L'auteur : Schtroumpfette74
La course : Marathon des Burons
Date : 21/6/2009
Lieu : Nasbinals (Lozère)
Affichage : 3620 vues
Distance : 44km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
Avant de commencer, une petite explication...
Le buron est un bâtiment en pierre, couvert de lauze, que l'on trouve sur les " montagnes", pâturages en altitude que les éleveurs de vallée possédaient et exploitaient de façon saisonnière en Auvergne et en particulier sur les plateaux de l' Aubrac , les monts du Cantal et les Monts Dore. Ils servaient à abriter la fabrication du fromage, le Laguiole ou fourme d'Aubrac, le Salers, le Saint-Nectaire lors de l’estive(de mi-mai à mi-octobre), et à loger les buronniers ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Buron
Le buron est vraiment typique de la région de l'Aubrac... c'est là où on peut maintenant aussi y manger de très bons aligots et truffades...
Après cette petite aparté, place au récit !
Il y a un an, j’avais eu connaissance du marathon des Burons. Mon frère m’avait envoyé une vidéo, et je m’étais alors dit « je veux faire cette course ! ».
J’étais vraiment motivée par cette course, car son parcours sillonnait l’Aubrac, lieu dans lequel j’avais déjà séjourné en vacances et que j’adore. Beaucoup ne trouveraient aucun intérêt à passer du temps dans ces territoires de solitude, pour moi cela a toujours été un endroit pour me ressourcer… L’Aubrac a toujours exercé un certain charme sur moi : le relief plus doux que dans mes Alpes natales, l’immensité du ciel, l’impression de solitude…
J’ai aussi voulu participer au marathon des Burons, car je m’étais arrêtée en trail à la distance de 27 km (à Faverges) et je voulais me tester sur un marathon : 44km et 1400m de dénivelée positive me convenait tout à fait, avec l’avantage d’avoir relativement peu de dénivelée.
J’avais donc depuis longtemps réservé la date du 21 juin 2009 sur mon calendrier, et cette course était un peu devenue mon objectif majeur de l’année en course à pied.
Mon père a également décidé de tenter l’aventure avec moi, tandis que ma mère s’inscrivait sur la course de la Capucine (11km réservé aux femmes). Mon seul regret, que mon frère ne puisse venir, étant en pleine période de partiels, la famille aurait ainsi été au complet.
Nous avions réservé au Relais de l’Aubrac, à Pont de Gournier, dès le vendredi soir.Nous avons pu ainsi profiter pleinement de la journée de samedi sur place.
Le matin, nous commençons par aller récupérer nos dossards à Nasbinals.
Puis nous avions décidé de « repérer » le parcours de la Capucine, ce qui nous aurait fait une petite balade de 11 km, mais ayant oublié le plan nous avons finalement marché 18 à 20 bornes !
Nous sommes allés jusqu’à Aubrac,
ce qui nous a permis de voir les 9 premiers kilomètres du Marathon,
de faire plein de jolies photos pour illustrer mon CR ( ),
et surtout de manger une énorme et délicieuse part de tarte aux fruits rouges, histoire de faire le plein d’énergie !
Le soir, à l’hôtel, d’autres coureurs étaient présents, certes reconnaissables à leur allure de trailer, mais aussi à leur assiette de pâtes et de poulet !
Le soir, on s’endormit rapidement, un peu fatigués de notre marche !
Le matin, réveil à 5h10… Petit déj dans la chambre, l’hôtel nous avait préparé un petit déj livré la veille.
Dehors, on est un peu surpris par l’air très frais : 7°C, un vent frisquet et de lourds nuages gris. Enfin, je préfère ce temps aux 30°C du trail des Maures, je cours vraiment mieux quand il fait frais !
Avec mon père, nous nous rendons sur la ligne de départ.
Je décide de quitter mon coupe-vent quelques minutes avant le départ en me disant que je me réchaufferai rapidement dès les premières foulées (ce qui sera le cas !). A 7h00 pétantes, le départ est donné, sur la musique d’Era. Et à ce moment, j’ai ressenti ce que devaient ressentir les coureurs au départ des Templiers, quelque chose qui nait au creux du ventre, et traverse tout le corps, une grande émotion. .. Pour moi, c’est mon premier marathon… oui bien sur, tant d’autres font plus, mais c’est mon défi à moi, et tant d’autres ne peuvent pas rêver de prendre ce départ.
Je pars relativement tranquillement. Je connais le parcours jusqu’à Aubrac, qui emprunte le GR 65, et je sais que c’est facile et plutôt roulant.
Dès la sortie du village, nous prenons un grand chemin, et rapidement nous pénétrons dans les paysages typiques de l’Aubrac :
les murets de pierre qui clôturent les champs,
les vaches au bord des chemins,
les gentianes jaunes dans les près,
et les burons semblant presque perdus au milieu de ces grandes étendues vertes…
Il y a quelques bons coups de vent sur les passages en crêtes. Et nous apercevons Aubrac.
Je sors du village en 55 mins, après environ 9 km de course. Ensuite, pour le reste du parcours, c’est la surprise (nous nous étions arrêtés là, la veille)!
