L'auteur : blob
La course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise
Date : 5/7/2009
Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)
Affichage : 2990 vues
Distance : 72km
Objectif : Pas d'objectif
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J’arrive sur cette course avec une préparation plutôt bancale. Rattrapé par des urgences côté boulot, je n’ai pas pu faire de sortie digne de ce nom depuis le 7 juin, date du trail du Pic St Michel, et j’y vais donc sur mes acquis.
On arrive la veille de la course avec Cathy. On retrouve la bande habituelle : Yannick qui vient en prépa UTMB, Olivier qui prépare la CCC, Gérard qui vient « randonner » sur le parcours, Nico le Dahut et Fred qui vont se tailler la bourre sur le parcours. Nous logeons à l’hôtel Epicéa Lodge à Pralognan, très bien placé au milieu d’un camping et à proximité du centre village.
Yannick, Gérard et Olivier sur leur balcon à l'hôtel
Après une bouffe en terrasse le midi, sieste puis petite ballade jusque la cascade de la Fraîche pour se dégourdir les jambes.
Olivier, Cathy, Yannick, Gérard
On va ensuite toucher les dossards et assister au briefing d’avant-course. Les organisateurs insistent fortement sur la sécurité et nous détaillent quasiment mètre par mètre le parcours qui ne sera pas balisé, car dans le parc de la Vanoise. On voit aussi l’apparition d’une nouvelle barrière horaire, 2 heures après le départ, au refuge du col de la Vanoise. Va pas falloir la louper celle-là, car ça veut dire s’envoyer 1100 D+ à froid d’emblée en moins de 2h.
Retrouvailles avec Maïlys et Nicolas qui logent sous la tente à 2 pas de l’hôtel. On se fait une bonne tablée pour la pasta du soir, rejoints par Kevin99 et Oufti.
dans l'ordre de gauche à droite: Kevin99, Fred, Matthieu (caché) Cathy,Yannick, Gérard (caché), Maï74, Nico, Cécile, le Dahut, Olivier
Jour de la course, je me lève à 3h. Je me prépare dans ma bulle, p’tit dèj, tenue, sac bien chargé, bâtons (ils me seront utiles par la suite). On se retrouve tous sur la place du village pour le dernier briefing, la tension monte et je sens une boule d’angoisse : pas préparé, la montagne, l’altitude, mais qu’est-ce que je viens faire dans cette galère. Une minute de silence pour les victimes du Mercantour une semaine auparavant, et le départ est enfin donné à 5h.
On démarre donc direct par une bonne grimpette. Il fait encore noir mais les frontales sont inutiles. Par contre, dans un premier temps, on ne profite pas du paysage et on grimpe en rangs serrés. Dès le départ, j’ai perdu la trace des autres. Je sais que Fred + Nico sont devant, et je pense que Yannick l’est également.
Assez rapidement, le jour se lève et les paysages se découvrent. Je commence à me sentir mieux, l’angoisse s’est envolée et je profite du parcours. J’aperçois devant moi la silhouette de Maï74. Je pousse jusqu’à son niveau et c’est ensemble qu’on va passer le fameux lac des vaches.
On passe le refuge de la Vanoise en 1h40 et dérouler une partie du trajet ensemble. Les paysages sont somptueux, et je mitraille quelques points de vue sympas.
On arrive sur un premier névé, sécurisé, qui se poursuit par un pierrier d’importance. Je suis plutôt à l’aise pour l’instant, les bâtons ont réintégré le sac suite à la première montée, ce qui me laisse libre de mes mouvements dans les descentes et dans le pierrier. Je me sens super bien dans les descentes, je retrouve les sensations déjà rencontrées au Pic St Michel, et je passe quelques concurrents. On se perd de vue avec Maï74 dans le pierrier, mais je la retrouve ensuite jusqu’à l’amorce de la montée suivante. J’arrive à la suivre à peu près ¼ d’heure, mais j’ai soudain une amorce de crampe dans un mollet qui me fait baisser la cadence. Je laisse s’envoler la miss que je ne reverrai plus sur la course.
Maï74, qui disparait pour de bon
Sortie des bâtons pour s’économiser les jambes : des crampes au bout de 2h30, c’est moyen. J’y vais donc à régime réduit, en m’hydratant et en prenant des sporténines (ce qui marche d’habitude). Mais en vain. Les crampes gagnent les 2 jambes, cuisses et mollets. C’est mal barré.
A ce stade, je suis rattrapé par Yannick. Moi qui pensais qu’il était devant moi, en fait il me suivait depuis le début … On poursuit ensemble jusqu’au refuge de l’Arpont, qui est atteint en 4h, soit ½ heure avant la barrière horaire. Il me dépasse dans les montées, mais je l’enrhume dans les descentes. Donc, dans cette partie assez alternée, on tient le même rythme. On se pose 5 minutes au gite, histoire de refaire le plein d’eau et de s’enfiler quelques douceurs, et on retrouve également Oufti et Cécile qui était à notre table la veille à la pasta.
Oufti
Cécile
moi
Yann et moi
On repart du gite et on s’attaque à une bonne vingtaine de minutes de descente (et 200 D-) pendant laquelle je continue à me régaler vraiment. Autant les crampes se réveillent sur les montées, autant elles me laissent tranquille pour l’instant sur le plat (il n’y en a pas beaucoup) et les descentes. Par contre, mon répit dure peu et c’est une belle montée qui m’attend après 4h25 de course.
