et nécessite de fait un entraînement soutenu. Ce ne sont pas les 12 minutes qui nous séparent à l’arrivée qui me démentiront…
Tandis que les minutes passent et que les couleurs reviennent sur le visage de mon fils adoré, ma femme Françoise arrive à son tour de ses 4 heures de marche, livide et décomposée… C’est le coup de pompe ! Il lui faudra beaucoup d’eau de Quézac, riche en bicarbonates, sodium, calcium et magnésium pour se reconstruire.
Page de publicité : Naturellement gazeuse, après un long et profond parcours souterrain, l’eau de Quézac jaillit au pied du petit village médiéval de Quézac, à la croisée des Cévennes et des Grands Causses. Sa fine pétillance et son juste équilibre en sels minéraux lui confère une saveur particulièrement délicate. Ainsi Quézac accompagne idéalement les repas et vous désaltère agréablement tout au long de la journée.
L’objet véritable de cette page de pub est d’apporter une réponse à cette éternelle et angoissante question d’ordre purement existentielle : Quézac eau ? (plus connue sous la forme Késaco ? emprunté à l’occitan qu’es aquò ? « qu’est-ce que c’est ? »)
Bilan Védas Endurance : En portant son record personnel à 1H 35’ 40’’, Sébastien réalise la meilleure performance du club depuis sa création en 2001. Bravo Seb !
Class. | NOM | PRENOM | Class. Cat. | TempsTotal | Temps réel | ||
159 | VIDAL | JULIEN * | SH | 99 | 01:35:50 | 01:35:44 | |
160 | PERRET | SEBASTIEN | SH | 100 | 01:35:50 | 01:35:40 | |
314 | DEMAS | CHRISTIAN | SH | 167 | 01:43:42 | 01:43:37 | |
623 | GRANIER | ERIC | VH1 | 230 | 01:51:59 | 01:51:14 | |
754 | LE CORNU | DOMINIQUE | VH2 | 77 | 01:54:28 | 01:53:47 | |
774 | LAFFONT | JACQUES | VH1 | 293 | 01:54:51 | 01:53:58 | |
852 | FAUDON | VINCENT | SH | 345 | 01:56:02 | 01:55:29 | |
1004 | EXPOSITO | JEAN PIERRE | VH2 | 126 | 01:58:41 | 01:58:32 | |
1535 | LE CORNU | JEREMIE | SH | 541 | 02:07:03 | 02:06:15 | |
1596 | BASCOUL | LUCAS ** | EH | 23 | 02:08:14 | 02:07:05 | |
1625 | MOREL | FREDERIC ** | VH1 | 590 | 02:08:46 | 02:07:52 | |
1841 | LEGROS | SYLVAIN | VH1 | 650 | 02:12:22 | 02:11:38 | |
2061 | PEREZ | PHILIPPE | VH1 | 708 | 02:16:06 | 02:14:18 | |
2108 | ROUSSET | THIERRY | VH1 | 721 | 02:16:53 | 02:15:10 | |
2228 | ALVERNHES | PATRICE | VH1 | 763 | 02:18:49 | 02:17:02 | |
2458 | CASANOVA | GENEVIEVE | VF1 | 132 | 02:22:45 | 02:22:24 | |
2721 | MEKHALEF | AHMED *** | SH | 787 | 02:27:48 | 02:26:48 | |
2848 | ALISON | ANDRE | VH4 | 6 | 02:31:16 | 02:30:04 | |
3575 | CONVERSANO | YOLANDE | VF2 | --- | Marche | -------- | |
3694 | LE CORNU | FRANCOISE ** | VF1 | --- | Marche | -------- | |
3457 | ALISON | EMMA | VF3 | --- | Marche | -------- | |
* Futur adhérent potentiel | |||||||
** Hors club apparenté Védas Endurance | |||||||
*** Futur adhérent |
Pour conclure en beauté ce magnifique weekend, nous nous rendons à Chanac, charmant et pittoresque village de Lozère situé à une quinzaine de kilomètre à l’ouest de Mende, dominé par un massif et majestueux donjon du XIIème siècle. En haut de l’édifice flotte fièrement le célèbre drapeau rouge flanqué de la croix du Languedoc. A l’invitation d’Eric (1H 51’ 14’’ pour son premier MM) et de ses parents nous partageons un somptueux repas campagnard dans le jardin de leur maison familiale. Instant de félicité apprécié à sa juste valeur par l’ensemble des membres du club. Au cours de ce gargantuesque festin digne des grands banquets gaulois qui marquent traditionnellement la fin des aventures d’Astérix, nous rendons, comme il est de coutume lorsque disparaît un être cher, un ultime hommage au King of Pop. Je profite de cette tribune pour dénoncer toute idée visant à inciter un groupe d’individus sains de corps et d’esprit à se pochtronner à la moindre occasion en utilisant des prétextes aussi fallacieux que la mort du King of Pop pour boire un coup à la santé d’une idole disparue dans les méandres douteux d’une existence bien souvent controversée…
Lundi 20 juillet : (J+1) C’est tout bonard ! Pas la moindre amorce de l’ébauche du début de l’esquisse d’un commencement des prémices du plus petit embryon de raideur musculaire... Je peux donc sans arrière-pensée faire le footing programmé avec David Laget en fin de journée dans la perspective de la mise sur pied d’une nouvelle course que Védas Endurance et Endurance Shop Montpellier souhaitent organiser en juin 2010. Mais il s’agit là d’une autre histoire…
Une triste nouvelle vient de tomber du ciel et m’empêche de poursuivre la tenue de ce journal. Je viens d’apprendre que Mickaël Jackson est mort le mois dernier…
C’est dingue, à moi on ne dit jamais rien !!!
5 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 09-08-2009 à 09:48:00
Bravo, encore un CR très travaillé.
Un regret: celui de ne pas t'avoir rencontré.
Au plaisir, peut être pour la 38ème car j'ai aussi une revanche à prendre....sur moi même.
Commentaire de Rag' posté le 09-08-2009 à 10:07:00
C'est avec grand plaisir que je retrouve une nouvelle fois ce duel dantesque que Pilate et toi vous livrez chaque année. Beaucoup d'humour, d'auto-dérision et bien sûr de sarcasme! Attention au retour de bâton pour l'édition 2010, Pilate est blessé et rien n'est plus dangereux qu'un animal blessé... dans son orgueil.
Commentaire de lulu posté le 09-08-2009 à 13:16:00
Content d'avoir fait ta connaissance à travers ce superbe récit !!!!
BRAVO pour cette longue histoire.........
Au plaisir !
Commentaire de RogerRunner13 posté le 09-08-2009 à 14:23:00
Un pur régal que ce CR, tout y est: humour, auto-dérision, émotion et comme dit plus haut attention à la revanche.......
Commentaire de zakkarri posté le 09-08-2009 à 16:59:00
Encore un énorme cr ... j'adore !
Content d'avoir discuter ce matin avec le magic président de Védas Endurance ;)
@+ sur une course
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