Après une courte descente sur une piste, nous attaquons le premier single track. Puis les chemins commencent à devenir de plus en plus boueux… La première fois, j’essaye de préserver un peu mes pieds, la deuxième fois, beaucoup moins, et à partir de la troisième fois, je n’hésite plus à sauter allégrement dedans ! Une descente un peu technique, encore de la boue, et nous arrivons au village des Enfrux. Puis, on emprunte une draille,et à nouveau des single tracks...
Je suis assez surprise d’arriver rapidement sur le village de Bonnefon, au km 19,4. Je recharge le camel (merci aux bénévoles très efficaces !), je mange un peu et je quitte l’unique ravitaillement après 2h00 pile de course. Une descente technique nous emmène ensuite dans le ravin des Fouilloux. Nous progressons en sous-bois, sur un profil vallonné, tendance montée. Pour moi, la partie la moins intéressante du trail, j’ai l’impression de ne pas avancer.
On arrive au lac des Picades, très joli, petite pause plate avant d’attaquer une montée qui nous emmène sur une piste . J’aperçois un remonte-pente : ça y est, la station de Brameloup, on doit arriver à la plus grande difficulté du parcours : la montée au Suc du Born. Première montée jusqu’à un autre téléski. Et voilà la pente qui devient franchement raide. Je marche mais je me sens vraiment en forme et je double quelques coureurs. J’arrive au Suc du Born après 3h36 de course et je me dis que je peux peut être terminer en 5h30 si tout va bien. La reprise en descente est un peu douloureuse, malgré le terrain agréable, les jambes sont un peu raides, et j’essaye de gagner en souplesse. Un panneau indique l’arrivée à 11,5 km, mais je n’y crois pas, car j’ai bien étudié le profil de la course et je me doute qu’il doit en rester plus. On sort de la forêt pour reprendre les vues sur les terres de l’Aubrac et ça me plait bien !
On traverse une route, et un panneau indique qu’il reste 10 km, confirmé par un bénévole. Un coup d’œil à la montre, 4h05.
On suit un sentier qui longe un champ, limité par un muret. Les appuis sont difficiles, et les barbelés en bordure du chemin peu accueillants… Je rate un appui, me tords un pied, ce qui me déclenche une crampe. Mais je repars quasiment aussitôt (merci les booster ?!), tout en étant plus prudente. On rejoint ensuite un grand chemin bien roulant, où je peux à nouveau allonger un peu la foulée. Je double et me fais doubler, mais je suis satisfaite de mon allure. Puis la toute dernière difficulté s’offre à nous. Une montée courte mais raide. Marcher me permet d’étirer mes muscles et je ne souffre pas tant que ça de la fatigue.
Peu de temps après être arrivée au sommet, un panneau indique 3,4 km avant l’arrivée. Après un sentier où les appuis sont à nouveau un peu mal aisés, on rejoint une grande piste. On m’annonce 2 km avant l’arrivée et je vois les toits de Nasbinals. Ça y est, je sens que la fin est vraiment proche. J’essaye d’allonger la foulée sur cette partie descendante. Ma mère m’attend à un kilomètre de l’arrivée pour m’encourager et me photographier.
Je franchis, heureuse, et le sourire aux lèvres, la ligne d’arrivée en 5h13 et en me sentant bien (à la 410ème place au général et 29ème femme) !
Je retrouve mon père qui termine 5 min devant moi en 5h08.
En tout cas, nous sommes tous les 2 aussi crottés à l'arrivée !
Ma mère, elle termine, 84ème sur la Capucine.
Nous allons ensuite manger le repas d’après course : aligot + saucisses.
Je suis vraiment heureuse de ce premier marathon, et d'être arrivée sans ressentir de grande fatigue physique. Les paysages étaient magnifiques, l'organisation sans faille... Je n'ai plus qu'une envie, m'aligner à nouveau au départ d'épreuves sportives aussi belles que celle-ci !
6 commentaires
Commentaire de DJ Gombert posté le 23-06-2009 à 23:20:00
Normalement le Grand Schtroumph il a pas un bonnet rouge ? plutot qu'un buff noir ?
Belles photos de gentiane, mais la passiflore ?
Commentaire de Francis31 posté le 24-06-2009 à 06:20:00
Belle course bien gérée. Et effectivement, les appuis étaient "crampeux" dans le final.
Commentaire de CROCS-MAN posté le 24-06-2009 à 07:30:00
BRAVO la Famille, c'est super de se retrouver ainsi.Merci pour ce très beau reportage photos.
Commentaire de laulau posté le 24-06-2009 à 07:43:00
Bravo à toute la famille...ça doit être bien sympa de vivre le trail de cette façon !
Joli récit et belles photos !
Commentaire de taz28 posté le 24-06-2009 à 16:32:00
Sympa ce récit qui fleure bon l'Aubrac ..!!
Et très jolies photos de toute cette nature que tu apprécies à sa juste valeur ...
Bravo à toi pour ce marathon de montagne ...
Taz
Commentaire de Ludo242 posté le 12-07-2009 à 00:02:00
Excellente course Pauline et merci de nous avoir fait découvrir ces CR. Félicitations - quel accomplissement. Les photos sont superbes. Le récit est brillant et nous donne envie de s'inscrire. Dommage que l'on est si loin. On est fier de notre cousine.
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.