Je ressors les bâtons, Yannick me largue pour de bon, et la galère recommence. Eau, Sporténine, et les crampes sont toujours à l’affut, prêtes à mordre au premier geste un peu forcé. Benos qui me double dans cette montée me conseille de virer mes boosters. Merci Benos, ça n’a rien changé sauf peut-être le fait de bronzer des mollets ;-)
Je gère donc comme je peux ce passage. Il y a heureusement des longues parties quasi-plates en balcon qui permettent de dérouler la foulée, mais les crampes commencent maintenant à me travailler et pas uniquement en montée. Je me traîne donc jusqu’au refuge de Plan Sec que j’atteins à 12h35 (soit 25 minutes avant la barrière horaire). Je me pose pour m’alimenter, boire et réfléchir : j’ai 7h30 de course dans les pattes, dont 5 heures à galérer avec ces fichues crampes, et je suis pile poil au milieu du parcours.
Je décide donc d’en rester là, car je me dis que la suite de la course risque d’être une galère sans nom. Je vais donc rendre mon dossard à l’organisation.
Après un peu d’attente sur place, à voir un bon nombre de coureurs se prendre la barrière horaire (dont Olivier, et Pégase), c’est en télésiège qu’on se fait descendre à Aussois pour rentrer ensuite en bus à Pralognan.
descente en télésiège ... pas glorieux
On décide avec Cathy de repartie après le repas. Donc, le temps de se doucher, de se changer, d’attendre les derniers arrivants, et on se retrouve finalement au resto avec Mai74 (4ème féminine, respect) Nicolas et leurs enfants, Nico alias le Dahut, arrivé en même temps qu’elle, Fred, arrivé 20 minutes plus tard qui est allé puiser très loin pour finir la course.
Fred, un peu "fatigué" pas sa course
Bilan : forcément en demi-teinte, car il n’est jamais agréable d’abandonner, mais je n’étais franchement pas prêt pour cette course. Par contre, j’ai adoré le parcours et les paysages traversés. Ça me donne finalement un objectif pour 2010, me repointer sur la ligne de départ, mais correctement préparé cette fois-ci.
12 commentaires
Commentaire de philkikou posté le 25-07-2009 à 17:22:00
Merci pour le récit...
et bravo pour cette courageuse décision pas facile à prendre ...
RDV en 2010 ;-)
Commentaire de agnès78 posté le 25-07-2009 à 18:06:00
allez zhou... tel que je connais ton état d'eprit, 2010 ce sera "fingers in the noze" ;-)
j'espère que tu as bien récup' surtout.
Bises et à bientôt
agnès
Commentaire de Gibus posté le 26-07-2009 à 10:04:00
Toujours dur d'abandonner Bertrand.
Mais tu y reviendras et tu vaincras avec une motivation de fer et tu te vengeras.
A bientôt
Commentaire de millénium posté le 26-07-2009 à 15:53:00
allez l'ami....Je me fais pas trop de souci pour l'édition 2010...Un blob vengeur sera un blob triomphant...
Merci pour ton récit
Commentaire de martinev posté le 26-07-2009 à 16:26:00
Bravo, pas facile de faire un compte rendu après un abandon mais cela prouve ta motivation et l'an prochain, tu iras au bout.
Bonnes vacances
Commentaire de Jerome_I posté le 26-07-2009 à 18:48:00
bravo, on apprend plus des échec que des réussites... Avec un peu plus d'entrainement les crampes passeront!
Jérome
Commentaire de maï74 posté le 27-07-2009 à 13:05:00
La descente en télésiège c'est tellement plus original et bucolique !!! C'était un plaisir de partager un bout de course avec toi, je suis sûre que la prochaine fois tu me décolleras pas d'une semelle !
Bonne vacances en Balagne et à très vite chez nous ! Biz
Commentaire de Fimbur posté le 29-07-2009 à 12:25:00
T'as vu de beaux paysages, de quoi te projeter pour 2010.
Décision difficile, mais sensée. Bravo.
bonne récup, au plaisir
Fimbur
Commentaire de totote01 posté le 30-07-2009 à 09:15:00
En tout cas tu as pris de superbes photos, l'an prochain on veut voir la fin du parcours!!!!!
merci pour ce CR.
totote
Commentaire de langevine posté le 04-11-2009 à 08:40:00
rien que pour les photos, ça mérite d'y retourner! tu as le mérite au moins d'avouer que tu n'étais pas prêt, alors une fois d'attaque, ça sera que du bonheur!!
Bisous et à bientôt!!
Karine
Commentaire de fulgurex posté le 03-06-2010 à 11:03:00
Belles photos!
Alors prêt? Sinon, il te reste encore un mois de prépa...
A bientôt sur place ;o)
Commentaire de helmut posté le 03-06-2010 à 21:58:00
On se voit donc cette année ??????? Pour moi objectif: bien sur terminer mais en - de 12 h 30. Aprés les Templiers 2009 en 12 h 53 ca devrait passer . Merci pour ton commentaire. A bientôt. OLIVIER DIGNE LES BAINS
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